@ AC, RS et les autres
Voici quelques éléments de réponse à vos critiques.
Tout d’abord, je rappelle que Printemps sans soleil est un tract. Pour ceux/celles (dont moi) qui l’ont écrit et diffusé au cours de la manif du 14 juin parmi les différentes composantes de la manif («cortège de tête» aussi bien que «syndicales»), il s’agissait de faire un bilan d’étape où l’on tentait de restituer (du moins une partie de) ce qu’on avait vu et vécu dans les manifs, dans les blocages, dans les assemblées etc. auxquelles ils nous est arrivé de participer. Le tract fut ensuite transcrit et publié sur DNDF, personne ne l’avait demandé, le tract n’était pas fait pour ça, cela s’est produit quand même : c’est bien si c’est pour «alimenter le débat», c’est décidément moins intéressant si ça devient une compétition à qui pisse plus loin. Il me semble archi-évident qu’un tract de ce type ne peut pas être lu ni critiqué comme un véritable texte théorique sur le mouvement, qui – outre une prétention d’exhaustivité d’autre portée – aurait aussi d’autres visées en ce qui concerne sa réception possible ou souhaitée. (Soit dit au passage, s’il fallait décortiquer tous les textes qui s’écrivent «à chaud» de la même manière que l’on fait avec la théorie lourde, il aurait fallu dire bien de choses sur le tract des grecs «beau comme du Lénine» en annexe à Tel Quel (TC 24), qui faisait tout un flan des affrontements entre KKE et émeutiers variés devant le parlement grecque… comme si c’était nouveau que les SO des partis staliniens tapent sur les gens qui les débordent. Lire la suite…

Photo tirée du film de 2006 « Fils de l’Homme » de Alfonso Cuaron
dernière info à 13h
Un petit tour autour du bassin de l’Arsenal, un trajet de 1,6 km et puis ……..
Sympa le parcours de la manif du 23juin à Paris : Bastille – Bastille!

Loi travail : finalement, la manifestation est autorisée
Selon la CGT, les syndicats sont finalement autorisés à défiler jeudi à Paris sur un parcours proposé par le ministère de l’Intérieur, c’est-à-dire de la place de la Bastille, en passant par le bassin de l’Arsenal puis avec un retour à Bastille.
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Une première depuis 1962 et le préfet Papon, il faut en effet remonter à… la guerre d’Algérie !
Quant à l’interdiction d’une manifestation organisée par des syndicats en opposition à une loi sociale, « c’est totalement inédit »
Loi travail : la préfecture de police interdit la manifestation de jeudi à Paris
LE MONDE | 22.06.2016 à 09h02
Après vingt-quatre heures de négociations avec les syndicats, la préfecture de police a annoncé l’interdiction de la manifestation contre le projet de loi travail prévue pour jeudi à Paris.
(réponse à How high the moon de AC et LG)
Il est vrai que je maîtrise mal « l’objet commentaire ». Admettons que j’ai mal lu les 256 mots d’AC, j’invoque pour ma défense qu’il a fallu 11 pages à AC et LG (AL) pour en fournir la bonne et véritable lecture. Le ton de ma réponse était un peu sec, mais à peine. Il y avait un désaccord et il était dit, c’est tout. Ma dernière phrase, celle sur la « tasse de café », était une « vacherie », c’est vrai. Elle répondait à la dernière phrase du commentaire dont aucune argumentation ne supprimera la condescendance. C’est tout aussi vrai.
Je découperai ma réponse en trois parties en précisant que les deux dernières n’ajoutent pas grand-chose à la première qui peut être lue indépendamment.
Premièrement, les objections et critiques d’AL reconnaissent le même fondement central au luttes actuelles (l’illégitimité de la revendication) mais n’ont qu’une vision unilatérale des ambivalences que je souligne dans mes deux courts textes. Ce fondement demeure alors un décor sans effet sur ce qui se déroule sur scène. Lire la suite…
Pour alimenter les discussions en cours, nous reproduisons un tract distribué à la manifestation parisienne du 14 juin
PRINTEMPS SANS SOLEIL (Tentative de bilan en cours de route)
Ce texte se veut une contribution à l’auto-compréhension du mouvement social actuel ; il n’aspire pas pour autant à la neutralité ni à faire l’unanimité, c’est une tentative de bilan critique et engagée qui se propose de mettre en relief surtout la spécificité et les limites de ce mouvement. Face à ces dernières, nous n’avons pas de solution-miracle à mettre en avant, mais nous pensons qu’elle doivent être d’abord nommées et discutées pour que d’autres voies soient tout simplement pensables, d’autant plus que le risque d’un enterrement du mouvement à court terme n’est pas négligeable. Le mouvement social des derniers mois marque sur plusieurs points une rupture avec le passé : c’est un de ses aspects les plus positifs ; malgré ou peut-être à cause de cela, il est malheureusement plus facile de dire ce qu’il se laisse derrière que de voir vers quoi il pourrait se diriger. Lire la suite…
Le site Médiapart publie ce lundi 13 juin 2016 un long entretien avec Julien Coupat: «La loi travail est l’affront qui fait monter au front» dont nous avons extrait quelques passages.
La totalité du texte ICI
Pas une seule référence de classe, comme d’hab…. Et très très optimiste!!!
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« Ce qui se passe actuellement dans ce pays, c’est que la politique classique n’offre de toute évidence aucune issue à une situation devenue intolérable, et que de plus en plus de gens en prennent acte………………….
Ce que joue Philippe Martinez dans ce conflit, c’est la légitimité contestataire de son organisation par rapport aux autres formations syndicales, et sa propre légitimité contestataire au sein de cette organisation – légitimité qui lui faisait parfaitement défaut même après le dernier congrès de la CGT. Cela étant, à voir dans tant de villes le nombre de CGTistes qui rejoignent le cortège autonome de tête et défilent, drapeaux au vent, avec les jeunes masqués, quand ils ne s’organisent pas carrément avec eux, on ne peut sous-estimer la distance qui s’est faite, en bien des endroits, entre la direction et sa base. On ne s’explique d’ailleurs pas les postures prises par Philippe Martinez ces derniers temps si l’on ne mesure pas la nécessité, pour la direction, de résorber cette distance
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Ils font chier, ces cégétistes qui gâchent la belle et saine émulation de la fête du foot-ball!!!
Vieux port de Marseille, samedi aprem
http://www.europe1.fr/societe/alain-vidalies-sil-faut-utiliser-demain-les-requisitions-nous-le-ferons-2768476
« S’il faut utiliser demain les réquisitions, nous le ferons » a affirmé le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies sur Europe 1 vendredi 10 juin 2016
Ça serait une première depuis 1953.
La réquisition des personnels grévistes ne peut être ordonnée que par décret du Conseil des ministres ou par arrêté du préfet «lorsque l’atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publiques l’exige», selon l’article L2215-1 du Code général des collectivités territoriales. En cas de refus, les grévistes sont passibles d’une peine de six mois d’emprisonnement et de 10 000 euros d’amende.
Euro 2016 : François Hollande prêt à prendre « les mesures nécessaires » face aux grèves
http://www.lemonde.fr/euro-2016/article/2016/06/09/euro-2016-francois-hollande-pret-a-prendre-toutes-les-mesures-necessaires-face-aux-greves_4945544_4524739.html#jKQRUxDfRtCjTAZY.99
extraits
« l’Etat prendra toutes les mesures qui seront nécessaires »
S’il refuse d’évoquer publiquement le recours possible aux réquisitions (« Pour l’instant, nous n’en sommes pas là ») il délivre un message des plus fermes : « Soyez sûrs que les services publics seront assurés et que l’Etat prendra toutes ses responsabilités. »
les conducteurs des lignes de transport ferroviaire (RER B et D) qui desservent le Stade de France, où aura lieu vendredi soir le match d’ouverture de l’Euro 2016, France-Roumanie, ont prévenu qu’ils seraient massivement en grève.
De son côté, le premier ministre, Manuel Valls, a prévenu jeudi soir qu’il n’excluait « aucune hypothèse » pour acheminer les supporteurs vers le Stade de France vendredi.
Stratégie quand tu nous tiens !!
« grève, blocage, sabotage… et stratégie »
« Dans le mouvement plutôt atypique de ces derniers mois, il y a des salariés qui participent aux journées de mobilisation d’une part, et ceux qui ne savent pas trop où se mettre mais voudraient continuer une fois passées les manifestations. Pour ces quelques militants, différentes alternatives se sont composées, aboutissant à des résultats sensiblement semblables : comités d’action, assemblées de luttes, segments radicaux des Nuits debout se sont conjointement développés dans la tendance aux actions de blocage. Ces blocages ont pu être de natures différentes : blocage de lieux de production (port de Gennevilliers, blocage de Macdo…) ou blocage de flux (rails, périphériques…). Mais quelles qu’aient été les lieux ou la nature du blocage (on parle ici uniquement des blocages organisés par des militants extérieurs, sont exclues les blocages dans le cadre d’un conflit de travail comme c’est le cas pour les routiers), ils semblent composer une stratégie obsolète à ce stade du mouvement, une stratégie qui n’est pas payante. Stratégie sur laquelle le mouvement aurait tout intérêt à prendre du recul, et à discuter. C’est sans mépris pour ceux qui font – et parmi lesquels nous nous trouvons – et en saluant les nombreuses initiatives qui ont lieu, ce qui est toujours mieux que rien, que nous rédigeons ce texte.
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Traduction d’un extrait de l’éditorial

[…] on ne peut sauver une construction théorique au mépris de la réalité ; de même, se livrer à un pur plaidoyer du présent ne peut se faire qu’ au détriment d’un solide cadre théorique. Nous sommes donc retournés, encore une fois, à la source – à Marx – en vue de parvenir à une compréhension de la phase actuelle qui soit la plus dialectique possible, qui contienne, aussi, la compréhension positive des choses ainsi que leur inéluctable déclin et leur nécessaire destruction. Celle qui, dans le premier n° de « Il Lato Cattivo », apparaissait comme « l’ère des émeutes » […], se précise comme la phase des révoltes politiques » marquée par l’interclassisme et l’hégémonie de la classe qui exprime le mieux cet interclassisme : la classe moyenne. Il nous serait facile de s’entendre sur le caractères transitoire de ces données, se dire simplement : cela passera. Il faut être en mesure d’expliquer pourquoi. C’est-à-dire : entrevoir ce qui pourrait constituer un dépassement de cette phase et de son inéluctable déclin ; montrer en somme que la révolution communiste n’est pas une immense manifestation des places ou un « mouvement social » étendu à la planète. Dans un texte de jeunesse, Marx écrit : la révolte industrielle[…] peut être partielle autant que le veut, elle recèle en soi une âme universelle ; la révolte politique peut être universelle autant qu’elle le veut, elle cache sous les formes les plus gigantesques un esprit étroit ». Pour reprendre et consacrer la formule, il était nécessaire de la transcrire dans la configuration actuelle du « symbolisme social » : distinguer les fondements de la « révolte politique » et de la « révolte industrielle », ainsi que la frontière qui les sépare ; il faut saisir le processus à travers lequel (aujourd’hui) la première absorbe la seconde ; il faut imaginer le processus inverse – renversement de la praxis – le moyen par lequel la seconde pourrait (demain?) dissoudre la première. Qu’est-ce aujourd’hui, cet « esprit étroit » de la révolte « politique » ? Qu’en est il de la « révolte industrielle » et de son « âme universelle » ? »
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Les phrases en gras sont de notre fait
http://www.liberation.fr/monde/01012315667-les-luttes-des-classes-version-western-spaghetti
En France, c’est l’impossibilité de déroger aux conventions collectives de branche et au code du travail (sauf pour la durée du travail) qui empêche ceux qui voudraient suivre l’exemple de Marchionne de le faire.
http://blogautomobile.fr/fiat-accord-syndicats-site-de-mirafiori-96255
« L’exclusion au sein de cette nouvelle co-entreprise des syndicats non signataires de l’accord. »
SNCF : l’accord sur l’organisation du travail suspendu à la signature de la CGT et SUD
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/06/07/sncf-l-accord-sur-l-organisation-du-travail-suspendu-a-la-signature-de-la-cgt-et-sud_4940646_3234.html
extraits
Cependant, si les deux syndicats bloquent ce texte, « il n’y aura pas de nouvelles négociations, prévient-on au gouvernement. L’accord obtenu cette nuit n’entrera pas en vigueur et il y aura des mesures unilatérales de la direction de la SNCF ».
Le gros des débats a tourné autour de l’article 49, obtenu par la CFDT lors de sa négociation directe avec le gouvernement, fin mai. Cet article « a rendu folle la CGT ces derniers jours », confie un proche des négociations. SUD-Rail dénonce « l’introduction d’un régime dérogatoire qui permettrait à la direction de remettre en cause chaque disposition reprise dans l’accord », assure Eric Meyer, du syndicat.
Selon ce texte, si un chef d’établissement local souhaite déroger à l’accord d’entreprise afin d’améliorer sa compétitivité, en baissant ses coûts lors de la renégociation d’une convention avec une région par exemple, il pourra le faire si une majorité des signataires de l’accord d’entreprise sont d’accord au niveau national.
Autrement dit : si la CGT ou SUD-Rail refusent de signer l’accord d’entreprise national, ils seront ensuite sur la touche et ne pourront pas s’opposer à des dérogations locales.
Nos camarades de La Sociale à Montréal viennent de publier deux brochures:


Pour les commander: asociale@colba.net
Tous les échanges actuels autour du mouvement contre la loi Travail prennent soit la forme de posts ici même, soit de commentaires. La longueur vraiment importante de ce texte de réponse au commentaire de RS sur l’article de AC justifie sa place centrale.
dndf
En réponse aux « Quelques remarques sur le commentaire d’AC » de RS
How high the moon
Is the name of this song
How high the moon
Though the words maybe wrong
We’re singin’ it because you ask for it
So we’re swingin’ it just for you
Pour commencer, un fait : le commentaire qui motive les « Quelques remarques » comporte 256 mots, auxquels RS répond par 1599 mots. Cette disproportion montre assez que répondre au commentaire n’est que secondairement l’objet des « Remarques », et que l’enjeu de cette réponse se situe ailleurs. On notera aussi le ton nettement agressif de RS, moins pour s’en offusquer que pour se demander ce qui le motive.
RS fait constamment à ce commentaire le reproche de ne pas contextualiser son propos ; il n’a guère contextualisé sa réponse, et il semblerait qu’il ne se soit pas demandé à quoi au juste il répondait. Il faut donc préciser : il s’agit d’une courte note qui tend à décrire, de façon forcément rapide, la situation du mouvement au moment où elle a été écrite. Ce commentaire, qui ne répond pas directement au texte qu’il commente, comporte trois paragraphes, dont les deux premiers commencent par « il me semble » et « il semblerait », et le dernier, d’une seule phrase, par « dans l’attente de » : il s’agit donc d’impressions (comme l’indique le verbe « sembler »), au conditionnel, et suspendues à la suite des événements. Lire la suite…
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