Qui vole un bœuf se prend un œuf
Une centaine de salariés du groupe de luxe et de distribution PPR (Fnac, Conforama…), rassemblés jeudi à Paris devant le lieu où s’est tenue une assemblée générale des actionnaires, ont accueilli ses membres par des jets d’oeufs, a constaté une journaliste de l’AFP.
Ils ont sifflé les actionnaires, qui ont tenté d’esquiver les projectiles puis se sont abrités sous de grands parapluies. Les manifestants ont scandé les slogans «voyous, voyous» et «Pinault, sale escroc, la crise elle a bon dos» à l’adresse du PDG du groupe, François-Henri Pinault.
Des forces de l’ordre protègaient l’entrée de la salle Pleyel (VIIIe arrondissement) où se tenait l’assemblée générale, maculée d’oeufs. L’accès à la rue du Faubourg Saint-Honoré, où étaient regroupés les salariés, était interdit sur une centaine de mètres.Les manifestants ont déployé une banderole orange sur laquelle figurait la mention «intersyndicale PPR: non aux 1.800 suppressions de postes», en référence aux plans d’économies à La Redoute (suppression de 672 emplois), la Fnac (400 emplois) et Conforama (800).Sur des pancartes, ils ont inscrit cette mention: «les actions du groupe PPR: 418 millions d’euros de dividendes = salariés sacrifiés».«On aimerait que les actionnaires renoncent à leurs 418 millions d’euros de dividendes, y compris (le PDG François-Henri) Pinault, pour les investir dans les emplois du groupe PPR», a dit Catherine Gaigne (Sud Fnac Paris). Au cours de l’assemblée générale, les actionnaires ont finalement voté le versement de dividendes équivalent à 418 millions d’euros pour l’exercice 2008.Des étudiants se sont joints aux salariés pour manifester. «Il y en a assez de cette société, qui n’offre que chômage et précarité, on graisse les actionnaires et on vire les salariés», ont clamé ces derniers.De son côté, un actionnaire, Lionel Biebuyck, a qualifié «d’agression» les jets d’oeufs. «C’est peut-être moi qui ai le plus perdu entre l’effondrement des cours de bourse et les dividendes qui fondent», a-t-il dit.
Un autre actionnaire, Christian Flamard, a dit «comprendre la détresse» des manifestants. «C’est l’occasion pour eux de montrer leur mécontentement à la direction», a-t-il ajouté.
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