Londres passe à l’heure de la “police totale”
Tout se déroule en quelques secondes. Quand le jeune homme franchit le portillon du métro, le chien renifleur, tenu en laisse à proximité par une policière, se précipite, repérant l’odeur de drogue. Deux officiers en civil, méconnaissables au milieu de la foule, avec leurs jeans et pulls, interviennent immédiatement, attrapant l’individu par les bras. Quelques instants plus tard, celui-ci est envoyé vers le fourgon de police, tellement surpris qu’il n’oppose aucune résistance.
Toute la soirée du vendredi 24 février, à la sortie des métros autour de Shoreditch, dans l’est de Londres, un quartier réputé pour ses bars et boîtes de nuit, de jeunes britanniques sont tombés dans le piège de la même manière. Vers minuit, 110 personnes avaient été interpellées, et 11 arrêtées, essentiellement pour possession de drogue de “classe A” (héroïne, cocaïne, LSD…).
L’opération “Fallon” était en marche, fer de lance des méthodes policières de Bernard Hogan-Howe. Le nouveau patron de Scotland Yard a pris ses fonctions en septembre et multiplie les opérations coup-de-poing. Sa doctrine : “la police totale”, une idée proche de la tolérance zéro inventée à New York par le superflic américain Bill Bratton, lui-même conseiller du gouvernement britannique depuis l’été 2011.
Suivant cette logique, une à deux fois par mois, la police de Londres met toutes ses forces dans la lutte contre un crime spécifique, mobilisant jusqu’à 5 000 hommes en même temps. Selon M. Hogan-Howe, au physique aussi sec et dur que sa doctrine, mieux vaut intervenir de façon spectaculaire plutôt que de diluer l’effort : cela marque les esprits et a un effet dissuasif.
C’est ainsi qu’il s’en est pris aux bars et boîtes de nuit qui vendent de l’alcool sans licence, aux voitures sans assurance, et a mené une “purge” contre les cambrioleurs juste avant Noël. Le tout avec un goût prononcé pour les interventions spectaculaires. “Cela doit être très visible : nous faisons autant de publicité que possible”, explique le commandant Stephen Watson, chargé de ces grandes opérations.
FOUILLE CORPORELLE COMPLÈTE
L’opération Fallon, vendredi soir, ne dérogeait pas à la règle. Les personnes interpellées n’étaient pas conduites au commissariat mais dans une immense tente de 25 mètres de long, installée pour la nuit dans une rue à proximité des bars. A l’intérieur, elles passaient chacune dans une cellule à l’abri des regards, pour une fouille corporelle complète.
En même temps, dans une rue voisine, une autre patrouille, gyrophare allumé et radar repérant les plaques d’immatriculation, détecte les voitures listées sur des fichiers de suspects. Quand deux voitures de sport flambant neuves, moteurs rugissants, sont arrêtées, cinq jeunes en descendent : non assurés, ils rentrent à pied… Dans ces opérations coup-de-poing, Scotland Yard vise à chaque fois un problème plus général.
“Dans 80 % des cas, les voitures sans assurance sont conduites par des gens qui ont un casier judiciaire”, explique M. Watson. De même, la drogue est souvent liée à d’autres délits – pour les dealers – tandis que les consommateurs sont plus souvent victimes de vols et d’agressions. Est-ce efficace ? A très court terme, les chiffres sont éloquents, avec une réduction de moitié des crimes pendant la nuit de l’intervention. Mais à long terme, ce n’est pour l’instant pas prouvé.
M. Hogan-Howe met en avant son succès à Liverpool, où il a dirigé la police de 2005 à 2009, et où les statistiques des crimes et délits ont fortement baissé. Mais Londres est une ville beaucoup plus grande et il est difficile de s’y concentrer quartier par quartier, comme il l’avait fait dans le nord de l’Angleterre. Le superflic de la capitale britannique doit encore faire ses preuves.
Eric Albert, le Monde
On voit que la police totale à bien fonctionnée à Liverpool… première émeute d’importance depuis la “fin” des émeutes d’août…
Police were pelted with bricks and other missiles last night as hundreds of youths went on the rampage.
Takeaways were targeted in an evening of disorder understood to be linked to the on-going trial of a suspected grooming gang at Liverpool Crown Court.
A mob of around 200 youths congregated in the centre of the Heywood area of Rochdale, Greater Manchester, last night as trouble began.
One shop-owner told how he was abused by a group of youths , who called him a ‘dirty b*stard’.
A police officer suffered bruising to his legs and arms in the disturbances.
A car belonging to a member of the public and three police vehicles were also damaged.
Greater Manchester Police has confirmed more police will be out on patrol today amid fears of a second night of violence.
A 35-year-old man was arrested on suspicion of a public order offence and police assault and a 14-year-old boy was arrested for causing danger to a public highway.
The area became swamped with police in riot vans and the mob of young people was eventually dispersed by officers at about 11pm.
Zeeshan Khokhar, 23, owner of Bits n Pizza, a take-away on Market Street, said he was verbally abused, though his shop was not damaged.
Mr Khokhar said ‘white friends’ came to his shop to protect him as trouble began brewing.
He said: ‘It started about 4pm, kids banging on windows. They were shouting, “Why are you still open you dirty b*******?”.
‘The police came and told us to shut up shop. We are just doing business.
‘Our white friends, they came here and they are protecting us and customers were standing outside our door.
‘They said we have just come to keep an eye on you.
‘But it’s not good, it hurts and we are very worried about what’s going to happen.’
Mr Khokhar said he only took over the shop seven weeks ago and his business has nothing to do with the trial in Liverpool.
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