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mise au point sur la communisation

mise au point publiée sur le blog DDT21

C’est déjà beaucoup (mise au point sur la communisation)

   Quelques camarades ont récemment annoncé DDT21 comme un « nouveau blog sur la communisation ». Peut-être parce que le mot, et l’idée, étaient présents dans les deux premiers textes. Chacun est évidemment libre de ses appréciations mais celle-ci, bien qu’elle n’ait rien d’infamante, mérite une rapide mise au point.

Que veut dire communisation ?

Que dès ses débuts, et donc sans « période de transition », une révolution future commencera à transformer les rapports sociaux capitalistes en rapports sociaux communistes : destruction du travail salarié, de la propriété privée, de l’échange marchand, de la division sociale et de la division sexuelle du travail, de l’État et tutti quanti.

Ce concept est essentiel.

Il ne résume, ni ne remplace, ni n’absorbe en lui l’ensemble des « fondamentaux » de la critique communiste : il leur donne seulement le sens et la portée nécessaires à notre époque.

C’est déjà beaucoup.

Nos lecteurs ne s’étonneront donc pas de retrouver, sous une forme ou une autre, la communisation dans nombre des articles de ce blog.

Mais nous savons aussi que « la communisation » fait l’objet d’une mode intellectuelle et universitaire des deux côtés de l’Atlantique, mêlée à des idées et des pratiques n’ayant que peu de rapports avec le communisme, sinon un certain vocabulaire. Dès lors qu’une théorie ou un concept correspond à une époque, confusion et « récupération » sont inévitables. A nous de savoir nous en garder[1].

DDT21

[1] La confusion atteint peut-être un maximum avec l’emploi du mot communisateur pour désigner ceux qui aujourd’hui théorisent la communisation : les seuls communisateurs seront ceux qui communiseront effectivement le monde dans et par une révolution – non encore advenue.

  1. Jean Le charpentier
    03/07/2014 à 16:09 | #1

    “Que dès ses débuts, et donc sans « période de transition », une révolution future commencera” franchement, quand quelque chose “commence” c’est qu’il y a un processus ou un début ? non ? à moins que “DDT” ne soit le nouveau représentant de la “magie moderne” ? c’est tout aussi affligeant que les promoteurs de l’Etat prolétarien qui doit aussi disparaître comme par magie. enfin bon c’est une remarque comme ça en passant. Quant à DDT ça sonne pas bien et bon à mon oreille.

  2. Stive
    05/07/2014 à 10:19 | #2

    « Que dès ses débuts, et donc sans « période de transition », une révolution future commencera » franchement, quand quelque chose « commence » c’est qu’il y a un processus ou un début ? non ? à moins que « DDT » ne soit le nouveau représentant de la « magie moderne » ? c’est tout aussi affligeant que les promoteurs de l’Etat prolétarien qui doit aussi disparaître comme par magie. enfin bon c’est une remarque comme ça en passant. Quant à DDT ça sonne pas bien et bon à mon oreille.

    Je pense qu’ici que le terme de transition fait référence au programme du marxisme orthodoxe considérant que la révolution ouvre une période pendant laquelle le prolétariat s’érige en classe dominante (dictature du prolétariat) pour organiser la production et la distribution selon un plan centralisé par une structure étatique prétendant représenter les intérêts des classes exploitées contre les résidus de l’ancienne classe exploiteuse. Pour les léninistes, ou ce qu’il en reste, c’est le parti qui dirigera ce processus avec l’objectif que, graduellement, les tares de la sociétés bourgeoise se dissolvent grâce à l’instauration de nouveaux rapports sociaux issus du nouveau mode de production et de distribution toujours déterminé par le droit bourgeois (inégal), cf. La critique du programme de Gotha. Selon cette thèse les pans d’État encore existants devrait graduellement disparaître. En attendant cette nouvelle Jérusalem, les prolétaires continueront à être exploités par l’Etat en voie de « disparition ».

    Du côté des débris actuels de l’ultragauche (gauches communistes) dès le début des années 30, en regard du déroulement de ce qui se passait dans la patrie du socialisme (réellement existant), les conseillistes, rejetant la dictature du parti à la source de tous les maux du cours de la révolution russe, élaborèrent une série de thèses sur « les fondements de la production et la distribution communistes » (thèses du GIK), celles-ci ne se distinguaient fondamentalement des léninistes, non par leur contenu, mais par leur mode d’application : la dictature du prolétariat ne s’exerçant plus sous la houlette du parti mais sous la direction des conseils ouvriers. Il y avait une présupposition indispensable identique aux deux courants (léninistes et conseillistes) la présence et la participation d’une classe ouvrière visible à la surface de la société, consciente de sa puissance et surtout actrice centrale de la lutte des classes, ce sur quoi se fondait le programmatisme. De ce point de vue on peut considérer que ces deux thèses avaient leur légitimité historique.
    En tout cas c’est ce que l’histoire de la lutte des classes nous a légué, jusqu’à ce que ce que certains prennent conscience que cet arc historique s’est rompu dans les années 60/80 avec la restructuration du capital et remettent en cause la doxa du programmatisme.

    Nous en sommes là, aujourd’hui, avec les thèses sur la communisation qui rejettent « la période de transition » ainsi que le terme qui la défini. Car, bien sûr, il y a un début dans le mesures prises dans processus révolutionnaire, mais pour les partisans de la communisation il y aurait une « période » dans laquelle les prolétaires devraient prendre conscience qu’agir en tant que classe ne les mèneront qu’à reproduire leur condition de classe, même en abolissant la propriété capitaliste, sans détruire en même temps l’Etat et toutes les rapports sociaux qu’il recouvre. Comment une classe du capital peut-elle détruire toutes les classes, elle même y compris ?

    Bien plus qu’une réponse, la communisation est un questionnement sur la contradiction Capital/travail, sans oublier la contradiction de genre interne (constitutive du capital) au prolétariat.

    Mais peut-être sais-tu tout cela.

    Pour finir je ne saisis pas où mène ta critique du texte de DDT21.
    Ok avec toi DDT21 ne somme pas non plus à mon oreille.

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