11 juin 68: guerre de classe à Sochaux
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/270518/11-juin-68-guerre-de-classe-sochaux
« Les syndicats organisent un autre vote le samedi 8 juin: 5 279 votants soit seulement 20 % participation, et majorité en faveur de 49 voix pour la reprise. Les syndicats mettent fin à l’occupation. Le lundi 10 juin de la reprise des rumeurs circulent dans les ateliers: les cadences vont augmenter et la direction veut imposer 17 samedis travaillés.
A 10h, de jeunes ouvriers débraient à l’atelier de finition carrosserie et traversent l’usine en appelant à la grève. A midi, plus de 1 000 ouvriers bloquent les entrées de l’usine. La CGT et la CFDT se rallient au mouvement…« à condition que tout se passe dans le calme et la dignité »... A 15 heures, 10 000 ouvriers votent l’occupation de l’usine.
Pompidou donne l’ordre d’évacuation. Des CRS se présentent devant l’usine à 3h du matin. D’autres sautent les murs de derrière et évacuent les ouvriers avec la violence gratuite de lâches et brutes. Les ouvriers construisent des barricades et bombardent de briques ces mêmes cafards tapis dans l’usine. A 7 heures, les milliers d’ouvriers qui arrivent pour l’embauche refusent d’entrer dans les usines pleines de cafards. Les syndicats tentent de les détourner avec une marche vers la sous- préfecture. Mais les ouvriers rejoignent leurs camarades dans la bataille. Submergés par le nombre, les CRS tirent. 15 ouvriers s’écroulent, un est dans le coma, Pierre Beylot est tué de trois balles par un gradé.
Un des bâtiments des usines est réoccupé. Les cafards en déroute abandonnent un car. Il est incendié. Les délégués syndicaux en récupèrent les fusils qu’il font briser. Des manifestants parcourent Sochaux : « Tous aux barricades ». Ouvriers et étudiants affluent de la région. Les CRS sont assiégés dans les bâtiments. Un deuxième ouvrier est tué: Henri Blanchet, atteint par une grenade, tombe du haut d’un pont. »
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