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La police disperse violemment un millier de jeunes protestataires à Tunis

La police a dispersé à coups de matraque, lundi à Tunis, un millier de jeunes chômeurs diplômés qui réclamaient notamment des emplois et un coup d’arrêt à ce qu’ils dénoncent comme la corruption ambiante.
Les policiers ont empêché les protestataires d’atteindre l’avenue Habib Bourguiba, artère principale d’une capitale où les tentatives de manifestation sont habituellement vite étouffées dans l’œuf par des forces de sécurité vigilantes.
Les heurts de Tunis ont fait, selon le témoignage d’un correspondant deReuters, au moins une douzaine de blessés légers et provoqué quelques malaises parmi les jeunes, descendus dans la rue à l’appel de militants syndicalistes indépendants.

Vendredi, un diplômé sans emploi avait été tué d’une balle à la poitrine et plusieurs autres personnes avaient été blessées lorsque la police avait ouvert le feu pour disperser des dizaines de manifestants à Bouziane, à 240 km au sud de Tunis.

Des émeutes avaient déjà éclaté dimanche et lundi derniers à Sidi Bouzid après le suicide d’un homme protestant contre son état de chômeur. Les affrontements, qui opposaient des centaines de jeunes à la police, s’étaient étendus à d’autres villes du centre comme Sousse, Sfax et Meknassi.

Reuters, 27 décembre 2010.

Manifestation à Tunis en solidarité avec les populations de Sidi Bouzid

Une grande manifestation s’est déroulée lundi à Tunis, en signe de solidarité avec les populations de Sidi Bouzid, région du centre-ouest tunisien, en proie depuis 10 jours à des troubles sociaux sur fond de chômage et de précarité des conditions de vie, a constaté l’Associated Presse sur place.

À l’appel de plusieurs syndicats dont ceux de l’enseignement secondaire, dela santé, de la poste et des caisses de sécurité, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à la mi-journée place Mohamed Ali, devant le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, l’unique centrale syndicale du pays), cerné par un important dispositif de sécurité dont des unités anti-émeutes.

«Je suis venu manifester mon soutien à mes compatriotes de Sidi Bouzid quise sont élevés contre la pauvreté et le chômage et qui n’ont plus rien à perdre, et leur dire qu’il y a des Tunisiens qui se soucient de leur sort», a déclaré Sahbi K., étudiant et chercheur.

Affichant également sa «solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid et ailleurs», Mme Haïfa J., employée du secteur de la santé, a attribué la cause des troubles à «un mécontentement populaire face à la situation politique, économique et sociale».

Brandissant des pancartes appelant au «développement équilibré entre lesrégions», à «la répartition équitable des richesses du pays» et à la libération des personnes arrêtées, les manifestants, dont de nombreux jeunes des deux sexes, scandaient des slogans hostiles au régime et dénonçaient «la flambée des prix».

«La dignité c’est le travail et la liberté», répétaient notamment jeunes et moins jeunes en entonnant l’hymne national.

«Nous nous rassemblons aujourd’hui pour nous solidariser avec les populations de Sidi Bouzid et saluer la mémoire des martyrs de la répression, qui ne réclamaient que leur droit au travail mais ont été confrontés aux balles et poussés au suicide», a lancé en direction des manifestants le secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire, Sami Tahri.

Il faisait allusion aux deux jeunes, l’un âgé de 18 ans tué par balles à Menzel Bouzayane, à 60 km du chef-lieu Sidi Bouzid et l’autre âgé de 24 ans, électrocuté en escaladant un pylône à haute tension.

Un nouveau décès a été enregistré dimanche dans la localité de Guedra, àcinq km de Sidi Bouzid. La victime, Lotfi Guedri, 34 ans, chômeur, a été trouvé mort au fonds d’un puits. La thèse du suicide n’a pas pu être vérifiée.

Selon le syndicaliste Mongi Ghénimi, le désespéré en chômage depuis cinq ans, souffrait de troubles mentaux.

«Nous refusons les “calmants”, nous voulons des solutions radicales. Nous disons non à la marginalisation, au chômage et à la corruption», a martelé M. Tahri, appelant à la «levée du blocus» sur Sidi Bouzid et les localités environnantes.

Le rassemblement de Tunis a donné lieu à des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, faisant plusieurs blessés légers.

Dimanche et lundi, les manifestations se sont étendues à plusieurs régions du centre et du sud, notamment dans les villes de Ben Guerdane, près de la frontière libyenne, à Kairouan, Sousse, dans les îles Kerkennah, à Sfax et Médenine.
AP, 27 décembre.

juralibertaire

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