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Haro sur les migrants


Emeutes dans un centre de rétention au large de l’Australie

Le Monde.fr avec AFP | 18.02.2014

Le centre de rétention de réfugiés sur l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui accueille des immigrés tentant de rejoindre l’Australie, est le théâtre d’émeutes depuis quarante-huit heures, causant la mort d’une personne et en blessant 77 autres, dont 13 grièvement.

La mort d’un réfugié est une « tragédie », a dit le ministre de l’immigration australien Scott Morrison, « mais la situation était très dangereuse. Les gens ont décidé de protester d’une façon très violente et de s’exposer à un grand danger en sortant du centre ».

Selon Ian Rintoul, responsable d’un groupe de défense des réfugiés, les heurts sont le fait de locaux, mécontents de la présence des réfugiés, qui ont attaqué le centre. Des hommes armés de machettes, de bâtons et de pierres ont forcé l’enceinte du camp, a-t-il assuré.

« Si des demandeurs d’asile ont franchi la clôture, c’est parce qu’ils se sont enfuis en craignant pour leur vie », a-t-il déclaré à la chaîne ABC. Pour ce militant,« preuve est faite que les demandeurs d’asile ne peuvent vivre en sécurité sur Manus […]. Ils doivent être emmenés en Australie ».

DES CENTRES « DIFFICILES »

Le gouvernement conservateur australien ne s’est pas prononcé sur les circonstances des violences. « Toutes sortes de rumeurs circulent à l’heure actuelle », a expliqué Scott Morrisson en promettant l’ouverture d’une enquête.

Le durcissement de la politique d’immigration australienne, fixée l’an dernier par le centre-gauche moyennant le relèvement des quotas d’accueil, a été critiquée par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies, qui a estimé que les centres de rétention de Manus et de Nauru étaient des lieux « difficiles à l’impact durable sur les hommes, les femmes et les enfants qui y résident ».

L’Australie renvoie désormais systématiquement vers des centres isolés du Pacifique tout réfugié parvenu clandestinement sur son territoire, officiellement pour dissuader les migrants de risquer leur vie en mer sur des embarcations vétustes et surchargées.

Les réfugiés sont confinés dans ces centres au confort sommaire – souvent de simples tentes – des mois durant, le temps que leur demande d’asile soit examinée.

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Espagne : Plus de 150 immigrants ont forcé l’entrée

Environ 150 immigrants, principalement des Camerounais, sont parvenus lundi vers 06h30 à entrer dans l’enclave espagnole de Melilla depuis le Maroc.

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Ils ont pris part à l’assaut contre la frontière grillagée lancé par environ 250 clandestins, ont annoncé les autorités locales.

Cinq immigrants «souffrant de contusions, d’une possible fracture ou d’entorses» ont été pris en charge à l’hôpital. Plusieurs autres ont été soignés pour des contusions dans le centre d’accueil pour immigrés de Melilla, indique la préfecture de la ville. Ces blessés ne souffrent «en aucun cas de coupures».

Huit migrants blessés par les fils barbelés ont été brièvement hospitalisés à Nador, ville proche de l’enclave, ajoutent les autorités locales marocaines, citées par l’agence MAP. Une soixantaine de clandestins ont en outre été interpellés.

14 morts le 6 février

Cette nouvelle tentative d’entrée en force sur le sol européen témoigne de la forte pression migratoire à laquelle est soumise Melilla, une ville autonome espagnole enclavée en territoire marocain. La cité de Ceuta se trouve dans une situation similaire.

Au moins 14 migrants y sont morts le 6 février, lors d’un drame qui a déclenché une vive polémique en Espagne sur l’action de la Garde civile. Cette dernière et les forces marocaines avaient repoussé un assaut de plusieurs centaines de migrants.

Le gouvernement espagnol avait reconnu que la Garde civile avait utilisé du matériel anti-émeutes, notamment des balles en caoutchouc, mais jamais en visant directement les clandestins. Des migrants, dont les témoignages avaient été diffusés par des médias et des défenseurs des droits de l’Homme, avaient affirmé le contraire.

Tirs sur clandestins

Selon eux, la police avait tiré des balles en caoutchouc en direction de ceux qui se trouvaient dans l’eau et des billes en plastique pour crever les bouées auxquelles s’accrochaient les migrants, dont beaucoup ne savaient pas nager. Les clandestins avaient en effet gagné la plage voisine et tenté de contourner l’épi qui sépare les deux pays en s’avançant dans la mer.

A l’automne, le gouvernement espagnol avait été très critiqué pour avoir installé des barbelés tranchants en certains endroits, sur la partie supérieure de la frontière à Melilla.

Ceuta et Melilla constituent les deux seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Europe. Des centaines de migrants venus d’Afrique subsaharienne se regroupent régulièrement aux portes de ces deux enclaves, du côté marocain, attendant le moment propice pour tenter de passer en force.

A Melilla, les assauts visent la frontière, marquée par un triple grillage de sept mètres de haut, tandis qu’à Ceuta, les migrants tentent de passer par le poste-frontière ou par la plage voisine.

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