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Archives pour la catégorie ‘Contradiction de genre/Contradiction de classes’

« ABJECTION ET ABSTRACTION »

19/05/2022 2 commentaires

Texte que l’on retrouve partiellement dans la préface du livre “Logique du genre”

« ABJECTION ET ABSTRACTION »

ENTRETIEN AVEC MAYA GONZALEZ ET JEANNE NETON

  1. Votre texte, « La logique du genre » a été très influent parmi les féministes et plus particulièrement les féministes marxistes. Est-ce que vous pourriez nous dire quelques mots sur les motivations qui vous ont poussées à l’écrire et sur les projets théoriques qui ont conduit à vos recherches actuelles ?

Nous avons commencé à travailler sur « La logique du genre » à la fin de l’année 2011. Au sein du petit milieu marxiste qu’on appelle communément la « théorie de la communisation », et auquel nous appartenons, le genre a rarement constitué un sujet de discussion. Et aujourd’hui encore, dans ces cercles largement influencés par l’ultragauche historique — même lorsqu’ils prennent leur distance avec cet héritage — la question du genre est tenue pour étrangère au marxisme, quand elle n’est pas tout simplement considérée comme une distraction des vraies questions que sont les classes, l’économie, etc. Cette situation a changé lorsque le groupe français Théorie Communiste (TC), très influent dans ce milieu, a publié, en 2010, le texte « Distinction de genres, programmatisme et communisation ». Ce texte, qui a suscité bien des controverses, a placé le genre au centre des débats et est devenu une lecture préalable à toute tentative de comprendre le mode de production capitaliste et les lois de son mouvement. Pour nous deux, en tant que personnes qui s’identifient comme femmes (une petite minorité dans ce milieu à l’époque) ça a été un véritable soulagement. Bien que nous ayons nos propres désaccords avec le texte, il a ouvert la voie et a mis le genre au premier plan de toute discussion théorique au sein de notre cercle communiste.

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A paraître « Logique du Genre »

27/04/2022 Aucun commentaire

 

Editions Sans soleil

SORTIE EN LIBRAIRIE LE 13 MAI

« Qu’est-ce que le genre dans le capitalisme contemporain ? C’est à cette question qu’invite à répondre ce recueil, à partir d’une démarche théorique inspirée du féminisme et du marxisme. Il s’agit de penser, depuis une analyse systématique du rôle joué par le travail domestique et les violences de genre dans notre système économique, un monde au-delà de l’exploitation, et donc du genre et ses contraintes. Un communisme au présent, qui s’empare de tous ces questionnements, trop souvent ignorés dans l’histoire du mouvement ouvrier.

Jeanne Neton et Maya Gonzalez participent à la revue angloaméricaine Endnotes, dont le présent volume constitue la première traduction française. Elles se placent dans la lignéedu féminisme autonome italien (on songe à Silvia Federici, Leopoldina Fortunati ou Mariarosa Dalla Costa) pour proposer une contribution originale et stimulante. »

“La contradicción y su doble”

27/05/2017 Aucun commentaire

Traduction en castillan, par un camarade de la page facebook « Spirit of Contradiction », du texte “La contradiction et son double”, de Amer Simpson publié initialement sur notre site en novembre 2013

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La contradicción y su doble

En el editorial del nº3 de Endnotes puede leerse esta crítica de Théorie Communiste: «En su intento de conciliar un enfoque feminista basado en dos sistemas con su teoría desarrollada previamente, TC se pierde en un debate interno acerca de cuántas contradicciones hay en la sociedad moderna.»

Personalmente, no creo que Théorie Communiste pretenda averiguar cuántas contradicciones hay en la sociedad moderna, sino cómo las cuestiones de género pueden articularse con la totalidad de la explotación que es la contradicción sin hacer desaparecer las clases, como al final parece acabar haciendo Endnotes: «Para nosotros, no tiene mayor sentido hablar de conflicto entre obreros y capital que de conflicto entre mujeres y hombres.»

La contradicción que constituye la explotación en el modo de producción capitalista siempre tiene por fundamento la relación trabajo/plustrabajo, aunque pueda materializarse en el valor y adoptar, por tanto, la forma fetichista de una «contradicción entre valor de uso y valor cambio», en palabras de Endnotes. Esto se debe a que el capital necesita aumentar la proporción de plustrabajo en relación con el trabajo necesario, que disminuye sin que deje de ser necesario que el proletariado sea la clase que está de más y que por consiguiente está en condiciones de abolir las clases aboliendo el capital. En este caso, hablar de la contradicción entre «trabajo y capital» es hablar de la contradicción como una totalidad que se escinde y uno de cuyos polos produce como contradicción interna al otro y que hace que éste extraiga toda su existencia y razón de ser de esta contradicción; sin la contradicción entre «trabajo y capital» ya no existiría contradicción en tanto explotación, sino sólo una contradicción que «origina numerosas contradicciones en las sociedades capitalistas, entre ellas el antagonismo de clase». Al contrario de lo que dice de Théorie Communiste, Endnotes no pretende saber cuántas contradicciones hay, ya que la contradicción se resume en muchos antagonismos que desbordan y ahogan la propia contradicción de clase: «la raza, el género, la sexualidad, nación, profesión o calificación, la fe religiosa, la condición migratoria, etc.»

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L’essor du patriarcat moderne. Femmes, corps et accumulation primitive

13/05/2017 Aucun commentaire

L’essor du patriarcat moderne. Femmes, corps et accumulation primitive

Emission radio

http://www.sortirducapitalisme.fr/214-l-emergence-du-patriarcat-moderne-femmes-corps-et-accumulation-primitive

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Une histoire de l’émergence du patriarcat moderne, et donc de « l’accumulation primitive » d’éléments constitutifs du patriarcat capitaliste, autour de Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive, à l’occasion de sa republication aux éditions Entremonde/Senonevero – avec son traducteur, Julien Guazzini, et un éditeur des éditions Entremonde, Pablo.

Avec une présentation de l’édition française et de sa traduction, une présentation de Silvia Federici, et surtout une présentation des grandes thèses de l’ouvrage : écrasement des révoltes millénaristes des paysans aux 14ème-15ème siècles, puis contre-révolution des groupes dominants, notamment au travers d’une prise de contrôle de la reproduction, d’une réification idéologique du corps, d’une chasse aux sorcières meurtrière, des enclosures, de la première colonisation, et enfin d’une criminalisation de la contraception, de l’avortement, de l’infanticide et de la prostitution [1ère partie, 40 minutes]. Cette présentation est suivie d’une discussion critique des thèses de l’ouvrage, en termes de rigueur historique, de périodisation du capitalisme (avec une absence de conceptualisation de l’Ancien Régime comme société distincte du féodalisme et du capitalisme) et du « patriarcat salarié », de définition du capitalisme, d’espace d’émergence du capitalisme, de lien entre capitalisme et première colonisation, de lien entre « l’accumulation primitive » historique et des phénomènes contemporains, de lien entre enclosures et chasses aux sorcières, et enfin d’idéologie altercapitaliste des communs [2ème partie, 40 minutes].

“Black America”

29/12/2016 Aucun commentaire

A la suite de notre post sur le bouquin de Michelle Zancarini-Fournel,  “les luttes et les rêves”, dans notre rubrique “dndf, le Télérama de la communisation”, toujours en rapport avec le débat classes/genres/races, il nous faut signaler le très intéressant ouvrage de Caroline Rolland-Diamond “Black América” paru en 2016 à la Découverte. Toujours dans la veine d’une histoire des vaincus VS celle des vainqueurs, encrée et articulée aux luttes de classes,  aux affrontements de genres, dans et hors les problématiques de races.

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Martin Luther King, Malcolm X, Rosa Parks. Dans la mémoire collective, ces trois noms résument trop souvent à eux seuls le long combat des Noirs américains pour l’égalité, la justice et la dignité. Au-delà du récit convenu centré sur ces grandes figures héroïques, Black America retrace la lutte des Afro-Américains, depuis l’émancipation des esclaves en 1865 jusqu’à nos jours, en redonnant toute leur place aux acteurs – et aux actrices – anonymes mais essentiels de cette histoire inachevée.

Proposant une analyse globale des mouvements de revendications noirs, l’auteure décrit avec talent la longue sortie de la ségrégation dans l’ancien Sud esclavagiste et les luttes radicales engagées par les Noirs pour y mettre un terme. Mais elle raconte aussi une histoire moins connue : celle de l’« apartheid américain » dans le Nord et l’Ouest et des mobilisations quotidiennes des Afro-Américains pour l’amélioration de leurs conditions de vie.

Alors que l’élection de Barack Obama en 2008 à la Maison-Blanche semblait annoncer l’avènement d’une Amérique post-raciale, le mouvement Black Lives Matter, né en réaction aux violences policières dont les Noirs sont victimes, rappelle que le problème des discriminations et des inégalités raciales reste entier.

Grâce à des recherches originales dans les archives, à une analyse minutieuse de la presse afro-américaine et à un suivi précis des recherches les plus récentes sur ces sujets, l’auteure offre avec Black America une grande fresque appelée à devenir une référence incontournable sur cette question essentielle de l’histoire des États-Unis.

Federici contre Marx

05/10/2015 2 commentaires

Dernier texte mis en ligne sur http://ddt21.noblogs.org/

Pour un précédent commentaire publié en septembre 2014 : «  Au sujet de « Caliban et la sorcière » http://dndf.org/?p=13748

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Caliban et la Sorcière présente un intérêt indéniable : une analyse des mouvements sociaux et de la crise de l’Europe médiévale, une mise en lumière de la dimension sexuelle et du traitement des femmes dans la formation du capitalisme, le rôle de la machination des corps masculins et féminins, notamment. Mais ce livre expose aussi une vision du passé et du présent capitalistes aussi critiquable que la perspective politique qui en découle.

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Une réponse aux “Remarques sur le genre »

20/05/2015 Aucun commentaire

https://viewpointmag.com/2015/05/04/closing-the-conceptual-gap-a-response-to-cinzia-arruzzas-remarks-on-gender/

Combler le fossé conceptuel: une réponse aux « Remarques sur le genre » de Cinzia Arruzza

“Certaines personnes du courant de la communisation ont abordé cette question de façon importante, en tentant, dans les mots de Gonzalez et NetOn, de «délimiter les catégories [du genre] qui sont spécifiques au capitalisme comme « le capital »lui-même. » La façon dont Arruzza cadre sa réflexion sur la reproduction sociale permet à la question d’émerger d’une manière intéressante. Elle reconnaît que certaines formes qui dépassent le travail salarié sont logiquement nécessaires au capital, par exemple, le travail ménager non rémunéré. Elle reconnaît également que les femmes sont intimement liées à cette forme de travail indispensable. Cependant, ce lien reste contingent ; les femmes et la reproduction sociale pourraient, en théorie, être découplés. Mais que faire si nous essayions de détruire l’ensemble des relations sociales nécessaires associées aux femmes et la catégorie « femmes » dans le capitalisme. Que faire si «femme» n’était rien d’autre que la catégorie officielle des gens qui sont sur le côté de l’ensemble spécifique de relations sociales, de la même façon que le prolétariat n’est rien d’autre que la catégorie officielle des personnes qui sont sur le côté d’un ensemble spécifique des relations sociales. Dans le cas du prolétariat, les relations sociales consistent à être ceux qui ne possèdent rien d’autre que leur propre force de travail, qu’ils doivent vendre pour gagner leur vie, et être soumis à la menace d’être chassé du champ du travail par le capital. Dans le cas des «femmes», ou pour être plus efficace et précis « les personnes féminisés » (voir ci-dessous)

Combler le fossé conceptuel: une réponse  aux “Remarques sur le genre »  de Cinzia Arruzza

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Ce texte pose la question d’une théorie unifiée des relations sociales. L’essai de Cinzia Arruzza «Remarques sur le genre » nous rappelle les débats, laissés en sommeil depuis des décennies, autour de l’élaboration d’une théorie unifiée du capital. Cependant, le chemin pris par Arruzza vers cette unification en est un qui abdique la possibilité de situer le genre et la race dans le cadre de l’abstraction, logique, ou comme «mécanismes essentiels » du capitalisme, préférant intégrer ces relations envahissantes comme détails du déroulement historique et concrète du capitalisme.

Ce rejet du genre et de la race hors du cadre de la logique interne du capital n’est pas particulier à Arruzza. C’est une pratique courante au sein du féminisme marxiste, ainsi que dans d’autres courants qui tentent de faire valoir l’importance d’axes de violence, d’oppression ou d’exploitation au-delà de la classe (par exemple, la race, la sexualité, le genre) dans le mode de production capitaliste. La possibilité que le genre et la race soient en quelque sorte inhérents à la logique interne du capital n’est pas rejetée parce que les tentatives de le prouver ont échoué , elle est rejetée à priori, avant toute tentative.  Les hypothèses qui placent le genre ou la race à l’intérieur de la structure logique essentielle du capital sont si rares ou impopulaires que les critiques marxistes comme Arruzza ne sentent même pas la nécessité d’argumenter contre cette possibilité. Il est tenu pour acquis que ces relations ne figurent pas dans la logique interne du Capital , dans la structure abstraite du cœur du capitalisme. Lire la suite…

Genre et capitalisme

16/05/2015 Aucun commentaire

Le magazine étatsunien de mai « Viewpoint Magazine » publie une série d’articles sur le genre

Voici le premier d’entre eux en attendant une seconde traduction à venir pour le dernier article

https://viewpointmag.com/2015/05/04/gender-and-capitalism-debating-cinzia-arruzzas-remarks-on-gender/

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Réflexion de Genre (1). Patriarcat et/ou capitalisme : Rouvrons le débat

Cinzia Arruzza

https://viewpointmag.com/2014/09/02/remarks-on-gender/

Il est assez courant de trouver dans des textes, des tracts, des articles ou des documents féministes, des références au patriarcat et aux rapports patriarcaux. On utilise souvent le terme de patriarcat pour signifier le fait que l’oppression et l’inégalité de genre ne sont pas sporadiques ou exceptionnelles. Elles ne peuvent être réduites à des phénomènes qui ne se produiraient qu’à l’intérieur des relations interpersonnelles car ce sont, au contraire, des questions qui traversent la société toute entière et qui se reproduisent sur base de mécanismes que l’on ne peut pas expliquer en restant sur le plan individuel.

Bref, on utilise souvent le terme de patriarcat pour souligner que l’oppression de genre est un phénomène doté d’une certaine constance et d’un caractère social, et non pas seulement interpersonnel. Cependant, les choses deviennent un peu plus compliquées si on veut être plus précis sur ce que l’on entend exactement par « patriarcat » et « système patriarcal ». Et on fait encore un pas dans la complexité si on commence à se demander quel est le lien entre le patriarcat et le capitalisme et quelle est leur relation.

Itinéraire de la question

Pendant une courte période entre les années 70 et le milieu des années 80, la question du rapport structurel entre le patriarcat et le capitalisme a fait l’objet d’un débat animé entre théoriciens et militants du courant matérialiste et marxiste du féminisme (du féminisme marxiste au féminisme matérialiste d’origine français, en passant par les différente variante de ce que l’on nomme « socialist feminism » ; le féminisme marxiste ou matérialiste Afro-américain, le féminisme matérialiste lesbien, etc.). Les questions fondamentales qui étaient posées tournaient plus ou moins autour de deux axes :

1) est-ce que le patriarcat est un système autonome par rapport au capitalisme ? ;

2) est-il correct d’utiliser le terme « patriarcat » pour désigner l’oppression et l’inégalité de genre ?

Ce débat, à l’occasion duquel des écrits d’un grand intérêt ont été produits, s’est progressivement démodé parallèlement au recul de la critique du capitalisme et alors que s’affirmaient des courants féministes qui, soit ne remettaient pas en question l’horizon libéral ; soit essentialisaient les rapports hommes-femmes et sortaient donc le genre de son contexte historique ; soit éludaient la question de la classe et du capitalisme tout en élaborant des concepts qui se sont révélés très fructueux pour la déconstruction du genre (en particulier la théorie « Queer » des années 90). Lire la suite…

Au sujet de “Caliban et la sorcière”

05/09/2014 11 commentaires

« Caliban et la Sorcière » : des problèmes en lecture

Dès que nous avons commencé à parler, à l’intérieur du collectif Senonevero, de la traduction et de la publication du livre de Federici (Caliban et la sorcière), j’ai été favorable à sa publication. J’y voyais (et j’y vois toujours) une importante contribution historique et théorique à l’analyse de la construction du groupe femmes dans le mode de production capitaliste à partir de sa définition socialement construite comme « reproductrice » sur la base de la population et de la force de travail comme principale force productive. Une production théorique du groupe femmes qui, contrairement à un «constructivisme» qui souvent contourne la chose, ne recule pas devant le fait que les femmes «font des enfants», ce qui n’a rien d’essentialiste ou de naturel et que le travail de Federici confirme.
Les quelques remarques que j’ai pu faire alors ne remettaient pas en cause la problématique de l’ouvrage, ni son importance ni la nécessité de le publier. D’une part, je notais que l’Angleterre, pays phare des enclosures, n’avait pas été le lieu de la chasse aux sorcières la plus massive et la plus féroce, celle-ci se concentrant plutôt le long de l’arc Rhin-Danube où l’aube capitaliste fut plus tardive ; d’autre part, cette chasse aux sorcières fut avant tout l’affaire interne des communautés villageoises faisant appel aux autorités religieuses et étatiques, là où ces dernières étaient efficientes (cf. la somme de Guy Bechtel, La sorcière et l’Occident, Ed. Plon, 1997 – absente de la bibliographie de Federici). Tout cela n’altérait pas la problématique générale et sa fécondité.
Ce qui m’avait échappé, ce que je n’avais pas pressenti, malgré la préface de l’auteure, c’est la lecture qui serait faite de l’ouvrage. Le peu d’écho, pour l’instant, en France, de l’inepte idéologie des Commons, m’avait fait négliger ce qui était pourtant clair dans la préface. Or, il me semble, à la lecture de la page que le Monde des Livres (11 juillet 2014) consacre en Une au livre et le long entretien avec Federici en page deux, que cette idéologie est donnée par Virginie Despentes, Beatriz Preciado et Federici elle-même comme la grille de lecture adéquate de l’ouvrage qui en serait un jalon, et même une réflexion fondatrice (il faut remarquer que le compte rendu de Naïké Desquesnes dans le Monde diplomatique de septembre 2014 échappe à cette lecture). Sous peine de me sentir rouler dans la farine, il me parait nécessaire de rejeter cette lecture, quelle que soit l’opinion de l’auteure elle-même.
Encore une fois se vérifie que quand une théorie plait, c’est qu’elle est inoffensive. L’idéologie des Commons, comme lecture proposée (imposée ?), neutralise et conjure ce qu’il pouvait y avoir de dérangeant dans le corps de la thèse exposée. Lire la suite…

Les femmes et la subversion sociale

04/07/2014 Aucun commentaire

Traduction par nos soins de l’introduction du dernier article mis en ligne sur le site des camarades de  Il Lato cattivo 

Les femmes et la subversion sociale

Mariarosa Dalla Costa (1972)

Ces quelques observations sont une tentative de définition et d’analyse de la “question féminine” déterminant la question même du “rôle féminin” que la division capitaliste du travail a produit.

Nous mettons en avant dans ces pages la figure de la “femme au foyer” comme figure centrale de ce rôle, tout en présupposant que toutes les femmes travaillant hors de la maison continuent à être encore des femmes au foyer. Donc, mondialement, c’est bien cette question spécifique du travail domestique, non seulement du point de vue de la quantité que la qualité des relations, qui détermine la position de la femme quel que soit l’endroit où elle se trouve et la classe à laquelle elle appartient.

Le fait que nous avons ici polarisé l’analyse sur la femme de la classe ouvrière ne veut en rien prétendre que seules les femmes de la classe ouvrière sont exploitées. Mais cela confirme, aussi, que le rôle du travail domestique de la classe ouvrière a été indispensable à la production capitaliste et déterminant pour la position de toutes les autres femmes.

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Le viol, arme de destruction massive en Syrie

06/03/2014 Aucun commentaire

Le Monde, aujourd’hui

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C’est un crime qui anéantit les femmes, détruit les familles et disloque les communautés. Un crime que les hordes de réfugiés fuyant la Syrie pour les pays alentour désignent comme la cause principale de leur départ, mais que les enquêteurs de l’ONU et toutes les ONG peinent à documenter tant le sujet est douloureux.

Un crime absent des discussions de Genève alors qu’il obsède les Syriens et hante des dizaines de milliers de survivantes. Le viol. L’arme de guerre secrète de Bachar Al-Assad. Lire la suite…

A paraître : Caliban et la sorcière de Silvia Federici

14/02/2014 Aucun commentaire

A paraître en avril aux éditions Entremonde en co-édition avec les éditions Senonevero

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Silvia Federici

Caliban et la sorcière. Les femmes, les corps et l’accumulation primitive

Essai traduit de l’anglais (États-Unis) par le collectif Senonevero, sous la supervision de Julien Guazzini

Présentation

Silvia Federici revisite ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes.

Elle nous invite à réfléchir aux rapports d’exploitation et de domination, à la lumière des bouleversements introduits à l’issue du Moyen Âge. Un monde nouveau naissait, privatisant les biens autrefois collectifs, transformant les rapports de travail et les relations de genre. Ce nouveau monde, où des millions d’esclaves ont posé les fondations du capitalisme moderne, est aussi le résultat d’un asservissement systématique des femmes. Par la chasse aux sorcières et l’esclavage, la transition vers le capitalisme faisait de la modernité une affaire de discipline. Discipline des corps féminins dévolus à la reproduction, consumés sur les bûchers comme autant de signaux terrifiants, torturés pour laisser voir leur mécanique intime, anéantis socialement. Discipline des corps d’esclaves, servis à la machine sociale dans un formidable mouvement d’accaparement des ressources du Nouveau Monde pour la fortune de l’ancien.

Le capitalisme contemporain présente des similitudes avec son passé le plus violent. Ce qu’on a décrit comme barbarie et dont aurait su triompher le siècle de la raison est constitutif de ce mode de production : l’esclavage et l’anéantissement des femmes n’étaient pas des processus fortuits, mais des nécessités de l’accumulation de richesse. L’auteur attire notre regard sur la situation actuelle et sur ses mécanismes en nous invitant à partager son regard d’historienne et de féministe.

Silvia Federici (née en 1942 à Parme en Italie) est une universitaire américaine, enseignante et militante féministe radicale. Elle est professeure émérite et chercheuse à l’Université Hofstra à New York.

“Le sexe sans excès”

23/01/2014 Aucun commentaire

Quelques réponses à Amer Simpson et Patlotch

Publié sur le site de “travaux en cours” de la revue

Théorie Communiste

Les travailleuses d’usine de la Chine sont confrontées au harcèlement sexuel généralisé

17/12/2013 un commentaire

La question du genre, rapport entre hommes et femmes, ne se construit pas seulement dans la sphère privée


Les travailleuses d’usine de la Chine sont confrontées au harcèlement sexuel généralisé

http://www.businessweek.com/articles/2013-12-10/chinas-young-factory-workers-face-widespread-sexual-harassment

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Par Christina Larson  10 décembre 2013

Pendant sept ans, Luo Hongmei a travaillé en usines dans la province méridionale de Guangdong de la Chine, Expérience de première main, les combats quotidiens auxquels sont confrontés des millions de jeunes travailleuses avant de décider de rejoindre le mouvement pour les droits des jeunes travailleurs de Chine. En tant que directrice de l’entreprise à but non lucratif Sunflower Women Workers Center, sa mission est d’attirer l’attention sur  – et, espère-t-elle,  trouver des solutions socio-professionnelle pour les femmes, telles que les prestations de maternité et contre les licenciements illégaux des femmes enceintes.

Récemment, Luo a supervisé une étude sur un autre problème inquiétant , courant et peu discuté : le harcèlement sexuel rampant (PDF). Soixante-dix pour cent des femmes d’ouvriers, ayant répondu à un sondage du centre à l’automne 2013, ont déclaré avoir subi une forme quelconque de harcèlement sexuel au travail. Une personne sur quatre a dit qu’elle avait reçu des appels téléphoniques obscènes ou des messages pornographiques, presque une personne sur dix avoir été directement  sollicité pour des relations sexuelles au travail, et 15 % ont quitté leur emploi à cause des pressions sexuelles, que ni la direction de l’usine ni  la police n’ont tenté d’arrêter. Lire la suite…

Trouvé sur la toile : théorie communiste et domination masculine : La méthode et son double, une vision d’homme ?

15/12/2013 un commentaire

Toute dernière version d’un article issu du blog de Patlotch qui répond à un article de Amer Simpson mis en ligne sur dndf

À propos de « A propos de l’édito de Endnotes 3 : LA CONTRADICTION ET SON DOUBLE »

À partir de ce texte d’Amer Simpson, dans lequel je vois un glissement de la théorisation de TC à sa reformulation, je repose la question de l’articulation entre domination masculine et capital, et j’invite à une refondation plus profonde de la théorie communiste, débarrassée d’un capitalo-centrisme comme d’un genro-centrisme, enrichie des problématiques pour le communisme de l’individualité et du rapport à la nature en mouvement.

Double messieurs ?

« QUAND LE RAPPORT DE GENRES ENGENDRE DES CLASSES »

C’est en posant la contradiction qu’est l’exploitation comme une dynamique qui produit à la fois le rapport de classes et le rapport de genres qu’il est possible de parler de deux contradiction comme le fait Théorie Communiste. En fait, pour éviter tout mal entendu, ce n’est pas de deux contradictions indépendantes et se suffisant en elles-mêmes qu’il s’agit, mais d’une contradictions qui se dédouble en gardant la même dynamique qu’est l’exploitation; car, enfin de compte, qu’il soit question de genres ou de classes c’est toujours de travail et de surtravail qu’il s’agit et c’est de là qu’il faut partir pour comprendre ce dédoublement de lacontradiction. »

S’il « est possible de parler de deux contradictions comme le fait Théorie Communiste », et si « ce n’est pas de deux contradictions indépendantes », peut-on la réduire à « une contradictions [sic pour le pluriel] qui se dédouble en gardant la même dynamique qu’est l’exploitation », et la « comprendre » comme « le dédoublement d’une [seule ?] contradiction » ?

 « QUAND LE RAPPORT DE CLASSES ENGENDRE DES GENRES

Inversement, du côté des classes, la contradiction apparaît comme un antagonisme de genres car la catégorie Femme est une nécessité fondamentale à la reproduction de l’exploitation.[…]»

Ici, Amer Simpson présente la contradiction « du côté des classes » comme « un antagonisme de genres ». Je laisse de côté le fait que le genre ne serait pas une contradiction à proprement parler, en elle-même, ce point largement développé par Roland Simon dans sa réponse à Endnotes3 dépassant mes compétences en dialectique. « Inversement, car la catégorie Femme est une nécessité fondamentale à la reproduction de l’exploitation. » Nécessaire ne signifiant pas suffisante, le point de vue inverse n’est vu que sous l’angle de la contradiction du capitalisme. La réciprocité est subsumée sous l’exploitation capitaliste, réelle sans reste. Lire la suite…

Une photo

05/12/2013 46 commentaires

DeadlyFoe

“Every man who endorses his part in the domination of women, even the most modest part of it, is of the coming revolution a deadly foe.”

 

 

Tout homme qui assume sa part dans la domination des femmes, même la plus minime, est un ennemi mortel de la révolution à venir

Todo hombre que tome su parte, por minima que sea en la dominacion de las mujeres, es para la revolucion venidera un enemigo mortal.

Ogni uomo che fa la sua parte nella dominazione delle donne, anche la più minima, è un nemico mortale della rivoluzione a venire.

“Capitalisme, chasse aux sorcières et biens communs”

01/10/2013 un commentaire

Entretien avec Silvia Federici

 Il y a quelques siècles d’ici, elle aurait été envoyée au bûcher. Féministe infatigable, l’historienne et auteure de l’un des livres les plus téléchargés sur Internet, « Caliban and the Witch : Women, the Body and Primitive Accumulation » (Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive. Edition française à paraître aux Editions Senonevero en 2013) nous explique de manière rigoureuse les raisons politiques et économiques qui se cachaient derrière la chasse aux sorcières. Son dernier livre, « Revolution at Point Zero : Housework, Reproduction, and Feminist Struggle » (Common Notions/PM Press, 2012) est un recueil d’articles indispensables pour connaître sa trajectoire intellectuelle. Entretien réalisé pour la rubrique « Numeros Rojos » du journal en ligne « Publico.es » (Avanti4.be)

C’est avec un œil scrutateur que l’italienne Silvia Federici étudie depuis plus de 30 ans les événements historiques qui ont provoqué l’exploitation sociale et économique des femmes. Dans son livre « Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive », elle fixe son attention sur la transition violente entre le féodalisme et le capitalisme, où s’est forgé au fer rouge la division sexuelle du travail et où les cendres des bûchers ont recouvert d’un épais manteau d’ignorance et de mensonges un chapitre essentiel de l’Histoire. Dans son bureau du Département d’Histoire de la Hofstra University de New York, Federici nous parle de sorcières, de sexualité et de capitalisme et se propose de « faire revivre pour les jeunes générations la mémoire d’une longue histoire de résistance qui court aujourd’hui le risque d’être effacée ». Lire la suite…

Mexique : Diane chasseresse bute les chauffeurs d’autobus

05/09/2013 4 commentaires

A Ciudad Juárez, Diane chasseresse bute les chauffeurs d’autobus

Olivier Perrin

«Pas une de plus», dit cette pancarte brandie par les Women in Black qui avaient manifesté contre la violence faite aux femmes à Ciudad Juárez en novembre 2009. (Keystone)

Une justicière de femmes violées est activement recherchée à la frontière nord du Mexique. Elle est soupçonnée de deux assassinats de conducteurs des transports publics. Une corporation qu’on a souvent accusée, ces vingt dernières années, d’agressions sexuelles perpétrées dans la «capitale mondiale du meurtre», où le trafic d’êtres humains est monnaie courante

Cette dernière est «connue pour avoir été le théâtre d’une vague sans précédent de meurtres de femmes, accompagnés de violences sexuelles, dans les années 1990 et au début des années 2000», lit-on dans 20 minutes France. Des chiffres qui affolent les statistiques, selon CNN. D’ailleurs, plusieurs chauffeurs ont été arrêtés en relation avec ces forfaits, lit-on encore sur le site de la BBC.Venganza en Ciudad Juárez! Les autorités mexicaines sont à la recherche d’une justicière de femmes violées dans cette ville située à la frontière avec les Etats-Unis – qui a revendiqué les assassinats de deux conducteurs d’autocar, a annoncé le Ministère public de l’Etat de Chihuahua. Les deux conducteurs ont été abattus d’une balle dans la tête la semaine dernière au cœur de cette cité voisine d’El Paso, au Texas.

Deux cent mille ouvrières sur place Lire la suite…

Mary Louise Roberts : “Le sexe a été une manière d’assurer la domination américaine”

22/07/2013 Aucun commentaire

Vous avez commencé ce livre juste après les tensions entre la France et les Etats-Unis sur l’intervention en Irak, en 2003. Pourquoi ?

Je voulais voir comment une telle friction avait pu se produire entre ces deux alliés. Du coup, je me suis intéressée à ce qui s’était passé à la fin de la seconde guerre mondiale, notamment après le débarquement. Et là, en consultant les archives, je me suis aperçue que tous les rapports de police montrent la même chose. Il y a eu des viols et des crimes partout où les GI étaient stationnés, à Reims, Cherbourg, Brest, Le Havre, Caen…

Vous montrez d’abord le contexte chargé dans lequel les soldats américains sont envoyés en Normandie.

Il suffit de consulter Stars and Stripes, le quotidien de l’armée. On y trouve tous les vieux stéréotypes. La France est présentée comme une sorte de bordel. Elle est complètement érotisée. Cette image date en fait de la première guerre mondiale. Quand les soldats sont revenus, ils ont raconté des histoires affriolantes. Après, l’armée américaine a “vendu” la guerre comme une occasion de se faire embrasser par des Françaises, et peut-être plus. Ce n’est pas propre à la France, bien sûr. Tous les théâtres de guerre étaient érotisés. C’était l’époque des photos de pin-up accrochées dans les dortoirs, de Rita Hayworth… Mais une image revient avec constance dans le journal de l’armée : les GI entourés par des Françaises. Embrassés par des Françaises. Sur l’une, on voit un groupe de femmes, visiblement réjouies. Et la légende dit : “Voilà ce pour quoi nous nous battons.” Lire la suite…

Le travail politique avec les femmes et en tant que femmes dans les conditions présentes : interview avec Silvia Federici

07/04/2013 Aucun commentaire

traduction empruntée  au blog In Limine ( critique de la valeur et communisation )

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Interview en anglais arrangé par mes soins à partir d’une traduction automatique d’après l’article du site Libcom :

http://libcom.org/library/political-work-women-women-present-conditions-interview-silvia-federici

Voir le Fichier : Political_work_with_women_and_as_women.pdf

Une entrevue avec la féministe marxiste italienne, Silvia Federici qui s’articule autour des mesures d’austérité dans les universités, la réponse des étudiants en Californie et la place et l’expérience des femmes au sein de ces mouvements.

Maya Gonzalez et Caitlin Manning(1) : Vous avez écrit à propos des luttes dans l’université dans le contexte de la restructuration néo-libérale. Ces luttes ont répondu aux tentatives d’enfermer les biens communs de la connaissance. Voyez-vous les luttes de ces dernières années dans l’université comme une continuation de la lutte contre l’enfermement de la connaissance ? Ou comme quelque chose de nouveau ? La crise économique a-t-elle modifié de façon fondamentale le cadre des luttes dans l’université ?

Silvia Federici : Je vois la mobilisation des étudiants qui a été organisé sur les campus nord-américains, en particulier en Californie, comme partie intégrante d’un long cycle de luttes contre la restructuration néo-libérale de l’économie mondiale et le démantèlement de l’éducation publique qui a débuté en milieu des années 1980 en Afrique et en Amérique latine, et s’étend maintenant à l’Europe, comme la révolte étudiante récente l’a démontré à Londres. L’enjeu, dans chaque cas, s’est révélé être plus que la résistance à “l’enfermement de la connaissance.” Les luttes des étudiants africains dans les années 1980 et 1990 ont été particulièrement intenses, car les élèves se sont rendu compte que les coupes budgétaires de l’université demandées par la Banque Mondiale ont marqué la fin du «contrat social» qui a façonné leur relation avec l’État dans la période de la post-indépendance, qui ont fait de l’éducation la clé de la promotion sociale et de la citoyenneté participative. Ils ont également réalisé, surtout en entendant des banquiers mondiaux affirmer que «l’Afrique n’a pas de besoin pour les universités», que derrière les coupes budgétaires, une nouvelle division internationale du travail a été reformulé qui re-colonise les économies africaines et dévalorise le travail des travailleurs africains. Lire la suite…

“La distinction de classe est indissociable de la distinction de genre”

03/03/2013 Aucun commentaire

La revue produite par Incendo « GENRES & CLASSES, l’insurrection généralisée qui détruira les hommes et les femmes » a été reçue avec un succès qui montre à quel point le débat est actuellement central, dans et hors du milieu dans lequel elle a été produite.

La réponse critique de la revue “Théorie Communiste”  a reçu elle aussi un accueil public qui enrichit le débat.
Pour la seule fréquentation de dndf, les chiffres parlent :
– 1070 visites sur l’article qui présente la revue d’Incendo
– 915 visites sur la critique par TC.

Un camarade (extérieur à la revue TC)  a pris l’initiative de produire une brochure papier de cette critique de Théorie Communiste. Elle circule actuellement, distribuée gratuitement.
Si vous êtes intéressés à la faire circuler autour de vous, vous pouvez nous en commander…

Une critique d’ “INCENDO” par Théorie Communiste

11/12/2012 7 commentaires

Quelques notes critiques sur

« Genres et Classes

L’insurrection généralisée qui détruira les hommes et les femmes »

(Incendo, octobre 2012)

Aux origines

La méthode est historique, on part donc des « Origines » ; on sait bien qu’une telle méthode fausse tout, que les origines n’expliquent rien et surtout pas elles-mêmes. Présenter comme ordre conceptuel un point de départ historique et son développement relève d’une pensée magique qui croit que dans le commencement est la vérité de ce qui est produit et qui sous couvert d’histoire crée toujours consciemment ou non des mythes (« le premier qui dit ceci est à moi » Rousseau). La recherche historique de l’ « origine » suppose un stade d’avant la dissociation, d’avant le passage de l’Un dans son autre. L’ordre historique des catégories n’a rien à voir avec leur ordre conceptuel (Marx, Introduction de 1857).

Des « origines », on passe à « Au cours des millénaires » (p.12), puis, sautant par dessus l’antiquité, on arrive au Moyen âge occidental, quelques mots sur la période moderne et nous voici au XIXe.L’erreur principale ne réside pas dans l’analyse des sociétés survolées (bien que comme nous le verrons, le Moyen âge et l’époque moderne réservent quelques surprises), mais dans la méthode destinée à construire une évolution historique légitimant le concept de « patriarcat » (p. 13). Lire la suite…

“INCENDO veut-il « détruire (les autres) hommes et (surtout) les femmes » ?”

30/11/2012 2 commentaires

On a reçu ça….

Un livre douteux : INCENDO spécial « Genres & classes »

Ce qui suit mérite je crois d’être diffusé, car on trouve des publicités pour un numéro « INCENDO genres & classes » sur de nombreux sites militants et depuis peu dans des librairies – kiosques. Plusieurs lieux de diffusion ont déjà refusé cet ouvrage qu’illes ont trouvé rétrograde, andro / hétéro-centré et misanthrope.

Même si cet ouvrage pourrait paraitre à priori intéressant, il semble cacher un bien triste jeu, et casse bien du sucre sur le dos des anarchistes, des bourgeoises, de la « déconstruction » (grosso modo, de tout le monde sauf INCENDO). En bref, sous couvert d’une « synthèse des réflexions » INCENDO hait les femmes, insulte tous celleux qui n’adhèrent pas à la « Communisation ».

Pour se faire un avis, voir la version gratuite:
http://incendo.noblogs.org/post/2012/11/02/lire-tous-les-articles-en-ligne/

Sous couvert d’une « synthèse des réflexions » INCENDO hait les femmes, insulte tous celleux qui n’adhèrent pas à sa « Communisation ». Ce type de position est souvent qualifié de « masculinisme », dont une définition courante est « qui ne considère que le point de vue masculin ». C’est le cas d’INCENDO qui est « andocentré » et « hétérocenté » selon l’avis de féministes l’ayant lu. Lire la suite…

On a reçu ça : « GENRES & CLASSES, l’insurrection généralisée qui détruira les hommes et les femmes »

20/09/2012 16 commentaires

Genres et Classes, Incendo hors série vient de sortir !

INCENDO hors série « GENRES & CLASSES, l’insurrection généralisée qui détruira les hommes et les femmes », vient de sortir   !

A l’origine, Incendo est un journal avignonnais créé en 2007 principalement pour relayer l’info sur les luttes locales. Depuis quelques années, notre équipe mène un travail de réflexion sur le rapport hommes/femmes dans le mode de production capitaliste, dont voici le fruit aujourd’hui.

Quels liens entre capitalisme et patriarcat? Entre genres et classes?
S’agit-il de deux systèmes distincts? l’un a-t-il engendré l’autre ? Où en est le rapport hommes/femmes aujourd’hui? Les genres sont-ils des classes?
Peut-on abattre la domination masculine? Abolir les genres? Comment? Sans abattre le capitalisme? Et la révolution? Le communisme et les genres feraient-ils bon ménage? Etc. Lire la suite…

“Genre et rapports sociaux de sexe”

08/05/2012 2 commentaires

Roland Pfefferkorn
vient de paraître
(recension à venir ici quand on l’aura lu!)

 Le mouvement des femmes a été à l’origine d’une effervescence théorique qui s’est traduite par la production d’un corpus de concepts extrêmement riche. Par exemple ceux de patriarcat, de mode de production domestique, de travail domestique, de travail productif et reproductif et de division sexuelle du travail, sans compter ceux de sexe social, sexage, classe de sexe. Par ailleurs, les concepts de genre et de rapports sociaux de sexe s’inscrivent durablement dans le paysage. De nombreuses théoriciennes qui se reconnaissent dans le courant matérialiste cherchent à penser les rapports entre les sexes en privilégiant ses fondements matériels, notamment économiques, sociopolitiques, voire physiques sans négliger pour autant les dimensions symboliques. Lire la suite…

“la contradiction de classe EST contradiction de genre” … et réciproquement!

28/01/2012 Aucun commentaire

Le surtravail ( par rapport au travail nécessaire) étant la source de toute richesse dans les sociétés de classes (1) (c’est à dire , en gros, dans toute l’histoire humaine ou presque….)

“Pas de surtravail sans travail , pas de travail sans population comme principale force productive; là où nous avons exploitation, nous avons la création de la catégorie femme et l’asservissement de toutes les femmes par tous les hommes.

La construction simultanée de la contradiction de genre et de classe (la structure même du rapport d’exploitation), introduit les clivages de chacune de ces catégories dans l’autre, mais aussi les contradictions propres à la construction sociale de chacune de ces catégories qui deviennent des contradictions inhérentes à l’autre”
Extrait d’un document de travail de la revue Théorie Communiste

Il y a des jours comme ça, on tombe sur des phrases lumineuses……… Lire la suite…