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“Une révolution chinoise est-elle envisageable ?”

A lire même si le terme “REVOLUTION” est bien galvaudé ces derniers temps et connaît une fortune étonnante…..!

En annexe de l’article ci-dessous,
un site intéressant (en anglais) sur les grèves en Chine

Le monde arabe s’enflamme et on s’interroge en Chine… mais est-ce réellement une possibilité ?
Il est vrai que la Chine s’agite, un peu. La Charte 08 a fait des remous, mais le mouvement s’est essoufflé après l’arrestation de l’un de ses auteurs, Liu Xiaobo. Un appel au ralliement – interdit en Chine – dimanche dernier fait réfléchir.
« Je peux vous dire en toute confiance que ce genre de révolution n’arrivera pas en Chine » a déclaré Zhao Qizheng, un porte-parole de la Conférence consultative politique du peuple chinois.
Le Quotidien du Peuple titre d’ailleurs « Une révolution du Jasmin en Chine ? Ridicule et irréaliste ».

Et il se peut qu’il ait raison. Du moins pour le moment. Sur la toile, les réactions varient : « la Chine n’a pas besoin de jasmin » clament certains. Quand bien même quelques uns voudraient changer les choses, le courage leur manque : « moi je me cache dans un coin et j’écris sur des sites, mais je n’irai en aucun cas m’exposer devant la police » explique un internaute. Il a sans doute raison puisque des dizaines d’arrestations ont eu lieu avant même les manifestations de dimanche.

La Chine dans les starting blocks ?

Une Chinoise nous explique pourquoi, selon elle, « la Chine n’est pas prête ». Elle nous dit que « l’argent est trop important pour les Chinois. Et la police est trop puissante ».

« La révolution est impossible, du moins cette fois-ci. La plupart des Chinois n’ont pas de conscience politique. Et si jamais ils en ont une, ils ne veulent pas mettre le chaos dans leur vie pour une révolution qui n’est pas sûre de réussir » poursuit-elle.

« Depuis des milliers d’années, les Chinois vivent dans la pauvreté et l’injustice. Mais c’est quelque chose que nous acceptons volontiers. Il y a un proverbe chinois qui dit ‘Gou Qie Tou Sheng’ ‘Vivre c’est l’essentiel, même si c’est comme un chien”. Cela résume très bien la Chine ».

Même s’il y a en Chine des problèmes liés au pouvoir, au népotisme, à la corruption, à la flambée des prix alimentaires, il n’y a pas le sentiment d’insécurité qui a secoué le monde arabe. Il n’y a pas de colère générale. Certes, beaucoup se plaignent. Mais peu envisagent sérieusement de se révolter car ils considèrent qu’ils ont beaucoup trop à perdre.

« Un désir de plus d’ouverture, de liberté d’expression, de justice existe en Chine, mais pas le même désir de révolution qu’au Moyen-Orient » explique, à l’AFP, Daniel Bell de l’Université de Tsinghua.

« Il y a du mécontentement, mais pas au point où le peuple est prêt à demander la fin du parti unique » explique un éditorial du South China Morning Post.

La stabilité économique

« Le plus important pour les Chinois, c’est la stabilité. Nous n’aimons pas nous révolter, sauf en cas de force majeure, comme par exemple, s’il y a une famine. Les leçons de Tienanmen sont retenues. L’économie avait trop souffert, et ceux qui étaient à la base du mouvement ont été punis sur le long terme » nous explique une autre jeune Chinoise. « Impossible pour eux de trouver du travail après 1989. Tout le monde le sait. Et c’est pour cela que personne ne va aller manifester».

« On vit mieux aujourd’hui qu’avant, on ne peut que vivre mieux demain, personne n’a envie de voir souffrir notre économie. Les étudiants ne pensent pas à l’avenir du pays mais à leur propre vie. Les paysans ne sont pas mobilisés et sans eux, il ne peut y avoir de révolution ! ».

Aube d’une révolution ?

Qui peut dire ce que l’avenir réserve à la Chine ? Certains croient que la révolution pourrait arriver. « Il est difficile de dire comment cela va tourner, mais les agitations ont indubitablement poussé la Chine vers un mouvement pro démocratique » explique, au South China Morning Post, Wen Yunchao, un des bloggers les plus connus en Chine. « Le fait que l’information circule sur internet est un pouvoir en lui-même. Vous ne savez jamais ce qu’il peut arriver ».

Ce qui suscite d’autres réactions sur internet. « Avez-vous pensé aux jeunes qui seront blessés ? Vous êtes des idéalistes. Le communisme progresse, il faut lui laisser plus de temps. Ca va de mieux en mieux et le temps prouvera que votre façon ne marchera jamais » rétorque un internaute à ceux qui appellent aux ralliements.

Seulement, même si les Chinois ne sont pas complètement satisfaits, ils ont peu de moyens de l’exprimer et la répression policière ne permet pas de s’organiser. Les idées des révolutions du monde arabe auront donc du mal à se propager en Chine.

Il y a certes des points similaires entre les situations mais pour l’instant les populations ne réagissent pas de la même façon. La méthode forte a déjà été tentée avec Tienanmen. Ce fut un échec et la répression du gouvernement a laissé des traces que les Chinois n’oublient pas.

Le jour où la Chine s’éveillera, le monde tremblera. Sans aucun doute. Mais ce n’est probablement pas pour demain.

Source: “aujourd’hui la Chine” 25/02/2011 | Leo West.

  1. pepe
    25/02/2011 à 18:41 | #1

    Des vidéos transmises par des compagnons chinois avec toutefois ce
    commentaire : ” En fait je n’ai pas encore regardé ces vidéos, je vous les fait suivre
    parce qu’un copain me les envoyé avec les annonces pour ce rassemblement.
    Toutefois la première chose qui a attiré mon attention dans l’appel était
    l’appel à défendre les droits à la propriété privée. Depuis j’ai cessé de
    donner de l’attention à ça. Mais si il venait à y avoir plus que les trucs
    libéraux habituels, qui arrivent régulièrement tous les quelques mois, et
    qui semblent avoir peu d’intérêt (rapport) pour les travailleurs ou les
    paysans (sauf dans le sens où le libéraux essayent de capter leur
    mécontentement), je vous ferai savoir.”

    http://chinageeks.org/2011/02/the-revol
    hat-wasnt/

    http://www.youtube.com/watch?v=MZwpsNVdE6E&feature=player_embedded#at=121

  2. Patlotch
    26/02/2011 à 21:42 | #2

    Ce qui se passe rappelle la fulgurence dans le temps des décolonisations africaines (fin années 50 – débuts années 60) et la décomposition du ‘socialisme’ dans les “Pays de l’Est” (fin années 80 – début années 90). Gorbatchev, moins qu’idiot historique, le notait tantôt.

    Il se pourrait aussi que ces “révolutions” ne produisent qu’une restructuration dans la restructuration du capital mondial. En termes simples, les “peuples” montant au front participeraient de la mise en place d’une nouvelle forme de leur domination. La vague historique déplace les critères de la “démocratie bourgeoise”, tout en répétant le même, à savoir la difficulté à poser politiquement l’affrontement de classes sous-jacent. Les questions posées par RS – autour des événements en Tunisie – relativement aux classes moyennes – s’emplissent de spécificités déroutantes por nosostros en Occident.

    Pour le fun : le Boillon (le SarkoBoy) bafouillait hier la nécessité pour la France d’accueillir les “touristes tunisiens”. Faut l’faire !

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