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Le vrai visage du “miracle argentin”

 Ce matin, peu après 9 h 30, un groupe d’une centaine de personnes provenant des favelas adjacentes à la zone des centres commerciaux a affronté les forces de l’ordre après avoir pénétré dans un supermarché. En bref, la situation a dégénérée en une véritable révolte qui s’est déchaînée dans les rues de la ville obligeant la police à s’enfuir de la zone métropolitaine. Officiellement on ne compte aucun blessé, mais les supermarchés, les boucheries et les dépôts de marchandises pillés se comptent par dizaines. Bien que la propagande médiatique ait attribué les violences et les pillages à des bandes d’adolescents et à la criminalité organisée,  la composition sociale des prétendus “révoltés” se voit clairement à travers les images télévisées : il s’agit de familles entières, des femmes avec des enfants en bas âge serrant dans leurs bras des biens de première nécessité comme des pâtes et des paquets de gâteaux.

Argentine : des pillages de supermarchés tournent mal

Deux personnes sont mortes et deux autres ont été grièvement blessées dans l’attaque de magasins à Rosario (centre-est).

Deux personnes sont mortes et deux autres ont été grièvement blessées dans des pillages de supermarchés à Rosario (centre-est), a annoncé vendredi le secrétaire à la Sécurité de la troisième ville d’Argentine, Matias Drivet. “Deux personnes sont décédées et deux ont été grièvement blessées dans les pillages”, a déclaré Matias Drivet lors d’une conférence de presse retransmise par les télévisions. “L’une des victimes a été tuée par balle et l’autre à l’arme blanche”, a précisé le responsable, ajoutant que les supermarchés attaqués appartenaient pour la plupart à la communauté chinoise.

Des pillages de supermarchés ont éclaté jeudi à Bariloche (ouest), Resistencia (nord-est), Rosario (centre-est) ainsi qu’à Campana et Zarate, toutes deux dans la province de Buenos Aires. Ils se poursuivaient vendredi matin à Zarate, selon les autorités de cette ville. Le gouvernement a décidé l’envoi de quelque 400 gendarmes à Bariloche, une ville de 50’000 habitants située près de la frontière avec le Chili, dans la banlieue de laquelle un magasin Chango Mas (Wal-Mart) a notamment été visé.

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  1. A.Nnonime
    23/12/2012 à 00:02 | #1

    Nuovi scontri, due morti e l’ombra lunga dell’ingovernabilità
    Posted on 22 dicembre 2012by ilacam

    Nouveaux affrontements, 2 morts et l’ombre persistante de l’impuissance gouvernementale.

    On a coutume de dire, en Argentine, qu’il suffit d’une étincelle pour mettre le feu au champ, et c’est probablement vrai. Pendant que j’écris, des images d’affrontements avec la police et de saccages de supermarchés envahissent les écrans de télévision, les journaux et les nouveaux médias obligent l’opinion publique à revenir à l’état d’esprit de 2001. Et pourtant tout ne revient pas en arrière, tout n’est pas si clair et limpide, de sorte que la frontière entre le vrai et le faux tend à être occultée et incorporée dans le débat politique.
    Mais revenons aux faits. D’une part, nous voyons que les pillages se répandent comme une traînée de poudre à travers toute l’Argentine, s’approchent de la capitale, enflamment sa périphérie et se transforment rapidement en affrontements violents avec les forces de l’ordre : on compte de nombreux blessés, deux morts et des centaines de personnes sous les verrous. D’autre part nous constatons que certaines organisations politiques liées à l’opposition et aux syndicats de la droite péroniste, ont non seulement pris la tête et détourné les protestations mais en ont souvent été les organisateurs.

    Le chef de l’Etat a aussitôt déclaré que le gouvernement national de Chritina Fernandez condamne vigoureusement les attaques de supermarchés qui ont eu lieu dans les provinces de Buenos Aires, Santa Fé et Neuquèn, il a en outre précisément accusé le syndicat des camionneurs lié à la CGT de Moyano. A son tour le syndicat de Moyano a déclaré que « les événements en question sont le résultat de la gestion politique gouvernementale » et qu’il ne tolère aucune accusation de qui que se soit. Des secteurs de la droite argentine et certains médias accusent par contre les anarchistes et la gauche indépendante ou même, avec des accents racistes, la population d’origine indigène prise de « furie indigéniste ».
    Entre temps, la situation s’est aggravée à Rosario avec 2 morts et 50 blessés, et à San Fernando où, durant les affrontements entre plus de 300 manifestants et les forces anti-émeutes, les cocktails molotov et les pierres répondaient aux projectiles et aux gaz des policiers, affrontements provoquant la fermeture de l’autoroute panaméricaine et l’arrestation de 20 personnes. Ce qui apparaît avec le plus de clarté dans ces événements, c’est cette ombre persistante de 2001 qui plane sur l’Argentine, ombre dont les contours sont marqués du spectre de l’impuissance gouvernementale et de la profonde instabilité faite de précarité et de rapports clientélistes.

    Une idée exacte de ce qui se passe est très difficile à acquérir, car il s’agit d’une situation dans laquelle la propagande, le crime organisé, l’appareil répressif et les pouvoirs politiques, qu’il s’agisse des partis politiques ou des syndicats, naviguant de concert, partagent la même soif de pouvoir et de contrôle.
    L’impression que nous tirons, pour l’instant, c’est que, si à Bariloche la protestation est le fruit du désespoir économique, dans nombreux autres cas, les manifestations ont surgi à la suite d’initiatives venant d’en haut pour souligner les rapports de force qui sous-tendent la gestion directe du pouvoir.
    Bien sûr, dans le contexte social de l’Argentine ainsi que celui des périphéries de ses grandes villes, il n’est pas difficile de catalyser les besoins et les attentes des populations les plus pauvres pour transformer la rage et la frustration en révolte qui risquent de déstabiliser les rapports de force en question.

    Cela fait partie d’un jeu de massacre pervers, orchestré avec un art consommé, dont la victime prend le regard de l’enfant cherchant sa pitance dans un monceau de détritus. Comme une allégorie de sa propre vie. Il faut comprendre à qui profite cette situation dont, jusqu’à présent, l’unique certitude que l’on retire, c’est que c’est la partie la plus humble de ce pays qui est instrumentalisée, faite de personnes obligées de vivres dans des banlieues-dortoirs sordides, sans aucuns droits et sans possibilité d’imaginer un futur un tant soit peu différent du présent. Mais quand on joue avec la rage, la nécessité et la frustration, on joue avec le feu, et il n’est pas dit que seront toujours les mêmes qui en sortiront vainqueurs.

  2. A.D.
    23/12/2012 à 20:27 | #2

    http://www.hommodolars.org/web/spip.php?article4774

    Article en espagnol : Manifestation non convoquée par les”organisations bureaucratiques”, lutte des scolarisé/e/s au CHILI contre la paupérisation et la privatisation de l’enseignement, ce rassemblement marque la fin de l’année scolaire; été austral et vacances obligent. Important dispostif répressif des Carabineros de Chile, dignes continuateurs de la glorieuse époque des galonnés,képis et lunettes fumées. La répression est très brutale, à ce point que “les droits de l’homme(désolé pas des femmes;-)”, ou une orga du style s’en est émue durant ce conflit qui dure depuis le début des cours cette année, invoquant le risque de morts si rien n’était fait pour canaliser la brutalité des forces de l’ordre, celle-ci sont impliquées également dans des cas de tortures,etc, notamment à l’encontre de militant/e/s anarchistes, libertaires écologistes, mouvement des Indigènes Mapuche, etc…
    Ici ce sont les jeunes qui sont durement réprimé/e/s.

  3. cln
    25/12/2012 à 10:45 | #3

    Argentine : à propos des pillages… quelques infos
    (Le 24 décembre 2012)

    Quelques infos grattées dans la presse argentine…

    Les pillages de masse qui ont commencé jeudi à Bariloche pour s’étendre à Rosario puis la banlieue de Buenos Aires, semblent avoir continué samedi, puis avoir été étouffés par la répression. Les principaux foyers des pillages parfois émeutiers furent donc San Carlos de Bariloche (Río Negro), Rosario (Santa Fe), San Fernando, Campana et Malvinas Argentinas (district du nord de Buenos Arires).

    Selon la Confederación Argentina de la Mediana Empresa (CAME), ce sont près de 292 commerces qui ont été pillés (et plus de 500 attaqués avec au moins leur vitrine brisée) dans 40 villes, pour un montant de 26,5 millions de pesos [soit environ 4,1 millions d’euros].

    Il y a encore près de 600 incarcérés, de nombreuses zones militarisées (dont les 400 gendarmes envoyés à Bariloche), de nombreux blessés et au moins trois morts (les deux premiers à Rosario) : Silvina Barnachea, 40 ans, morte suite aux blessures causées en pénéntrant par la vitre brisée d’un supermarché, et Luciano Carrizo, 22 ans, pilleur abattu d’un balle en pleine poitrine, puis Ramón Rosario Acosta, 40 ans, écrasé samedi à Tucumán par le chauffeur d’un camion sur le point d’être pillé.

    Les enquêtes, comme après les émeutes de Londres, seront aussi technologiques, en retraçant les textos et autres messages des téléphones portables, tandis que les keufs peuvent garder les émeutiers 15 jours (notamment dans leurs locaux) avant de les présenter à un juge.
    Il y a 471 arrêtés dans la province de Buenos Aires, accusés généralement de “pillage”, et pour certains de “vol à main armée”. La plupart sont de la ville de San Fernando, même s’il y a eut une dizaine de villes touchées dans cette grande province de la capitale, dont San Isidro, Tigre, Malvinas Argentinas, Pilar, Lanús, La Matanza, San Martín, Moreno et San Nicolás.
    Il y a 92 arrêtés à Rosario, dont pas mal de mineurs, accusés de “vol qualifié”, ce qui suffit (pour les majeurs) à se prendre de 5 à 15 ans de prison.

    A Bariloche depuis le 23 décembre, dans le quartier Alto, les gendarmes perquisitionnent le bidonvilles en faisant les baraques unes à unes pour retrouver les objets pillés. Généralement, ils vident les armoires et mettent sous séquestre judiciaire toute la nourriture trouvée, en laissant les cuisines dévastées en forme de vengeance contre ces quartiers (pour rappel, leur prétexte officiel est de retrouver lecteurs DVD et écrans Plasma… ils en étaient à 2 en un jour !).

    Pour donner une idée du climat, Antonio Caló, métallurgiste leader du grand syndicat de gôche Confederación General del Trabajo (CGT-Alsina), a déclaré qu’il s’agissait “d’actes de vandalisme provoqués par des délinquants communs qui tentent de créer un climat de terreur, avec la claire intention politique de maintenir leur privilèges”…

  4. CLN
    27/12/2012 à 21:23 | #4

    27/12/2012
    Saccage et redistribution de la richesse

    x Ulises Bosia :: Más articulos de esta autora/or:

    La vague de saccages soulevée dans le pays semblerait être terminée. Interférences dans la politique et les médias qui ne ne prennent pas en compte le principal problème: la question sociale

    Selon la Confederación Argentina de la Mediana Empresa (CAME = Moyenne entreprise), 292 locaux furent saccagés dans 40 villes d’ Argentine. Bariloche, una ville marquée par une brutale inégalité sociale, a été le premier épicentre d’un mouvement qui plus tard s’est étendu jusqu’à la province de Santa Fe et de différentes localités de la conurbation de Buenos-Aires, entre autres lieux. D’un autre coté, cette organisation patronale estima à 26,5 millions de pesos las pertes des locaux dévastés.

    D’autre part, témoignant de la violence vécue, dans les barrios (quartiers) humbles de Rosario deux décès y ont été constatés : celui de Silvina Barnachea,supposément par hémorragie causée par les bris de vitrine, et celui de Luciano Carrizo, touché par un tir dont pour le moment on ignore s’il a été tiré par les forces répressives ou par un commerçant. De plus, environ 500 personnes sont détenues dans tout le pays par les forces répressives.

    Réponses de la politique et des médias

    Face à cette situation,le débat sur le terrain politique et médiatique se focalise principalement autour de deux questions.

    En premier lieu, sur qui sont les organisateurs des saccages. Il y eut d’abord les accusations du gouvernement national envers Moyano et Micheli, leaders respectivement des syndicats opposants CGT CTA. Bien entendu, la réplique des syndicalistes ne se fit pas attendre, ils en vinrent à accuser, au cours d’une conférence de presse, le gouvernement de ces saccages à seule fin de se poser en victime. Il ne manqua pas d’autres secteurs de l’opposition pour profiter de l’aubaine et apporter de l’eau à leur propre moulin. Ils tentent de comparer la situation sociale actuelle à celle de 2001, ignorant les importants changements qui ont eu lieu, et en dernière analyse, construisent un discours fonctionnel au kirchnérisme pour qui il n’est pas difficile d’argumenter que nous ne sommes pas dans la même situation que dix ans en arrière.

    En second lieu, on discute l’action répressive des forces de sécurité puis celui de la Justice. La chef de tous les procureurs de la province de Buenos Aires, procureure María del Carmen Falbo, déclara dans une interview dans Página/12 que “à première vue, les délits sont des larcins qualifié et vols qualifiés, dans les deux cas, parce que commis en bande” Elle a jouté :”le vol qualifié est puni d’au moins six ans de prison, c’est un délit très grave”.[….]

    Les conditions sociales

    Au-delà des possibles organisateurs ou instigateurs des saccages, il est évident qu’un phénomène d’une telle ampleur ne peut arriver sans des conditions sociales qui le rende possible. En ce sens un débat très important s’ouvre dans le discours kirchnériste, qui omet toute référence à la continuité de la pauvreté comme donnée structurelle de notre pays. Il faudrait ajouter à cela le contexte d’inflation croissante et la détérioration conséquente du salaire réel des travailleurs, plus l’insuffisance des plans Argentina Trabaja (Arg.travaille) et des politiques sociales en général. En tenant compte des grandes marges dans le travail noir ou précaire dont souffre notre peuple, il est évident que ce ne sont plus seulement les gens au chômage qui tombent sous le seuil de pauvreté,mais aussi des secteurs importants qui travaillent tous les jours, parfois lors d’exténuantes journées. Si l’on y ajoute les récentes augmentations d’impôts et des prix des transports, nous nous trouvons dans une situation dans laquelle les fins de mois sont de plus en plus difficile pour de nombreux argentins et argentines.[…]

    Marcha

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