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Mayotte: «Le vrai problème, ce n’est pas le nombre des manifestants mais ce qu’ils comptent faire»

Le nombre de manifestants diminue, mais de nouveaux heurts ont éclaté dans le nord de l’île…
 Entre les deux, Mayotte balance. Alors que le nombre de manifestants décroît depuis jeudi, l’île semble ce mardi en équilibre instable entre résignation et explosion. Place de la République à Mamoudzou, lieu traditionnel de rencontre des manifestants, on parle beaucoup pour décider de la suite à donner au mouvement.
Les barrages sont en place mais les rangs sont clairsemés. «Le vrai problème n’est pas le nombre des manifestants, mais ce qu’ils comptent faire», coupe Saïd Boinali, secrétaire général de la Cfdt, qui précise que les syndicats n’ont pas appelé à se réunir ce mardi.
Car les manifestants ont envie d’en découdre. Après la déception de la première réunion avec le médiateur la veille, ils veulent marcher sur le quartier de Kawéni pour forcer les commerces à fermer.«Le commissaire m’a prévenu que c’était une zone rouge, et qu’à la moindre casse, il me foutait en taule», explique Saïd Boinali. Et si l’homme refuse de «prendre des risques inutiles», il assure qu’il ne parle pas de son cas personnel mais de sa responsabilité en terme de bonne tenue des manifestations, alors que de nouveaux heurts ont éclaté dans le nord de l’île entre jeunes et forces de l’ordre au cours desquels un adolescent a été légèrement blessé par un tir de flashball, selon la chaîne Mayotte Première.
Car les responsables syndicaux le reconnaissent, «il y a un problème d’organisation du mouvement». Fière d’être «la seule mzungu (blanche, ndlr) à participer à la grève», Gwen trouve au contraire que «le fonctionnement démocratique est intéressant».
Les responsables syndicaux rendent compte aux manifestants sur la place publique, avant que ces derniers ne décident de la suite à donner aux événements. Et c’est bien là que réside le problème des syndicats, qui tentent de temporiser jusqu’à mercredi.
Les prix du gaz et de la viande en urgence
Mercredi, l’intersyndicale doit à nouveau rencontrer le médiateur après ses discussions avec la grande distribution. Et Saïd Boinali a bon espoir que Stanislas Martin ait changé de méthode et accepte de négocier les prix. «Quand Paris aura pris conscience qu’il faut traiter l’urgence, ça peut se régler en une semaine», estime-t-il. Et l’urgence, en l’occurrence, c’est le prix du gaz et de la viande.
Une avancée dans ces domaines laisserait un répit. Mais à terme, Saïd Boinali sait ce qu’il veut: «Au global, les prix ont augmenté de 52% à Mayotte depuis 2007. Nous voulons une baisse de 22%, pour limiter la hausse à 30% par rapport à 2007». Lucide, le syndicaliste a toutefois bien conscience que Mayotte est bien loin de la métropole, où «malgré les millions de gens dans les rues contre les retraites, l’Etat n’a pas cédé».
Julien Ménielle
20 minutes
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