Le marché mondial du maintien de l’ordre…
NobelSport. Nouveau marché en ligne de mire
Repreneur de feu la société nationale des poudres et explosifs en 1996, NobelSport a stabilisé l’activité à Pont-de-Buis. Aujourd’hui, la société vise le marché mondial du maintien de l’ordre en dégainant une munition nouvelle génération.[print_link]
Site de fabrication de la poudre noire des canons de la Royale dès 1689, la pyrotechnie devenue propriété de la SNPE en 1971 a bien failli rendre les armes au milieu des années 90, victime de l’invasion des munitions militaires des ex-pays du pacte de Varsovie.Celle qui employait des milliers de personnes en période de conflit et encore 400 salariés il y a vingt ans n’en comptait plus qu’une petite centaine quand le groupe franco-hispano-italien SofiSport, via sa filiale Nobel-Sport, l’a reprise, en 1996. « Depuis douze ans, nous n’avons eu de cesse de moderniser les chaînes de fabrication, toutes automatisées aujourd’hui. Du coup, nous avons pu stabiliser les effectifs autour de 120 personnes », se réjouit Gilles Roccio, président de Nobel-Sport.
Grenades lacrymogènes
Un résultat obtenu à la faveur d’une diversification d’activité. Si elle réalise 90 % de son chiffre d’affaires dans la fabrication de poudre pour les balles de chasseur, « la seule et dernière poudrerie de France » a aussi développé une activité de produits pour le maintien de l’ordre. Essentiellement à travers la fabrication de grenades lacrymogènes. « Plus d’un million d’exemplaires écoulés dont la moitié un peu partout dans le monde », précise Fernand Karleskind, responsable de cette activité qui ne connaît pas la crise, elle. D’ailleurs, la toute nouvelle munition brevetée par NobelSport, la balle Spartan LE-40, puise sa génèse dans les émeutes de novembre 2005 dans les banlieues françaises. « Les flashball ont démontré leurs limites d’utilisation car les émeutiers se tenaient à distance respectable. L’Etat a donc cherché un moyen de neutraliser les personnes situées à 30-50 mètres. Nous nous sommes donc lancés dans l’étude d’une munition répondant à ces attentes », explique Marie-Cécile Frère, directrice industrielle du site pont-de-buisien.
Létalité réduite
La munition à létalité réduite est censée ne pas tuer mais peut provoquer des bleus, même à distance. « La législation encadre strictement son utilisation », précise toutefois Gilles Roccio.Également approchés par des industriels américains et allemands, le ministère de l’Intérieur et la DGA choisiront leur fournisseur, le 2 et le 27 février respectivement. « Leur demande varierait de 200.000 à un million d’exemplaires. En conséquence de quoi, nous investirions dans un nouvel outil de production et recruterions entre cinq et dix personnes ». Voire mieux. « Le savoir-faire français dans le maintien de l’ordre s’exporte bien ».
NobelSport
Trois sites à Pont-de-Buis, Anneyron (26) et Toulouse (société Tunet). : 47,8 M€ de chiffre d’affaires en 2008, dont 23 M€ à Pont-de-Buis.
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