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Archives pour 01/2024

Rencontres avec « Il Lato Cattivo » autour du livre “Intérêts matériels – Interventions 2017-2022”

28/01/2024 2 commentaires

Rencontres avec « Il Lato Cattivo » autour du livre “Intérêts matériels – Interventions 2017-2022”

et le

MERCREDI 14 FEVRIER / 18H30 PANAMA à Rennes organisé par 

« GAZA : une horrible fenêtre sur la crise du capitalisme mondial ».

17/01/2024 3 commentaires

Traduction du texte « GAZA: A GHASTLY WINDOW INTO THE CRISIS OF GLOBAL CAPITALISM ». En attendant mieux…ou pas.

GAZA : une horrible fenêtre sur la crise du capitalisme mondial

Alors que le monde entier assiste, horrifié, à l’augmentation du nombre de civils palestiniens tués et qu’Israël est accusé de crime de génocide devant la Cour internationale de justice, le carnage de Gaza nous offre une fenêtre effroyable sur l’escalade rapide de la crise du capitalisme mondial. Pour faire le lien entre l’ impitoyable destruction israélienne de Gaza et cette crise mondiale, nous devons prendre du recul et avoir une vue d’ensemble de la situation. Le capitalisme mondial est confronté à une crise structurelle de suraccumulation et de stagnation chronique. Mais les groupes dirigeants sont également confrontés à une crise politique de légitimité étatique, d’hégémonie capitaliste et de désintégration sociale généralisée, à une crise internationale de confrontation géopolitique et à une crise écologique d’une ampleur inégalée.

Les élites politiques et économiques mondiales sont en proie à la gueule de bois du boom capitaliste mondial de la fin du vingtième siècle et du début du vingt-et-unième siècle. Elles ont dû reconnaître que la crise est hors de contrôle. Dans son rapport sur les risques mondiaux pour 2023, le Forum économique mondial a averti que le monde était confronté à une “polycrise” impliquant une escalade des impacts économiques, politiques, sociaux et climatiques qui “convergent pour façonner une décennie à venir unique, incertaine et turbulente”. L’élite de Davos ne sait peut-être pas comment résoudre la crise, mais d’autres factions des groupes dirigeants expérimentent comment transformer le chaos politique interminable et l’instabilité financière en une nouvelle phase, plus meurtrière, du capitalisme mondial.
Si l’issue militaire de la guerre de Gaza reste à déterminer, il ne fait aucun doute qu’Israël et ses soutiens dans les principaux États du système capitaliste mondial sont en train de perdre la guerre politique pour la légitimité. Les premiers mois de siège de Gaza ont semblé cristalliser un axe Washington-OTAN-Tel Aviv prêt à normaliser le génocide, même à un coût politique élevé. Pourtant, le sort des Palestiniens a touché une corde sensible parmi les grands publics du monde entier, en particulier parmi les jeunes, donnant une nouvelle énergie à la révolte mondiale des classes ouvrières et populaires qui a pris de l’ampleur au cours des dernières années et renforçant les contradictions politiques de la crise. Aux États-Unis, d’où nous écrivons ces lignes, il y a eu un extraordinaire élan de solidarité avec la Palestine, mené par une jeune génération de Juifs qui ne s’identifient pas au sionisme et à l’État juif. Le drapeau palestinien, brandi dans le monde entier lors de manifestations de rue, d’événements sportifs et sur les plateformes de médias sociaux, est devenu le symbole de la rage populaire et de l’intifada mondiale contre le statu quo actuel. Lire la suite…

Argentine : « une question de semaines »

15/01/2024 un commentaire

« C’est donc une question de semaines pour que des émeutes de la faim viennent donner une réalité aux chiffres abstraits qui remplissent la bouche des tarés du gouvernement. »

« UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE À BUENOS AIRES »

extrait

« Des amis restent quelques jours à la maison. Je propose donc de faire un asado, rituel s’il en est. Je vais chercher de la viande au supermarché. Il y a foule autours des frigos. C’est assez habituel, ce qui l’est moins c’est que la plupart des clients ouvrent les portes, prennent un morceau de bidoche et le replacent dans le frigo avant d’aller chercher plus loin. Je fais de même et je comprends. Outre le prix (peut-être le tiers de plus qu’une semaine auparavant [1]), les coupes traditionnelles pour l’asado ne sont pas là, il y a surtout des viandes destinées au ragoût. En particulier, impossible de trouver un vacio (un morceau pris dans une gangue de graisse qui se cuit lentement à la braise, afin que la graisse imprègne doucement la chaire. Plus la cuisson est lente plus la viande est tendre et fondante). Je me rabats sur de la viande de porc, moins cher et aux coupes adéquates à un asado.

Cette pénurie de vacio est peut-être un effet des mesures de Milei. Le 1er janvier, il a supprimé une norme du gouvernement précédent restreignant l’exportation des morceaux les plus consommés en Argentine.

C’est un grand classique de la politique économique du pays. Durant longtemps, l’État se finançait essentiellement à travers l’impôt à l’exportation (Buenos Aires est un port par lequel transitait la plupart des marchandises destinées à l’exportation, d’où sa capacité à capter et concentrer les richesses du pays ; par ailleurs, l’Argentine ne disposait pas d’une administration fiscale qui lui aurait permis de récolter efficacement des impôts sur le revenu). Aussi, un gouvernement « populiste » ou « populaire » a tendance à augmenter la taxe à l’exportation afin de brider les ventes à l’extérieur et, ainsi, faire baisser les prix des aliments. Inversement, les gouvernements antipopulaires (toujours liés ou alliés à l’industrie de l’agro) ont systématiquement réduit les taxes d’exportation, si bien que les aliments sont vendus à l’extérieur et ceux qui restent dans le pays tendent à s’aligner sur les prix internationaux.

Bref, mon vacio doit être mangé en Chine, en Europe ou ailleurs. C’est d’autant plus dommage qu’ils ne savent pas comment le cuire là-bas. Ça va finir en viande haché alors que c’est l’un des morceaux les plus délicieux au monde s’il est lentement rôti à la braise.

Ce qui vaut pour le vacio vaut pour les pâtes. Un paquet de nouilles ordinaires coûte désormais l’équivalent de deux euros, soit presque le double qu’en Europe, alors que le salaire minimum est autours de 130 euros et le moyen autours de 300.

C’est donc une question de semaines pour que des émeutes de la faim viennent donner une réalité aux chiffres abstraits qui remplissent la bouche des tarés du gouvernement. »

https://lundi.am/Une-journee-particuliere-a-Buenos-Aires-5921

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PRÉFACE À « HISTOIRE DE LA SÉPARATION »

05/01/2024 Aucun commentaire

Cette traduction est dédiée à Alain D, compagnon de la longue route de la théorie communiste, inlassable apologue de la  communisation et propagandiste par le fait de l’infinie palabre.

Qu’il reçoive en partage l’éternité par les astres.

PERMANENCE DE LA CRISE, ACTUALITÉ DE LA CRITIQUE

PRÉFACE À « HISTOIRE DE LA SÉPARATION »

La préface d’Aaron Benanav & John Clegg à « HISTOIRE DE LA SÉPARATION » (en librairie le 26 janvier 2024), est désormais disponible en ligne sur le site des Editions Sans Soleil

La fin des années 1960 a vu fleurir les marxismes dissidents à travers l’Europe : l’operaismo en Italie, le situationnisme en France, et ce qui sera nommé par la suite la Neue Marx-Lektüre [Nouvelle Lecture de Marx] en Allemagne. L’orthodoxie marxiste est entrée en crise après la révolution hongroise de 1956. Une « nouvelle gauche » s’est mis à la recherché de nouvelles idées, et une vague mondiale de révoltes ouvrières et étudiantes, dont 1968 marque l’apogée, exigeait une théorie critique du capitalisme d’après-guerre conforme à la critique pratique qui s’ébauchait dans les rues et les usines. A l’instar du sursaut théorique dans le sillage la Révolution russe qui avait renouvelé l’esprit critique des lectures marxiennes, la nouvelle génération de marxistes dissidents a également opéré son propre « retour à Marx » inspirée par la découverte et la publication de nombreux manuscrits inédits[1]. Lire la suite…