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Dans le cadre des échanges (parfois violents), actuellement en cours autour de l’articulation classe/genre/race, nous signalons la parution de ce petit bouquin

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  1. lorp
    11/12/2016 à 13:41 | #1

    Ca a vraiment l’air d’apporter rien de nouveau. On sait que le PIR sort des conneries, mais ici ça devient prétexte pour ne plus parler de racisme et colonialisme.

  2. R.S
    11/12/2016 à 15:26 | #2

    Salut
    oui, c’est tout le problème et la difficulté de produire une théorie de la racisation rejetant et le déni normatif au nom de la classe une et indivisible dans son concept (qui semble cependant avoir été mise en sourdine dans ce livre au nom d’un bête combat moral) et les entrepreneurs en racisation (les premiers se nourrissant des seconds – un peu moins vrai dans l’autre sens), d’autant plus que les uns et les autres (bien conscients de leur complémentarité vitale) saturent l’espace et les possibilités d’expression ; le conflit physique et sa mise en scène n’étant pas le moindre des instruments complaisament utilisé.
    R.S

  3. Temps perdu
    11/12/2016 à 21:51 | #3

    Bonsoir.

    R.S. : Ne manque-t-il pas un mot après rejetant?

  4. pepe
    11/12/2016 à 23:05 | #4

    non non….: “rejetant et……..et…..” L’un et l’autre

  5. schizosophie
    11/12/2016 à 23:34 | #5

    “le déni normatif d’une classe une et indivisible” c’est l’inverse d’une théorie d’une classe plurielle et diversifiée ? Serait-ce comme ça qu’il faudrait “parler de racisme et colonialisme” (selon prol inversé) autrement dit “produire une théorie de la racisation” (selon R.S) ?
    SdS § 88
    “Les deux seules classes qui correspondent effectivement à la théorie de Marx, les deux classes pures vers lesquelles mène toute l’analyse dans Le Capital, la bourgeoisie et le prolétariat, sont également les deux seules classes révolutionnaires de l’histoire, mais à des conditions différentes : la révolution bourgeoise est faite ; la révolution prolétarienne est un projet, né sur la base de la précédente révolution, mais en différant qualitativement. En négligeant l’originalité du rôle
    historique de la bourgeoisie, on masque l’originalité concrète de ce projet prolétarien qui ne peut rien atteindre sinon en portant ses propres couleurs et en connaissant « l’immensité de ses
    tâches ». La bourgeoisie est venue au pouvoir parce qu’elle est la classe de l’économie en développement. Le prolétariat ne peut être lui-même le pouvoir qu’en devenant la classe de la
    conscience. Le mûrissement des forces productives ne peut garantir un tel pouvoir, même par le détour de la dépossession accrue qu’il entraîne. La saisie jacobine de l’État ne peut être son instrument. Aucune idéologie ne peut lui servir à déguiser des buts partiels en buts généraux, car il ne peut conserver aucune réalité partielle qui soit effectivement à lui.”
    (pour les italiques, voir ici :http://classiques.uqac.ca/contemporains/debord_guy/societe_du_spectacle/societe_du_spectacle.pdf )

  6. Temps perdu
    12/12/2016 à 19:46 | #6

    La question serait plutôt : En quoi, et comment, la race est-elle un rapport d’exploitation? Le prolétariat n’étant concrètement que l’ensemble des particularités qui le constitue. Alors oui pour un projet général, mais encore faudrait-il d’abord boucler la boucle entre général et particulier. L’enjeu c’est de démanteler l’ensemble des lobbys politiques particuliers, qu’ils soient ouvriéristes, prolétariens, féministes, anti-colonials, décolonials, (quelque soient leur formes marxistes, anarchistes ou même communisatrice!)… en faveur d’un projet général qui ne dénierait aucune des situations particulières portées par ces différents mouvements. Il ne peut s’agir de démanteler ces courant en leur tapant dessus par nostalgie d’un temps où tout était soit disant plus clair (quoiqu’en apparence, et pour nous, occidentaux, peut-être… le confort, ennemi de la théorie?); il s’agit de porter le dépassement d’une situation qui sépare et oppose toutes ces luttes, alors qu’elles ne peuvent trouver leur salut que l’une dans et par l’autre. Considéré largement comme situation historique à dépasser et non simplement comme ensemble d’idéologies néo-conservatrices et soit-disant stricto-sensu américaines, la post-modernité nous lance le plus grand des défi. Si petite bourgeoise soit-elle, et même en ce qu’elle est la forme achevée de la domination de la petite bourgeoisie sur les luttes en ce qu’elle ne peut trouver de forme plus générale (contrat liquide, cf Zygmunt Bauman), c’est à dire en ce qu’elle ne peut être plus particulariste, il s’ensuit qu’elle ne peut être vaincue que de manière absolument générale : la communisation comme production de la communauté humaine. Ça n’est pas à nous de faire ça, en tant que théoriciens, mais la moindre des choses serait d’y penser. Sinon, nous ne serions plus qu’une force réactionnaire.

    Donc, un projet général oui, mais pas par le déni du particulier. Vive le communisme.

  7. Temps perdu
    13/12/2016 à 19:57 | #7

    Ce que j’ai écrit peut sembler confus. Car on ne sait pas trop si je promeut ou si je condamne les mouvements cités. Quand je les nomment “mouvements”, et quand je les nomment “lobbys”, je ne parle pas tout à fait de la même chose.
    Ne pas confondre les mouvements de luttes (ouvriers, féministes – ou de femmes, “décoloniaux”), tels qu’ils sont rapports de forces concrets scandant l’histoire d’avec leurs diverses formalisations, véritables mises sous tutelle par la classe du logos : la petite bourgeoisie. Cette mise sous tutelle se caractérise par un primat du discursif, et une séparation des enjeux de luttes orientés en problématique de représentation. Or, à ce niveau, seule la course à la reconnaissance est la règle. La seule victoire possible et souhaitable devient dès lors essentiellement législative et idéologique, pas forcément réelle, comme on le voit à propos de la condition des femmes après les grandes promesses de 68.
    Au premier niveau, celui du concret, seul l’intelligence du conflit peut au contraire intéresser les acteurs, car la question du choix ne se pose pas. On sait pourquoi on lutte, c’est une évidence, et on n’a pas nécessairement choisi d’en être.
    Au second niveau, celui de la politique comme spécialité, du lobby, du mythe de l’individu libre, du consommateur-acteur, tout n’est qu’affaire de choix. La société civile est désormais pleinement devenue un marché. En ce sens il semble qu’on pourrait réhabiliter le terme de “récupération”, mais ce ne serait pas exact, car le second niveau doit toujours trouver et maintenir une légitimité concrète vis à vis du premier. Par exemple, il doit exprimer, plus ou moins correctement, la situation actuelle des femmes, et éventuellement, quand la situation historique le permet, il peut être sommé, par les luttes elles mêmes, d’assurer une fonction tribunicienne. L’enjeux, c’est de dépasser les nécessités actuelles de la stricte activité défensive de conditions particulières, ce qui ne peut se faire par la répression (morale voire plus), de la défense de ces conditions particulières. Au contraire! Voilà pourquoi ce bouquin ne me semble pas du tout être un joli cadeau de Noël.

  8. Ben
    14/12/2016 à 10:59 | #8

    @Temps perdu
    Bonjour, 3 petites remarques à l’emporte pièce.
    – je remarque une résurgence de l’antisémitisme, ou tout du moins d’une question juive, pas tant dans des sphères politiques que de la part de gens lambda. J’avais déjà observé le phénomène illuminati qui était une porte d’entrée ésotérique/complotiste à ce genre de thèse, et incarné dans le réel désormais par les sites Soral et cie…
    – L’antisémitisme moderne a quand même joué un rôle important dans le détournement des aspirations émancipatrices, il est actuellement pilier de propagande d’état (Iran, Hongrie…).
    – pour le livre de Bouteldja, c’est finalement le coté léniniste lénifiant qui m’a le plus marqué, et sa prétention à représenter une communauté des Racisés qui n’existent pas, et que de toute façon elle ne représente en aucun cas. Mais cet aspect du livre a l’air d’être peu commenté.

  9. Temps perdu
    15/12/2016 à 02:34 | #9

    @Ben :
    Bonsoir. Je répondrais bientôt, au moins en partie..

    Ironie du sort, je viens de constater que l’usage du mot “particularité” est très employé par l’État français pour dénigrer les droits français des mahorais.

  10. Fredy Burns
    23/12/2016 à 04:48 | #10

    C’est quoi cette “classe du logos” ?

  11. Nestor
    29/12/2016 à 17:34 | #11

    La remarque de RS (“C’est tout le problème et la difficulté de produire une théorie de la racisation rejetant et le déni normatif au nom de la classe une et indivisible dans son concept … et les entrepreneurs en racisation”) est tout de même étrange. En effet, il est au contraire très facile de produire une telle théorie à partir des positions même de TC. Ce qui, dans les luttes actuelles, est dynamique, c’est la capacité à attaquer ce qu’on est dans le capital: donc attaquer sa position de prolétaire, et qui plus est de prolétaire situé (car on n’est jamais prolétaire abstraitement, on est toujours un prolétaire de tel statut, telle position, telle origine…). C’est donc aussi bien la capacité à s’attaquer aussi à sa soi-disant “race” qui fait partie d’une telle dynamique. Au contraire, l’organisation sur la base de ce qu’on est ou de ce que le capital prétend qu’on est va dans le sens de l’affaiblissement de la même dynamique.

    La division en races a de plus toujours été particulièrement idéologique, et même si, certes, d’un certain point de vue, tout est idologie dans les productions du capital, il y a tout de même des degrés et des extrêmes.

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