Inde : à propos de la grève des ouvriers de l’usine Honda
un camarade nous a fait parvenir le texte ci-dessous relatif à la grève des ouvriers de Honda à l’usine de Tapukara.
la source du texte se trouve sur le blog du groupe Union Pour le Communisme (http://unionpourlecommunisme.org/).
Grève des ouvriers de Honda à l’usine de Tapukara (à la frontière de l’Etat du Rajasthan et de l’Haryana, Inde)
Le matin du 16 février, un superviseur a agressé un travailleur contractuel (dans les grandes industries indiennes, la main d’œuvre est divisée en catégories – permanents, contractuels, apprentis – qui effectuent souvent les mêmes tâches mais disposent de droits et de salaires très différentiés ; depuis une dizaine d’années, la part des travailleurs précaires n’a cessé de croître et les quelques victoires obtenues dans les luttes n’ont bénéficiées qu’aux travailleurs permanents, accentuant encore ainsi la fragmentation et la division des travailleurs) qui refusait de faire des heures supplémentaires. Le travailleur se plaignait de la surcharge de travail qui lui avait déjà été imposée. Bien que ce genre d’incident ne soit pas isolé, les ouvriers ont cette fois décidé de répondre collectivement. Le mouvement de contestation qui s’est alors enclenché a rassemblé indistinctement travailleurs permanents, contractuels et apprentis.
2000 ouvriers du premier roulement (la production est organisée en 3X8) ont alors commencé un sit-in dans l’usine, tandis que 1000 ouvriers des deux autres roulements se rassemblaient devant la porte. La colère des ouvriers, accumulée au cours des derniers mois, était nourrie par la pression accrue sur le personnel (notamment à travers les hommes de main déployés par la direction en lien avec les intermédiaires de main d’œuvre qui gèrent le recrutement des travailleurs contractuels), les surcharges de travail et les entraves à l’action syndicale. Comme dans de nombreuses usines des nouvelles zones industrielles qui fleurissent au Sud de Delhi depuis plus de dix ans, la direction s’est vigoureusement opposée depuis un an aux tentatives d’organisation des travailleurs. Les luttes des ouvriers de Honda en 2005 à Manesar, et de Maruti Suzuki en 2012, avaient également toutes deux pour point de départ et première revendication la reconnaissance du droit à se syndiquer.
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