“Sous un bruit de casseroles…” Lettres de Montréal
1. Eh bien, c’est super chouette ce qui se passe. Bien sûr, il y en a qui paient le prix… violence policière, arrestations, amendes…
Le 22 mai, une manifestation d’environ 200 000 personnes a eu lieu et elle était illégale. Elle s’est divisée en trois manifestations qui se sont joint, à la fin, à la manifestation syndicale qui elle avait négocié son trajet avec la police (les assos nationales de droit- fecq et feuq- sont restées avec les syndicats). Le slogan de la manif était « 100 jours de grève, 100 jours de mépris ». Seul le syndicat étudiant radical LA CLASSE a ouvertement invité à défier la loi spéciale. D’ailleurs, tu peux aller sur le site nouveau de La Classe : « arrêtez-moi quelqu’un ! » les gens se prennent en photo, comme pour la police, et y écrivent « je désobéis ». C’est plutôt drôle…
Aussi drôle dans la manif du 22 mai, des syndicalistes et le mouvement communautaire se sont retrouvés dans les manifs illégales…. et heureux d’y être…. et même de scander : « On est plus que cinquante ! on est plus que cinquante ! » – d’après la nouvelle loi il faut annoncer le trajet quand on est plus de 50. On commence à réfléchir à la Formule 49 dans le cadre de la Formule 1.
Puis, dans la nuit du 22 mai, une autre manif illégale a eu lieu en soirée jusqu’à 3 heures du mat. On compte quelques arrestations. Lire la suite…
1- Au Québec, la crise économique ne se laisse pas voir directement, la plupart des gens croit encore que le pays s’en sort bien parce que le taux de chômage n’a pas grimpé en flèche comme aux États-Unis, beaucoup de monde pense que le pays n’est pas en crise. Les raisons pour lesquels le Canada et le Québec sont en mesure d’absorber les effets directs de la crise ne seront pas traitées ici. Cependant, considérant que la crise touche en fait un capitalisme mondialisé, le Canada et ses provinces ne sont pas exemptés d’appliquer à leur tour des plans d’austérité permettant aux capitaux internationaux de se revaloriser et aux entreprises financières de renflouer les coffres. Donc, bien que les effets de la crise furent tant bien que mal amortis par les politiques gouvernementales, ces mêmes gouvernements doivent désormais rendre des comptes aux grandes institutions capitalistes. 
Une centaine de personnes a été arrêtée lors d’une nouvelle manifestation, dimanche 20 mai. Dix blessés sont à déplorer.
Depuis quatorze semaines, plus du tiers des étudiants du Québec sont en grève et manifestent par milliers, paralysant les rues de Montréal tandis que klaxonnent les automobilistes coincés dans leur voiture et que des citoyens du haut de leurs balcons agitent le fameux carré rouge, symbole du mouvement. L’augmentation de 75 % des frais de scolarité sur cinq ans ne passe tout simplement pas.
Roland Pfefferkorn
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