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“Printemps sans soleil”, une réponse aux critiques…..

@ AC, RS et les autres

Voici quelques éléments de réponse à vos critiques.

Tout d’abord, je rappelle que Printemps sans soleil est un tract. Pour ceux/celles (dont moi) qui l’ont écrit et diffusé au cours de la manif du 14 juin parmi les différentes composantes de la manif («cortège de tête» aussi bien que «syndicales»), il s’agissait de faire un bilan d’étape où l’on tentait de restituer (du moins une partie de) ce qu’on avait vu et vécu dans les manifs, dans les blocages, dans les assemblées etc. auxquelles ils nous est arrivé de participer. Le tract fut ensuite transcrit et publié sur DNDF, personne ne l’avait demandé, le tract n’était pas fait pour ça, cela s’est produit quand même : c’est bien si c’est pour «alimenter le débat», c’est décidément moins intéressant si ça devient une compétition à qui pisse plus loin. Il me semble archi-évident qu’un tract de ce type ne peut pas être lu ni critiqué comme un véritable texte théorique sur le mouvement, qui – outre une prétention d’exhaustivité d’autre portée – aurait aussi d’autres visées en ce qui concerne sa réception possible ou souhaitée. (Soit dit au passage, s’il fallait décortiquer tous les textes qui s’écrivent «à chaud» de la même manière que l’on fait avec la théorie lourde, il aurait fallu dire bien de choses sur le tract des grecs «beau comme du Lénine» en annexe à Tel Quel (TC 24), qui faisait tout un flan des affrontements entre KKE et émeutiers variés devant le parlement grecque… comme si c’était nouveau que les SO des partis staliniens tapent sur les gens qui les débordent. Cet exemple parmi d’autres montre bien qu’on est dans l’arbitraire le plus total, mais que voulez- vous… RS est suffisamment malin pour retomber toujours sur ses pattes, et il faut le prendre comme ça… ).

Ceci dit, il est toute à fait juste de dire que le tract ne se prononce pas sur la dynamique du mouvement. Pour ma part je ne la vois pas. Ceci ne veut pas forcement dire qu’il n’y en a pas une. Peut-être il y en a une, je sais pas. En tout cas moi je ne la vois pas, et je trouve quelque peu dogmatique de vouloir qu’il y en ait forcement une. Dans son dernier texte, RS parle d’«autolimitation» qui donne au mouvement «l’apparence d’absence de dynamique si ce n’est la réponse à l’intransigeance gouvernementale, mais il serait faux de voir cette intransigeance seulement comme un extérieur […]». Oui, enfin, peut-être, il me semble quand même de bon sens de prendre en compte d’abord la limitation qui vient de l’extérieur: si Pierre se met en grève et Paul ne le fait pas, c’est la «faute» à qui ?  À l’«autolimitation» de Pierre ou à celle de Paul ? D’ailleurs s’il se trouve que Paul est un routier en grève qui finit par obtenir gain de cause, le fameux «niet» nécessite de quelques nuances, non ? (Pas d’équivalence immédiate entre État, gouvernement et patronat). Sur la «relation directe de contenu» RS a bien raison, toujours est-il que ce n’est pas dans les ports et docks ou dans les raffineries que les patrons pourrons utiliser la négociation d’entreprise selon leur bon plaisir à court terme. Quant au rapport entre le général et le particulier, il faut voir comment le général était défini dans Printemps sans soleil, sans oublier que «déstabilisation» ou même «inversion» ne signifie pas «perte» (dans les mots de RS), mais à la limite un bouleversement dans le rapport de subsomption entre l’un et l’autre. Ensuite, si l’on veut distinguer un général abstrait et un général concret, je veux bien, mais ça ne peut pas être en négatif (RS le dit bien), par le simple «traitement égalitaire» de tous à coups de gourdin et de lacrymogènes, car on voit bien que ça ne suscite pas du tout les mêmes réactions (cortèges ouvriers scandant «on est des ouvriers, pas des casseurs» à la manif du 23/6 ; Mercier déclarant à BFM que les casseurs font le jeu du gouvernement, etc.). «La police est aussi, face à nous, notre propre existence de classe comme limite» (RS, Le moment actuel, SIC n.1). Mais pourquoi la police devrait-elle incarner la contrainte vécue comme telle à être une classe, plutôt qu’un simple obstacle sur la voie de sa propre défense en tant que classe et, qui plus est, la fixation du conflit au niveau de cette défense? En positif, RS dit qu’il voit une porosité, des interactions conflictuelles entre les différentes composantes du mouvement. Là aussi: c’est nouveau ça? Dans certaines proportions, cela existe dans tout mouvement et il n’y a rien qui justifie d’y voir une dynamique en soi.
RS et AC axent leur critiques de Printemps sans soleil sur le caractère normatif du tract. Ils disent qu’il ne faut pas juger les luttes ou les mouvements réels à la une de la «bonne lutte» ou du «vraie mouvement». Soit. Mais jusqu’à quel point assume-t-on la critique de toute norme? Et qui trace la ligne où elle s’arrête? Les concepts de «mouvement» ou de «lutte de classe» ou de «prolétariat» sont eux-mêmes normatifs en ce que – comme tout concept qui ne soit pas de la pure fumée – ils expriment un devoir-être de l’objet qu’elles désignent et délimitent. Si tout est mouvement, tout est lutte de classe et tout le monde est prolétaire, rien ne l’est plus. De plus, la qualité ne va pas sans la quantité, la taille compte, et cela vaut également pour les pratiques prolétariennes qui présentent plus d’intérêt pour nous, qui nous semblent anticiper quelque chose de l’avenir (quel que soit le concept par lequel on les nomme). D’où à mon avis la pertinence d’insister sur le caractère effectivement limité (au sens le plus banale et empirique que AC trouve aussi ridicule) du mouvement en cours, aussi bien du point de vue quantitatif que qualitatif. Je me permets de souligner l’absence jusqu’ici (déjà relevée et par RS et par AC) de pratiques prolétariennes excédant la défense du travail face au capital (à mon avis il y avait beaucoup de surinterprétation et un peu de franco-centrisme dans la théorie de l’écart proposée par TC, mais grosso modo c’est de ça dont je parle). Or, en l’absence de telles pratiques est-ce vraiment nécessaire de couper en quatre le cheveux du mouvement actuel? «Il n’y a plus de raison dans l’histoire» dit l’édito de TC 25, mais apparemment il faut bien qu’il y en ait une. Pourtant, si je ne m’abuse pas, il y quelques années TC disait que c’était l’écart et rien d’autre que l’écart à fonder et ouvrir la voie à la théorie de la communisation. Rappelez-vous, ce n’était qu’avant-hier: «L’action en tant que classe creuse un écart à l’intérieur d’elle-même par des pratiques de classe comme une contrainte objectivée dans la reproduction du capital. […] C’est par là que nous pouvons parler actuellement du communisme et en parler au présent». (RS, Le moment actuel, SIC1). En l’absence de ces «pratiques de classe» dont parlait RS (et qu’à l’époque s’agissait, pour les «partisans de la communisation», de «guetter» et de «promouvoir»), et dans un contexte plus général de lutte des classes stagnante (au moins en ce qui concerne notre milieu immédiat, même élargi à toute l’Europe occidentale) qui – soit dit au passage – se traduit aussi par un intérêt manifestement déclinant pour la théorie communisatrice, est-il vraiment aussi important de trancher en prise directe sur la signification du mouvement en cours? Il y a eu un attaque (quand même pas frontale) voulu par la gouvernement, il y a une réaction de la part de certaines fractions du prolétariat et des classes moyennes, il y aura une fin probablement peu réjouissante, bref c’est la lutte de classe «dans toute sa vulgaire trivialité» (dirait RS). Si elle ne produit aucune faille – aussi petite soit-elle – dans l’horizon éternisé du MPC, nous ne la méprisons pas pour autant, et nous y participons, y compris à l’heure actuelle ; et à aucun moment, dans Printemps sans soleil il fut d’ailleurs question de lui reprocher de ne pas être assez révolutionnaire. «Charnière décisive dans les luttes de prochaines années en France» (AC) ? Ça peut s’entendre et se discuter, mais c’est n’est pas du tout une «évidence», et pour ma part ce qui se passe me rappelle (en plus violent) les vicissitudes relatives à l’approbation du Jobs Act en Italie qui, quant à elles, ne passeront pas à l’histoire comme une «charnière décisive» de quoi que soit.
RS dit que les deux pages de Printemps sont «consacrées à nous dire qu’il ne se passe rien : le tropisme typique du vieux radicalisme ultragauche qui ne veut pas en avoir l’air et qui n’est que l’enverse de l’activisme». Réflexion méchante à la quelle je pourrai rétorquer qu’il existe une manière de voir du nouveau et du positif à tout prix qui n’est que l’envers du vieux radicalisme ultragauche et de la boite à outil toute faite de l’activisme. Il faut parfois savoir être à même de reconnaître qu’on est sur le seuil entre le «déjà» et le «pas encore», surtout lorsque notre capacité à changer quoi que ce soit dans les luttes auxquelles nous participons est aussi infime et que de vouloir repérer à tout prix une dynamique risque d’être une belle consolation : l’âme se livre en hauteur, hourra ; mais le corps, lui, reste sur le sofa (ou au boulot, ou devant l’ordinateur, ou au bistrot, ou…). Il y a un temps pour toute chose sous le soleil, un temps pour planter et un temps pour arracher le plant, un temps pour tuer et un temps pour soigner les blessures, un temps pour les paris pascaliens et un temps pour les doutes cartésiens.
Je remarque aussi que pour RS et AC il est inconcevable que Printemps sans soleil (le tract, son écriture, sa diffusion) fasse partie de la «totalité» à laquelle ils ne cessent de faire appel, qu’il puisse lui-aussi représenter (à une échelle évidemment microscopique) une «interaction conflictuelle», et que son contenu pouvait s’adresser et être compris, discuté, retenu ou rejeté par d’autres gens que les activistes. Pourtant, dans le tract il est question de comités d’action/assemblées interpro où l’on trouvait (je parle au passé parce que je ne sais pas ce qu’ils sont devenu) des syndicalistes aussi, il est question de perspectives brumeuses pour les gens qui votent à gauche, et aussi de crise économique; certains constats sur l’état du mouvement et les incertitudes sur son avenir émises par ses auteurs ne sont d’ailleurs pas un monopole à eux, et des gens de toute sorte – tant parmi les participants au mouvement, tant parmi ses absents désignés – peuvent bien faire preuve de «dénigrements» bien autrement explicites et assumés, à partir de l’ouvrier désabusé qui – tout en adhérant aux journées de grève nationale – considère que ce mouvement «c’est de la merde», jusqu’au prolétaire immigré qui intervient au cours d’une Nuit Debout «délocalisée» en banlieue juste pour dire son malaise et l’absence des siens. Tout cela pour dire qu’il y une manière d’entendre (et de faire) la critique du normativisme qui n’aboutit à rien d’autre qu’au «choix de l’inexistence» type Échanges ou ICO dans les années 1960: «c’est au travailleurs de parler et de décider» et «les révolutionnaires» devraient se taire par peur de les diriger et de les manipuler; de même, selon les anti-normatifs (car même la critique du normativisme peut bien devenir une idéologie) il aurait fallu se retenir de se positionner sans double discours vis-à-vis des multiples expressions du mouvement, comme si l’on n’était pas embarqué(e)s dans celui-ci comme n’importe qui, ou comme s’il fallait s’auto-induire une amnésie pour y prendre part. On finit alors par réintroduire par la porte l’extériorité qu’on voulait chasser par la fenêtre. Qu’ensuite les mêmes amnésiques momentanés se prennent le temps de parler et d’écrire sur le mouvement ne changera rien à la chose : ICO faisait pareil. L’essentiel, c’est que ça se fasse «entre nous».
Si d’ailleurs il nous été arrivé de voir un élément à «promouvoir», on l’aurait fait. Ce ne fut pas le cas. C’est donc ça, le «radicalisme d’ultragauche qui ne veut pas en avoir l’air» ? Mais de qui parte-t-on au fait ? Des conseillistes ? Des situs ? Des bordiguistes ?  Force est de constater qu’aucun d’eux n’a (ni aurait) écrit un tract comme Printemps sans soleil et cela me paraît tellement évident que je me passe des explications. Force est de constater que l’ultragauche est un champ théorique et politique bien délimitée avec lequel les camarades qui ont diffusé Printemps n’ont jamais eu qu’une proximité assez superficielle. Bref, que RS ou AC nous tachent de normativisme ne me pose pas spécialement de problème, ce qui est gonflant c’est leur prétention d’être à l’abri de tout a priori, alors qu’ils ne le sont manifestement pas, à tel point qu’ils pensent savoir – entre autre – ce que font (cf. le passage d’AC sur l’«activité théorique» qui «se réduit etc. etc.») et ce que pensent des gens qu’ils rencontrent chaque trois ans.

Encore, rappelez-vous: «La théorie de la communisation, dans sa liaison avec les luttes de classe, produit l’eau dans laquelle elle nage; c’est le devenir banal de cette théorie qui est déjà un élément réel des luttes, qui permettra d’être, de plus en plus, la théorie critique de luttes de plus en plus théoriciennes. La diffusion du concept de communisation sera l’unification des deux formes de la théorie et leur permettra d’avoir une langue commune». (La perspective communisatrice, dans TC 22, février 2009). Pour ma part, je pense que le temps s’est chargé de porter son jugement sur le contenu de ces lignes, que ce jugement n’est pas tendre, et surtout qu’il va bien falloir le nommer pour une fois. Cela n’a rien de réjouissant pour moi dans la mesure ou je me reconnaissais dans une telle perspective, et je ne suis pas dans un rapport de concurrence avec qui que soit. Mais l’absence des pratiques prolétariennes excédant la défense/affirmation du prolétariat devrait faire surgir au moins quelques interrogations, si ce n’est un véritable retour bien autrement critique sur des notions comme «l’écart», «les luttes théoriciennes», «théorie en sens strict et en sens large» et ainsi de suite. Je constate que la tendance prépondérante est vice-versa d’esquiver tout cela par un empilement ultérieur de nouveaux concepts que je ne trouve ni nécessaires ni particulièrement incontournables ; parmi les plus récents : crise morale de l’État, pratiques de réflexivité entre rapports de production et rapports de distribution, intériorisation de l’illégitimité de la revendication salariale et qui sait combien il y en a encore dans le tiroir (ou dans le chapeau, devrais-je dire?).
Toujours est-il que si nous pouvons parler de communisation ou de communisme, c’est n’est que très marginalement par déduction à partir des luttes actuelles. À partir des luttes actuelles on peut d’ailleurs théoriser tout et n’importe quoi, et tout le monde pense avoir raison et aller «dans le sens de l’histoire». Nous pensons et avons peut-être de meilleurs raisons pour penser que la révolution qui vient sera la communisation et non les commons (pour ne faire qu’un exemple). Reste que l’élément décisif n’est pas une lecture des luttes actuelles, mais une certaine compréhension générale de ce que sont le MPC et son vaste arc historique.
Quant à la critique d’objectivisme émise par AC, je connais la chanson. Permettez-moi de dire qu’elle est trop souvent invoquée et utilisée comme excuse pour esquiver une assimilation décente et (si possible) un développement productif de la bonne vieille critique de l’économie politique, qui ne coïncide pas en soi avec la théorie du communisme tout court, mais en constitue quand même un bon morceau. Dans le monde fou dans lequel on vit, trop peu de camarades se consacrent au vrai boulot de décryptage du cours économique- même quotidien – du MPC, tandis que n’importe quel étudiant de Paris8 peut émettre des philosophèmes (même técéistes) sur «les luttes». La distinction althusserienne entre instance déterminante et instance dominante, c’est une chose très chouette et tout et tout, il en reste pas moins que l’économie est toujours l’instance déterminante ayant pouvoir de désignation, et pas pour rien. Ou alors le seul pas qu’on franchit c’est celui du postmoderne. «Activité théorique» qui «se réduit…» ? Ne se rétrécit-elle pas aussi dans le déchiffrement itératif d’un combat qui apparaît «décisif» aussi en raison de la proximité géographique et par contraste avec un contexte plus général bien troublé mais pas dans le sens que l’on voudrait, alors que d’autres vraies questions théoriques (le cours économique du MPC, la classe moyenne, le racisme, la marche à la guerre, pour ne faire que quelques exemples) mériteraient un traitement bien autrement systématique, y compris du point de vue économique. La question, il y a quelque temps, était «où en sommes-nous dans la crise ?». Laissant de côté le fait que la crise n’est pas un phénomène permanent (ou sommes-nous dans le registre du Programme de transition de Trotsky ?), ce n’est pas dans l’exploration de sa traduction idéologique et politique – aussi pertinente soit-elle – qu’on trouvera la réponse. Pour ma part, je n’ai pas l’arrogance de me croire à l’extérieur du problème, même si le passage sur la crise qui vient qui conclut Printemps découle d’une prévision qui a ses raisons théoriques.

Pour revenir au mouvement lui-même, rien n’exclut qu’il soit effectivement le tout début de quelque chose de nouveau, mais qui ressemblerait davantage à une projection faite par TC lors de sa période la plus stimulante pour moi (du n. 15 au 19) : «Face à l’action ouvrière le procès de travail capitaliste est devenu réellement beaucoup plus fragile, mais il faudra qu’au cours de ce nouveau cycle de luttes s’effectue une recomposition de la classe autour de ces nouvelles figures du travailleur socialement taylorisés en liaison intrinsèque avec les luttes sur les modalités nouvelles de la reproduction (précarité, chômage, flexibilité, mobilisation extensive), pour que cette fragilité devienne la réalité de luttes ouvrières massives et récurrentes. Ce n’est pas la figure du précaire, en tant que position sociale particulière, qui, en elle-même, est la nouvelle figure centrale de la recomposition ouvrière, c’est cet ouvrier socialement taylorisé et par là même contaminé par toutes les caractéristiques de la précarité. Processus long et difficile qui passera par des phases et des circonstances imprévisibles, car la nature même de cette recomposition contient son contraire dans la fragilisation individuelle des prolétaires, leur plus grande substituabilité et l’affaiblissement de la force que représentait face au capital la qualification professionnelle (cette relation bizarre, mais longtemps efficace, entre l’OS et l’OP), et l’existence d’une identité ouvrière. Mais c’est dans cette difficulté même que réside l’espoir et la possibilité d’une lutte contre le capital qui soit immédiatement l’abolition de toutes les classes». (TC 19, juin 2004, p. 52). Les indices en ce sens sont encore trop faibles, et dans tous les cas ça sera très difficile sans une prolétarisation des classes moyennes incomparablement plus significative qu’aujourd’hui. Mais si c’était le cas, ça pourrait être la fin des mouvements sociaux et le début d’une conflictualité diffuse mais peu visible dans la rue.

Quant aux autres commentaires, je me chargerai d’y répondre seulement lorsqu’ils se daigneront de fournir des matériaux d’ordre statistique, sociologique ou autres, pour démentir les thèses de Printemps. Il n’était pas question pour nous de les intégrer dans notre tract déjà assez long, mais vu qu’il suscite autant de désaccords, notamment en ce qui concerne la dominante middle class de ND, des lycéens, des étudiants, il serait bien que ces critiques aussi bien documentées produisent, elles, quelque chose pour appuyer leurs contre-thèses, dont l’existence est d’ailleurs une pure déduction logique car elles ne se formulent pas explicitement. Juste une brève réponse, pour conclure, au commentaire du «communiste d’une autre région»: non, la question de la classe moyenne n’est pas tant une question de niveau de revenu, que de la nature du revenu… et de bien d’autres choses. Voir dans le dossier «mangeurs de plus-value».

Grande est la confusion sous le ciel, et la situation est assez merdique.

R.F., 27/06/2016

  1. Pepe
    29/06/2016 à 15:54 | #1

    Je ne suis pas le seul, je présume, a être aussi intéressé par le contenu et les arguments de vos textes respectifs (RS, AL, RF et autres porteurs de textes sur dndf) qu’agacé par l’obligation de l’invective, de l’arrogance, du “ad hominem” qui étaient obligatoires a la lointaine époque du post neo situ, il y a des siécles… Il fallait ne pas faire “démocrate”.
    Ca donnerait presque la nostalgie de l’obligation d’écoute des ND!!
    Il y en a plutôt moins ici que dans certains sites du présumé “milieu” mais ça reste quand même très ringard, pénible à lire et limite ridicule vu la surface d’exposition….si vous pouviez faire un effort…merci

  2. K.M.
    04/07/2016 à 14:51 | #2

    Bonjour,

    Merci de m’indiquer où l’on peut trouver le dossier “mangeurs de plus-value”, si ce dossier existe bien entendu.

    K.M.

  3. R.F.
    04/07/2016 à 21:09 | #3

    @K.M.

    Bonjour,
    voici une petite bibliographie utile (j’espère):

    Nicos Poulantzas, Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’hui, Seuil 1974 (troisième section: “La petite bourgeoisie traditionnelle et la nouvelle petite bourgeoisie”)
    Alain Bihr, Entre bourgeoisie et prolétariat. L’encadrement capitaliste, L’Harmattan 1989
    Jacques Camatte, Capital et gemeinwesen, Spartacus 1978 (section “Travail productif et improductif”)

    Ouvrages très différents et de qualité inégale mais non dénués d’intérêt.

    Sous bénéfice d’inventaire, je signale également que le groupe Robin Goodfellow annonce un livre sur les classes moyennes pour 2017.
    https://www.robingoodfellow.info/

  4. Anonyme
    06/07/2016 à 12:06 | #4

    @R.F.
    Merci pour ces références.

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