Les travailleuses d’usine de la Chine sont confrontées au harcèlement sexuel généralisé
La question du genre, rapport entre hommes et femmes, ne se construit pas seulement dans la sphère privée
Les travailleuses d’usine de la Chine sont confrontées au harcèlement sexuel généralisé
Par Christina Larson 10 décembre 2013
Pendant sept ans, Luo Hongmei a travaillé en usines dans la province méridionale de Guangdong de la Chine, Expérience de première main, les combats quotidiens auxquels sont confrontés des millions de jeunes travailleuses avant de décider de rejoindre le mouvement pour les droits des jeunes travailleurs de Chine. En tant que directrice de l’entreprise à but non lucratif Sunflower Women Workers Center, sa mission est d’attirer l’attention sur – et, espère-t-elle, trouver des solutions socio-professionnelle pour les femmes, telles que les prestations de maternité et contre les licenciements illégaux des femmes enceintes.
Récemment, Luo a supervisé une étude sur un autre problème inquiétant , courant et peu discuté : le harcèlement sexuel rampant (PDF). Soixante-dix pour cent des femmes d’ouvriers, ayant répondu à un sondage du centre à l’automne 2013, ont déclaré avoir subi une forme quelconque de harcèlement sexuel au travail. Une personne sur quatre a dit qu’elle avait reçu des appels téléphoniques obscènes ou des messages pornographiques, presque une personne sur dix avoir été directement sollicité pour des relations sexuelles au travail, et 15 % ont quitté leur emploi à cause des pressions sexuelles, que ni la direction de l’usine ni la police n’ont tenté d’arrêter.
“Cela arrive si souvent, mais comme avec la violence domestique » — une épidémie silencieuse en Chine — « la police et la société en grande partie la considère comme une question privée, qui n’est pas à discuter ou juger en public, » explique Luo. « Le public a tendance à blâmer les femmes elles-mêmes. » Aucun des 134 travailleuses interrogées n’a demandé l’aide de la direction du syndicat officiel ou à la Fédération de femmes de Chine, qui sont apparemment chargés de préserver la sécurité et les droits des travailleurs.
HISTOIRE : Un stagiaire non rémunéré ne relève pas du droit des « employés », et non protégé contre le harcèlement sexuel “Le harcèlement sexuel n’est pas quelque chose qui est largement discuté en Chine ; beaucoup d’employeurs pensent que ce n’est en aucun cas une affaire importante, et leurs collègues masculins pense que ce n’est pas grand chose,“dit Geoffrey Crothall de Hong-Kong, selon China Labor Bulletin, une organisation non gouvernementale qui traduit l’enquête (PDF) en anglais.
Les relations sexuelles non désirées ne se limitent aux chaînes de montage. “Le harcèlement sexuel est un problème vraiment sérieux en Chine ; il est très fréquent dans les industries de service et aussi dans les milieux universitaires, le secteur des finances et nombre de lieux de travail, » dit Leta Hong Fincher, auteur de l’ouvrage à paraître ‘ femmes : la résurgence de l’inégalité entre les sexes en Chine. “Il est extraordinairement difficile pour une femme de demander de l’aide si elle est harcelée ou violée. Elle doit demander à son patron de déposer une plainte au sujet d’un superviseur ou d’un collègue de travail, et les entreprises ne prennent pas cela au sérieux, comme c’est techniquement requis par la Loi.”
Luo espère éventuellement changer les attitudes. Elle encourage les femmes, et travaille dans le Guangdong à persuader que “que les victimes n’ont fait rien de mal — et c’est leur droit fondamental de demander une protection. »
—————
Jusqu’à 70 pour cent des travailleuses des usines de Guangzhou harcelée sexuellement
6 Décembre, 2013
L’enquête de quatre pages, 广州女工性骚扰调研报告 , a été publiée le 25 Novembre, pour la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes. Elle a été traduite ici par le China Labour Bulletin.
À Guangzhou, jusqu’à 70 % des femmes travaillant en usines subissent le harcèlement sexuel.
6 Décembre 2013
Jusqu’à 70 % des femmes travailleurs dans les usines de Guangzhou ont été sexuellement harcelées, selon une enquête menée par un groupe de droits des travailleurs dans la ville. Le problème est si grave que 15% des victimes estimaient n’avoir pas d’autre option que quitter leur emploi pour s’éloigner de leur harceleur.
Parmi 134 employées de sexe féminin, principalement des travailleuses sur la chaîne de production, 70% ont fait l’objet de propos offensants, blagues obscènes ou sifflements, tandis que 32 % ont déclaré des attouchements. Environ 25 % ont reçu des appels téléphoniques ou des messages obscènes, et 30% ont été confrontées à des images sexuelles. Certaines femmes ont même été contraintes par leurs collègues à des poses indécentes.
Environ 43% ont répondu qu’elles avaient souffert en silence, tandis que 47 % ont dit avoir résisté activement au harcèlement. Cependant, presque toutes ont convenu que leur employeur, le syndicat et la Fédération des femmes, et même la police, seraient d’un grand secours pour résoudre le problème.
8 des personnes interrogées ont déclaré que « l’usine ne s’en préoccuperait pas et que la police n’a tout simplement pas le temps. »
Plus de deux tiers des personnes interrogées ont dit qu’elles étaient « dégoûtées » et « détestaient » leur harceleur. Certaines ont affirmé : « Je veux tuer cet homme et en finir avec lui », « ces malades sont des salauds et psychopathes » ou ” j’ai tellement peur. Je ne peux pas dormir et je fais des cauchemars. Je veux juste fuir.”
Plus de la moitié des interrogées disent qu’elles voudraient une sorte de formation pour aider à prévenir le harcèlement sexuel, et beaucoup espèrent en une meilleure compréhension et prise de conscience de la question dans l’ensemble de a société.
L’enquête par le Sunflower Women Workers Center comprenait une liste des dispositions légales visant à protéger les femmes contre le harcèlement sexuel, mais clairement, ces dispositions sont inefficaces et mal appliquées.
Remerciement à JP pour la traduction
et en france
80% des femmes sont confrontées à des comportements sexistes au travail
le 17 décembre 2013 à 14h33
24matins
Une étude révèle que les propos et comportements sexistes envers les femmes ont la peau dure sur le lieu du travail.
Une étude réalisée par l’institut de sondageLH2 pour le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes(CSEP) vient d’être publiée ce mardi. Elle révèle que les comportements stéréotypés et sexistes ont la peau dure sur le lieu du travail.
49% des femmes interrogées dans le cadre de cette étude rapportent en effet avoir été appelées par un surnom sexiste dans le cadre du travail « Ma cocotte », « ma puce », « ma petite ».
81% des femmes et 59% des hommes interrogés par ce sondage ont entendu des phrases sexistes sur le lieu du travail : « elle est hystérique », « elle est de mauvaise humeur elle doit avoir ses règles », « c’est quoi cette Barbie ».
Des propos sexistes qui ne sont pas sans conséquences
Pour les femmes interrogées, ces propos ne sont pas anodins. Elles sont 93% à penser que ces commentaires « peuvent modifier le comportement des salariés », « ont un impact sur la confiance en soi » (à 92%) et « déstabilisent le travail de ceux qui les subissent » (92%). Ce sondage révèle que 54% des sondées estiment avoir été freinées dans leur travail en raison de leur sexe : absence d’augmentation ou de prime (36%), de promotion (35%), d’attribution de mission (31%).
Plus d’actu sur Travail
Enfin, un chiffre qui résume ce sondage : 80% des femmes considèrent qu’elles sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes contre 56% des hommes.