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Istanbul : violents affrontements avec la police

Dans la nuit du 31 mai au 1er juin, de violents affrontements ont lieu tandis que de nouveaux appels à manifester ont été lancés, avec des solidarités, notamment de mouvements kurdes.

Des manifestations ont gagné Brodum, Edirne, Mersin, Mugla, Ankara, Konya, etc… Cette nuit, deux batiments gouvernementaux sont en feu à Istanbul.

Un projet d’aménagement urbain enflamme le centre d’Istanbul

des manifestations ont gagné Brodum, Edirne, Mersin, Mugla, Ankara, Konya, etc… Cette nuit, deux batiments gouvernementaux sont en feu à Istanbul.

De violents affrontements ont opposé, vendredi 31 mai, les forces de l’ordre à des manifestants dans le centre d’Istanbul, faisant des dizaines de blessés, à la suite d’un rassemblement dirigé contre un projet d’urbanisation controversé qui a tourné en protestation contre le gouvernement.

Les incidents ont débuté dès l’aube, lorsque des policiers ont délogé à grand renfort de canons à eau et de gaz lacrymogènes les quelques centaines de personnes qui campaient dans un parc de la place Taksim, au cœur de la mégapole turque, pour empêcher le déracinement de six cents arbres dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain.

Violente, l’intervention a fait de nombreux blessés et a suscité la mobilisation de toute la société civile stambouliote, dont de nombreux militants qui ont grossi les rangs des protestataires au fil de la journée.

Jusqu’à la tombée de la nuit, la police et les manifestants se sont affrontés sur la place et dans les rues environnantes, au milieu de nombreux touristes et d’une épaisse fumée toxique qui a contraint les autorités à fermer plusieurs stations de métro.

Des nombreux manifestants ont été blessés, victimes de fractures ou de détresse respiratoire, certains gisant inconscients de longues minutes avant d’être secourus. Deux personnes, dont un journaliste, ont été sérieusement blessées à la tête, a constaté un photographe de l’AFP.

 LA CONTESTATION GAGNE ANKARA ET IZMIR

Selon le gouverneur de la ville, Huseyin Avni Mutlu, douze personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d’une fracture du crâne, et au moins soixante-trois personnes ont été interpellées.

Amnesty International a de son côté évoqué « une centaine » de blessés, critiquant« le recours excessif à la force contre des manifestants pacifistes », pendant que Reporters sans frontières (RSF) dénonçait les « attaques ciblées » des forces de l’ordre contre des journalistes.

Sur les réseaux sociaux, des milliers de personnes ont exprimé leur soutien aux manifestants opposés au projet de transformation de la place TaksimEn soirée, la contestation a commencé à gagner la capitale, Ankara, et Izmir (Ouest), où des milliers de personnes ont dénoncé les violences d’Istanbul, selon les télévisions turques.

  »VOUS N’ÊTES PAS PROPRIÉTAIRES DE LA TURQUIE »

A l’origine de la contestation, le réaménagement de la place Taksim, qui prévoit la suppression du parc Gezi au profit d’un centre culturel, d’un centre commercial et de la reconstitution d’une caserne militaire de l’époque ottomane.

Le projet de la municipalité, tenue par le parti islamo-conservateur au pouvoir, est dénoncé par de nombreux urbanistes, architectes et écologistes. Ils ont remporté une première victoire vendredi avec la décision d’un tribunal administratif d’Istanbul de suspendre le projet de reconstruction de la caserne. L’apparition de bulldozers lundi matin a provoqué les premiers incidents entre la police et les militants et les riverains qui montaient la garde dans le parc, soutenus par des députés de l’opposition.

Leur mouvement a très vite pris un tour politique en dénonçant le gouvernement et ses méga-projets de construction à Istanbul, comme le troisième pont sur le Bosphore, dont la première pierre a été posée mercredi, ou un aéroport géant.

« Vous ne pouvez pas faire ça. Vous n’êtes pas propriétaires de la ville, vous n’êtes pas propriétaires de la Turquie », a lancé le député kurde Ertugrul Kurkcu, ajoutant : « Ceux qui servent le peuple ne peuvent pas le frapper ou le gazer. »

ERDOGAN SURNOMMÉ « L’HOMME QUI GAZE »

Le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, est devenu la cible des réseaux sociaux, qui l’ont rebaptisé « Tayyip le chimique » ou « l’homme qui gaze »« Ces gens ne se soumettront pas devant toi », ont affiché les contestataires du parc Gezi sur une banderole.

Si le revenu par habitant a triplé en Turquie depuis l’arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP), en 2002, M. Erdogan est accusé de dérives autoritaires et de vouloir « islamiser » la société turque. La semaine dernière, le vote d’une loi restreignant la consommation et la vente d’alcool a ainsi suscité l’ire des milieux libéraux.

M. Erdogan a fait savoir mercredi qu’il ne reculerait pas. « Faites ce que vous voulez, nous avons décidé », avait-il lancé à ses détracteurs.

Leur presse – LeMonde.fr (Guillaume Perrier), 31/05/2013 à 21h17 

Une vidéo:

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Sur le compte twitter du même journaliste, on apprend la mort d’un manifestant par crise cardiaque, après avoir été pris dans les gaz.

Par ailleurs, les combats de rue continuent dans Istanbul entre manifestants et policiers: le livestream est à voir par ici

Suivre les événements sur twitter avec le hashtag #Taksim et #OccupyGezi (nom du parc occupé)

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  1. cln
    01/06/2013 à 18:35 | #1

    “Les manifestations ont atteint un niveau inquiétant.” Le président de la République turc, Mehmet Gül, s’est montré préoccupé dans un communiqué en début d’après-midi samedi devant l’ampleur de la protestation qui secoue Istanbul pour la deuxième journée de suite.

  2. CLN
    02/06/2013 à 13:32 | #2

    En Turquie, la tension subsiste à Istanbul et Ankara
    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 02.06.2013 à 10h32 • Mis à jour le 02.06.2013 à 11h58

    Des incidents ont éclaté dans la nuit de samedi 1er à dimanche 2 juin à Ankara et à Istanbul, où des manifestants ont tenté de rejoindre les bureaux du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, dans ces deux villes. Confronté à l’un des plus importants mouvements de défi depuis l’arrivée de son parti islamo-conservateur au pouvoir en 2002, M. Erdogan a lâché du lest samedi en ordonnant à la police de se retirer de la place Taksim, à Istanbul, d’où est partie la révolte. Il a toutefois assuré qu’il ne reviendrait pas sur un projet d’aménagement urbain contesté à l’origine des manifestations.

    Dans la capitale Ankara, la police a dispersé par des jets de grenades lacrymogènes et des canons à eau une foule de plusieurs milliers de personnes qui marchait en direction de la primature en chantant des slogans hostiles au chef du gouvernement. Les manifestants ont riposté en lançant des pavés, avant de détruire des panneaux d’affichage et des feux tricolores ou encore en brisant les vitres des commerces environnants. Deux véhicules ont également été incendiés, ainsi qu’un kiosque à journaux. Selon l’agence de presse Anatolie, ces échauffourées ont fait 56 blessés parmi les forces de l’ordre. Plusieurs manifestants ont été interpellés.

    Des incidents similaires ont opposé dans la nuit forces de l’ordre et manifestants à Istanbul, autour des bureaux du premier ministre dans le quartier de Besiktas. Des barricades ont été dressées dans les rues et la police a dispersé la foule à jets de grenades lacrymogènes. Le calme était revenu dimanche matin. La place Taksim et le petit parc Gezi, dont le projet de suppression a déclenché le mouvement de protestation antigouvernemental vendredi, ont été occupés toute la nuit par des centaines de manifestants qui ont célébré le recul du premier ministre. Des nombreuses barricades restaient dressées dimanche matin dans plusieurs rues qui mènent à la place

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