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Gueule de bois

Le journal tunisien indépendant Le Quotidien, a appelé vendredi les Tunisiens à sauver l’économie du pays, mise à mal par un mois et demi de troubles et d’incertitude depuis la fuite du président déchu Zine El Abidine Ben ali, pour réussir la transition démocratique.Les Tunisiens sont tenus de “retrousser les manches” car “la démocratie va de pair avec l’essor économique”,*écrit Le Quotidien, avertissantqu'”aujourd’hui tous les clignotants sont au rouge”.

 Le chômage, à l’origine du soulèvement populaire en Tunisie, s’aggrave avec “des unités industrielles saccagées” et “des milliers de Tunisiens qui affluent de Libye et qui gonflent les rangs des demandeurs d’emplois”, explique-t-il.

“C’est un cri d’alarme que lancent les divers secteurs de l’économie ainsi que le tourisme”, gravement affecté alors qu’il assure près de 7% du PIB, poursuit le journal, indiquant que 120 entreprises exportatrices “sont en faillite” et que 137 autres en difficulté “risquent de mettre la clé sous le paillasson”.

 Le président par intérim Foued Mebazaa a annoncé jeudi soir l’élection le 24 juillet d’un Assemblée constituante, chargée d’élaborer une nouvelle Constitution pour l’après-Ben Ali, dans le cadre d’une feuille de route pour  la suite de la transition démocratique. “La deuxième République est bel et bien en route”, écrit le quotidien gouvernemental La Presse, invitant les forces politiques et sociales à “mettre la main dans la main (…) pour que la quiétude et la confiance se consolident et que règne un climat propice au débat démocratique”.

Qualifiant de “mesure salutaire” l’élection d’une Assemblée constituante, le quotidien indépendant Le Temps juge que ce projet “est le seul moyen pour mener à l’instauration d’une République de démocratie, de justice et d’égalité”.

En annonçant sa feuille route pour les prochains mois, le président par intérim a exhorté les Tunisiens à “se remettre au travail” au moment où l’économie subit les incidences des troubles ayant émaillé le soulèvement populaire qui a conduit à la fuite de Ben Ali le 14 janvier pour l’Arabie saoudite.

Mercredi, l’agence de notation Fitch Ratings a annoncé qu’elle abaissait d’un cran la note de la dette à long terme de la Tunisie à BBB- et maintenu sa perspective “négative”, en raison des incertitudes entourant la situation économique et politique du pays.

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  1. Patlotch
    05/03/2011 à 18:44 | #1

    Juste histoire de ’causer’. La gueule de bois, entre ceux qui ont fait le boulot sans y croire, et les bernés d’eux-mêmes, c’est pas pour tout le monde. Et comme on l’a dit dès le début, c’était une programmation de l’enculure (ou enculade, j’ai pas vérifié le dico, ni l’éthylermologie).

    Bref, avant de se la jouer “luttes de classes” annonçant la mise à mort des classes, ya du boulot. Plus on avance, et plus ça se complique, dans l’écart. Pas franchement une mauvaise nouvelle, mais de quoi turbiner pour rendre LA théorie un rien moins “gros sabots conceptuels” passe-partout, rablabache, et pas moins terrorifiante que les militantismes qu’elle peut, à raison, conchier.

    Quand à la question de RS, à propos des couches moyennes, in “autour des événements de Tunisie”, franchement, du point de vue communisateur, ya strictement rien à en tirer, comme je le pressentait d’emblée. C’est le cas type de situation où la théorie peut s’aveugler elle-même de ses plus probants résultats, mais ailleurs.

    Le plus intéressant, c’est qu’on est, dans ce “cycle de luttes” reparti pour un tour, sans trop savoir ce que le capital est capable de ré-inventer – cf mes envois sur le nouveau toyotisme, adapté à la production rapatriée dans ses centres “occidentaux” -, alimentant l’unification, la “régularisation” – du capitalisme mondial, qui se la pète ‘uniment’. Pour la démonstration à nosostros gauchos de toutes cliques, viser entre autres les nouveaux bidonvilles île-de-français.

    J’ai vraiment envie de dire ‘merde’ aux gauchistes communisateurs en tous genres.

  2. Norman
    06/03/2011 à 09:27 | #2

    Patlotch :

    J’ai vraiment envie de dire ‘merde’ aux gauchistes communisateurs en tous genres.

    l’autre soir (sur la2)
    journaliste: comment un homme aussi intelligent que vous peut se dire communiste ?
    Zizek:le communisme ,ce n’est pas Mon programme, c’est le nom de Votre problème.

  3. Patlotch
    07/03/2011 à 12:15 | #3

    @Norman

    Je n’ai pas vu l’émission de la 2, mais par curiosité j’ai écouté l’entretien de Zizek avec Finkielkraut > http://viamerulana.over-blog.com/ext/http://www.franceculture.com/emission-repliques.html-0

    Alors que Finkielkraut s’interroge “Vivons-nous vraiment dans un système capitaliste ?, considère que l’opposition avec le communisme n’est qu’idéologie…” Zizek affirme que le communisme n’est pas un système qu’on doit réaliser, où tout sera bon… Il dit que le communisme est le nom d’un problème actuel, un problème de “commons”. En substance il dit qu’il ne sait pas quoi, mais qu’il faudra agir contre l’apocalypse que prépare le capital.

    La positivité de ses propos, je la vois d’abord naturellement dans le fait de parler de capitalisme, pas d’ultra-libéralisme; il y a quinze ans le terme avait disparu du vocabulaire, et plus encore celui de communisme, sauf connotation négative, et au passé.

    Que l’on puisse parler aujourd’hui positivement de communisme est symptomatique et important (Badiou le fait aussi, dans un registre humaniste également, mais moins réaliste). A partir de là, il faut discerner. Savoir de quoi l’on parle sous le terme de “capitalisme”.

    De même, parler de communisation, c’est poser l’issue du capitaliste comme nécessité (historiquement produite) d’une révolution (contre ou dans “l’apocalypse” du capital, qui n’est qu’un nom de sa crise à venir), ce que ne fait pas Zizek, qui reste dans un registre plus moral et politique que critique de l’économie politique/lutte de classes.

    Je ne vois pas le rapport avec mon “envie de dire ‘merde’ aux gauchistes communisateurs en tous genres”. C’était un peu flou, donc je précise. Je vise non pas l’idéologie qui est inévitablement produite, submergeant l’analyse théorique, par l’idée de communisation. C’est inévitable et je ne pense pas que les grands mouvements historiques dans lesquels s’imposent l’activité des masses puisent se réaliser sans être idéologiques, y compris la communisation, parce qu’il y a toujours une part de pari, de confiance, sur la possibilité de gagner. Je ne crois pas à l’idée d’une révolution à titre ‘désespéré’. Si l’idée de communisation, et la contradiction qui la produit, est ‘simple’ en essence, lutte entre deux classes antagonistes, tous les combats qui la constituent sont faits de médiations sur tous les fronts du capital, y compris avec la positivité de l’activité de ceux qui les mènent, et ceci non strictement dans le prolétariat ouvrier. Ce que je vise par “gauchistes communisateurs”, c’est le simplisme, et de l’analyse, et des activités qu’il génère… C’est loin d’être la seule tare des “interventionnistes”.

    Autrement dit, si je devais revenir sur la nécessité de parler de communisme positivement, ce n’est pas tant dans le résultat d’une communisation victorieuse, que sur la nécessité de s’appuyer sur les éléments positifs du combat de classe et des activités humaines. Une des formes de simplisme, c’est de considérer que tout est strictement de l’ordre de l’affrontement capital-prolétariat, tout en considérant celui-ci comme seulement artisan de la négation. Corollairement, le simplisme, c’est de renvoyer à l’humanisme et à l’idéalisme tout ce qui sort de cette contradiction binaire. Cette théorie peut être à la fois juste dans l’absolu, et totalement contre-productive, voire dangereuse.

  4. dialusis
    08/03/2011 à 18:50 | #4

    Ce qui gène tant, est-ce sérieusement le rejet de tout ce qui se situe en dehors de l’affrontement capital-prolétariat ?

    Ce qui à mon avis n’est pas suffisamment questionné et décortiqué, c’est le “résultat géographique”, la division de la société en classe : l’aliénation.
    L’exploitation est centrale parce qu’elle donne les protagonistes et le mobile du “crime” sans quoi celui-ci est incompréhensible. Mais elle nous laisse en dehors de la scène (l’aliénation comme société étrangère à elle-même) et nous éloigne de la balistique, de l’arme (la domination et l’oppression de classe).
    La séparation implique nécessairement de pouvoir “délier” ce qui est lié.

    Dans tous ses écrits d’histoire immédiate où il analyse de façon contingente la lutte de classe, Marx fait apparaître par nécessité des “classes supplémentaires” qu’il doit explicitement effacer dans la critique de l’économie-politique. Ces “éléments” qui jouent alors des rôles déterminants ne sont pas seulement définis par ce qu’ils sont comme “encadrement” (supplément ?). Ils ont un rôle structurel car l’encadrement tient la séparation. La métaphore permanente de l’Armée Industrielle avec ses sous-officiers et officiers rend compte implicitement de cela (est-ce vraiment une métaphore ?).

    Dans une lettre à Engels, Marx précise que les structures sociales naissent historiquement d’abord dans l’Armée. Par exemple, le salarius, qui est le solde du soldat.

    Si la contradiction de classe se situe désormais au niveau de la reproduction, cela signifie donc que c’est aussi l’architecture qui fait office de “contrôle ouvrier” dans la production qui va continuer de se vider de son contenu et s’extérioriser toute entière. D’où une perte complète de substance des partis et syndicats ouvriers qui apparaissent pour ce qu’ils sont désormais : des partis capitalistes d’ouvriers ; recouvrement de l’armée industrielle de réserve et de l’armée active (les rangs se resserrent) ; extériorisation de certains pans de l’Etat lui-même (vigiles urbains par exemple).

    Le rôle changeant des couches moyennes n’est-il pas précisément intelligibles là où elles prennent nécessairement place dans la lutte de classe, dans sa “polarisation” ?

  5. R.S
    08/03/2011 à 23:25 | #5

    Je ne comprends pas de quelle séparation il s’agit, de quels éléments ni ce qui est lié et délié. Roland

  6. dialusis
    14/03/2011 à 18:10 | #6

    Je reconnais que mon intervention précédente n’est pas claire du tout.

    A propos de la séparation, je parle d’aliénation, de division de la société en classe (qui s’impliquent réciproquement … ).

    Si “Im-pliquer” peut se référer à “plier de l’intérieur” (peut-être que “dans ce qui est plié” résonne mieux …) alors il y a dans ce pli, une fracture qui (re)lie ce qui est dé-lié.

    Donc ceux qui vendent leurs forces de travail d’un côté et ceux qui possèdent les moyens de production de l’autre.

    Le “travailleur collectif” du capital est le “corps”, le “résultat géographique” du capital social.

    Cependant, le “travailleur collectif” du capital que celui-ci constitue en rassemblant les travailleurs dans le procès de travail pour se valoriser, est nécessairement plus large que le prolétariat qui est l’ensemble des travailleurs productifs de survaleur.

    Certains éléments qui “participent” au procès de travail (c’est-à-dire qui sont nécessaires à son bon fonctionnement), qui font donc partie intégrante du “travailleur collectif du capital” et qui contribuent ainsi à valoriser le capital total, perçoivent pourtant une partie de la survaleur extraite.

    On ne peut pas prendre la journée individuelle d’un sous-officier du capital et dire qu’il produit de la plus-value (plutôt qu’il “participe” et qu’il est nécessaire à la valorisation du capital) et simultanément qu’il en ponctionne une partie.
    En revanche au niveau du capital total, il me semble que cela fait sens.
    Peut-on dire que la poursuite de la valorisation est entièrement suspendue à la (non-)reproduction de la force de travail total (le prolétariat) ?

    Par “Sé-parer”, j’entendais mettre un écart dans la “paire”.

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