J’ai dix ans
Des camarades qui se retrouvaient autour de la revue « Meeting » et échangeaient des informations sur les luttes et « l’état de ce monde » décidaient de les faire partager. Aussi naquit le site Des Nouvelles Du Front.
Depuis, 1 million de visites.
Nos lecteurs/lectrices proviennent principalement de France dans leur très grande majorité (60%), puis viennent ensuite par ordre décroissant les States, le Canada, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne, la Gèce et le Royaume Unis.
En mai 2017 vient s’ajouter sa page Facebook.
Categories: Récréation
eh ben. Un coup de vieux pour celui qui a installé le site…
bon anniversaire à mes camarades.
longue vie à dndf
“Cette rupture est produite positivement par le déroulement du cycle de luttes qui la précède, elle s’annonce dans la multiplication des écarts à l’intérieur de la lutte de classe.”
Dans “qui sommes-nous” c’est au présent…etc.
Annonces, écarts, luttes suicidaires?
Rien, de toutes ces pronostications, ne s’est confirmé:
Un bilan globalement positif.
C’est vrai…. En plus c’est vachement rare qu’en matière de théories en général, on ne soit pas capables de prévoir l’avenir de façon certaine…
Prévoir l’avenir (sic) en écrivant au présent…
Il ne s’agit pas de capacité à la prédiction ( ou au pré-viseurisme, cf B.L. et son pré-viseur…), il est question d’une erreur essentielle, liée très probablement à l’incompréhension (ou au refus de comprendre) de la période post-programmatique, elle-même en relation avec la périodisation du MPC.
Il s’agit, pour T.C., avant tout, de conserver le sujet prolétarien (sujet révolutionnaire, en soi, pour soi, ou conjoncturellement) issu du programme ouvrier, et de la période de subsomption/domination formelle/superficielle.
C’est pourquoi dans différents postulats de T.C. le prolétariat “ne peut que…” communiser, dès lors que la conjoncture s’y prête, et c’est pourquoi “en attendant la fin” qu’enfin vienne cette heure il faut “guetter” et “promouvoir” ces “écarts” et en annoncer les “annonces”. écarts et annonces, luttes suicidaires qui n’en finissent pas de ne pas se produire: le producteur se conduisant comme producteur et dédaignant l’extraversion pour, au contraire, réclamer l’intégration, en ce sens alors vraiment suicidaire ( Dans nos veines coule l’acier,comme dans nos coeurs […] le charbon : ouvriers en grève Vallourec et Cie).
La domination réelle a créé un monde du capital qui subsume et domine réellement l’ensemble de la société, états, organisations, etc…la plus-value relative dissout sa production dans l’ensemble des activités sociales, le capital variable devient le “parti” du travail, la contradiction propre à la période antérieure entre capital/prolétariat a été dépassée par”l’implication réciproque “. Le prolétariat cesse d’exister dans le sens que cela avait lors de la période antérieure, la classe dominante est la seule classe consciente d’elle-même.
Et, par surcroît, tout cela pris dans un monde réellement suicidaire, réellement destructeur à brève échéance : l’heure n’est plus aux révolutions prolétariennes, mais je ne sais à quoi, qui serait je ne sais de quel ordre.
C’est vrai que TC essaye de tenir son son sujet d’une classe qui dissout la société de classes en agissant strictement en tant que classe. TC 26 a remis l’ouvrage sur le métier pour la xième fois. Pas simple et pas très lisible jusqu’ici. C’est quoi l’alternative? La révolution à titre humain? Ce monde qu’il nous faut quitter?
Si je comprend bien la révolution prolétarienne constituait donc une “alternative”, puisque sans…on se met à la recherche d’une autre:
je l’ai écrit: je ne sais pas.
Toujours est-il : le monde aujourd’hui ne peut accoucher d’une révolution “prolétarienne”, les ouvriers ne sont plus “‘avant-garde” de quoi que ce soit, l’immense majorité est amalgamé aux classes moyennes (en tout cas pour l’occident), quant au “surnumérisme”, ça me fait penser furieusement au tiers-mondisme, la recherche d’un nouveau sujet qui puisse palier à l’embourgeoisement (c’est ce qu’on disait déjà en 1970) du milieu ouvrier.
J’ignore s’il faut “quitter ce monde” (bien qu’un jour, ou plus tard, une nuit, etc…) ou à quel “titre” révolutionner le monde.
Par contre: errance de l’humanité.
Fastoche. Je n’ai pas dit que la révolution prolétarienne constituait une alternative. Je te demandais quel pouvait être l’autre sujet de la révolution.
Salut
“Rien ne s’est passé comme prévu” (TC 25, p.12)
Les remarques d’Ade sont pertinentes, tellement pertinentes que c’est le thème de la quasi totalité de TC 25. La lutte des classes comme cours du mode de production capitaliste n’est pas un long fleuve tranquille, rien n’y est linéaire : “tout avait bien commencé et puis tout a commencé à se gâter”. C’est là le coeur d’ “Une séquence particulière” et de tous les commentaires qui l’accompagnent dans TC 25. Je voudrais renvoyer Ade plus particulièrement à ce texte (“Une séquence particulière”) et dans l’édito de TC 25 aux pages 12-13 et 22-23 : “Le cours de la crise s’est révélé beaucoup plus complexe…” (p.22).
“La contradiction propre à la période antérieure entre capital/prolétariat a été dépassée par”l’implication réciproque “, écrit Ade. Quelle est cette “période antérieure” ? Si c’est celle du programmatisme, cela fait belle lurette que la chose a eu lieu et que l’implication réciproque ne laisse plus les termes de la contradiction agir comme sujets se confirmant dans leur rapport à l’autre. S’il s’agit de la période qui nous fit parler d’annonces et d’écarts, la chose est beaucoup plus intéressante. Quand Ade parle de plus-value relative, il reconnaît par là-même qu’il y a exploitation, il faudrait alors que le mode de production capitaliste se soit dépassé lui-même pour que celle-ci ne soit plus une contradiction pour le mode de production dont elle est la dynamique. Implication réciproque et contradiction sont identiques chacun est une détermination de l’autre. Cette identité c’est la nature même de ce cycle de luttes, en cela il diffère fondamentalement de la période programmatique y compris la phase des années 20 aux années 60 / 70. C’est cette identité que l’on retrouve dans une formule répétée dans TC : “Agir en tant que classe est devenu, pour le prolétariat, la limite de son action en tant que classe”. Nous avons là les annonces et les écarts, mais nous avons aussi ce sans quoi il n’y aurait ni annonces ni écarts : la lutte en tant que classe à l’intérieur de l’implication réciproque (la formule n’est pas très bonne, mais explicite). Rien ne s’est peut-être passé comme prévu, mais les écarts n’ont jamais été présentés dans TC comme des à-côtés de l’implication réciproque. C’est bien cette identité entre implication réciproque et contradiction qui fait que le prolétariat peut remettre en cause sa propre situation, mais aussi qui donne une puissance terrible de reproduction de ses rapports au capital (travail inclus).
La lutte des classes c’est pas simple.
Un minimum d’honnêteté de la part d’Ade aurait consisté à reconnaître que nous sommes revenus, pour la période présente, dans TC 25, sur “l’optimisme” de la période précédente. Depuis quarante ans nous n’avons jamais hésité à remettre en question nos analyses. Est-ce à dire que des textes comme “La théorie de l’écart” (TC 20) ou “Le moment actuel’ (Sic 1) sont faux ? Pas du tout. Ils sont insuffisants, ils ont minimisé la force de l’implication réciproque qui constamment fait sienne la contradiction comme autoprésupposition du capital. Les perspectives décrites dans ces textes sont soit différées (la lutte des classes est faite d’avancées et de reculs), soit ne furent qu’un bref feu de joie rapidement défait (c’est la terrible question actuelle). Mais du fait qu’il y a implication réciproque, il y a contradiction et jamais la première ne “s’échappe”.
Les prolétaires “veulent en être”, consommer, travailler, etc. Tant mieux : la contradiction est là. Ade est orphelin d’un certain prolétariat qui à marée basse l’a abandonné sur la grève. Tous les “échappements” n’ont jamais été que du programmatisme déçu.
A trop dire “la France s’ennuie” on se prépare des lendemains inconnus.
R.S
“A trop dire “la France s’ennuie” on se prépare des lendemains inconnus.”R.S
Des lendemains inconnus?
En tout cas très inquiétants: sur la grève je ne suis pas seul, j’y suis avec toute la vie annihilée, avec tous les déchets, produits sans aucun souci par l’exploitation. A-t-on vu quelque part les producteurs s’insurger, ou même dénoncer cet état de fait? (un vrai écart, ça serait)
C’est le fétiche du prolétariat sujet qui engendre celui de LA Révolution, Deus ex machina, communisant car Il le peut (Il ne peut que), et prolétarisant les couches encore non-prolétarisées, ces êtres définis par leur appartenance à une classe moyenne forcément à côté de la plaque.
Tout cela n’a aucune espèce de consistance, aucun impact, aucun fondement réel, dans la société réelle et ne relève plus que d’une croyance: aujourd’hui, peut-être(pas), ou bien demain, en différé.
Si la preuve du gâteau est qu’on le mange, alors la fausseté d’une théorie se juge en direct, non en différé.
Salut
tu te dis toi-même un “produit de l’exploitation” et personne ici n’a jamais dit que le prolétariat c’était “Les Producteurs”; mais ta propre situation est le produit de la production de plus-value dans le mode de production capitaliste (MPC), ça te fait une belle jambe et tu as raison… Cependant, au passage, je rappelle qu’un des principaux points de départ de la “théorie de l’écart” ce fut le mouvement des chômeurs en France et les émeutes en Argentine (principalement les mouvement piqueteros).
Je n’ai pas de “fétiche du prolétariat”, de “deus ex machina” (cf. l’insistance sur l’implication réciproque, l’autoprésupposition et la critique du normativisme). Je ne parlais pas dans mon courrier de “communisation” (terme que pour le moment j’emplois avec la plus grande parcimonie) mais de la situation actuelle qui s’analyse avec risques et périls “en direct”. Tu me réponds par une suite de formules et de mantras sur la “société réelle”. Si tu as eu TC 25 entre les mains, il est bien difficile d’y voir un “fétiche du prolétariat” engendrant “LA Révolution”. Il faudrait pour échanger, de temps à autres, tenir compte de ce que les autres écrivent.
“Aucune espèce de consistance” :
La société actuelle : MPC ou pas MPC ?
Si oui : est-ce une “croyance” ?
Exploitation= développement du capital = contradiction P / K = pl / C+V
Est-ce que cela n’a aucune espèce de consistance ?
La théorie n’est pas l’affaire de gloutons gourmands, il faut même de la théorie pour dire que ce que tu manges est du gâteau et pas un cuissot de jeune éléphante. Le “direct” de la “pratique” te dit seulement que tu manges.
La théorie ne se juge ni en direct ni en différé (c’est pas le tiercé) mais sur sa capacité de remise en cause, de reprise constante. C’est la capacité interne de ses concepts à se critiquer qui est la mesure de sa validité. Si elle se jugeait “en direct”, le panthéon théorique de Babeuf à Debord en passant par Marx, Luxembourg, Gorter, Bordiga et Pannekoek serait bien vide (pas plus mal peut-être). Un seul “théoricien” trouverait grâce, c’est Lénine en octobre 17, son analyse “en direct”, à ce moment là est parfaite. La preuve ça marche. Avait-il raison contre Gorter qui “en direct” se plantait totalement sur la situation allemande (une révolution du prolétariat seul qui soit sa dictature et non communisation, la chose était alors impossible ? “En direct”, Lénine avait raison : entrer dans les syndicats et faites du parlementarisme.
Je n’ai pas besoin de théorie pour savoir si je mange, ou pas; non plus pour savoir ce que je mange…
Bien sûr le capitalisme existe, l’exploitation itou, etc..
Ce qui pose problème c’est le kernel : l’inéluctabilité de la révolution et donc du communisme.
Le capitalisme n’est pas éternel, ça tombe (sic) bien: l’ensemble de la vie non plus, et ce fait maintenant gros comme disons la Porte d’Aix, ne semble pas bien être entré dans les têtes théoriciennes. C’est une tragédie que refusent d’examiner les théories (récits) du happy-end strictement prolétarien: la prochaine sera la bonne, sinon l’autre inéluctablement.
Les occidentaux aiment bien les récits où tout finalement finit bien: le récit devient plus réel que ce qu’on a sous les yeux, et qu’on dit ” il faut même la théorie pour dire que ce que tu manges est du gâteau”.
Non, rien n’a fonctionné comme prévu, et continuer sur la même lancée c’est faire comme si la tragédie n’existait pas, comme le font les décideurs-exploiteurs qui eux non plus ne renonceront jamais à abandonner le noyau dur qui fonde et maintient leur pouvoir.
« Je n’ai pas besoin de théorie pour savoir si je mange ou pas… »
Pour seulement penser à savoir si je mange ou pas un gâteau il faut que je produise des abstractions théoriques… car manger implique nécessairement un rapport avec ce que je mange ou pas et pour penser ce rapport il faut prendre une distance avec ce rapport ce qui est déjà un moment d’abstraction qui permet de définir le concept de manger. Du moment qu’on cherche à prendre conscience du fait de manger on théorise c’est-à-dire qu’on définit dans des concepts ce qui différencie le « manger » du « ne pas manger ».
Le gâteau existe parce qu’il est aussi dans la tête quand on le mange…
AD : « le prolétariat “ne peut que…” communiser, dès lors que la conjoncture s’y prête, et c’est pourquoi “en attendant la fin” qu’enfin vienne cette heure il faut “guetter” et “promouvoir” ces “écarts” et en annoncer les “annonces”.
C’est le fétiche du prolétariat sujet qui engendre celui de LA Révolution, Deus ex machina, communisant car Il le peut (Il ne peut que), et prolétarisant les couches encore non-prolétarisées, »
Notes de lecture, TC 26
« Avec la fin du programmatisme et de son dernier avatar l’identité ouvrière, la question du rapport entre les formes d’apparition concrètes du prolétariat et « ce qu’il est » est devenue une question incontournable. Il est devenu impossible d’ânonner la sentence de Marx : « Il ne s’agit pas de savoir quel but tel ou tel prolétaire, ou même le prolétariat tout entier, se représente momentanément. Il s’agit de savoir ce que le prolétariat est et ce qu’il sera obligé de faire, conformément à cet être. » (Marx, la Sainte Famille, éd. Soc., p. 48).
Il n’y a plus de « Raison dans l’histoire », il n’y a plus de « lendemains qui chantent » substantiellement assurés (nous y reviendrons plus loin). Cette fausse abstraction de l’être du prolétariat, un en lui-même, consiste à ramener le divers, seulement ensemble de phénomènes, à l’unité de la condition commune de porteurs de force de travail et d’exploités. Tout se passe comme si on avait d’un côté les classes dans leur situation, leur contradiction, ce qu’elles doivent être et faire conformément à leur être et, de l’autre, des circonstances, des dires, des façons d’être immédiates, des idéologies, en un mot des accidents. Cet autre coté n’est qu’accident, gêne, entrave momentanée, extérieure à l’être et à son devenir nécessaire. En bref, quelque chose dont on ne saurait pas trop quoi faire, sinon qu’il faut « faire avec ». Et, entre les deux, rien. Ce qui manque alors entre les formes et leur unité ce n’est rien moins que les rapports sociaux capitalistes qui déterminent l’articulation des formes et de leur essence comme étant la relation entre les formes. Pour reprendre les questions abordées dans le texte Une Séquence particulière (TC 25), c’est comme si l’on disait que le local, la défense de l’ordre genré, les contradictions de classes devenues distinctions entre les « riches et les pauvres », la notion d’élite et l’authenticité du peuple, la condamnation des assistés, le racisme au nom de la citoyenneté et de la culture nationales, etc., ne faisaient que perturber désagréablement la structure des relations et des contradictions de classes. D’un côté la lutte de classe telle qu’en sont concept et, à côté, occasionnellement, des circonstances perverses mais irrationnelles.
Dans la problématique programmatique d’un « être révolutionnaire » de la classe, la sentence de Marx était définitive, autosuffisante (bien qu’elle ait été produite dans une problématique humaniste). Mais voilà, le dépassement révolutionnaire du mode de production capitaliste est un dépassement produit, une sorte de point historique inconnu (une conjoncture, même si elle n’est pas fortuite au regard de ce qu’est le capital comme contradiction en procès), la question ne se présente plus alors, dans chaque analyse particulière, comme celle d’une « disharmonie » accidentelle, sans grand intérêt théorique et sans conséquences majeures sur un aboutissement inéluctable et, de fait, toujours déjà là. »
Oula,
Quel beau morceau, mais de quoi au fait?
On ne donne pas à boire à un âne qui n’a pas soif.
.
Les prolétaires “veulent en être”, consommer, travailler, etc.R.S.
La contradiction? hélas!
Pero si prestamos una cierta atención, podemos observar como ideas liberales y fascistas poco a poco van ganando espacio en varios ámbitos sindicales. Sin entrar en conflicto con los sindicatos ya existentes, sino pasando a formar parte progresivamente de su acción sindical. Tenemos ejemplos. Cuántas veces durante los años más agudos de la crisis no hemos escuchado decir a “sindicalistas” que “hemos estirado más el brazo que la manga y esto es insostenible” para justificar como inevitable o como mal menor un recorte de salarios o de un servicio público? Y cuántas veces no nos han venido con la cantinela de que hay que incrementar la productividad de la empresa (que a menudo quiere decir trabajar más intensamente) para garantizar la continuidad de nuestro trabajo o el mantenimiento del salario? Como yo, muchos y muchas de nosotros hemos escuchado de algunos sindicalistas que “hacer horas extras es un derecho del trabajador/a” y hemos visto cómo se pactaban dobles escalas salariales porque, supuestamente, hay trabajadores/as con más derechos que otros.
Voilà ce que la crise a produit comme effet durable dans le monde ouvrier, ici, dans cet extrait en Espagne, c’est le même global. Voilà ce que T.C ne veut pas voir, ni savoir.
(P.S. mon commentaire de 20;00 venait brailler à la face de l’Amer Simpson, et non à celle de la rhétorique TC 26, mais double emploi accepté).
Fin de séquence.