Califat et barbarie (première partie)
Nouvel article sur DDT21 : Tristan Leoni, « Califat et barbarie. Première partie :de l’État ».
La naissance d’un État n’est ni fréquente, ni attendrissante. Et le prématuré, le proto-État, bien que très fragile, est déjà nuisible. Avec l’actuelle restructuration du Proche-Orient, nous assistons à la constitution de nouvelles entités, les plus connues étant l’État islamique (EI) et le Rojava (Kurdistan occidental). Celui-ci, parangon de démocratie et de féminisme, serait un rempart contre la barbarie du premier. Car l’État islamique est un monstre, les images le prouvent. Tout le prouve. Il faudrait d’ailleurs le nommer « Daech » car il ne mériterait pas le « noble » qualificatif d’État et n’aurait « rien à voir » avec l’islam. L’explication devrait suffire. Elle n’est pourtant pas suffisante pour comprendre pourquoi et comment, depuis des mois, huit à dix millions de personnes vivent dans un territoire en guerre contre le reste de la planète. Les jours du Califat sont sans doute comptés, mais la question, elle, demeurera : Pourquoi ça marche ?
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J’y vois du comment mais pas du tout du pourquoi ça marche.
Je ne comprends notamment pas sur quoi se fonde Leoni pour écrire funestement, d’un étonnement qui m’étonne, à la fin de la conclusion : “Certainement pas [une critique du capitalisme, (ça d’accord, forcément !)], mais plutôt celle de certains de ses maux et excès, ceux qui entraveraient le fonctionnement libre et harmonieux d’une société califale rêvée… et surtout de son économie.” La résurgence du califat impliquerait une critique “du monde” en tant qu’économie du capitalisme mais pas celle du capitalisme ? Alors qu’est-ce que le capitalisme sans son économie ? D’où vient ce “plutôt” ? Daech serait-il à la quête d’un capitalisme sans excès, sans usure, les usuriers islamiques ne seraient-ils pas hypocrites ?
Le bon côté du texte, sous-jacent, m’apparaît en ce qu’il s’interroge précisément sur les fonctions de l’État, que cette situation oblige, justement, à détailler. Le passage sur le “Dawla” me semble juste, mais généralisable. En particulier, la Oumma, comme n’importe quel impérialisme, n’a pas de frontière définitivement “cartographiable” : l’idéologie n’y réalisant jamais assez loin sa finitude, particulièrement lorsqu’elle est conçue à partir de l’expérience de zones de routes commerciales où la sédentarité est géographiquement limitée. J’en reste au particulier.
S’opposer à telles frontières n’est pas la même chose que s’opposer aux frontières. Que fuient, volontairement, ceux qui veulent crever dans ces frontières morbides que cherche à constituer Daech et qui croisent ceux, plusieurs milliers de fois plus nombreux, qui les fuient pour ne pas crever ?
Traduction en italien par “Il Lato cattivo” :
https://dl.dropboxusercontent.com/u/12909575/Califfato%20e%20barbarie%20%28trad.%20it.%29.pdf