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La Banque mondiale redoute une récession générale

Les difficultés des pays développés pénalisent les pays émergents qui «doivent se préparer au pire» souligne la banque mondiale.
La croissance mondiale est réduite à 2,5% en 2012 et une baisse absolue n’est pas exclue.
Les pays émergents ne sortiront pas indemnes de la crise que traverse la zone euro. Dans ses nouvelles prévisions pour 2012 et 2013, la Banque mondiale s’attend à un net infléchissement de la croissance dans le monde, qui ne serait que de 2,5% cette année et 3,1% l’an prochain (au lieu de 3,6% dans les prévisions annoncées l’été dernier).Alors que les pays de l’Euroland pourraient voir leur PIB diminuer de 0,3% en 2012, les économies émergentes progresseraient de 5,1%, soit «leur performance la plus faible depuis dix ans, à l’exception de 2009», fait observer Andrew Burns, l’auteur principal de l’édition 2012 des «Perspectives pour l’économie mondiale».

Mais il s’agit là du scénario de base. «Si la crise s’intensifie, personne ne sera épargné. Les taux de croissance des pays développés comme ceux des pays en développement pourraient connaître une chute égale voire supérieure à celle de 2008-2009», souligne-t-il. Il pourrait en résulter une baisse générale des niveaux de prévisions de PIB de 4 % par rapport au scénario central, y compris pour la Chine, précisent les experts de Washington.

La Banque mondiale, dont la mission est l’aide au développement alors que le FMI se préoccupe des déséquilibres macroéconomiques et financiers, ne croit pas à la théorie du «découplage» entre le Nord et le Sud. Elle rappelle la très grande intégration des chaînes de production et des économies comme viennent de le rappeler une nouvelle fois les inondations en Thaïlande de l’automne dernier. «La production industrielle thaïe a chuté de plus de 40% en deux mois et cela a eu des répercussions en Chine et surtout au Japon, dont le PIB devrait avoir reculé au quatrième trimestre 2011 pour cette raison», note Andrew Burns.
«Se préparer au pire»

Les canaux de transmission des difficultés en zone euro sont à la fois économiques et financiers. Tout d’abord il devrait en résulter une baisse globale des cours mondiaux des matières premières: l’énergie, les métaux et minéraux, ainsi que les produits agricoles ont déjà enregistré de forts reculs, respectivement de 10%, 25% et 19% par rapport à leurs pics du début 2011. De même le commerce international s’est contracté de «8% en taux annualisé entre début août et fin octobre 2011».

La contagion est plus encore de nature financière. La Banque mondiale met en avant toute une série de faits saillants. Les pays en développement ont subi une montée des taux d’intérêt (les «spreads» sur les dettes souveraines ont augmenté de 117 points de base en moyenne entre juillet 2011 et janvier 2012). Les entrées de capitaux dont ils bénéficiaient ont chuté de moitié (passant de 309 à 170 milliards de dollars entre les seconds semestres de 2010 et 2011).

Par ailleurs leurs possibilités de réaction anticrise se sont émoussées par rapport à 2008-2009, qu’il s’agisse de la politique monétaire ou budgétaire, notamment en Chine. «Cette dernière avait réagi par une très forte relance des crédits bancaires pour financer des infrastructures ou l’immobilier, ce qui n’est plus possible aujourd’hui. Il faudra trouver d’autres vecteurs», estime Andrew Burns.

«Les pays émergents doivent se préparer au pire», avertit la Banque mondiale. Avec ce triple conseil: «donner la priorité aux dépenses de protection sociale et d’infrastructure, et soumettre leurs banques à des tests de résistance».

Figaro.fr

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  1. 19/01/2012 à 18:30 | #1

    Bien sûr.
    On se dirige vers une crise de surproduction chinoise, il suffit de regarder les chiffres de la production d’acier:
    ( Pourquoi l’acier? Parce que l’acier est un bon indicateur de la production industrielle.)
    La Chine qui produisait déjà en 2007 35% de l’acier coulé sur la planète, est désormais en surcapacité, alors que la demande stagne… Les signes de surchauffe sont clairs:
    http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?&ID_NEWS=217768145
    Crise de la monnaie US et UE + crise de surproduction= …

  2. Max L’Hameunasse
    19/01/2012 à 20:53 | #2

    “La Banque mondiale, dont la mission est l’aide au développement alors que le FMI se préoccupe des déséquilibres macroéconomiques et financiers, ne croit pas à la théorie du «découplage» entre le Nord et le Sud. Elle rappelle la très grande intégration des chaînes de production et des économies comme viennent de le rappeler une nouvelle fois les inondations en Thaïlande de l’automne dernier.”

    Bien entendu puisque l’existence même de la production telle qu’elle se structure dans l’ensemble du monde résulte d’une “intensification de la division internationale du travail”, du “zonage” du capitalisme mondialisé. D’où la nécessaire financiarisation du capital, la nécessité de sa libre circulation, d’une tendance à l’internationalisation des conditions de la reproduction de la force de travail afin de faciliter le transfert des capitaux d’une zone géo. à une autre en fonction des conditions au temps “t” de l’accumulation, donc la mondialisation et l’interdépendance qui en est peut-être sa limite.

  3. 22/01/2012 à 12:02 | #3

    Faut sans doute essayer quand même de voir ça depuis un autre point de vue…
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5990

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