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“Du mouvement communiste à la communisation”

“Nous répondons rapidement à un courriel concernant notre position sur le concept de communisation.
Nous retrouvons plus particulièrement cette formulation du communisme théorique qui se veut pratique dans certains écrits récents de Gilles Dauvé et Karl Nesic (troploin.fr) mais aussi dans la publication en ligne Meeting proche des éditions Senonevero.
Si nous avons quelques affinités avec ces “groupes”, elles relèvent plus particulièrement de notre dégoût commun du vieux monde.
En revanche nous sommes étrangers à ce concept plus proche de la métaphysique (anti-dialectique) que du mouvement réel.

En ce qui nous concerne, nous considérons que le concept de “communisation” est l’un des avatars d’un autre, celui de “mouvement communiste” développé par Gilles Dauvé dans son livre édité chez Champ Libre au début des années 1970: LE MOUVEMENT COMMUNISTE.

De la taupe qui creuse sans s’en apercevoir, ou du prolétaire capital-variable qui lutte malgré lui et nécessairement, ceci peu importe son opinion, pour la construction du parti historique, (proche d’un structuralo-marxisme et de la “pratique théorique” qui a donné la revue/groupe théorie communiste ou TC) nous sommes passés homothétiquement a une autre forme du mouvement communiste.

Ainsi le Sujet est sur-investi (tout en étant pas encore définit) d’une tache qui s’accomplira automatiquement (communisation des rapports) en ne rencontrant jamais le réel, la matière et ses contradictions.

Plus modestement nous ne savons pas quelle forme, chemin prendra la lutte pour une société communiste. Faut-il encore spécifié ici que nous n’aimons pas faire bouillir les marmites du futur ?

Nous savons surtout que la bourgeoisie ne se laissera pas faire, et qu’elle se charge de rafraichir notre mémoire en actes à chaque instant.

Ce paramètre étant posé, pouvons nous sincèrement envisager qu’il y aura une homogénéité spatio-temporelle d’une révolution communiste à l’échelle mondiale ? Ceci relève d’une douce rêverie pour ne pas dire qu’il s’agit d’une production fantasmée du communisme et de sa dérive “théoriciste”. Théoricisme (ou idéologie de la  théorie) liée inévitablement à l’absence de liaison/rapport entre le “milieu théorique” majoritairement composé d’individus qui ne partagent pas le quotidien de la classe ouvrière, dont l’extraction sociale est homogène (petite bourgeoisie – classe moyenne supérieure) et lié au secteur public ou parapublic. Il faudra aussi plus tard questionner cette “pureté” cet automatisme du processus tant souhaiter ici comme une mystique et une esthétique.

Nous nous intéressons peu au débat sur la linéarité du passage au communisme ou son automatisme, pas plus à la communisation, notion étrangement proche. (Voir le débat Kautsky / Bernstein ). Ceci parce qu’il n’y rien bien nouveau sous le soleil de l’utopie tranquille ou radicale consolante. (1)

Si cette “communisation” est réalisable, bien sûr nous signons bien volontiers, dès à présent, des deux mains ! Ceci comme nous ne faisons pas un principe de la violence révolutionnaire. Mais l’histoire des luttes prolétaires nous enseigne hélas bien d’autres “contes”…Voila pourquoi nous ne baissons pas la garde et préférons sur-estimer la tâche ! Parce que nous avons une conception de l’histoire réfléchissante.

Ce que nous savons plus certainement c’est que la participation consciente du prolétariat est un impératif, et que la destruction du capitalisme, de l’Etat, des classes, des frontières, des hiérarchies, du salariat  (voir nos positions) ne se négocie pas !!

1. Voir à ce sujet le titre d’un des écrits du site Troploin rédigé par le binôme Dauvé/Nesic. Il va falloir attendre. Quoi donc pouvons nous demander ? Qui peut encore se permettre d’attendre ? Nous ne sommes pas impatients, la situation est simplement impossible !

  1. A.D.
    19/09/2011 à 22:03 | #1

    “Nous ne sommes pas impatients, la situation est simplement impossible !”
    Signer des deux mains pour la communisation, si elle est réalisable ?
    Pas du tout, il s’agit d’un fatras métaphysique produit par des petits bourgeois idéologues de la théorie d’un automatisme mystique…etc.
    Ne dit rien de “communisation” sinon automatisme et non-rencontre avec le réel, mais : “la participation consciente du prolétariat”, toujours consciente la participation (comment autrement ?), c’est pas ça.

  2. A.D.
    21/09/2011 à 19:52 | #2

    C’est ainsi que le conseillisme, idéologie, théorie ou pratique ignore la communisation comme but et moyen puisqu’il s’agit avant-tout pour lui d’une forme de dictature du prolétariat qui se structure et se pérennise autour des conseils ouvriers.
    Tout cela reste de l’ordre de la construction, de l’édification : si les choses se passent bien c’est que les ouvriers auront pris conscience ( les efforts n’auront pas été vains), sinon c’est que les théories stériles contribuent à la division parmi un Sujet inconscient, aveugle et muet, les conditions ne sont pas mûres.

  3. BL
    22/09/2011 à 14:30 | #3

    On ne oeut pas prendre en compte des gens qui tout simplement ne lisent pas et qui comsidérent qu’il peut y avoir des gens pour proférer les imbécilités qu’ils nous attribuent

    On ne leur demande pas ( ni à personne d’ailleurs de”signer des 2 mains”) mais de lire des 2 yeux!

    A part ça si la révolution n’est pas la communisation qu’est-ce que ça peut être (sans faire “bouillir les marmites de l’avenir”) ? Le pouvoir ouvrier? Mais il fait quoi? Le socialisme ou le communisme? Si c’st le communisme c’est la communisation !

    Si non c’est qu’ils ne veulent pas renoncer à être dictateurs! – Oh certes c’est la dictature de la classe etc, etc mais on sait bien qu’en vérité un deuil perso à faire! S’ils le faisaient ilS y gagneraient un nouveau rêve et autrement plus sincère et satisfaisant beaucoup moins amer et surtout REALISTE

    Allez! Salutations fraternelles, Hasta la communisacion siempre!

  4. 07/10/2011 à 17:57 | #4

    je cite:
    “pouvons nous sincèrement envisager qu’il y aura une homogénéité spatio-temporelle d’une révolution communiste à l’échelle mondiale ? Ceci relève d’une douce rêverie pour ne pas dire qu’il s’agit d’une production fantasmée du communisme et de sa dérive « théoriciste »”

    Quand on dit “la révolution communiste sera mondiale ou ne sera pas, c’est pas du pinaillage parce qu’on est pressé. C’est qu’elle sera mondiale, ou ne sera pas communiste, au sens ou un assaut partiel contre l’économie , contre le capitalisme, la valeur, etc , ne peut hélas qu’être défait.

    Ainsi, tant que la périphérie du capital c’est à dire les territoires dont la déstabilisation ne met pas le capital (trop ) en danger, comme la Grèce par exemple sera la seule a bouger, elle sera écrasée.

    Que le contenu de sa défaite soit le nationalisme, le socialisme réel (bien qu’il ne semble plus être possible sans économie de rente, comme au Venezuela, et encore…) est un autre débat.

    Mais les centres du capital sont désormais trop interdépendants. Leurs déstabilisation ne peut être que simultanée ( pas en une seconde, mais on parle de semaines, ou de mois).

    Le souci du concept de communisation, (encore que ce soit a mon sens plutôt le souci d’une partie de ses concepteurs, issus du bordiguisme) est plutôt a chercher ailleurs.
    Dans l’idée que le communisme n’est pas concevable, et n’a pas a être conçu, que c’est un changement de paradigme, ce qui ferait que les idées, mots d’aujourd’hui ne permettrait pas de le saisir: en gros, on est coincé, pour l’instant.
    Le communisme, c’est le mouvement réel qui abolit l’ordre social.
    Le communisme est une stratégie: celle de l’asphyxie du capital. La principale arme des capitalistes, c’est le capital. Le communisme, qui est la négation du capital (en tout cas, c’est comme ça qu’on peut se le représenter) subvertit l’ordre social capitaliste a son fondement, il abolit la valeur. Bien sur, espérer abolir la valeur dans son coin, c’est une blague du meme acabit que la révolution dans un seul pays ( sauf que les hippies n’aurait jamais battu Hitler… ça va je déconne).
    En attendant arrêtons de nous cacher derrière le petit doigt de la “participation consciente du prolétariat” … Quelle blague! Et il est ou? Et il est ou …

  5. A.D.
    07/10/2011 à 20:36 | #5

    Je suis d’accord avec ça sur plusieurs points…avec un bémol sur la fin;-)- je cite- : ” En attendant arrêtons de nous cacher derrière le petit doigt de la « participation consciente du prolétariat » … Quelle blague! Et il est ou? Et il est ou … ” Mérite un développement…
    Je me focaliserai sur le point principal : la révolution comme communisation au niveau mondial. C’est justement parce qu’il ne s’agit pas d’un mouvement conscient du prolétariat ( si conscient signifie armé d’une conscience de classe telle que définie dans et pour l’affirmation de cette classe= conscience socialiste-programmatique), que c’est un mouvement “de fond” c’est-à-dire un moment où le long et le court terme historique se rencontrent. Il s’agit du début d’un temps très différent, incomparable, temps de déclin brutal des sociétés de classes, des assignations classistes et sexistes, il faut tenter de comprendre que rien ne peut préparer à cela, cela se prépare en échappant à toute velléité de conscience, à toute tentative de ramener ce moment à un autre, à une autre révolution, à une autre libération du travail, cette fois la vraie, avec des conseils ouvriers. Cela se fait contre et dans cette société, non avec quelque chose derrière la tête. Mais il faut bien vivre, il faut donc se battre.
    Il faut bien vivre ce n’est pas le prolétariat doit mieux vivre, et ne bougera qu’à la condition de “mieux vivre”.
    Le prolétariat ne vivra pas mieux, il ne vivra pas du tout.
    Mais il ne faut pas confondre la couche ouvrière stable du prolétariat des pays riches avec celui-ci…
    L’idée de positiver le contenu de la communisation, c’est le deuxième point. Je partage également cette opinion de” Un prolétaire inconscient”, le communisme ne peut être exposé. Le communisme ne peut être décrit par aucune avant-garde, ou qui s’est cru telle, ne peut être exposé car n’est l’affirmation de rien que nous puissions par avance analyser.
    Ceux qui accusent certaines théories de la communisation de “nihilisme”, n’ont toujours pas accepté la fin du programme ouvrier, et n’en sortent pas de cette affaire, que quand même faudrait ébaucher, ou autres tournures du même tonneau.
    Je pense également que , contrairement à ce qu’en dit Maya Andrea Gonzalez dans “La communisation, auto- abolition de la femme ” (bien que d’accord sur le fond, et le titre…) et en accord avec ce commentaire de “un ..;inconscient” que la communisation EST une stratégie, pour la même raison que ce “prolétaire”.
    Salud.

  6. Krefeld
    18/10/2011 à 11:38 | #6

    Je suis assez d’accord avec cette vision d’une “idéologie de la théorie”. Le titre même de la revue “Théorie communiste” indique suffisamment le terrain balisé et la véritable phobie de toute intervention que manifestent ses ou son rédacteur. Cela est particulièrement net dans l’ouvrage de Roland Simon sur l’ultra-gauche et la trajectoire d’une balle dans le pied. Ce livre est remarquable du point de vue historique, mais il montre a contrario comment ces micro groupes n’ont finalement pesé en rien sur le cours de la lutte des classes, et son auteur laisse paraître à quel point le simple fait de distribuer un tract lui semble une dangereuse dérive activiste.

    Ce concept très insuffisant de “communisation” aurait avantage à être remplacé par son exact équivalent : spontanéisme.

    Selon ses promoteurs, il apparaît en effet qu’il en va du capitalisme comme de l’amadou en présence de l’allumette : il produit spontanément une combustion. Dès lors, en effet, pourquoi s’emmerder à se battre au quotidien contre la réalité du capital, pourquoi perdre son temps à lutter pied à pied contre ses manifestations concrètes dans tous les domaines (salaires, conditions de travail, répression, etc.) puisque de toute façon, il suffit d’attendre et de regarder des deux yeux… plus loin.

  7. A.D.
    18/10/2011 à 23:15 | #7

    comme de l’amadou en présence de l’allumette : il produit spontanément une combustion.
    ah, ? je n’en suis pas certain du tout.
    . Dès lors, en effet, pourquoi s’emmerder à se battre au quotidien contre la réalité du capital, pourquoi perdre son temps à lutter pied à pied contre ses manifestations concrètes dans tous les domaines (salaires, conditions de travail, répression, etc.)
    Qui dit cela ? Et qui se bat “pied à pied” etc…Sûrement de valeureux gaillards, pas des “idéologues “ramollos.
    Le livre de R.S est remarquable du point de vue historique, mais je soupçonne Krefeld, de na pas avoir bien compris cette histoire là.

  8. Krefeld
    19/10/2011 à 09:48 | #8

    Si, si, j’ai bien compris cette histoire-là. J’en ai même été partie prenante pendant fort longtemps. Jusqu’au jour où j’ai fini par me lasser de ces micro sectes qui refont le monde dans leur salon, qui s’étripent férocement au nom de je ne sais quelle divergence de vue sur le KAPD, la baisse tendancielle du taux de profit ou le prolétariat comme classe du capital. Tout cela est dérisoire et sert dans 99 cas sur 100 à masquer des rivalités de petits coqs théoriques ou des règlements de compte sordides.

    Ce concept de “communisation” est inutile. Il est de plus anti dialectique. Le prolétariat a toujours été pris dans le double mouvement de son affirmation en tant que classe du capital et de sa propre abolition par le dépassement révolutionnaire. Toujours. Depuis sa naissance. Réduire les luttes prolétariennes à une seule de ces dimensions c’est mutiler l’histoire et la compréhension qu’on peut tenter d’en avoir.

    Dresser la “Théorie” sur le piédestal qu’on lui connaît dans les milieux que faute de mieux on appellera quand même d’ultra-gauche, c’est oublier qu’il n’est de théorie qu’étroitement nouée à la pratique. A la pratique des communistes que nous sommes et à celle du prolétariat qui dans son ensemble ne l’est que par bribes, fragments, moments historiques.
    Et les communistes, s’ils ne se réfugient pas sur l’Aventin de la “théorie”, sont partie prenante des combats quotidiens qui peuvent paraître dérisoires aux tenants de la pensée pure. Ils se battent pour leurs salaires, pour leurs conditions de travail. Ils luttent contre le démantèlement des services publics (eh oui), ils explorent dès aujourd’hui des alternatives (oui, je sais, c’est un mot horrible, gros de toutes les dérives gestionnaires, de toutes les risibles contre-sociétés néo-rurales de babas cools attardés), ils se plantent, ils recommencent autre chose, ils réussissent parfois, ils échouent souvent. Ils cherchent aussi à bâtir des organisations communistes, syndicales, révolutionnaires, pour se donner des moyens efficaces de lutter, de préparer l’avenir sans s’en remettre aux commodités de la fameuse contrainte historique. Il n’y a de communisme que dans la pratique de la classe.

  9. J.
    19/10/2011 à 19:47 | #9

    C’est vrai que les les combats quotidiens peuvent paraitre dérisoires, surtout aux tenants de la pensée pure, une engeance qu’il serait bon de ne pas citer. Celui qui méprise les luttes de tous les jours, de tous les instants, celui-là a un cadavre dans la bouche, c’est certain. Mais je n’ai jamais vu de mépris dans les écrits de Théorie Communiste à cet égard. Si tu le perçois, dis-moi où, je ne voudrais pas continuer à me laisser berner si eux aussi sont des tenants de la pensée pure.

  10. A.D.
    19/10/2011 à 21:21 | #10

    “la pratique de la classe…” les théories ne sont pas des pratiques de classe ?
    Je ne reconnais pas les discussions en question, je m’en fiche.
    Par contre “Ce concept de « communisation » est inutile. Il est de plus anti dialectique. Le prolétariat a toujours été pris dans le double mouvement de son affirmation en tant que classe du capital et de sa propre abolition par le dépassement révolutionnaire. Toujours. ”
    Non, la propre abolition a toujours été médiée par son affirmation : contradiction insurmontable du programme.
    Le prolétariat, même communiste, a été et reste, dans une large mesure socialiste, le communisme a été très souvent compris comme un “idéal” vers lequel il faut tendre.
    Toujours n’existe pas, de toutes façons.

  11. krefeld
    20/10/2011 à 10:41 | #11

    Je ne suis venu sur ce site, sur cette discussion, qu’en passant, comme on vient visiter le jardin d’une maison depuis longtemps abandonnée. Un peu curieux, un peu nostalgique quand même. Mais finalement bien content d’avoir déménagé.

    Car au fond, tout cela ne prête nullement à conséquence. Le micro microcosme de la communisation peut continuer à échafauder sans fin d’improbables constructions “théoriques”, inventer à perpétuité des concepts comme “communisation”, “programmatisme”, etc. cela n’a strictement aucune importance, aucun effet sur la réalité. Un peu comme Jacques Camatte qui est parti dans la stratosphère de l’UN unique et indivisible. On est content pour lui, il lit beaucoup et rend compte de ses lectures.

    Nulle hargne dans mon propos, d’autant que je découvre souvent des réflexions intéressantes, au passage. Les “communisateurs” se rappellent de temps à autre qu’ils ont été communistes. Certains même consentent-ils parfois à se mêler à la tourbe des “programmatistes” obtus et passéistes, aux prolétaires abusés qui montent des sections syndicales en se heurtant aux patrons et à leurs sbires ? Qui sait, peut-être en ai-je rencontré lorsque, bêtement, je dormais par terre des nuits entières aux côtés des sans-papiers qui occupaient leur lieu de travail. Peut-être ai-je croisé des “communisateurs” discrets venus en repérage ethnographique lorsque je participais à un piquet de grève, une manifestation, une distribution de tracts.
    Je ne savais pas, alors, que je luttais pour la pérennité du capital, pour l’affirmation de mon être aliéné.
    Alors que comme l’expliquent Dauvé et Nesic, il suffit d’attendre. De regarder plus loin.

  12. pepe
    20/10/2011 à 11:54 | #12

    La seul tout petit détail que tu oublies dans ton commentaire “modérément anti théoricien”, c’est que les communisateurs, comme tu les appelles, sont aussi des gens qui vivent dans des quartiers, travaillent voire sont syndiqués… comme tout le monde quoi. La théorie, ca n’est que la mise en forme abstraite de la réalité, c’est donc ce que fait…. tout le monde sans exception dans sa petite tête ou regroupé avec d’autres!!!
    Ca veut donc dire qu’on fait tous de la théorie et, surtout que faire de la théorie ne signifie jamais être abstrait de la réalité. Même l’idée de “il va falloir attendre” est une intervention concrète sur la réalité.

  13. A.D.
    20/10/2011 à 12:22 | #13

    échafauder sans fin
    comme toujours, et n’existe pas.
    Et c’est toi qui causes de suffisance ou de mépris de la part des tenant de la pensée pure : relis ta prose et change ta pose, pour l’effet de rime;
    tu te la joues prol et réaliste, d’autre sont devenus des artistes théoricistes, n’est-ce pas triste ?
    T’étais partout t’es activiste, tu as dormi sur les cartons, et moi matelas molasson
    T’as tracté, mais je n’ai que ressassé
    T’as soutenu solidaire, pendant qu’on se tapait le solitaire, c’est un vers, c’est vrai que tout cela, des constructions, des thèses, un truc d’intello quoi.

  14. Krefeld
    20/10/2011 à 13:38 | #14

    Je n’ai jamais dit ni pensé que “faire de la théorie signifie être abstrait de la réalité.” Mais je connais trop le microcosme “ultra-gauche” et sa variante “communisatrice” pour ne pas savoir que ses adeptes ont beau “vivre dans des quartiers”, “travailler”, voire “se syndiquer” (ça, c’est beaucoup moins sûr), ils vivent théorie et vie quotidienne sur le mode de la schize absolue. La sacro-sainte “théorie” leur permet de ne strictement rien faire, de ne jamais intervenir dans aucune lutte et de regarder avec condescendance l’agitation stérile d’un prolétariat, qui, benêt, ne se rend même pas compte qu’il ne lutte que pour sa perpétuation en tant que classe du capital.

    Pourtant, de temps à autre, une bouffée d’activisme s’empare des plus résolus. Ils écrivent un tract ou une affiche rédigée dans un style dandy et pro-situ sur les malheurs du monde comme il va. Les formules sont le plus souvent bien tournées, la pointe assassine rappelle le cardinal de Retz et il n’y manque pas quelque inversion du génitif qui fait le bonheur de celui qui se rappelle avoir un jour parcouru Hegel.

    Et puis dix ou quinze ans s’écoulent. On réfléchit à l’incommensurable sottise des programmatistes. On raille entre initiés la dernière bourde d’Untel qui s’est trompé dans sa citation de Marx, on plaint le malheureux qui émarge à la revue d’à-côté, une variante communisatrice qui n’a rien compris.

    Tout cela permet aux adeptes de s’accommoder sans trop de dégâts du sort qui leur est fait. Ca tombe bien : la contrainte historique se charge de tout. Il suffit d’attendre.

    Les communisateurs ont fait naître sans le vouloir une variante génétiquement modifiée du communisme : le communisme contemplatif.

  15. 20/10/2011 à 14:51 | #15

    Je comprend ce que tu dit , Krefeld, mais je crois que tu fais une erreur, en rejetant le concept de communisation comme ” impasse théoricienne”.
    Nous sommes face à une crise majeure du système capitaliste. Face a cette crise, il est nécessaire que les communistes discutent, débattent stratégie révolutionnaire.
    Si être partie prenante du courant de la lutte des classes est nécessaire, indispensable, y compris tout simplement pour se défendre, et moins morfler si possible, ce n’est pas suffisant.
    Les démocrates, les gestionnaires, les “anticapitalistes” s’organisent, font des plans de secours pour sauver un capitalisme “démocratisé”: ils préparent un des contenus possible de notre défaite.
    Et nous, on fait quoi? A mon sens, la communisation, c’est un autre mot pour le communisme. Comme à une époque certains communistes (malatesta, kropotkine) ont ajoutés “libertaire”, pour se différencier des socialistes . ( ce qui ne veut pas non plus dire que la période est la meme, bien sur)
    Je me fous pas mal de l’appelation, mais je pense qu’il faut poser la question de la révolution communiste , qui abolit le marché, refuse l’autogestion comme généralisation du salariat , supprime l’argent, etc.

  16. Krefeld
    20/10/2011 à 15:42 | #16

    Je suis parfaitement d’accord avec toi, Rataxes : ’il faut poser la question de la révolution communiste , qui abolit le marché, refuse l’autogestion comme généralisation du salariat , supprime l’argent, etc.” Et, bien entendu, je pense qu’il faut penser (ça vaut bien les calembours d’AD un peu plus haut, non ?) Mais je me refuse à le faire depuis la position d’extraterritorialité revendiquée par les quelques adeptes de l’ultra-gauche “communisatrice.”

    Et je persiste à ne rien trouver d’utile ni à ma pratique ni à ma réflexion dans le dévidage infini du concept de “communisation.” C’est à partir des luttes dans lesquelles nous sommes partie prenante (cette vieillerie qui s’appelle la lutte des classes, celle qui ne fait que reproduire le prolétariat comme classe du capital, c’est bien connu) que pourra émerger une théorie communiste. Une théorie qui devra rompre une bonne fois pour toutes avec l’arrogance de certains “communisateurs”, une théorie qui sache à l’occasion se faire humble, cesser de mépriser comiquement tout ce qui n’appartient pas aux nano particules de l’ultra-gauche.

    Philosophie, psychanalyse, sociologie… tout cela est inconnu au bataillon. Tous les penseurs de ces disciplines sont expédiés aux poubelles de l’histoire avec un haussement d’épaules méprisant : des modernistes ! Comment prendre au sérieux des gens qui raisonnent ainsi ?

    Pour le reste, pour la commode absence de toute pratique sociale, voire ce que j’ai dit plus haut.

  17. A.D.
    20/10/2011 à 16:14 | #17

    “d’extraterritorialité?”.

    “C’est à partir des luttes dans lesquelles nous sommes partie prenante (cette vieillerie qui s’appelle la lutte des classes, celle qui ne fait que reproduire le prolétariat comme classe du capital, c’est bien connu) que pourra émerger une théorie communiste.” Elles viennent d’où celles (LES théories) présentement produites ?
    Du désir d’avoir un passe-temps très spécial, ou quoi ? d’autre part, et surtout : la lutte de classe ne fait pas QUE reproduire, c’est moins connu, mais ça pédale, et repasse pas les plats.

  18. A.D.
    20/10/2011 à 16:34 | #18

    Contemplatif ? C’est bat…mais au fait : où veux en venir Krefeld ?
    Que changerait vraiment la participation, selon toi inexistante et ridicule, d’une poignée de communistes contemplatifs et contemplatives aux luttes en cours ?
    Qu’as tu, enfin, contre les “armes de la critique”? auxquelles vainement tu opposes la sacro-sainte lutte.
    Je me fous des potins et autres épiphénomènes.

  19. pepe
    20/10/2011 à 16:41 | #19

    C’est toujours l’éternel débat débile entre intervention et théorie, comme si la théorie sortait d’autre chose que des luttes de son époque et comme si “intervenir”, “agir”, militer” était autre chose qu’une théorie différente, adverse, concurrente, affrontée aux autres. Comme dirait l’autre :”le mieux que l’on puisse dire d’une théorie c’est qu’elle a fait son temps!”

  20. Krefeld
    20/10/2011 à 17:17 | #20

    Excusez pour le dérangement, m’sieurs-dames, camarades. Je n’ai pas vraiment l’intention de débattre. Je venais un peu en touriste au pays de mes jeunes années et je constate que rien n’a changé depuis. Il y a bien du nouveau puisqu’on cause maintenant de “communisation” et de “programmatisme”. Mais on a vu que cela ne m’éclairait en rien et que finalement je répondrais assez à la définition que vous donnez des “programmatistes.”

    Non que je sois méprisant, point du tout, mais j’ai d’autres lieux où dialoguer, m’engueuler, réfléchir, tenter d’y voir plus clair, échanger des analyses, des réflexions, des hypothèses. Tout cela avec des “programmatistes” à l’ancienne, des qui sottement se lèvent à cinq heures du matin pour diffuser des tracts, gueuler dans un mégaphone et faire le coup de poing contre des vigiles. Des qui perdent leur temps, comme moi, à monter des sections syndicales révolutionnaires dans les hôpitaux, les centres d’appel, les multinationales du nettoyage ou les usines à bouffe pour salariés.

    Nous, sottement, on ne pense pas du tout, mais alors pas du tout que ces luttes ne servent qu’à affirmer le salariat comme classe du capital. Pas complètement demeurés non plus, on se doute bien que certains aspects de ces luttes ont cette fonction. Que tout cela dépend de différents cycles, d’événements divers et variés, mais ça ne nous empêche pas de foncer. Ni… de réfléchir.

    Mais curieusement, le courant communisateur ne nous apporte strictement rien. Sinon le conseil d’attendre que “le mouvement du capital” fasse le travail à notre place. Ou ne le fasse pas, c’est selon.

    Inutile de me raccompagner…. je connais déjà la sortie.

  21. BL
    21/10/2011 à 23:41 | #21

    Mon cher communiste tu n’as pas si tort, si tu ne fais pas confiance au capital alors fais une croix sur la révolution. moi, en tout cas je ne compte pas sur toi ni sur aucun révolutionnare, d’ailleurs, même si vous foncez et réfléchisssez, même tu échanges beaucoup! Moi j’étais même syndiqué et délégué tu vois! Et on se “bagarrait” pour défendre notre salaire, mais je n’ai jamais pensé faire quelque chose vers la communisation. Pour ça il faut que le capital entre dans une crise mondiale et extrême et pour cela, on y est pour rien.

  22. Max L’Hameunasse
    22/10/2011 à 18:51 | #22

    Hola Hola ! la communisation, ce n’est pas un projet théorique, un truc déconnecté de la “réalité” (au fait, qu’elle est-elle cette “réalité” ?) ne pouvant exister que dans les nimbes de délires existentiels d’une ultra minorité de frustrés ou de “méprisants”. La communisation est un mouvement d’élaboration théorique coextensif avec la dynamique des luttes sociales, donc forcément en perpétuelle ré-interrogation par rapport à celles-ci (ré-actualisation des possibles, de l’idée par rapport à l’état des contradictions en cours dans le “monde” capitaliste). Du moins, voici comment je comprends la théorie communiste, comme une façon de comprendre, d’interpréter, de supposer, d’essayer en fonction de l’avancée infernale de ce non-monde vers son néant. Opposer la théorie en ces conditions d’une pratique (excutoire ?) c’est prendre le chemin de celui, celle, qui “fonce dans le mur”. Et puis, et puis…..les luttes sociales dans le passé se passaient de théories ?? Que neni ! seulement celles-ci ne sont plus d’actualité, déconnectées. Et l’on voit ainsi des personnes, en toute bonne foi, vouloir élever la pratique comme d’un moyen dont on ne saurait distinguer les fins : séparation des moyens et des fins, cela ne vous dit rien ? C’est la production que l’on tente de sauver sans s’interroger sur ce qu’elle est, en “réalité” !

    Un prolétaire (dépanneur de trucs technique)

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