« L’évolution ds conflits de classe » au Québec
Les camarades de la revue Temps Libre, à Montréal, nous ont demandé de relayer ce qui suit. dndf

Cinquante ans après la dernière analyse systématique des classes sociales de la société québécoise, le troisième numéro de Temps Libre, paru cet automne, propose un portrait des classes sociales du Québec qui tente de rendre compte des transformations structurelles subies par le capitalisme lors des dernières décennies. L’extrait qui suit représente le quatrième et dernier texte de ce numéro et tente de mesurer l’effet du passage au cycle néolibéral sur la manière dont se jouent les conflits entre les classes.
On peut interpréter le cycle néolibéral comme une réponse à la crise structurelle des années 1970. Dans la mesure où cette réponse a sérieusement transformé la structure de classes de la société québécoise, il était en quelque sorte inévitable que le portrait brossé s’éloigne des derniers grands travaux marxistes entrepris sur les classes sociales au Québec. Or, le cycle d’accumulation introduit par la restructuration néolibérale a aussi pour corollaire le passage à un nouveau cycle de luttes. Au cours de cette restructuration, non seulement la division en classes de la société en sort bouleversée, mais il en va de même de la conflictualité entre les classes. Parler de la lutte des classes comme étant structurée par des cycles de luttes, c’est prendre acte du fait qu’elle s’inscrit nécessairement dans une configuration historiquement déterminée du mode de production capitaliste, laquelle définit ses possibilités et ses limites. Les outils pratiques permettant de résister à l’exploitation, les identités politiques mobilisées pour mener les luttes et, inversement, les moyens utilisés pour encadrer et réprimer celles-ci sont largement tributaires de ces configurations changeantes.

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