Alors que chaque camp gonfle ses muscles, que le Conseil de la Fédération russe (chambre haute) ait approuvé à l’unanimité «le recours sur le territoire de l’Ukraine aux forces armées russes et que l’ukraine mobilise ses réservistes, il s’agit de comprendre les enjeux stratégique et économique dans cette région de l’europe
Vladimir Poutine poursuit un objectif économique majeur à ses yeux : créer une union eurasienne en 2015. “Ce serait pour lui un pôle de puissance très fort pour dialoguer avec l’Union européenne sur un pied d’égalité, explique Anne de Tinguy professeur à l’Inalco et au Céri Sciences-Po.
L’Accord Douanier est la dernière machine économique de guerre de la Russie pour tenter de reconstituer une entité politico-économique come ce qui fut la Comecon ou la CEI. Constituée en 2010 cette union ne regroupe pour le moment que la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan. Elle prévoit pour les membres la libre circulation des marchandises sans droits de douane mais de tels droits pour le commerce avec l’extérieur e l’Union. Prévue pour contrebalancer l’UE ce processus d’intégration des pays de l’ex URSS prévoit une évolution vers une union euroasiatique visant aussi à contrebalancer l’influence de la Chine en Asie.
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“pour évaluer correctement les dangers réels, nous devons analyser les manipulations et exagérations par la plupart des grands médias, et des sections de la gauche aussi, qui décrivent les relations entre la Russie, l’Europe et les Etats-Unis en termes géopolitiques. Cette approche minimise le fait évident que, depuis l’éclatement de l’Union soviétique, la Russie a été intégrée dans l’économie capitaliste mondiale non comme une grande puissance ou quelque chose de ressemblant, mais dans un rôle économique subordonné – celle d’un fournisseur de pétrole , de gaz, de métaux et autres matières premières dans le domaine manufacturier à l’étranger.”
http://peopleandnature.wordpress.com/2014/02/26/ukraine-2-a-political-earthquake-for-europe-and-russia/
Merci à Victor pour la traduction
. Qu’en est-il de l’économie ukrainienne? Quel est le contexte à plus long terme à la crise?
G. Au milieu des années 1990, l’Ukraine a été jeté dans une crise encore plus profonde que la Russie. De larges pans de l’industrie de l’ère soviétique ont fermé, incapable de rivaliser sur les marchés mondiaux. Dans les années 1990 et au début des années 2000, des parties de la base industrielle qui pouvaient concurrencer ont été rachetés par des oligarques par la privatisation, et ont été consolidés dans les empires d’affaires qui dominent aujourd’hui. Le plus grand est le groupe SKM de Rinat Akhmetov, qui a commencé avec la sidérurgie et la construction d’usine, et a progressé dans l’extraction des métaux, le secteur de l’énergie et des télécommunications. A côté de ces empires, une grande partie des secteurs du transport et de la construction, ainsi que les services municipaux, l’éducation, la santé et le bien-être, sont restés dans le secteur public.
Les gouvernements successifs en Ukraine ont été politiquement faible, à la fois au regard de l’influence oligarchique, et par rapport au potentiel de mécontentement de la classe ouvrière – même si les conflits de travail n’ont pas été vraiment généralisés depuis le milieu des années 1990. Donc, d’une part, les oligarques évitent de payer l’impôt. D’autre part, le coût des salaires du secteur public, ainsi que les pensions et les autres prestations sociales, est relativement élevé par dollar de taxe perçue. (Un rapport de la Banque mondiale s’est plaint que «les gouvernements successifs ont relevé les salaires et les pensions du secteur public”, et qu’en 2009, les dépenses publiques était de 47% du PIB, y compris les pensions (18%) et les salaires du secteur public (12%). [4] ) Lire la suite…
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