Egypte : explosion de violences à Suez, nouvel appel à manifester ce vendredi
Suez, théâtre de véritables scènes de guérilla urbaine ce jeudi 27 janvier.
Les manifestations contre le régime Moubarak, sans précédent depuis plus de trente ans, se multiplient en Egypte. Ce jeudi, la ville de Suez a pris les allures d’un champ de bataille, avec de très violents affrontements entre police et protestataires, et l’attaque de bâtiments administratifs aux cocktails molotov. Le pouvoir a averti cette nuit qu’il allait prendre «des mesures décisives» contre les manifestants qui comptent protester de nouveau vendredi.
Les jeunes militants pro-démocratie à l’origine du mouvement, inspiré par la révolte tunisienne, ont appelé à de nouvelles manifestations «de la colère» dans plusieurs villes du pays après les prières hebdomadaires. Depuis mardi, sept personnes sont décédées, cinq manifestants et deux policiers, et des dizaines ont été blessées. Au moins mille manifestants ont été interpellés.
L’opposant Mohamed ElBaradei, de retour au Caire, appelle le président Moubarak à se retirer du pouvoir et se dit prêt assurer l’intérim si la rue égyptienne le lui demande
23h50. Le ministère égyptien de l’Intérieur annonce «des mesures décisives» contre les manifestants qui comptent protester de nouveau vendredi contre le pouvoir du président Hosni Moubarak. «Le ministère de l’Intérieur renouvelle sa mise en garde contre de telles actions et affirme que des mesures décisives seront prises pour y faire face, en conformité avec la loi», indique un communiqué.
23h25. Les Frères musulmans, première force d’opposition en Egypte, ont annoncé leur participation au «vendredi de la colère», des manifestations prévues contre le régime du président Hosni Moubarak. Ils avaient jusqu’ici appuyé du bout des lèvres le mouvement de contestation qui a commencé mardi en Egypte, laissant à leurs membres le choix d’y participer sans toutefois s’y engager officiellement.
22h40. En perspective des manifestations de vendredi, des tracts anonymes ont été distribués au Caire donnant la marche à suivre. Intitulé «long live Egypt», longue vie à l’Egypte, le tract appelle les manifestants à apporter des roses et non des bannières, et à marcher vers les bâtiments officiels en tentant de persuader policiers et soldats de se joindre à eux.
22h25. Selon le journaliste américain de NBC, Richard Engen, qui cite la police égyptienne, 87 policiers ont été blessés à Suez jeudi. Le journaliste évoque également un mort sur son compte Twitter. Sur le site de micro-blogging, plusieurs internautes indiquent que des bâtiments sont en feu dans la ville, notamment l’hôtel de ville et le siège local du parti d’Hosni Moubarak.
22h10. Deux tirs de roquettes ont visé la police jeudi soir dans le Sinaï égyptien, là où un jeune homme a trouvé la mort, mortellement atteint d’une balle en pleine tête, mais ont raté leur cible, selon des témoins. Les roquettes antichars de type RPG ont été tirées à cheikh Zouwayed, ville du Sinaï habitée principalement par des bédouins armés qui réclament depuis des années la libération de plusieurs des leurs, détenus sans avoir été jugés.
20h58. Pour Barack Obama, la violence n’est pas une solution en Egypte. C’est ce qu’a affirmé le président des Etats-Unis dans un entretien diffusé sur le site de partage de vidéos YouTube. Il a appelé le gouvernement et les manifestants à faire preuve de retenue.
20h05. Les affrontements se poursuivent dans les rues de Suez où les manifestants jettent des cocktails molotov sur les forces de l’ordre qui répliquent à coups de balles en caoutchouc. Sur Twitter, certains évoquent des tirs à balles réelles.
19h30. La Maison-Blanche a appelé jeudi tant le gouvernement que les manifestants en Egypte à éviter la violence. «Le gouvernement a l’obligation de ne pas avoir recours à la violence», a déclaré le porte-parole de Barack Obama, Robert Gibbs. Mais, a-t-il souligné, «ceux qui protestent ont (eux aussi) l’obligation de ne pas avoir recours à la violence», notamment en brûlant des bâtiments officiels. Tout en qualifiant le président Hosni Moubarak de «partenaire important» des Etats-Unis, le porte-parole a affirmé jeudi à plusieurs reprises que les Etats-Unis «ne prennent pas parti» dans l’actuelle vague de protestations.
18h25. L’opposant Mohamed ElBaradei est arrivé à l’aéroport du Caire afin de participer aux manifestations contre le président Hosni Moubarak. En provenance de Vienne, il a appelé le chef d’Etat à quitter le pouvoir. L’ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), est devenu une figure de proue de l’opposition égyptienne.
18h15. A la veille de grands rassemblements, le parti au pouvoir en Egypte se dit ouvert jeudi au dialogue avec la jeunesse. Les manifestations «ont été pacifiques dès le début, la belle jeunesse, brandissant des drapeaux égyptiens, s’est exprimée de façon respectée et civilisée», a déclaré Safwat al-Chérif, secrétaire général du Parti national démocratique (PND, au pouvoir).
17h59. Selon la chaîne de télévision Al Jazeera, 300 personnes seraient détenues à Suez où des témoins font état d’échanges de coups de feu entre forces de l’ordre et protestataires.
17h35.«La situation en Egypte est sans commune mesure avec la Tunisie», note Georges Colson, président du syndicat national des agents de voyage (Snav) dont le congrès s’achève à Louxor, «où il ne se passe rien comme dans les stations balnéaires» de la Mer Rouge. «On va suivre la situation avec beaucoup d’attention mais pour l’instant on n’enregistre pas d’annulations», a -t-il déclaré à l’AFP. Les Français sont 600 000 par an à se rendre en Egypte.
17h10. A Vienne, en Autriche, où il se trouve, Mohamed ElBaradei estime qu’il est temps pour le président Moubarak de se retirer. «Il a servi le pays pendant 30 ans, le moment est venu pour lui de se retirer», a-t-il déclaré. Il propose, selon la chaîne Al Arabia, d’assurer son intérim si la rue égyptienne le lui demande.
16h48. Justifiant la «fermeté» de la police à Suez, le porte parole du gouvernement égyptien, Magdy Rady, estime qu’elle «garde un maximum de retenue, mais lorsque se produisent des moyens d’expression illégitimes ou des destructions, elle intervient».
16h35. Un manifestant a été tué par la police lors d’accrochages dans la localité de Cheikh Zouwayed, dans le nord du Sinaï, selon des témoins. Le jeune homme aurait été mortellement atteint d’une balle dans la tête lors d’un échange de tirs entre des manifestants bédouins et les forces de sécurité, selon l’AFP. Ce nouveau décès porte à sept le nombre de morts depuis mardi.
15h41. Une caserne de pompier en feu. A Suez, où des affrontements ont lieu depuis le milieu de journée entre protestataires et forces de l’ordre, des manifestants ont mis le feu à une caserne de pompiers après avoir lancé des cocktails molotov sur la police, a constaté un photographe de l’AFP.
15h25. La Syrie espère que «la raison prévaudra» en Egypte, a indiqué le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem. «Nous suivons, comme vous, ce qui se passe à Tunis et en Egypte. Nous regrettons que des victimes soient tombées parmi le peuple et la police égyptiens», a-t-il dit lors d’une conférence de presse avec son homologue britannique William Hague.
15h10. La chef de la diplomatie de l’Union Européenne, Catherine Ashton, a appelé les autorités égyptiennes à «respecter» le droit de leurs citoyens à manifester pacifiquement pour défendre leurs droits. «La liberté d’expression et le droit de se réunir pacifiquement sont des droits fondamentaux de tout être humain», a-t-elle déclaré.
14h24. Des accrochages opposent plusieurs centaines de manifestants aux forces de l’ordre dans les villes d’Ismaïliya et Suez. A Ismaïliya, des témoins font état de tirs de gaz lacrymogène des services de sécurité qui tentent de disperser les manifestants qui ripostent par des jets de pierres. Une dizaine de personnes ont été arrêtées avant le début de la manifestation. A Suez, les policiers anti-émeute ont eu recours aux gaz lacrymogènes, aux balles caoutchoutées et aux canons à eau pour disperser plusieurs centaines de manifestants rassemblés devant un poste de police pour réclamer la libération des personnes arrêtées mardi et mercredi.
14 heures. L’opposant Mohamed ElBaradei se dit prêt à «mener la transition» politique en Egypte. L’ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), connu pour s’être rendu en Iran inspecter des installations, rentre ce soir au Caire afin de «s’assurer que tout se passe de manière pacifique et régulière». «J’appelle de nouveau le régime à comprendre qu’il ferait mieux d’écouter, de ne pas utiliser la violence et de comprendre que le changement doit arriver, il n’y a pas d’autre option», a ajouté le prix Nobel de la paix.
13 heures. Paris appelle l’Egypte à respecter la liberté d’expression. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero, lors d’un point presse, a affirmé que la France restait attentive «au sort des centaines de personnes arrêtées à la suite des manifestations des derniers jours».
12h27. Mohamed El Baradei rentre pour participer aux manifestations de vendredi, selon son frère.
10h34. Les échanges à la bourse du Caire sont suspendus jusqu’à 11h30. Les cours se sont effondrés de plus de 6%.
10h10. L’opposant égyptien Mohamed El Baradei, l’un des principaux soutiens des manifestations anti-gouvernementales, annonce son retour en Egypte dès ce jeudi soir de Vienne (Autriche).
10 heures. Un nouvel appel à manifester aujourd’hui lancé sur Facebook. Le «Mouvement du 6 avril», à la tête des manifestations pro-démocratie qui se déroulent en Egypte depuis mardi, qui appelait hier à descendre dans la rue vendredi après la prière, ne veut pas relâcher la pression. «Jeudi ne sera pas un jour de vacances, les actions dans la rue vont se poursuivre», est-il écrit.
9h10. Les autorités égyptiennes annoncent avoir interpellé un millier de personnes ces deux derniers jours.
LeParisien.fr | AFP/KHALED DESOUKI
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