Accueil > Nouvelles du monde > George Floyd, 5 ans après la police continue de tuer : « En 2024 +18% de cas par rapport à 2019 »

George Floyd, 5 ans après la police continue de tuer : « En 2024 +18% de cas par rapport à 2019 »

Extraits en traduction google

« Selon une analyse du New York Times basée sur des données recueillies par le Washington Post et l’organisation Mapping Police Violence , la police a tué au moins 1 226 personnes en 2024 , soit une augmentation de 18 % par rapport à 2019, l’année précédant le meurtre de Floyd. Dans la grande majorité des cas, les décès ont eu lieu lors d’une fusillade et la plupart des personnes tuées étaient probablement armées. Mais d’autres victimes n’étaient pas armées, et certaines sont mortes de la même manière que Floyd : immobilisées par un policier et criant : « Je ne peux pas respirer . » Selon une étude, après l’affaire de Minneapolis, la police a tué 51 personnes en utilisant des moyens de contrainte physique . En particulier, ces cas ont augmenté en 2021, puis sont restés sensiblement stables en 2022, ont diminué en 2023 et ont recommencé à augmenter en 2024 …

Depuis 2015, les membres des minorités ont été tués par la police à un taux plus de deux fois supérieur à celui des Blancs : selon les données du NYT, les Amérindiens étaient le groupe racial le plus touché avec 6,8 personnes tuées pour 100 000 . En deuxième position se trouve la communauté afro-américaine avec 6,7. Dans l’ensemble, depuis le 25 mai 2020, les homicides aux États-Unis ont diminué tandis que les homicides commis par la police ont continué d’augmenter .  »

https://www.ilfattoquotidiano.it/2025/05/27/george-floyd-5-anni-dopo-polizia-continua-uccidere/8003247/

Categories: Nouvelles du monde Tags:
  1. Et donc ?
    28/05/2025 à 21:41 | #1

    Sur les meurtres policiers et la disparité “raciale”, Adolph Reed Jr avait émis quelques critiques à l’encontre des interprétations dominantes… “How Racial Disparity Does Not Help Make Sense of Patterns of Police Violence” https://nonsite.org/how-racial-disparity-does-not-help-make-sense-of-patterns-of-police-violence/.

    En guise de digression, j’ajoute qu’il a publié avec Walter Benn Micheals un bouquin critiqué vertement par Joshua Clover (connu des lecteur de DNDF) et Nikhil Pal Singh (https://www.versobooks.com/en-ca/blogs/news/revelation-s-edge).

    La réponse de Reed et Micheals me semble assez juste. Je me permets d’en poser ici une traduction Deepl :

    “Une réponse à Clover et Singh

    Walter Benn Michaels et Adolph Reed Jr. partagent leur réponse à “Revelation’s Edge” de Joshua Clover et Nikhil Pal Singh, concernant “No Politics but Class Politics”.

    Joshua Clover et Nikhil Pal Singh pensent que notre livre No Politics but Class Politics a été inspiré par « les soulèvements liés à la mort de George Floyd » de l’été 2020. Ce n’est pas le cas, mais ce qui importe davantage, c’est l’importance que cela revêt pour eux, car ils considèrent ce soulèvement (et d’autres événements similaires comme Standing Rock et les « émeutes nationales après Ferguson ») comme l’expression d’une manière dont les mouvements où « la division et la lutte des classes » ne sont pas « signifiées comme telles » peuvent néanmoins marquer « le chemin vers la révolution ». Et ils interprètent notre scepticisme à l’égard de ces mouvements – et plus généralement à l’égard du « phénomène social largement connu sous le nom de Black Lives Matter » – comme une forme d’aveuglement face à la manière dont la racialisation que nous critiquons peut être à la fois justifiée en soi et cruciale pour la « politique anticapitaliste » qu’ils partagent (et que nous partageons, selon eux, lorsqu’ils font preuve de « générosité critique »).

    Nous n’avons rien à dire sur ce qui compte ou non comme « voie vers la révolution ». Nous comprenons tous très bien que le triomphe de la classe ouvrière impliquerait sa destruction en tant que classe (c’est-à-dire la fin de la société de classes), mais, en attendant, nos écrits se sont concentrés sur ce que la classe ouvrière peut faire pour elle-même dans la lutte contre le capital. Il existe sans doute des mouvements où la lutte des classes, bien que non « signifiée en tant que telle », est néanmoins signifiée. Mais nous soutenons que les mouvements fondés sur la race que défendent Clover et Singh non seulement ne signifient pas la lutte des classes en tant que telle, mais qu’ils ne la signifient pas du tout (même lorsque les événements auxquels ils ont répondu le faisaient !). Ce qu’ils signifient, c’est principalement ce qu’ils disent signifier : la lutte raciale en tant que telle. Et, selon nous, non seulement ils ne font pas avancer la politique de la classe ouvrière, mais ils ne fournissent même pas de base pour expliquer les inégalités existantes qui apparaissent sous forme de disparités raciales ou pour lancer des contestations populaires contre les attaques les plus flagrantes contre les populations faibles et vulnérables : par exemple, la privatisation et la destruction de l’éducation publique et d’autres biens publics, le réaménagement soutenu par les pouvoirs publics et favorisant la hausse des loyers, communément appelé gentrification, ou d’autres domaines de redistribution régressive.

    Clover et Singh ne répondent pas à ces arguments. Ils s’intéressent plutôt à une insistance plus abstraite (ou, comme ils le pensent peut-être, plus fondamentale) sur l’importance des disparités raciales pour la lutte des classes car, selon eux, bien comprise, la ligne raciale, loin d’être une alternative à la ligne de classe, est « importante en tant que ligne de classe ». Pourquoi ? Parce que là où, dans notre conception étroite de la classe ouvrière, nous ne pensons soi-disant qu’à ceux qui travaillent réellement, Clover et Singh nous rappellent d’abord la distinction au sein de « la classe entre les pauvres qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas » et ensuite que la race est « un facteur principal dans la production et la reproduction de cette division interne » – « la division racialisée du prolétariat entre les salariés et les non-salariés ». L’écho ici de « la pauvreté des Noirs est différente de celle des Blancs » n’est sans doute pas intentionnel, mais la morale est néanmoins que nous devons prêter attention à la différence et que la pauvreté à laquelle nous prêtons attention (notre version de la classe ouvrière) est trop blanche.

    Comme, de manière tout à fait orthodoxe, nous considérons en fait les travailleurs et les chômeurs comme faisant partie de la population active, nous ne savons pas très bien quelle différence cela ferait pour notre point de vue si leur racialisation des travailleurs et des chômeurs était vraie.1 Mais nous sommes presque certains que ce n’est pas vrai. Bien sûr, il est vrai qu’aux États-Unis, le taux de chômage des Noirs est systématiquement plus élevé que celui des Blancs : par exemple, en 2021, le chômage des Noirs était de 8,6 % et celui des Blancs de 4,7 %. Mais, bien sûr, beaucoup plus de Blancs (5,854 millions) que de Noirs (1,756 million) étaient au chômage en 2021. Et ce n’est pas nouveau. En 1966, lors de la présentation publique du Freedom Budget, A. Philip Randolph a fait remarquer que « si la plupart des Noirs vivent dans la pauvreté et le désespoir, il n’est pas vrai que la plupart des pauvres sont noirs. Nous ne devons pas oublier que 75 % des pauvres sont blancs. Tout comme les Noirs, ils se voient refuser un revenu adéquat, un logement décent, une éducation de qualité, des soins de santé suffisants et la sécurité ».

    Ainsi, lorsque les Blancs sans emploi sont trois fois plus nombreux que les Noirs sans emploi, quel sens a-t-il de dire que la race est « le principal moteur de la production et de la reproduction » de la distinction entre les pauvres qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas ? La logique de cette affirmation est que la ligne raciale importe en tant que ligne de classe parce que les Noirs sont disproportionnellement touchés par le chômage, mais, comme nous le soutenons dans le livre dont ils discutent, se concentrer sur la disproportionnalité est précisément un moyen d’occulter la question de la classe. Pourquoi ? Parce que les plaintes concernant la disproportion – qu’il s’agisse du chômage disproportioné des Noirs, de leur sous-représentation disproportionnée dans le décile supérieur des revenus ou même de leur proportion disproportionnée parmi les victimes de meurtres commis par la police – sont des plaintes concernant la discrimination. Et aucun projet de lutte contre la discrimination – c’est-à-dire aucun projet visant à garantir à chacun une chance de réussir dans une société de classes – ne peut contribuer le moins du monde à mettre fin à la société de classes. De plus, comme nous le soutenons également à plusieurs reprises dans notre livre, les politiques égalitaires universalistes apportent une aide disproportionnée aux Noirs et aux autres non-Blancs qui, pour des raisons indéniablement liées au racisme, sont surreprésentés parmi les pauvres et les personnes en situation de précarité économique.

    Du point de vue de Clover et Singh, bien sûr, cet appel en faveur de la classe ouvrière elle-même semble racialisé. Rappelant (en italique !) que le « racisme » est « une politique de classe », ils ajoutent que ce n’est pas seulement la politique des racistes déclarés, mais aussi celle des centristes comme Hillary Clinton, qui s’est présentée contre Obama, « se faisant la porte-parole d’une classe ouvrière « travailleuse » (implicitement, parfois explicitement blanche) ». Mais les lecteurs de cette discussion se souviendront également qu’elle s’est présentée contre Sanders avec beaucoup plus de succès, dénonçant ce qu’elle qualifiait avec mépris d’« économisme » de Sanders. (« Si nous démantelions les grandes banques demain, cela mettrait-il fin au racisme ? ») Nous aurions pensé que le fait que le racisme soit une politique de classe allait de soi, même si, dans le livre, nous le disons effectivement : « L’un des grands avantages du racisme était (et est toujours) d’inciter les Blancs pauvres à ressentir une solidarité cruciale et tout à fait spécieuse avec les Blancs riches ». Mais nous poursuivons en disant : « L’un des grands avantages de l’antiracisme est de faire croire aux Noirs pauvres qu’ils ont un lien crucial et tout aussi fallacieux avec les Noirs riches », c’est-à-dire de faire croire à tort que les bénéficiaires noirs du capitalisme néolibéral et ses victimes noires forment une communauté noire, identifiée de manière significative dans des slogans tels que Black Lives Matter.

    C’est une identification à laquelle Clover et Singh eux-mêmes reconnaissent qu’il faut résister. « On ne peut nier ce que Reed et Michaels dénoncent comme les dimensions « anti-solidaristes » d’une insistance réductrice sur les disparités raciales, l’essentialisme et le particularisme. » Mais cette reconnaissance n’est que le prologue d’un rejet. « Cela est particulièrement vrai, affirment-ils, car ces notions sont manipulées ou avancées de manière opportuniste à l’heure actuelle, peut-être surtout dans les milieux professionnels et corporatifs des médias et du monde universitaire. Mais transférer intégralement ces préoccupations lorsqu’on examine la réponse massive à la violence policière au cours de la décennie qui a suivi Ferguson – c’est-à-dire confondre Black Lives Matter avec Black Lives Matter Global Network Foundation, Inc. – redouble le préjudice de la récupération. Il s’agit là de la plus vile des inversions idéologiques, qui consiste à présenter ceux qui sont régulièrement considérés comme inférieurs à la classe ouvrière (les dépossédés, les exclus, les misérables de la terre) comme des oppresseurs de classe venus d’en haut. »

    Il y a beaucoup à contester dans ces phrases. Mais, mis à part le fait que ni No Politics but Class Politics ni aucun autre de nos écrits ne contient quoi que ce soit qui puisse raisonnablement être interprété comme une telle affirmation, deux aspects de leur analyse sont particulièrement frappants. Le premier est le caractère de leur description des motivations des gens : « vous avez peut-être raison au sujet des activités publiques que vous mentionnez, mais nous avons une connaissance particulière d’une tendance plus authentiquement radicale et juste ». Très peu, voire rien, de ce qui s’est passé sous la bannière Black Lives Matter depuis l’été 2020 ne suggère, comme semblent le croire Clover et Singh, que la ligne raciale mise en avant dans chaque manifestation était réellement comprise comme une sorte de ligne de classe. Le ventriloquisme réactionnaire de Clinton trouve ici son équivalent révolutionnaire dans la « réponse massive » anonyme et commodément muette qui fait office de Charlie McCarthy et Lester pour Clover et Singh.

    Deuxièmement, le fait que la réponse institutionnelle réelle à la « réponse massive » ait principalement pris la forme, pour les libéraux, d’un engagement accru en faveur de la DEI et autres, et, pour les conservateurs, d’une hostilité accrue à l’égard de la DEI, n’est en aucun cas expliqué comme une « blessure de cooptation ». La cooptation n’explique jamais l’échec d’une initiative politique ; c’est une forme d’interprétation politique dilettante. Qui cooptent qui ? Comment ces processus fonctionnent-ils ? Quelles sont les caractéristiques qui rendent une initiative vulnérable ? La cooptation et la répression, deux faces d’une même médaille, ont été couramment invoquées pendant près d’un demi-siècle pour préserver l’attrait romantique des mouvements radicaux des années 1960, entourant leur disparition d’une aura tragique de « si seulement… », plutôt que d’examiner les limites de ces mouvements, la politique qu’ils ont menée et les contradictions qui ont alimenté leur déclin. Mais, pour rester sur l’exemple de Black Lives Matter et dans la mesure où les partisans de Black Lives Matter pensent ce qu’ils disent, il n’y a aucune raison de considérer que ce que voulaient les gens dans la rue – la fin des violences policières racialisées – était très différent de ce que leurs partisans dans les entreprises disent vouloir. Ou de ce que nous voulons tous. La seule différence est que nous ne confondons pas cela avec une politique anticapitaliste.

    Ainsi, à la recherche d’une « image plus vraie du monde dans lequel nous vivons », Clover et Singh reproduisent presque entièrement la conception libérale par défaut de l’inégalité américaine (une façon d’éviter les « conneries de leaders d’opinion » est d’opter pour les conneries de suiveurs). Leur contribution consiste à essayer d’en faire quelque chose de plus glamour, d’où, par exemple, le soulèvement George Floyd, ou plus précisément, l’effort pour trouver dans ce soulèvement quelque chose dont ils ne peuvent pas vraiment prouver l’existence.

    Ce n’est pas que tout soit faux. Au moins, ils essaient ! En revanche, le philosophe et touriste de l’histoire politique noire américaine Olúfémi Táíwò a tenté de réinventer la cooptation, sinon comme une vertu, du moins comme un processus naturel que nous devons accepter. Dans un récit étonnamment superficiel, Táíwò soutient que la critique du BLM ou d’autres expressions antiracistes est erronée parce que la « capture par l’élite » est un phénomène naturel pour les expressions de gauche. Son argument invite à célébrer le radicalisme performatif passé et présent – Combahee River Collective, Black Lives Matter – et à accepter son incapacité à produire des changements dans les relations sociales. C’est la quintessence du gauchisme néolibéral. Non seulement il est resté fidèle à l’idéal néolibéral d’une défense monétisée de la justice sociale dans sa propre pratique, mais dans une interview accordée à The Drift, Táíwo le proclame comme un idéal : « En fait, je pense que le capitalisme woke représente une victoire substantielle de la gauche et des forces de la justice. » De ce point de vue, Elite Capture pourrait devenir un Acres of Diamonds pour la gauche identitaire. Nous avons du mal à imaginer que ce soit le type de gauche que Clover et Singh préfèrent. Mais si c’est le cas, alors leur politique et la nôtre – tout comme leurs analyses et les nôtres – ne sont pas du tout compatibles.
    ______________
    [1] De même, Clover et Singh persistent à affirmer que l’argument actuel de Reed sur la relation entre race et capitalisme est un renversement de ses arguments des années 1990 et du début des années 2000. On ne comprend pas bien pourquoi cette affirmation est si importante pour eux ; ils ne l’accompagnent jamais d’un argument, et cela ressemble plutôt à une accusation sans le courage de ses convictions. Cet essai est la deuxième fois qu’ils le publient sur le blog Verso. La première fois, de manière instructive, il s’agissait d’une non-réponse à la correction de Reed selon laquelle les arguments antérieurs qu’ils considèrent comme contradictoires avec ses opinions actuelles constituaient un « fondement critique substantiel des arguments sur l’identitarisme qu’ils n’aiment pas ». Ni dans leur non-réponse à l’époque, ni dans leur nouvelle affirmation aujourd’hui, ils ne reconnaissent, et encore moins ne discutent, la contre-affirmation de Reed. Ils ne donnent certainement aucun indice qu’ils aient même réfléchi à la rejeter. Le fait qu’ils réitèrent cette affirmation sans jamais tenir compte des différences de contexte politique entre hier et aujourd’hui qui pourraient expliquer ce qu’ils présentent comme une contradiction, voire une apostasie, suggère également que leur objectif est principalement de redorer leur image.”

    https://www.versobooks.com/en-ca/blogs/news/a-response-to-clover-and-singh

  2. Un passant
    29/05/2025 à 11:43 | #2

    D’abord je pense qu’il est préférable de lire l’intégralité de l’article de ilfattoquotidiano, parce qu’il comporte des indications sur les différences de comportements de la police selon la couleur politique des États, démocrates ou républicains, alors que les extraits tendent à montrer une augmentation du racisme policier de Trump 1 à Biden. On ne peut observer ce qui se passe aux États-Unis comme s’il s’agissait d’un pays aussi homogène que les nations européennes.

    Concernant le commentaire précédent j’ai tendance à en accepter le verdict opposé aux raisonnements de Clover.

    De façon peut-être simpliste, je ne vois pas comment un événement de lutte n’ayant pas un fondement de classe peut être compris comme un jalon sur un cheminement de lutte de classes supposé conduire à la révolution. Les caractères (anriracistes) de ces luttes (type BLM) ne sont pas de la même nature que ce qui est supposé éradiquer le racisme dans le processus d’abolition des classes. Il en va de même pour les luttes féministes et écologistes, qui ne peuvent comporter en elles-mêmes et par elles-mêmes aucun caractère de rupture avec le capitalisme si elles ne s’inscrivent pas explicitement dans la lutte de classe par des mesures communistes, ce qui créerait inévitablement des clivages internes aux particularités raciales, sexuelles, et réciproquement sur ces dernières bases des conflits entre prolétaires mêmes.

    C’est pourquoi je le redis, je considère vain d’analyser les émeutes des dernières décennies comme si elles s’inscrivaient dans, et participaient d’une conjoncture révolutionnaire. On ne peut pas penser une révolution communiste éventuelle comme l’aboutissement d’une succession d’actions qui seraient une forme d’entraînement préalable, de répétition pas même générale…

    Pour le dire simplement, j’en ai ma claque des visions activistes et gauchistes en tous genres, qui se trompent d’époque d’époque en époque.

  3. No comment
    31/05/2025 à 14:17 | #3

    L’avantage des “anti-activistes” et “anti-gauchistes”, c’est qu’ils ont toujours raison jusqu’à ce qu’ils aient tort. Il est évidemment toujours plus commode de dire qu’il ne s’est rien passé plutôt que d’essayer de comprendre ce qui s’est passé…

  4. Un passant
    01/06/2025 à 10:37 | #4

    L’important est de saisir que “ce qui s’est passé” durant toutes ces années et décennies, dans toutes ces émeutes, qu’elles aient été antiracistes ou autres (émeutes de la faim) n’avait pas un contenu de rupture avec le capital, cad contre les causes profondes de leurs motivations. Aucune forme plus violente, aucune action symbolique contre le capital, aucun discours cherchant à les pousser plus loin sur un terrain révolutionnaire ne pouvaient et n’ont changé cette RÉALITÉ de base, l’absence d’atteintes aux limites du système l’absence d'”écarts” dans les termes de TC. Ajoutons que gauchistes et activistes ne sont pas des sujets à l’origine des émeutes mais une marge interventionniste sur un évènement déjà produit par d’autres. Au-delà d’une visibilité spectaculaire et gonflée par la rhétorique (ex celle de Clover) ce sont des épiphénomènes.

    Je n’ai aucune raison d’être “anti-gauchiste” ou “anti-activiste” en dehors du fait que la mouvance communisatrice leur a donné à mon avis trop d’importance dans ses polémiques, parce qu’elle a pensé y voir un moyen de plus large diffusion. Cette sorte de bras de fer au sein du “milieu” est pour moi un non-sens au regard des thèses communisatrices, parce que foncièrement, du point de vue du mouvement des contradictions du capitalisme comme économie politique, mode de production, c’est sans effet. Bref, qu’ils continuent à s’agiter narcissiquement et que l’on commence enfin à s’en foutre.

  5. Et donc ?
    01/06/2025 à 19:57 | #5

    @No comment
    Je ne doute pas tu auras vu des potentialités révolutionnaires dans les émeutes de supporters du PSG…

  6. No comment
    02/06/2025 à 13:40 | #6

    Déclarer que tel ou tel évènement ou période est révolutionnaire ou non avant qu’une rupture révolutionnaire ait lieu est effectivement un non-sens au regard de l’histoire des révolutions (sujet plus intéressant que les “thèses communisatrices” en tant que tel). Le fait est que ce que Reed ignore, c’est d’une part qu’on peut manipuler les chiffres des meurtres policiers pour leur faire dire ce qu’on veut : tout cela me rappelle une étude qui avait circulé dans les cercles antiracistes autour de 2020 montrant, si mes souvenirs sont bons, que les blancs du décile ou du quintile de revenus le plus faible avaient autant de chances d’être tués par des flics que les noirs du décile ou du quintile le plus riche, ce qui “contredit” les thèses de Reed mais pas tellement, parce que le débat, quoique l’on essaie de nous faire croire, ne se situe pas à ce niveau-là. On pourrait faire remarquer à Reed que si la majorité des chômeurs, des tués par la police etc. n’est pas noire, la majorité des vingt-cinq millions de participants à BLM en 2020 ne l’était pas non plus, que donc ce mouvement n’est pas soluble dans l’antiracisme libéral à moins de donner aux “PMC” (expression issue du réformisme le plus plat, pas de la communisation) un pouvoir d’influence délirant, confinant quasiment au complotisme.

    Quant à qualifier Clover, Bernes et co. d’activistes car ils ont participé à un mouvement, non pas en tant que “frange interventionniste” mais en tant qu’individus ou petits groupes dans le mouvement, non séparés de lui, c’est régresser de la communisation vers des poncifs conseillistes éculés sur le danger des organisations révolutionnaires (parce que s’époumoner à dire qu’il faut s’en foutre des activistes, ce n’est évidemment pas s’en foutre). En évitant de relever la provocation (bien le bonjour aux supporters du PSG), je conclurai en disant que si Clover et co. ne sont pas des activistes, des mauvaises langues pourraient qualifier certains passants de commentateurs…

  7. Un passant
    03/06/2025 à 10:42 | #7

    Ce n’est évidemment pas en tant qu’activiste ou participant à BLM que j’ai critiqué Clover, mais, depuis des années qu’il en est question sur dndf, pour ses thèses théoriques, qui justifient le principe de l”‘intervention”, comme le faisait Léon de Mattis du temps de son association avec TC dans Meeting et SIC, que je considère rétrospectivement comme une erreur, ce qui était à l’époque le cas de Dauvé, Astarian, FD, voire C. Charrier. En France, Clover se disait très pote avec Coupat…

    Je ne suis effectivement qu’un modeste “commentateur”, une mouche du coche de la valeur en mouvement parmi d’autres, et ne me considère même pas comme un “partisan de la communisation” parce que je ne crois pas en son réalisme, que je suis anti-utopiste car matérialiste. Je soutiens par contre la critique radicale du capitalisme sans laquelle aucune perspective communiste n’est rationnellement envisageable.

  8. FD
    06/06/2025 à 08:13 | #8

    Dans toute cette discussion sur l’antiracisme comme sale perturbateur de la bonne compréhension de la lutte des classes, il n’est pas un instant question du prolétariat réel, tel que le produit et reproduit à présent, dans la crise du capitalisme restructuré, la classe capitaliste. On dirait que pour tous les intervenants dans la discussion le prolétariat n’est ni racisé ni genré ! Or la racisation de la population humaine – en tant que force de travail globale disponible, il ne s’agit pas ici de la classe capitaliste mais de toutes les classes dominées – commence par celle du prolétariat, aux États-Unis comme en Europe. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les luttes mobilisent des “sujets” impurs – d’ailleurs, les “sujets” sont toujours impurs, et même le prolétariat des pays centraux dans l’accumulation capitaliste était impur, non adéquat à l’image programmatique de la classe révolutionnaire, à l’époque du fordisme.
    Par ailleurs, si le camarade qui a critiqué Clover pour ses thèses ” justifiant le principe de l’intervention ” me désigne moi, François Danel, sous les initiales FD, il se trompe en me classant dans les interventionnistes. Je n’ai jamais été ni subjectivement ni objectivement interventionniste, puisque je n’ai jamais fait de l’intervention un choix, tactique ou stratégique. je pense au contraire qu’on ” intervient ” quand on est de fait impliqué dans une lutte, quelle que soit la radicalité càd la généralité de cette lutte, et ce n’est pas alors une intervention, logiquement et réellement extérieure à ce dans quoi elle intervient, ni un choix, par définition libre, au sens métaphysique du terme. Il serait à souhaiter que la discussion se recentre maintenant non sur les individus mais sur les positions qu’ils prennent et tiennent, à tort ou à raison, et qu’on parle donc moins des partisans américains ou français de la communisation que de ce que devient le prolétariat global dans la crise et les luttes en cours.

    FD

  9. Anonyme
    06/06/2025 à 17:02 | #9

    @FD

    Sur le premier paragraphe, ta compréhension du cette controverse me semble d’une prétention surplombante assez désagréable, et malgré mes limites dans l’expression théoricienne, je n’aime pas être pris pour un imbécile, d’autant…

    … d’autant que dans le second paragraphe tu me fais dire exactement le contraire de ce que j’ai écrit, étant bien clair que tous les théoriciens de la communisation cités avec toi étaient bien sûr opposés à l’intervention, y compris TC malgré son compagnonnage avec de Mattis & Cie dans Meeting et Sic, revues que je dirais structurée sur un désaccord fondamental.

    J’ai récemment lu dans les hommages à Clover décédé récemment une citation de lui où il affirme que “si la théorie n’aide pas à intervenir, elle n’est rien” : sic…

    À l’expérience on peut essayer de “recentrer” une discussion sur autre chose que ce qui en est le centre, à savoir l’article publié et ce qu’il suscite comme commentaires “à tord ou à raison” mais cela pourrait être considéré par la rédaction en chef comme hors sujet.

    Je te suggère par conséquent d’introduire “ce que devient le prolétariat global dans la crise et les luttes en cours” par une texte dont tu as le secret et la science.

    Tant qu’on ne crie pas ici “Vive le nationalisme du prolétariat !”, tous les espoirs sont permis. On a toujours le droit d’être en désaccord avec la RÉALITÉ, mais pas toujours raison d’avoir raison, dixit Aragon.

  10. FD
    07/06/2025 à 14:57 | #10

    Excuse-moi, mais je ne vois pas ce qu’il y a de surplombant ni de méprisant à dire qu’une discussion s’engage sur une fausse piste. Car c’est bien de l’ensemble de la discussion que je parle d’abord, comme polémique à mon avis stérile contre la critique de la racisation, amalgamée avec l’antiracisme, et pour une pure politique de classe (No Politics But Class politics) et non de ce que tu dis, toi.

    Ensuite, je ne t’ai rien fait dire de ce que tu ne dis pas : j’ai bien compris que tu n’es pas interventionniste, pas plus que ne le sont Dauvé, Astarian, et TC ; pas plus que ne l’était Christian Charrier. Quant à Clover, il était sans doute interventionniste, mais je ne vois pas l’intérêt de polémiquer avec lui, maintenant qu’il est mort.

    Enfin et surtout, je me suis déjà exprimé sur ce que devient le prolétariat global dans la crise et les luttes en cours, dans mon texte publié fin février sur Dndf, ” Exploitation / Domination / Communisation”, que tu n’as peut-être pas lu mais qu’on peut toujours lire sur le site. Et j’aurai sans doute à en dire encore, y compris en m’autocritiquant, si je ne crève pas à très brève échéance.

    Donc tu n’as bien sûr pas crié ” vive le nationalisme du prolétariat ! ” et d’ailleurs personne n’a crié ça ! Par contre, il y a des gens qui ont crié “vive la pure politique de classe ! “, à commencer par Reed et Michaels. Or promouvoir une pure politique de classe c’est encore promouvoir une politique néo-programmatique où le prolétariat est censé s’affirmer d’abord pour finalement se nier.

    Je ne suis pas en désaccord avec la réalité, pour la bonne raison que la réalité n’est pas donnée, surtout pas dans les statistiques, mais construite — et de plus construite par des gens, les partisans de la communisation, qui ont tout intérêt à la détruire, comme totalité sociale insupportable.

    Voilà. Je te souhaite un bon été, même si tu bosses encore, et à plus forte raison si tu ne bosses plus.

    FD

  11. Un passant
    07/06/2025 à 21:32 | #11

    Désolé FD, je venais d’écrire à Pepe que je n’interviendrais plus chez dndf, faute d’énergie dans mon état, et très insatisfait de ce que je suis capable de (ré)pondre aujourd’hui, faute de travailler et d’envie de le faire. Mettre son grain de sel a des limites que j’ai dépassées.

    J’avais cru bon rajouter ton nom à la liste des théoriciens de la communisation qui étaient peu emballés par l’aventure de Meeting (“sans blague ?!”, ça nous rajeunit pas). Il y a une part de quiproquo dans nos échanges.

    Je te réponds donc par politesse, et non pour avoir le dernier mot, dont je me contrefous, parce qu’autant j’apprécie la façon dont RS écrit de la véritable théorie critique du capital depuis quelques années (progressivement après la rupture de Sic), autant je ne peux plus suivre du tout les idéologues de la communisation qui rétroprojettent sur le présent ce qui n’est qu’une hypothèse de révolution communiste prolétarienne dans le futur, sans plus aucun fondement (type “écarts”) dans la réalité présente.

    Alors, ce qui est peut-être un problème (je suis un lanceur d’alertes), c’est justement que cette réalité, qui est ce qu’elle est sans annoncer quoi que ce soit, puisse être comme tu dis “construite” par des “partisans de la communisation” chez qui ce qui n’est qu’une croyance devient foi et idéologie. Tu n’as pas conscience combien ton discours ressemble à celui d’un prédicateur religieux, et dans le genre communiste, dieu sait qu’on en a connus.

    Perso, depuis 54 ans que je fraye avec peu de bonheur et beaucoup d’erreurs avec l’idée communiste, je ne supporte plus ce genre d’atmosphère de discussion. Je pense que nous traversons une période qui invite à un peu de modestie quant aux certitudes analytiques, surtout rapportées au nombre de bêtises qu’on a pu écrire sans jamais les reconnaître par la suite, ce qui à mes yeux classe définitivement un égo “théoricien”.

    Comme disait Allais, à bonne en tender, salut !

  12. FD
    08/06/2025 à 17:55 | #12

    Bon, le quiproquo lié à cette imputation d’interventionnisme est levé, mais tu m’imputes maintenant un discours de type religieux. Je me fous, comme toi, d’avoir le dernier mot, mais je ne peux pas te laisser dire ça. Si avoir des certitudes analytiques – fondées par nature sur des raisons et non sur des croyances ou, si tu préfères, sur des analyses particulières de questions particulières et non sur une pure intuition intellectuelle du Concept – c’est tenir un discours religieux, alors tout individu qui pense la communisation comme un évènement futur mais au présent des luttes est un dangereux prophète, islamiste ou judéo-marxiste, comme tu voudras.

    Parmi d’autres certitudes, j’ai donc celle que toute compréhension de la politique révolutionnaire comme une pure politique de classe est à présent infondée dans le cours réel de la contradiction entre prolétariat et capital. a) Parce que le prolétariat n’est plus depuis l’achèvement de la dernière restructuration capitaliste, en situation de s’affirmer comme classe de la libération du travail, même en supposant arbitrairement qu’une telle affirmation pourrait être un moyen pour lui de se nier et de se dissoudre dans une espèce humaine aussi arbitrairement supposée par essence communiste. b) Parce qu’il est, n’en déplaise à tous les puristes de la classe révolutionnaire, irrémédiablement racisé, càd parce qu’il ne pourra cesser d’être racialement segmenté qu’en abolissant le capital et donc en s’abolissant lui-même, comme pôle travail du capital.

    Que je sache, les prolétaires blancs traîtres à la race qui se sont mêlés aux prolétaires noirs lors de la grande vague d’émeutes en protestation contre le meurtre flicard de Floyd ne se sont pas désignés eux-mêmes comme de purs prolétaires. Et cinq ans plus tard, sous le second mandat du grand sorcier Trump, qui prétend rendre l’Amérique plus blanche et forte envers et contre tous ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur, je ne pense pas qu’ils trouvent leur situation moins mauvaise, même s’ils sont encore et toujours des prolétaires et même des prolétaires blancs.

    Je t’ai donné cet exemple parce qu’il est en rapport direct avec la question posée et le centre développé du capitalisme où elle se pose de la manière la plus aigüe : de quelle nature peut et doit être à présent une politique visant la révolution comme communisation. Et aussi parce que j’en ai un peu marre qu’on oppose aux gens qui théorisent le concret, càd le réel confondu avec l’empirique. À ce compte, on pourrait dire que le réel c’est ce qui apparaît dans les grands médias ou les réseaux sociaux, alors qu’on n’est jamais plus loin du réel qu’à ce niveau empirique où l’on délire « en temps réel ».

    Pour finir tu peux fort bien ne plus supporter un climat de discussion oppressant, mais ce n’est pas pour moi le climat qui règne sur Dndf. Et c’est pourquoi je continuerai à y intervenir à chaque fois que j’en aurai besoin.

    FD

  13. Un passant
    08/06/2025 à 20:43 | #13

    Je ne sais pas pourquoi tu t’obstines depuis le début à me prêter les idées de “No politics but class politics” apportées par un autre : Et alors J’ai simplement soutenu qu’il n’y avait d’écarts type TC dans les luttes suivant le meurtre de Floyd et c’est pourquoi j’ai désapprouvé les analyses de Clover justifiant sa participation comme interventionniste ce qui est autre chose que d’y être comme antiraciste de quelque origine ethnique que l’on soit. Qu’il soit mort n’empêche qu’on puisse critiquer sa philosophie comme celle de Proudhon ou Camatte ; c’est un drôle d’argument, je ne m’en prenais pas à l’individu Clover en tant que participant à ces événements mais à ce qu’il en a fait sur le plan théorique, et je n’ai jamais considéré les antiracistes noirs ou blancs comme des traîtres à la classe. Dans tout ce fil, tu me prêtes des idées qui ne sont pas les miennes, surtout préoccupé dintroduire les tiennes comme seule piste valable dans cette discussion. Ce n’est pas ma faute si ton texte sur la domination n’a reçu que de rares commentaires dont les miens et une rapide approbation de RS, au “nous” près que tu vois notre prolétariat et partisans de la communisation un ” nous” complètement fantasmé, rétroprojeté d’une hypothétique conjoncture communisatrice future. Je te redis, si tu ne veux pas du terme “religieux” qu’il s’agit d’une posture idéaliste. Dit simplement tu prends tes désirs, ou ta pensée analytique, pour la réalité, et tu la construis ainsi en tant que théoricien de la communisation.

    Le problème récurrent, et déjà longuement discuté, c’est de savoir si l’on peut faire l’analyse radicale du capitalisme en intégrant comme certitude le devenir communisateur du prolétariat, ou au demeurant de tout autre sujet révolutionnaire concernant d’autres visions révolutionnaire (humaniste comme Temps critiques par exemple).

    Est-ce que parce qu’on est communiste, on doit voir la lutte de classes comme devant nécessairement aboutir à la révolution et projeter sur le capialisme ce seul devenir historique ? Est-ce que ça donne la même analyse ?

    Tous les théoriciens de la communisation ont ce penchant mystique. Dauvé “De la crise à la communisation”, Astarian et l’indispensable part d'”utopie” (échange avec Dauvé), de Mattis dont ce fut l’ultime refuge théorique (Utopie 21).

    RS est devenu plus prudent, puisqu’il a souligné il y a quelques années qu’il ne parlait plus de communisation, voulant sans doute ne plus glisser sur la pente idéologique (“Le communisme on s’en fou, on a la lutte de classe…” en substance dans le livre de Lola).

    En attendant des prolétaires français, racisés et genrés ou pas, fabriquent des armes pour Israël que d’autres refusent d’y envoyer. C’est le ” keynésianisme militaire” français, une réalité réelle, ni médiatique, ni empirique, ni “construite” par aucun penseur : un fait, comme disent les juristes.

%d blogueurs aiment cette page :