Le travail tue (évidemment)
Un avocat japonais a dénoncé le sort réservé à des apprentis de pays asiatiques venus se former au Japon, évoquant des cas de “travail forcé” ayant conduit à la mort de seize personnes en un an.
“Avec la récession économique, des entreprises embauchent de plus en plus d’apprentis pour bénéficier d’une main-d’œuvre bon marché”, a expliqué à l’AFP Shoichi Ibusuki, un défenseur de ces travailleurs étrangers. En vertu d’un programme japonais d’aide aux économies émergentes asiatiques, des entreprises nippones du BTP, de l’agroalimentaire ou de l’industrie textile peuvent faire venir des apprentis dans l’Archipel, pour une durée déterminée et à un salaire moins élevé que les salariés habituels.
Mais seize de ces travailleurs sont morts d’accidents cardiaques ou cérébraux entre avril 2008 et mars 2009, “un taux anormal” laissant penser qu’ils ont été surmenés, selon Me Ibusuki, qui a appelé les autorités à ouvrir une enquête. “J’ai vu de nombreux cas d’employés forcés de travailler près de 200 heures supplémentaires par mois”, a dénoncé l’avocat. Cinq autres apprentis sont morts dans des accidents du travail au cours de la même période, selon l’Organisation internationale de coopération pour l’apprentissage au Japon.
Quelque 177 000 étrangers, notamment chinois, indonésiens et philippins, travaillent comme apprentis au Japon dans le cadre de ce programme, selon les dernières statistiques. Le problème du surmenage concerne de larges pans de la main-d’œuvre au Japon, bien au-delà des seuls immigrés. En 2007, quelque 10 000 salariés ont été victimes d’un accident cardiaque ou cérébral, parfois mortel, à cause de leur travail, selon un avocat des familles de victimes.
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