Grèce: des élections municipales et régionales au goût d’austérité
Le premier tour des élections en Grèce a été marqué par une abstention record, de près de 45%. Les bulletins blancs ou nuls dépassent les 9%. Le parti socialiste, au pouvoir à Athènes, limite les pertes. Il arrive en tête dans sept des treize régions du pays et le Premier ministre Georges Papandréou renonce à sa menace de dissoudre le parlement. Ce lundi 8 novembre, les milieux financiers ont réagi positivement et la bourse d’Athènes a ouvert en hausse. Le second tour des élections sera déterminant.
Les électeurs grecs ne sont pas contents de la politique d’austérité du Premier ministre socialiste Georges Papandréou. Mais ils ont choisi plutôt l’abstention, ne voulant pas redonner l’avantage à l’opposition de droite, mise en déroute aux législatives de l’année dernière. Dans ce contexte, le Pasok au pouvoir résiste relativement bien, il perd environ 10 points par rapport à son score de 2009, lorsqu’il avait frôlé les 44% de votes exprimés, mais arrive en tête dans sept des treize régions du pays.
Les enjeux nationaux ont clairement dominé les élections municipales et régionales grecques, alors qu’il s’agissait du premier scrutin depuis l’adoption d’une réforme des collectivités locales censée rendre l’administration plus efficace et moins dépensière. Pour Georges Prevelakis, professeur de géopolitique à l’Université de Paris-I Sorbonne « la réforme de la décentralisation a été prise en otage par les enjeux nationaux. On peut parler donc, d’une certaine manière, d’un échec de la décentralisation, et le message de ces élections doit être interprété dans le cadre des enjeux nationaux. »
L’exécutif doit prendre des mesures sévères contre l’Etat surdimensionné
Le Premier ministre Georges Papandréou, qui a renoncé à sa menace de dissoudre le Parlement, s’est engagé à continuer sa politique de réduction des déficits. « C’est une conjoncture extrêmement difficile pour l’exécutif grecque. D’un côté ils ont le coût politique des mesures d’austérité déjà prises ; de l’autre ils sont confrontés à la nécessité de prendre des mesures beaucoup plus sévères pour faire face au problème essentiel de l’économie grecque, qui est l’Etat surdimensionné et inefficace », insiste Georges Prevelakis.
Les milieux financiers ont plutôt bien réagi aux résultats de ces élections municipales et régionales. La bourse d’Athènes, que les risques d’instabilité politique avaient fait chuter de 8%, reprend des couleurs. Mais rien ne sera vraiment clair avant le deuxième tour de scrutin, qui aura lieu le 14 novembre. Dès le lendemain, une mission du FMI se rendra à Athènes, l’enjeu étant le déblocage de la troisième tranche du prêt de 110 milliards d’euros accordé à la Grèce au mois de mai.
Par Tudor Tepeneag
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