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Trois mineurs blessés par balles, des centaines gazés à une mine d’amiante au Zimbabwe

Trois mineurs ont été abattus par la police zimbabwéenne, le 25 septembre, quand celle-ci a mis fin à une grève de trois semaines pour réclamer des arriérés de salaires à la mine d’amiante Shabanie, dans la ville de Zvishavane, dans le sud-ouest du pays. Alors que se tenait une manifestation pacifique, la police a lancé des gaz lacrymogènes contre une foule d’un millier de mineurs et membres de leurs familles.
Les trois victimes, deux hommes et une femme, ont été grièvement blessés par balles aux jambes et aux mains. Le plus incroyable est que, trois jours plus tard, ils ont été traduits en fauteuil roulant devant un tribunal local et inculpés de violence en public. Des dizaines d’autres ont également été arrêtés. [print_link]

Ces trois personnes sont Alois Zhou, Taurai Zhao, et Simbarashe Mashuku.

Les 2.280 grévistes, membres du Syndicat des mineurs de Shabanie affilié au Associated Mine Workers of Zimbabwe (AMWZ), lui-même affilié à l’ICEM, n’ont plus reçu l’intégralité de leurs salaires depuis janvier 2009. Shabanie et Mashaba, les deux plus grandes mines d’amiante du pays, ont été reprises par le gouvernement en 2004 en application de la Loi sur la reconstruction et les entreprises insolvables endettées auprès du gouvernement du régime Mugabe.

Elles appartenaient auparavant à la Shabanie Mashaba Mine Holdings (SMMH), une société de l’homme d’affaires zimbabwéen Mutumwa Mawere vivant en Afrique du Sud et qui est accusé d’avoir sorti 80 millions $ d’actifs du pays.

Selon toute apparence, la mine de Shabanie est productive et rentable et gérée par un administrateur nommé par le gouvernement. Mais les appels au paiement des salaires sont restés sans écho.

Les brutalités policières d’il y a dix jours ont suscité d’immédiates et vives condamnations de la part de plusieurs organisations. Wellington Chibebe, du Zimbabwe Congress of Trade Unions (ZCTU), a demandé la démission des deux co-ministres de l’Intérieur pour l’indifférence dont ils font preuve.

Le Congress of South African Trade Unions (COSATU) a condamné ces tirs sans provocation. Il explique que la grève a démarré le 31 août. “Or, les grévistes ont été forcés de reprendre le travail sous la menace de policiers armés et des redoutables Central Intelligence Operatives. Les agents de la sécurité de l’État et les agents de la sécurité de la mine sont allés trouver les mineurs chez eux, le 29 septembre, pour leur dire que, s’ils ne reprenaient pas le travail le lendemain, ils devraient non seulement évacuer les logements mis à leur disposition par la mine, mais aussi quitter la ville.”

Le COSATU révèle aussi que le domicile du Secrétaire du district de Zvishavane du ZCTU, Ndodana Sithole, a été investi et mis à sac le 30 septembre, les policiers exigeant qu’il leur dise ce que le ZCTU préparait en réponse aux violences policières du 25 septembre.

L’ICEM soutient l’appel lancé par le ZCTU qui réclame une commission parlementaire d’enquête sur l’intervention de la police à Zvishavane au mois de septembre.

5 Octobre 2009     ICEM InBrief     Zimbabwe

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