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La police antiémeute reprend le contrôle de la place Taksim à Istanbul et investit le centre ville d’Ankara

Mise à jour : 

d’après info du journal Liberation du mercredi 12 juin

 La nuit fut rude . En même temps qu’elle chargeait la foule en début de soirée, lançant d’épais nuages de gaz et poursuivant les manifestants dans les rues avoisinantes, la police a envahi la petite esplanade à l’entrée du parc, cognant à tout va et écrasant les tentes.

«On était face aux flics, on tentait de faire un barrage, ils ont lancé encore quelques grenades mais ils ne sont pas allés plus loin dans le parc», raconte Arzu, designer. Mais la tension, ponctuée de violentes échauffourées, a duré toute la nuit alors même que les forces de l’ordre se déchaînaient aux abords de la place pour bloquer les milliers de manifestants venus de toute la ville. Les affrontements, très intenses, ont duré jusqu’aux premières heures de l’aube faisant des dizaines et des dizaines de blessés.

Le Point.fr – Publié le 11/06/2013 à 07:43 – Modifié le 11/06/2013 à 07:51

De nombreux jeunes se sont répandus dans les rues proches de la place Taksim et ripostaient à la police avec des lance-pierres et des cocktails Molotov.

Des dizaines de policiers antiémeute ont repris le contrôle mardi de la place Taksim à Istanbul, siège du mouvement de protestation antigouvernementale qui secoue la Turquie depuis 12 jours, faisant un usage massif de grenades lacrymogènes. Les policiers, secondés par des blindés munis de canons à eau, ont pris d’assaut les barricades érigées par les manifestants sur certaines avenues menant à la place, mais ne faisaient pas mouvement vers le parc Gezi, jouxtant la place, où des centaines de protestataires ont installé leurs tentes.

Le gouverneur d’Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, a assuré que l’objectif de l’opération n’était pas de chasser les manifestants du parc. “Notre intention est d’ôter les pancartes et les dessins sur la place. Nous n’avons pas d’autre objectif”, a déclaré Hüseyin Avni Mutlu sur Twitter. “On ne touchera en aucun cas au parc Gezi et à Taksim, on ne vous touchera absolument pas. À partir de ce matin, vous êtes confiés à vos frères policiers“, a également affirmé le gouverneur, appelant les manifestants à “rester à l’écart des possibles méfaits” de provocateurs.

De nombreux jeunes se sont cependant répandus dans les rues proches de la place Taksim et ripostaient à la police avec des lance-pierres et des cocktails Molotov, tandis que les canons à eau sont entrés en action.

Ankara : la police disperse une manifestation avec du gaz lacrymogène

Le Point.fr – Publié le 11/06/2013 à 00:32 – Modifié le 11/06/2013 à 07:17

Les policiers antiémeute ont investi le centre de la ville, l’avenue cossue de Tunali-Hilmi, jusque-là largement épargnée par les heurts qui ponctuent les nuits d’Ankara.

À Ankara, le lundi 10 juin 2013. © SIPA

La police turque a dispersé tard lundi à coups de grenades lacrymogènes plusieurs centaines de manifestants dans le centre de la capitale économique de Turquie, au onzième jour d’un vaste de mouvement de contestation du régime islamo-conservateur, a constaté un photographe de l’AFP. Les policiers antiémeute ont investi l’avenue cossue de Tunali-Hilmi, fermée par des barricades, mais jusque-là largement épargnée par les heurts qui ponctuent les nuits d’Ankara depuis le 30 mai, obligeant les restaurateurs des alentours à s’enfermer dans leurs établissements avec leurs clients pour échapper aux gaz lacrymogènes.

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  1. Adé
  2. CLN
    11/06/2013 à 13:52 | #2

    Trouvé sur le blog « restructuration sans fin » http://restrusansfin.canalblog.com/

    En passant : d’arbres et de Raki…

    La conjonction entre la tentative de destruction des 600 arbres du parc Gezi d’un côté et le vote d’une loi restreignant la consommation d’alcool de l’autre, qui est à l’origine des émeutes et des manifestations, n’a rien de fortuite puisqu’Erdogan ne cache pas préférer que les jeunes se promènent dans les allées d’un centre commercial plutôt que (selon ses mots) « de déambuler en état d’ébriété » dans le centre-ville. Mais il ne s’agit pas non plus seulement d’une manie d’islamiste ou d’une histoire de gros sous (ainsi la rénovation du centre ville est confiée à un groupe dirigé par le gendre du premier ministre), puisque les questions de restructuration urbaine et de sécularisation se croisent depuis et pour longtemps, dans une ville et un pays sur ces deux points assez « symptomatiques »[1].

    L’exode rural, qui se poursuit, a multiplié par 9 la population de la ville en 50 ans, mais, selon un schéma classique, ne s’est pas accompagné d’une industrialisation équivalente et encore moins d’une hausse du niveau de vie avec le maintien d’un très important secteur informel, ce qui a provoqué tout à la fois une prolifération des constructions illégales, qui abriteraient la moitié de la population de la ville et une ruée générale sur la rente foncière, ce qui a permis aux politiciens, seuls aptes à légaliser les « faits accomplis », de se créer une clientèle selon des lignes religieuses, ethniques ou politiques[2].

    Or depuis les années 2000, la mairie et le pouvoir national, devenus tous deux islamistes, se sont engagés dans une restructuration tout azimut. Il y a bien sûr la volonté de développer Istanbul, carrefour ultra stratégique et point central d’acheminement du pétrole de la Caspienne, comme« hub international », d’où les projets pharaoniques de « kanal Istanbul », visant à désengorger le détroit du Bosphore, de nouvel aéroport ou d’un nouveau pont vers l’Europe avec autoroutes concomitantes. Dans le même temps, les autorités tentent d’accélérer la touristification ( d’où les expulsions répétées des migrants et tziganes qui squattent la « muraille terrestre d’Istanbul » ce qui a parfois donné lieu à des émeutes) et la gentrification du centre ville pour remplacer les pauvres par l’islamo-bourgeoisie montante ( multiplication de « gated communities » construites dans le « style néo-ottoman » et de centres commerciaux, vente par l’Etat de ses biens fonciers ce qui provoque une envolée de la spéculation et des prix) aidé d’ailleurs en cela par la nomination de la ville comme capitale de la culture en 2010 ( Cf. . actuellement Marseille).

    Et, dernier enjeu, c’est probablement aussi une restructuration industrielle de grande ampleur qui est en train de s’engager, puisqu’il s’agit à moyen terme de mettre fin à la prédominance du vieux secteur textile, mis à mal par la concurrence chinoise, et par là au poids du secteur informel dans la ville et dans le pays. Les recommandations de l’OCDE dans son rapport économique de 2012 sur la Turquie, sont sur ce point éclairantes : « Seules les réformes réglementaires visant à faire baisser les coûts et accroître la flexibilité peuvent réduire le secteur informel. Pour cela un nouveau contrat de travail plus flexible, des indemnités de licenciement moins généreuses, la légalisation du travail temporaire et intérimaire et des salaires plus bas sont nécessaires. »

    Entre mesures d’ordre public à connotation morale (interdiction de vente d’alcool prés des mosquées), instrumentalisation des conflits ethniques (la question Kurde) ou religieux (Cf. l’islam libéral des Alevis) et considérations architecturales, la restructuration urbaine est ainsi souvent une remise en cause plus ou moins opportuniste de la sécularisation kémaliste, tout en gardant la mouture autoritariste qui la caractérisait (Cf le petit jeu entre provocation, manœuvres de diversion et l’attaque en cours place TAKSIM).
    Cette intrication des deux questions contribue probablement au caractère « interclassiste » du mouvement, avec ses limites, mais aussi ses possibles (sur la question de l’interclassisme voir Tel quel in Théorie Communiste n°24).
    D’ailleurs, se battre pour le droit de siroter un raki sous les arbres est plutôt un bon départ pour une révolution…

    ________________________________________
    [1] Il ne s’agit bien evidemment pas de défendre ici une sécularisation kémaliste qui fut menée d’en haut, avec beaucoup de brutalité (massacres ethniques, écrasement de la révolte contre l’interdiction du port de Fez) dans une tentative radicale de changement des modes de vie (changement du système métrique, de calendrier, d’écriture, etc..) à mi-chemin entre le fascisme (corporatisme) et le stalinisme.
    [2] On trouve un très bon panorama de la question dans l’article Istanbul, approche géopolitique d’une mégapole de Stéphane Yérasimos paru dans le n°103 (2001) de la revue Hérodote.

  3. CLN
    12/06/2013 à 08:54 | #3

    d’après les infos du journal libération

    MINUIT. La police antiémeute turque tire des salves de gaz lacrymogène et asperge à coups de canons à eau les milliers de manifestants rassemblés à Ankara.

    23H40. La police a interpellé et interrogé pendant quelques heures 73 avocats qui protestaient contre l’intervention des forces de l’ordre contre les manifestants occupant la place Taksim d’Istanbul, annonce leur association.

    20 HEURES. Marc Semo, notre envoyé spécial à Istanbul, décrit des «scènes d’une extrême violence» place Taksim. «Tout à coup, les forces anti-émeute ont lancé l’offensive sauvage. Ils massacrent les gens à coups de matraque, les camions aspergent tout le monde de lacrymo, il y a des dizaines de blessés, c’est la panique. Les gens affluent dans les rues autour, beaucoup plus nombreux que dans la journée. Ils sont très en colère. La nuit sera longue et violente place Taksim.»

  4. CLN
    12/06/2013 à 16:04 | #4

    Mercredi 12 juin
    d’après article BBC, traduction automatique, sorry

    les affrontements se poursuivent malgré l’avertissement de PM

    La police anti-émeute turque a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants anti-gouvernementaux qui se sont rassemblés sur la place Taksim à Istanbul, après une journée d’affrontements sporadiques.

    De nombreux manifestants se sont regroupés dans les environs Gezi Park, où l’agitation s’est poursuivie mercredi matin.

    A l’aube, les bulldozers ont emménagé dans la place Taksim à déblayer les débris, des barricades et des abris de fortune.

    Les protestations ont commencé il ya 13 jours sur le réaménagement du parc Gezi.

    Ils se sont ensuite élargies, des manifestants accusent le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan de devenir de plus en plus autoritaire et d’essayer d’imposer les valeurs islamiques conservatrices sur un État laïque.

    M. Erdogan a proposé de tenir des pourparlers avec les organisateurs de protestation mercredi, mais les correspondants dire qu’il est difficile de savoir si la réunion aura toujours lieu à la lumière de ces affrontements.

    Des cliniques de fortune

    Des milliers ont convergé sur la place que la nuit tombait mardi et ont été repoussés par des canons à eau, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes.

    Beaucoup de manifestants pacifiques ont également été pris dans les affrontements et les bénévoles mis en place des cliniques de fortune pour traiter quelqu’un blessé.

    De nombreux manifestants dispersés cherché refuge dans des régions voisines, notamment le parc Gezi. La police a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention d’entrer dans le parc.

    Tout au long de la journée, la police anti-émeute c’était à plusieurs reprises affrontée avec les manifestants jetant des bouteilles, des pierres et des bombes incendiaires.

  5. CLN
    12/06/2013 à 21:53 | #5

    Turquie: rencontre entre Erdogan et des “contestataires”
    mercredi 12 juin 2013 à 17h22

    Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a rencontré des “représentants” choisis par ses soins du mouvement de contestation antigouvernementale qui secoue la Turquie depuis 12 jours, une rencontre jugée factice par les principaux acteurs du mouvement.
    La place Taksim d’Istanbul a retrouvé un semblant de calme au lendemain des violences entre police et manifestants.
    Par ailleurs, près de 3000 avocats ont manifesté mercredi à travers le pays. Ils ont dénoncé la brève arrestation, mardi à Istanbul, de 73 de leurs confrères lors d’une action de soutien à la contestation.
    Erdogan rencontre des “contestataires”… choisis par ses soins
    Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a rencontré mercredi à Ankara des “représentants” choisis par ses soins du mouvement de contestation antigouvernementale qui secoue la Turquie depuis 12 jours, une rencontre jugée factice par les principaux acteurs du mouvement.
    M. Erdogan a accueilli les 11 membres de la délégation, composée principalement d’artistes, d’universitaires et d’architectes, au siège de son Parti de la justice et du développement (AKP).
    Solidarité Taksim, la plateforme de 116 partis et associations qui anime le mouvement pour la préservation du parc Gezi à Istanbul, menacé par un projet d’aménagement urbain et d’où est partie la contestation, a dénoncé mercredi cette réunion à laquelle elle n’a pas été conviée.
    “Nous annonçons qu’aucun membre de Solidarité Taksim n’a été invité et ne participera aux entretiens. Ces rencontres n’auront aucun résultat tant que la police continuera d’utiliser une violence impitoyable niant le droit à la vie au parc Gezi et dans ses alentours”, a affirmé le groupe mercredi dans un communiqué.
    L’annonce lundi par le gouvernement de la réunion a été suivie le lendemain par un assaut brutal de la police contre la place Taksim, jouxtant le parc Gezi et occupée par les manifestants.
    Les militants ont par ailleurs rappelé leurs revendications: l’abandon du projet d’aménagement, l’arrêt de la répression contre les manifestants et le limogeage de ses responsables, la libération des protestataires interpellés et l’abandon de toutes poursuites à leur encontre.
    Belga

  6. CLN
    13/06/2013 à 11:21 | #6

    Manifestation en Turquie : “On peut craindre une réaction violente”

    Taf : On parle beaucoup d’un “printemps turc”, en référence au printemps arabe. Mais ne voyez-vous pas plutôt un lien entre ces manifestations et mai 1968 en France ?
    On peut voir des similitudes : le rôle déterminant de la jeunesse, dans le contexte d’un pouvoir établi depuis longtemps ; une contestation sur les modes de vie ; des revendications au départ assez restreints qui s’élargissent à des demandes pour plus de libertés. Le tout dans un contexte économique plutôt favorable.

    Voila le genre de commentaire pécho sur le Monde et qui oubli ou est le fait d’une non connaissance de la grève générale en France en mai 68
    Rien de cela en turquie actuellement qui est plus le fait de membre de la dite « classe moyenne »
    Une analyse de cdes grecs en traduc auto à partir du grec, désolé

    Les couches moyennes participent émeutes parce qu’elle sont en lambeaux (Grèce, Espagne) ou pourquoi pas autorisés à monter en tant que tel (Printemps arabe), soit parce supprimées et compressés beaucoup plus que la pré-crise correspondante (Turquie), qui inclut non seulement un revenu inférieur à ce qui «devrait» être, mais toutes les autres relations sociales, de la commercialisation et de l’enceinte de l’espace public, le sexe, la politique ou de la politique / religion dans le cas des pays arabes sont les aspects de la même chose la question raciale, etc La question des classes moyennes est théoriquement ouverte.
    La définition même est fluide: La définition traditionnelle de la bourgeoisie catégories de petite propriété des moyens de production et les professions individuelles traditionnelles (médecins, des avocats, des notaires, etc) liées. Aujourd’hui, cependant, comment définir la classe moyenne ? Maintenant la stratification est largement au sein des salariés et non salariés avec “notepad” (employés autobloquants), et est basé sur la position dans le processus de production, le revenu, accès au crédit, etc Et puis les grandes masses de pauvres sans emploi, la nouvelle compresse de facto pauvres et précaires vers le bas “l’état” de la couche médiane, et ensuite réduire leur influence politique dans le pays.

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