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Etats-Unis : augmentation des suicides sur le lieu de travail

Selon le Bureau des statistiques du travail (BLS, Bureau of Labor Statistics), les suicides sur le lieu de travail ont grimpé de 28% entre 2007 et 2008 – de 196 à 251 cas. Pour la plupart, les incidents ont eu lieu au travail ou alors que l’individu travaillait, mais certains ont pu s’être produits en dehors du lieu de travail ou des horaires de travail si un rapport avec le travail a pu être établi.
Le BLS ne s’attarde pas sur les facteurs qui ont provoqué cette augmentation du nombre de suicides, notant qu’ils sont souvent de “nature multicausale” et donc difficile à déterminer. [print_link]

Le profile des victimes ressemble à celui des années précédentes. 94% des suicides de 2008 ont été commis par des hommes et 78% étaient blancs. Les travailleurs entre 45 et 54 ans représentent la catégorie la plus concernée (36%).

Les personnes occupant des fonctions de direction constituent le groupe de salariés le plus touché. Ils représentent quelque 14% du total des victimes. Viennent ensuite, avec chacun 10% des décès par suicide, le secteur du transport et de la manutention, et celui de la vente et des services de sécurité/protection.

Presque 80% des suicides se sont produits dans le secteur privé, avec une surreprésentation des métiers de services. Les métiers liés à la sécurité sont ceux qui ont connu la plus nette hausse de suicides de 2007 à 2008 – de 14 à 25 morts. Les policiers représentent environ un tiers de ce groupe.

Plus d’un cas sur deux de suicides sur le lieu de travail a impliqué l’usage d’armes à feu, soit une hausse de 48% par rapport à l’année précédente. L’asphyxie, l’étranglement ou l’étouffement représentent les méthodes utilisées dans environ 31% des cas.

Alors que le nombre de suicides sur le lieu de travail augmente, le BLS indique une baisse continue dans le nombre de morts sur le lieu de travail. De 2007 à 2008, les accidents du travail mortels sont passés de 4 à 3,6 par 100.000 travailleurs.

Source : www.hreonline.com

28/09/2009

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  1. A.D.
    29/09/2009 à 12:18 | #1

    Les policiers représentent environ un tiers de ce groupe.

    Pourvu que ça dure!

    Mais Trèves de rêveries… Si je pense que le Prolétariat peut avoir été aboli dans la société capitaliste, cela signifie que celui-ci n’existe que comme concept positif, comme possibilité d’émancipation en passant par la case “Socialisme” évidemment en tant qu’affirmation de lui-même. Or ( héhé) c’est cette affirmation, cette positivité qui est définitivement impossible : reste des individus prolétarisés- si on veut-, on pourrait dire une “gentilice prolétarienne” avec son honneur, sa fierté : son travail et ses souffrances, c’est la raison pour laquelle ces individu(e)s se tuent au travail ou pour et à cause du boulot. Aucune solidarité dans le lieu, aucune sainte colère de la part des” collègues”, qui n’en sont pas, rien de tout cela. L’abolition du prolétariat, non, l’abolition des prolétaires par eux-mêmes, comme contenu de l’abolition-intégration du Prolétariat.

  2. Patlotch
    01/10/2009 à 01:35 | #2

    Le prolétariat n'”existe” pas, ne saurait être réduit à un “concept”, “positif” ou négatif. Il est en soi une réalité matérielle et marchande du mode de production capitaliste, dont témoigne la lutte de classe, telle qu’elle est, même si on la rêverait différente.

    On peut jouer sur le mots, et plus, à la limite du cynisme, mais :

    Le prolétaire n’existe pas tout seul, comme individu prise à part, monade. Il n’est prolétaire qu’en temps qu’appatenant à sa classe, qui n’est pas la collection des mêmes dans leurs singulaités.

    Autrement dit, il me semble abusif de comparer le suicide d’un salarié isolé – même dans sa démultiplication choquant l’opinion publique, et qqs son contrart et son niveau d’embauche; qu’il soit cadre éjecté n’y change rien – et par exemple ce qu’on a pu appelé “luttes suicidaires”. Cela m’apparaît, pour le moins, comme deux façons différentes de se situer “sur le front”, car dans un cas, on abandonne -tout simplement le combat pour SA propre vie -, et dans l’autre on crie collectivement “autre chose ou la mort !” Ceux-là sont allés plus loin que simplement affirmer leur “fierté, leur “honneur”. Le moment présentpeut se traduire par un peu plus de suicides individuels dus au travail, mais cela ne saurait le caractériser, ni même être l’objet sérieux de considérations sur l’auto-abolition du prolétariat, dans une crisis’ version du “Le socialisme ou la mort” de Fidel Castro.

    PS : comme quoi il en est difficile de faire ne serait-ce que de la bonne littérature avec des idées floues. Et comme la littérature, on s’en fout…

  3. A.D.
    01/10/2009 à 10:50 | #3

    “Il est en soi(le Prolétariat) une réalité matérielle et marchande du mode de production capitaliste…” “….prolétaire qu’en temps qu’appatenant à sa classe…”Autrement dit, il me semble abusif de comparer le suicide d’un salarié isolé – même dans sa démultiplication choquant l’opinion publique, et qqs son contrart…” “PS : comme quoi il en est difficile de faire ne serait-ce que de la bonne littérature avec des idées floues. Et comme la littérature, on s’en fout…” : Patlotch
    C’est à dire le Prolétariat existe en soi, mais lui ne le sait pas, heureusement, les esprits clairs, relativement, sont là pour lui faire savoir.
    Ce que mon flou dit : Prolétariat is dead. Aussi bien dans sa possibilité d’affirmation que dans son essence/nature/rapport de négatif potentiel. Et de fait cela se voit : c’est uniquement dans et par le programme socialiste ouvrier que le Prolétariat a existé. Quant à son auto-abolition en tant que classe en soi, c’est déjà fait, c’est justement le point d’arrivée : l’intégration politique, économique et sociale. C’est pourquoi “le Prolétariat” exotique est plus actif, plus combatif que la classe ouvrière des pays développés, par rattrapage : cf. les conditions de vie en Chine, Inde, Egypte,etc…

    …”et dans l’autre on crie collectivement “autre chose ou la mort !” Ceux-là sont allés plus loin que simplement affirmer leur “fierté, leur “honneur”. (Patlotch)
    Où donc sont-ils rendus ces crieurs collectifs? Et quel est le contenu de ces revendications?
    Lors des poses de bonbonnes de gaz afin de tirer le plus de fric possible de leur virement au chômage, on a pû entendre l’un des ouvrier déclarer qu’il avait l’intention de s’installer à son compte…”Nous serons patrons…”
    Quant au cynisme…? De quoi s’agit-il, por favor.
    J’aime bien ces considérations prolétariennes, mais venus de corps finalement assez à l’aise, bien loin de ma vie, de mes sempiternels ennuis de fric, de boulot, oui, effectivement : le rêve. Mais bien sûr : la littérature, on s’en fout…

  4. Patlotch
    01/10/2009 à 14:05 | #4

    AD Ce que mon flou dit : Prolétariat is dead. Aussi bien dans sa possibilité d’affirmation que dans son essence/nature/rapport de négatif potentiel.

    P : Le prolétariat ne se définit pas comme subjectivité (“pour soi”). “En soi” signifie simplement qu’il est la masse de marchandise travail potentiel face au capital pour l’alimenter, dont il est par conséquent la condition d’existence, et de reproduction, même si la sienne tend à être remise en cause (d’où la notion de limite, une crise potentielle de reproduction du “système”).

    Ce que tu affirmes là revient à nier purement et simplement le capitalisme, qui n’existerait pas sans le prolétariat. Mais sans doute en détiens-tu une définition savante, qui change la donne (un peu comme du côté de Multitudes, de Negri, ou de Temps critiques, voire de certains activistes en quête de révolution humaine).

    AD Et de fait cela se voit : c’est uniquement dans et par le programme socialiste ouvrier que le Prolétariat a existé.

    P : Oui, “pour soi”, cad avec la conscience d’être ce qu’il était CONTRE le capital. Prendre les idées pour le réel, à ton âge, c’est pas sérieux ;-). Et les luttes dont nous parlons montrent bien que le prolétariat sait ce qu’il est. Exiger du fric ne signifie pas qu’il est dupe. regarde les enquêtes.

    AD : Quant à son auto-abolition en tant que classe en soi, c’est déjà fait, c’est justement le point d’arrivée : l’intégration politique, économique et sociale.

    P : On croirait lire un soixante-huitard sur la trahison de la classe ouvrière à sa “cause”, “embourgeoisée” et faillant à sa “mission historique”.

    AD C’est pourquoi “le Prolétariat” exotique est plus actif, plus combatif que la classe ouvrière des pays développés, par rattrapage : cf. les conditions de vie en Chine, Inde, Egypte, etc…

    Non, ce n’est pas la raison. C’est le déplacement des lieux de production matérielle. Et ce prolétariat “exotique” (sic), comme n’importe qui, se bat sur la base de sa situation propre, ce que dit assez clairement la nature de ses luttes actuelles (pour bouffer, entre autres), et non parce que les “pays développés” les font rêver. Des situations encore préservées dans cette zone, ils ne font que tirer argument pour tenter de re-légitimer leurs revendications (ex. Roumanie, vu l’été 2008 au SummerMeeting)

    AD …”et dans l’autre on crie collectivement “autre chose ou la mort !” Ceux-là sont allés plus loin que simplement affirmer leur “fierté, leur “honneur”. (Patlotch)
    Où donc sont-ils rendus ces crieurs collectifs? Et quel est le contenu de ces revendications?

    P : Le contenu des revendications est justement de se vider du caractère revendicatif traditionnel (cf discussion de Meeting sur le CPE, dont était demandé le retrait, sans rien derrière, ni syndicalement – sauf entériner le genre “sécurité sociale professionnelle”, ni politiquement, aucune possibilité de ‘récupération’ par la gauche. Sarkozy la bien mieux fait).

    AD J’aime bien ces considérations prolétariennes, mais venus de corps finalement assez à l’aise, bien loin de ma vie, de mes sempiternels ennuis de fric, de boulot, oui, effectivement : le rêve. Mais bien sûr : la littérature, on s’en fout…

    P : Tu ne peux pas savoir comme je suis “à l’aise”, vue ma situation professionnelle, là précisemment où d’autres, confrontés à la même, se suicident. Et puis franchement je ne vois pas ce que nos situations respectives changent à la pertinence de ce que peut dire l’un ou l’autre.

  5. Patlotch
    02/10/2009 à 21:34 | #5

    Petit ajout, AD

    Ce qui est dommage, c’est que tu acceptes la mort du programmatisme, concept dont tu reconnais le grand intérêt, mais que tu l’assimiles à la fin du prolétariat, pourtant inhérent au capitalisme, par définition. Oui, bien entendu, le prolétariat c’est le capital, son identité comme partie, classe subsumée dans le tout par l’exploitation, mais c’est aussi le seul sujet possible de leur double abolition et de celle du tout. Logique dialectique et matérialiste élémentaire. Historique, car dans ce mouvement, ce procès de l”économie politique et de la lutte de classes, il n’y a pas de raccourci possible, pas de saut possible par dessus le moment révolutionnaire, et pas d’au-delà avant de franchir ce pas sur la base de son essence et de toutes ses formes (le travail, l’entreprise, l’argent, l’échange, l’Etat et… l’individu forgé par le rapport capitaliste).

    Si le communisme est déjà présent dans le capitalisme, c’est comme travail du négatif, mouvement de la nécrologie du capital, et, si tu veux le prendre sous l’angle subjectif, comme seul espoir dans le chaos qui s’annonce. Certes, ça ne couvre pas tous les champs de la vie et des rapports humains au monde, mais c’est une condition nécessaire, incontournable.

    Je ne comprendrai jamais tous ceux qui croient pouvoir sauter à pied joint sur les réalités matérielles, la production. Je ne comprendrai jamais tous ces intellectuels occidentaux post-post-modernes qui sont assez idiots pour oublier qu’ils portent des vêtements, habitent des maisons, lisent des livres, utilisent des ordinateurs, des routes, das capotes… fabriqués matériellement par des prolétaires. La production, qui fait de tout produit, nécessaire ou nuisible à la vie, une marchandise, à commencer par le prolétaire au travail. Le prolétaire qui n’est pas au travail doit être disponible pour le travail, sinon il peut, il doit, crever. Le suicide individuel, c’est aussi une production du capital, une guerre contre l’individu. Le suicidé se reconnaît comme de trop.

  6. amersimpson
    03/10/2009 à 18:39 | #6

    « Le suicidé se reconnaît comme de trop. » (Patlotch)

    Moi, je dirais aussi : le suicidé ressent singulièrement ce qu’est le prolétariat comme détermination générale : RIEN. Un RIEN rempli de rapports sociaux qui lui échappent pour devenir à chaque instant une société qui lui fait face. Un RIEN qui ne peut exister qu’en s’aliénant comme force de travail au service des moyens de production. Un RIEN qui ressent tout le poids de ce RIEN quand la médiation par le travail lui est temporairement refusée, quand toute son existence pour le capital bascule, quand mourir de faim ou mourir d’ennuie lui indique non seulement qu’il est de trop mais que ce trop n’est RIEN en soi.

    Et si un suicidé se permettait d’exister par lui-même l’espace d’une vengeance, d’un meurtre, d’un attentat. Si chaque travailleur qui se tire une balle dans la tête emportait avec lui un patron, un ministre, un poste de police, quelle qualité aurait ce geste ? Produirait-il un écart où sa condition de prolétaire se matérialiserait en contrainte extérieur sous la forme d’un visage meurtri ? Ce geste aurait au moins l’humour de faire un rapprochement entre les suicidés américains et les tueurs de patron de l’Inde.

  7. A.D.
    06/10/2009 à 23:00 | #7

    Programme prolétarien
    En effet, pour moi, Le Prolétariat et le programme ouvrier, le”vieux mouvement ouvrier” des 28 thèses des Amis d’une Société sans classe, le programmatisme des amis T.C. sont deux en un. Le Prolétariat est l’être du mouvement de l’affirmation de la classe des ouvriers, il n’est pas égal à l’ensemble des exploitées, il est plutôt l’alpha et l’oméga du mouvement d’émancipation de la classe du travail.
    Sans programme, pas de Prolétariat, dans le sens où celui-ci est comme l’expression d’une fatalité- qu’il porte en lui, qui lui est cosubstancielle-, le Prolétariat est la contradiction et sa résolution, il est le négatif parcequ’il s’affirme comme tel.
    Le capitalisme n’a pas besoin de Prolétariat, ni même de prolétaires, ou de réserve, il n’a besoin que de force de travail.
    Quand la force de travail ne peut s’affirmer que comme telle, le Prolétariat devient universel à travers son exploitation et vide dans son contenu de renversement, c’est à dire dans sa possibilité d’action de négation des classes.
    La luttes de classe n’a pas besoin de Prolétariat à présent, le sens de l’histoire est de s’écrire. Aucune dialectique n’est inscrite dans aucun concept. La musique, cher Patlotch, la musique. Mais “wait and see”, ou la fatalité très hégelienne de la réalisation inéductable du chaos social qui va avec…Est-ce que le Prolétariat ne peut que faire ceci cela?
    On verra, n’est-ce-pas, et voilà.

  8. Patlotch
    08/10/2009 à 13:52 | #8

    Attention quand même, cher AD, aux raisonnements tautologiques. Qu’il ne puisse que faire ceci ou cela, n’est pas définitoire du prolétariat. Il faut rattacher ceci au procès même de la production de plus-value par la force de travail exploitée (qui n’est pas une puissance fantômatique, mais activité humaine de travail, l’exploitation étant celle d’une classe, et pas d’une somme d’individus séparés). Ce sont des ouvriers, de la chair humaine, qui sont exploités, pas une force abstraite.

    Sinon, on peut te suivre, “wait and see”… Certes, on sera sûr que le prolétariat a cessé d’exister quand il se sera aboli.

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