Alors que la police argentine se met en grève, les gens vont faire du shopping
extrait d’un article paru sur Libcom.org
Alors que la police se met en grève dans la deuxième ville d’Argentine, Cordoba, les gens sont allés sur un énorme shopping, vider tous les supermarchés de la ville. Malgré qu’il y ait un chômage massif et la pauvreté à travers la ville, les médias et le gouvernement ont affirmé que le pillage n’a rien à voir avec les pauvres, et tout à voir avec la «criminalité de droit commun».
Le pillage généralisé des supermarchés à Cordoba vient tout juste douze mois après des actions similaires répartis sur l’ensemble de l’Argentine.
Généralement, les médias traditionnels ont choisi d’utiliser des images de personnes emmenant des téléviseurs à écran large de magasins plutôt que de montrer les nombreuses photos de magasins d’aliments vides
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Argentine: sept morts lors de pillages en pleine grève de la police
AFP 10 DÉCEMBRE 2013 À 14:26 (MIS À JOUR : 10 DÉCEMBRE 2013 À 14:27)
Manifestation de policiers grévistes dans les rues de La Plata le 9 décembre 2013 (Photo AFP)
Sept personnes sont décédées entre lundi et mardi lors de violences au cours de pillages dans des provinces du nord de l’Argentine, où la police est en grève depuis une semaine, ce qui porte le bilan total à neuf morts.
«Nous avons quatre morts: trois civils dont nous pensons qu’ils participaient aux pillages et un commissaire adjoint de 35 ans», a indiqué une source au gouvernement local de la province de Chaco (nord-est).
Les trois civils participaient aux pillages dans la ville de Resistencia, capitale de la province, et le policier est décédé des suites de blessures infligées alors qu’il protégeait un supermarché, a-t-on ajouté.
Dans la province de Jujuy (nord), «il y a eu deux morts: un dans la ville de San Pedro et un autre à Perico», a confirmé à l’AFP une autre source parmi les autorités locales de cette province.
Dans la province de Tucuman, un homme touché par balles et hospitalisé avec «des blessures graves au foie, au rein et au thorax a été opéré au cours de la nuit, mais est décédé ce matin», a déclaré sur la chaîne de télévision Todo Noticias le directeur de l’hôpital Zenon de Tucuman, Diego Eskenazi.
M. Eskenazi a précisé que 35 personnes avaient reçu des soins dans son établissement, la majorité pour des blessures légères mais d’autres pour des lésions plus graves causées par des armes à feu.
Le bilan des violences consécutives à cette grève des policiers entamée il y a une semaine s’établit désormais à neuf morts, une centaine de blessés et plusieurs dizaines d’interpellations.
Le phénomène, parti de Cordoba (centre de l’Argentine, à 700 km au nord de Buenos Aires), où des troubles ont éclaté mardi et mercredi derniers, s’est étendu à des villes des provinces d’Entre Rios et de Buenos Aires.
Le mouvement de protestation de policiers d’une dizaine de provinces, revendiquant des salaires plus élevés, ne touche pas la police fédérale.
Les actes de pillage sont récurrents en Argentine depuis la fin des années 1980. Pour le sociologue Enrique Zuleta Puceiro, c’est une particularité argentine, l’expression d’une tension sociale dans un pays rongé par l’inflation.
Fin 2001, une explosion sociale d’une grande violence avait surgi alors que le pays s’enfonçait dans une grave crise économique.
Il y a un an, des pillages de supermarchés avaient eu lieu dans plusieurs villes d’Argentine.
Emeutes et pillages en Argentine à l’occasion d’une grève des policiers
Libération -
Un mouvement de grève des policiers provoque depuis une semaine des pillages et une flambée de violences dans plusieurs provinces argentines. Des troubles qui traduisent un contexte social tendu. Le dernier bilan relayé par le quotidien argentin La Nación fait état aujourd’hui de 11 décès.
Le nombre de provinces concernées par la grève des policiers n’a cessé d’augmenter durant le week-end et le début de la semaine. 19 d’entre elles sont actuellement touchées, sur les 23 que comptent le pays. Dans la quasi-totalité, les négociations entamées avec les gouvernements provinciaux se sont soldées par de rapides accords sur le doublement de leurs salaires, en accord avec leurs revendications.
Le gouvernement argentin de son côté a mobilisé 10000 agents supplémentaires pour faire cesser les pillages qui se sont multipliés face à l’absence des policiers.
Dans la province de Buenos Aires, la plus peuplée du pays et qui concentre les plus grosses poches de pauvreté, le gouverneur Daniel Scioli a decidé pour éviter les débordements d’anticiper le versement de la prime de Noël aux 550000 employés publics et consenti également à des hausses de salaires. Ce qui n’a pas empêché l’explosion de quelques foyers de violence à la Plata et Mar del Plata. Les autorités argentines ont renforcé la présence des forces de l’ordre à proximité des supermarchés et conseillé aux commerçants de rester fermés.
POLICIERS ENFERMÉS DANS LES COMMISSARIATS
Tout a commencé par un mouvement de grève lancé par les policiers de la ville de Cordoba dans le nord-ouest du pays afin d’obtenir des hausses de salaire. Environ 3000 agents se sont enfermés dans leurs commissariats pour faire entendre leurs revendications, sans mettre en place de service minimum.
Profitant du manque d’effectifs en service, des groupes de pillards ont mis à sac de nombreux supermarchés et petits commerces, emportant électroménager, téléphones portables et autres objets divers. Après presque deux jours de violences qui se sont soldés par deux décès, des dizaines de blessés et 96 arrestations, le gouverneur de la province, José Manuel de la Sota, a accédé à la demande des policiers et doublé leur salaire auparavant fixé à 6000 pesos mensuels (soit moins de 700€). Ils ont alors repris leur travail sans aucune sanction pour les dommages commis.
Le gouverneur a également critiqué la gestion de cette crise par le gouvernement de Cristina Kirchner, qui a tardé à envoyer des renforts pour rétablir l’ordre, pour finalement dépêcher 2000 gendarmes alors que la tension retombait. Des griefs qui ont été repris par la suite par d’autres gouverneurs.
Encouragés par le succès obtenu par les policiers cordobenses, la revendication salariale a fait tâche d’huile pour s’étendre à d’autres provinces argentines. Vendredi, la contestation avait gagné Catamarca, San Juan, Neuquén, Río Negro et Santa Fe. A Catamarca, des affrontements ont eu lieu entre des policiers grévistes et des gendarmes. Les premiers n’ayant pas hésité à se servir de leurs armes de service.