A propos de la “grève générale” en Belgique
Un camarade nous a envoyé, rapidement et à chaud, quelques éléments de la situation à la suite de cette manif du 14 octobre. dndf
« Compte tenu des mesures qui vont au delà de mesures d’austérité, mais d’attaques sérieuses sur la vie quotidienne d’une majorité de salariés, considérés faisant partie de cette soi-disant « classe moyenne », c’est bien la manif la plus massive de ces dernières années : les chiffres vont de 80 à 140 milles participants. Disons 100 milles à mon humble avis.
Cela fait des années que les manifs syndicales ressemblent à des promenades bon enfant, il me semble que le climat était plus marqué par l’inquiétude et une une certaine colère exprimée par la massivité de la participation et sa diversité allant des secteurs publics, enseignement, universités, trams, bus, métro, etc.
Le secteur ouvrier, ou ce qu’il en reste – petites et moyennes entreprises- peu présent.
Bref, ce sont les secteurs fortement représentés par les syndicats qui ont été mobilisés avec un certain succès.
Georges-Louis Bouchez, patron des libéraux francophones et l’un des architectes des mesures radicalement anti sociales, à répondu avec la morge qui le caractérise : « Que valent 80 milles manifestants face aux 750 milles citoyens qui ont voté pour notre programme de remise en ordre de notre économie, le gouvernement poursuivra sans fléchir les économies nécessaires pour redresser le pays ».
Autant dire, rien à foutre de vos promenades.
Il faut rappeler que ce gouvernement est parvenu à réaliser ce vieux rêve des libéraux de liquider le statut du chômage illimité et le réduire à deux ans, de renvoyer 200.000 chômeurs wallons vers les CPAS : Centre Public d’Action Sociale, centre de service public dont la mission est de garantir que chacun puisse vivre dans la dignité.. Il existe un CPAS dans chaque commune du pays.
Or, ces centaines de milliers de chômeurs étaient gérés par les syndicats, ce sera désormais aux communes de les gérer. Les syndicats perdent une de leur fonction centrale que l’État leur avait octroyée, ce qui peut expliquer le taux de syndicalisation important.
Donc lors de l’application de cette mesure, des dizaines de milliers ayant atteint deux ans de sans emploi perdrons le statut de chômeur et donc leur allocation, et seront envoyés aux CPAS qui nagent dès le flou quand à leur financement. Administrativement c’est le bordel total avec la conséquence que des milliers de chômeurs exclus risquent de se retrouver sans allocations pour plusieurs semaines ou mois, tant ces mesures été prises dans la précipitation par la bourgeoisie, non par crainte de réaction de la classe ouvrière, mais de mettre en œuvre des mesures irréversibles quelles que soient les prochaines configurations électorales.
Les statuts du travail de l’après-guerre est pratiquement liquidé. Le contractuel collectif n’est pratiquement plus exercé, le contrat individuel individuel prend le relais. »
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