les « ateliers de la sueur » de Microsoft en Chine
Le National Labor Committee dénonce les conditions de travail de l’usine chinoise KYE qui produit des périphériques informatiques pour Microsoft et plusieurs marques américaines. Les étudiants recrutés par l’usine travaillent plus de 80 heures par semaine pour 37 centimes d’euro de l’heure (0,5 dollar). Les cadences sont telles (130 souris par heure) que des salariés épuisés dorment parfois à même leur poste de travail durant les pauses. Les ouvriers sont hébergés dans des dortoirs collectifs plus que sommaires et ne disposent pas de douches.[print_link]
Le National Labor Committee a publié une étude détaillée sur les conditions de travail dans l’usine chinoise KYE qui sous traite la production de Microsoft et d’autres entreprises américaines.
Durant cette enquête de trois ans réalisée dans l’usine KYE située à Dongguan, des photos sans précédent, prises clandestinement dans l’usine, montrent des adolescents épuisés, endormis à leur poste sur leur ligne d’assemblage durant les pauses.
KYE recrute des centaines d’étudiants âgés 16 et 17 ans, qui travaillent par vacations de 15 heures, de six à sept jours par semaine à la fabrication de webcams, souris et autres périphériques. Certains de ces travailleurs semblent être âgés seulement 14 ou 15 ans. Une vacation typique se déroule de 7 heures 45 à 22 heures 55. La plupart des étudiants travaillent pour trois mois, mais certains restent plus longtemps.
Outre les étudiants, KYE préfère embaucher des femmes âgées de 18 à 25 ans, qui sont considérées comme plus facile à discipliner et à contrôler.
Les salariés indiquent qu’avant la récession, ils passaient 97 heures par semaine dans l’usine, dont 80 heures et demie au travail. En 2009, les travailleurs passaient 83 heures par semaine à l’usine, dont 68 heures de travail.
Les travailleurs sont payés 65 centimes de dollars de l’heure, ce qui revient à un salaire net de 52 centimes de l’heure, après déductions pour la nourriture fournie par l’usine.
Les employés doivent se présenter très tôt le matin pour effectuer des exercices de type militaire qui ne sont pas rémunérés. L’encadrement contrôle chaque seconde de leur vie.
Le rythme de travail est exténuant : les travailleurs doivent remplir leur objectif obligatoire de 2000 souris Microsoft produites par vacation. Durant l’été, les températures atteignent 30°C dans l’usine et les travailleurs sont trempés de sueur.
Les agents de sécurité harcèlent sexuellement les jeunes femmes. Les salariés ne sont pas autorisés à parler, écouter de la musique ou aller aux toilettes pendant les heures de travail. La liberté de mouvement est restreinte et les travailleurs ne peuvent quitter l’enceinte de l’usine pendant les heures réglementées.
Les salariés doivent se partager à quatorze des dortoirs sommaires et malpropres, et dormir sur d’étroits lits superposés. En guise de « douche » ils doivent se contenter d’eau chaude dans un petit seau en plastique et d’une éponge de bain. Les salariés déclarent que la nourriture est affreuse.
La direction de KYE affirme que les conditions de travail dans l’usine sont excellentes, et qu’elles sont en pleine conformité avec la législation du travail en Chine. Mais les jeunes femmes décrivent l’usine comme une prison, où tous ceux qui le peuvent fuient dans les six mois. Il est pratiquement impossible de trouver un salarié qui soit resté dans l’usine plus d’un an ou deux. Comme d’habitude, les codes de conduite adoptés par Microsoft, HP et l’Electronics Industry Council n’ont aucun effet.
Cette entrée a été publiée le Jeudi 22 avril 2010 à 07:42 et est en lien avec international, travail. Vous pouvez suivre toutes les réponses à cet article à l’aide du flux RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse, ou un trackback depuis votre site.
Publication originale National Labor Committee, traductionContre Info
Lu dans Zig-Zag (le canard enchaîné du 05 Mai 2010) A LA BAGUETTE
Rapportant un article de Libération du 29 avril 2010.
Propos de Mme Wang nouvelle patronne chinoise :
“En Chine on peut virer qui on veut, quand on veut et c’est très bien comme ça. Quand un ouvrier flemmarde, je me transforme en loup. Pour le bien de mon entreprise et de ma famille”
A propos du passeport intérieur qui interdit au paysans de résider en ville : “On serait envahi par les pauvres et Shangaï sombrerait dans le chaos. Pas bon pour le business”.