Bangladesh « Ils peuvent nous menacer et nous battre, mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que nous n’avons rien à perdre. »
Les ouvriers de l’habillement du Bangladesh qui se battent pour leurs salaires subissent des violences brutales et des menaces
Extraits en traduction google
Les ouvrières décrivent des mains et des bras visés par des coups “impitoyables” alors que les manifestations contre les bas salaires deviennent de plus en plus violentes à Dhaka.
Lorsque Masuma Akhtar est arrivée le 31 octobre à l’usine de confection où elle travaille, dans la banlieue de Dhaka, elle s’attendait à un travail normal. Au lieu de cela, elle a été confrontée à une violence brutale. « Dès que j’ai franchi les portes de l’usine, un groupe d’hommes armés a commencé à me frapper avec des bâtons en bois », raconte Akhtar. « Je suis tombé par terre. Même alors, ils n’arrêtaient pas de me battre. »…
Les propriétaires d’usines et la police ont répondu aux protestations des travailleurs par des menaces et des violences. Les coups qu’elle a reçus par des hommes armés chez Dekko Knitwears ont laissé Akhtar avec un bras cassé. « Ils m’ont frappé le dos, les cuisses et les bras à plusieurs reprises », raconte-t-elle. Désormais, sans l’usage d’un de ses bras, elle est incapable de travailler. « Je ne sais pas comment je vais survivre le reste du mois », ajoute-t-elle….
Les ouvriers/ouvrières ont été avertis qu’ils pourraient être licenciés s’ils continuaient à protester et l’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh, un organisme professionnel, a appelé à suspendre tout recrutement dans les usines , ce qui rendrait difficile aux manifestants de trouver du travail ailleurs…
Mais malgré la violente répression contre les travailleurs, ceux qui ont parlé au Guardian sont déterminés à mener le combat jusqu’au bout.
«Ils essaient de nous faire taire, mais nous ne reculerons pas», déclare Naima Islam, opératrice de machine chez Columbia Garments. « Ils peuvent nous menacer et nous battre, mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que nous n’avons rien à perdre. Si nous acceptons leur proposition salariale ridicule, nous mourrons de toute façon de faim.»
https://www.theguardian.com/global-development/2023/nov/15/bangladesh-garment-workers-fighting-for-pay-face-brutal-violence-and-threats
« Fin de grève amère dans les usines textiles du Bangladesh »
« Le mouvement de revendication pour de meilleurs salaires, qui a mis l’industrie textile à l’arrêt pendant trois semaines, n’a pas eu gain de cause. Presque aucun donneur d’ordre occidental n’a incité ses fournisseurs à payer décemment les ouvriers…
Les manifestations de l’automne ont aussi été très violentes pour les grévistes, notamment à Dacca. Au moins quatre ouvriers ont été tués, dont trois ont été abattus par les forces de l’ordre, d’après l’Agence France-Presse (AFP). Quelque 140 ouvriers et plusieurs dirigeants syndicaux ont été arrêtés, et environ 10 000 travailleurs font l’objet de poursuites pour violences, selon la police, précise aussi l’agence d’informations…
« … la violence s’exprime d’autant plus facilement que les syndicats ne sont autorisés que sur le papier et sont contrôlés par les propriétaires d’usines. »
https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/11/17/fin-de-greve-amere-dans-les-usines-textiles-du-bangladesh_6200798_3234.html
« Dans le moment présent de la crise (qui n’en est encore qu’à ses débuts), « l’illégitimité de la revendication salariale » indique que la revendication salariale – argent et/ou conditions de travail – n’est plus « systémique », c’est-à-dire qu’elle ne fait plus système avec un capital pouvant conjuguer augmentation du taux d’exploitation (taux de plus-value) et augmentation des salaires réels (système présenté par les défenseurs du capital comme « partage des gains de productivité ») : elle n’est plus adéquate au moment actuel. Dans l’aggravation de la crise du rapport, dans le moment où les échanges entre capitalistes se bloquent et où les États vont faire la guerre à leurs prolétaires (mais aussi entre eux) pour qu’ils acceptent des relégations massives dans des zones poubelles afin de permettre la poursuite d’une exploitation acharnée, dans ce moment c’est la survie même qui est en cause. La lutte contre le capital devient lutte pour cette survie. » TC
C’est pas fini !
« réduire le salaire minimum »
« Selon les responsables du comité salarial, les fédérations syndicales ont demandé dans leurs lettres d’augmenter le salaire minimum des travailleurs de l’industrie du textile et de l’habillement à 23 000-25 000 Tk, tandis que les propriétaires d’usine ont demandé dans leurs lettres de réduire le salaire minimum proposé à 10 400 Tk….
Le 12 novembre, Garments Sramik Andolan for Increasing Wages of Workers, une plateforme de 11 fédérations syndicales, a adressé une lettre d’objection au conseil des salaires et a demandé que le salaire mensuel minimum des travailleurs de l’industrie du textile et de la confection soit de 25 000 Tk.
Industriall Bangladesh Council, la section locale du groupe mondial de défense des droits basé à Genève et un regroupement de 16 fédérations syndicales du secteur RMG, a envoyé mercredi une lettre au conseil des salaires et a suggéré de fixer un montant “raisonnable” comme salaire minimum par le biais de discussions avec ses affiliés et d’autres groupes de défense des droits, en déclarant que le montant proposé de 12 500 Tk n’était pas compatible avec le coût de la vie actuel.
Le 20 novembre, la fédération Sommilito Garments Sramik a envoyé une lettre au président du conseil salarial, exigeant une augmentation du salaire proposé à 23 000 Tk avec un salaire de base de 65 %.
Dans sa lettre de mardi, la TIB a qualifié le taux d’augmentation du salaire minimum pour les travailleurs de la confection de “jonglerie de chiffres” et a déclaré qu’il ne s’agissait même pas d’une augmentation de 30 % en termes réels. »
https://www.dhakatribune.com/business/331955/rmg-wage-board-gets-200-objections-on-new-pay