Espagne: Les mineurs en lutte-grève générale et solidarité active
Les mineurs préparent une “manifestation noire” sur Madrid
Les syndicats ont annoncé une “marche noire” des mineurs sur Madrid prochainement, se terminant au ministère de l’Industrie avec un campement et des protestations. La grève générale aujourd’hui dans les régions minières à l’appui de l’industrie du charbon a été très largement suivie.
Des milliers de personnes ont défilé aujourd’hui (18/06/2012) dans les rues de Leon pour soutenir journée de grève générale appelée par l’UGT et CCOO dans les régions minières:
presse espagnole – cincodias, 18/06/2012
Opérations “ville morte” et blocages par les mineurs en colère en Espagne
LANGREO — Barricades, pneus et poubelles enflammées pour couper des routes, opérations “ville morte” et manifestations: à Langreo comme dans d’autres villes d’Espagne, les mineurs ont crié leur colère lundi pour la journée de grève générale contre les coupes des aides au secteur.
Venues en famille, du bébé en poussette aux grands-parents, environ 50.000 personnes, selon les syndicats, ont défilé dans le calme en fin de journée dans cette ville du nord du pays, vivant principalement du charbon.
Une image qui tranchait avec les rideaux des commerces baissés et les rues quasi vides durant toute cette journée de grève générale “suivie à 100%” dans tout le bassin minier des Asturies, selon les syndicats UGT et CCOO qui appelaient au mouvement.
Un succès également au niveau national dans la cinquantaine de villes minières étaient également appelées à la grève générale dans les régions d’Aragon et de Castille-et-Leon. Entre 10.000 et 15.000 personnes ont défilé à Leon, selon les syndicats.
“On ne peut pas donner 100 milliards aux banques et jeter des milliers de mineurs d’un coup à la rue alors qu’ils n’ont besoin que de 300 millions”, résume Carlos Martinez, un employé de banque de 47 ans de Mieres, également “ville morte” lundi.
“Et les mineurs ne s’arrêteront pas. Mais il faut faire attention car parfois, à force d’avoir l’impression de se faire avoir, les choses finissent par vous échapper”, renchérit pour sa part Vicente Turrado, un mineur en pré-retraite de 54 ans.
Car dès le matin, des mineurs ont bloqué routes et voies ferrées, comme ils le font quotidiennement depuis qu’ils ont décidé le 30 mai de prolonger leur mouvement pour une “durée indéterminée”.
Encagoulés ou le bas du visage masqué par des foulards, une cinquantaine de mineurs, la plupart entre 20 et 30 ans, ont érigé des barricades sur une route devant le puits de Santiago de Aller, non loin de Langreo, prêts à en découdre avec la police.
La police n’étant pas intervenue, les jeunes mineurs, ont fini par incendier des pneus et les barricades de bois et de ferrailles, fronde en main, tandis que la vallée résonnait du bruits de gros pétards, avant de quitter les lieux.
Signe d’une tension croissante, la Garde civile a renforcé ses effectifs de 250 agents en Castille-et-Leon et dans les Asturies.
Vendredi, des incidents ont fait sept blessés près de Mieres.
“C’est la seule façon de faire pour que les politiques nous écoutent un peu. Si les mines ferment, tout ferme. Nous, on ira jusqu’au bout”, assure un jeune mineur de 24 ans, qui, comme les autres, préfère conserver l’anonymat sous sa cagoule.
“Nous sommes tous de familles minières. Ce que nos grands-parents et parents ont obtenu, ça a toujours été par la lutte”, renchérit Cristina Fanjul, auxiliaire de gériatrie de 25 ans venue soutenir son petit ami qui fait partie des trois mineurs enfermés dans le puits.
“Je suis inquiète pour lui. C’est humide en bas, mais il se bat pour les autres”. Et pour elle, “il n’y a pas d’autre solution”.
En pleine restructuration depuis 20 ans, les mines de charbon espagnoles ont progressivement fermé. Une quarantaine sont encore en activité, principalement dans le nord, faisant vivre 8.000 mineurs, et maintenant de 20.000 à 30.000 emplois indirects, selon les syndicats.
Les mines sont promises à la fermeture d’ici à 2018 mais le gouvernement a mis le feu aux poudres en annonçant un réduction des aides, de 301 millions d’euros en 2011 à 111 millions cette année, ce qui condamne le secteur plus rapidement que prévu.
Les syndicats ont d’ailleurs annoncé l’organisation de futures marches vers Madrid afin de faire entendre leur voix.
AFP (Ingrid Baziet), 18/06/2012
Suivi massif de la grève des mineurs dans les Asturies, à Palencia et Leon
Succès à l’appel d’une nouvelle grève des mineurs du charbon des Asturies, de Léon et de Castille contre les coupures budgétaires à l’industrie du charbon.
Les districts miniers des Asturies ont répondu avec un arrêt total des mines de charbon lors de la vingt-deuxième jour de grève dans cette région. Les piquets de grève ont été impliqués dans une seule journée, dans lequel, à l’exception de quelques coupures de circulation, aucun incident ne s’est produit grâce à la «forte présence» des troupes des forces de l’ordre, comme l’UGT et CCOO.
Les protestations les plus dures ont eu lieu avec l’installation de barricades et de troncs d’arbre sur quatre routes, AS-112, AS-177, AS-253 et AS-254, et sur les lignes ferroviaires de FEVE à Caborana et à Laviana, ainsi qu’à Renfe dans le secteur de Ciaño et La Felguera.
Pendant ce temps, la grève des mineurs appelée pour 24 heures dans 31 localités de León et de Palencia a également été largement suivi », avec un taux d’environ cent pour cent de grévistes”, comme dans d’autres communautés touchées, selon le CCOO.
Le rejet des réductions “ne peut pas être simplement limitée” dans les deux provinces où le charbon est extrait, León et de Palencia, mais doit s’étendre à Asturies, Aragon et “les députés et les sénateurs des neuf provinces de Castille et Leon, “a-t-il affirmé CCOO.
La Garde civile a renforcé le dispositif de sécurité avec plus de 250 agents déployé dans les dernières semaines à León et dans les Asturies pour le conflit dans les mines de charbon.
Unis dans la protestation
Boulangeries, écoles, bars, bureaux et supermarchés dans les zones minières castillanes ont fermé en signe de solidarité avec les travailleurs du charbon et pour la propre survie du secteur. […]
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