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Une ville exclusivement réservée à l’emploi féminin : ce sera bientôt une réalité en Arabie Saoudite. 5000 emplois devraient être créés, uniquement pour des femmes.

Comment encourager les femmes à travailler, tout en respectant les principes religieux très stricts en vigueur en Arabie Saoudite ?

Les Saoudiens sont en passe de trouver la solution. Le projet ? Une ville exclusivement réservée aux femmes va voir le jour dans la province de Hofouf, dans l’est du pays. Les femmes seront les employeuses et les employées : aucune présence mâle n’y sera admise.

Cette nouvelle ville ne devrait pas être la seule de ce type dans la péninsule : quatre autres cités seraient en projet pour le moment, explique The Guardian.

La séparation des sexes est d’application dans tous les domaines de la vie sociale, politique et économique dans le riche royaume arabe. Pas de mélange des genres : l’observance de la loi islamique, matérialisée par la sharia wahhabite, empêche les femmes d’accéder à plusieurs pans de la vie publique. Les personnes de sexe féminin ne sont pas autorisées à conduire, ni à se promener seules en rue : les corollaires en termes d’atteinte aux libertés individuelles sont légion.

Mais la situation économique d’une partie de plus en plus grande de la population a forcé les autorités à accepter la mise en œuvre de solutions. L’autorité saoudienne de la propriété industrielle (Modon) a donc imaginé un système permettant aux femmes de prendre part à la production économique du pays, et d’acquérir une certaine indépendance financière.

Des diplômées au chômage

“Je suis certain que les femmes pourront montrer leur efficacité et opter pour les emplois qui conviendront le mieux à leurs intérêts, leur nature et leurs facultés”, assure  Saleh al-Rasheed, directeur général de Modon.

5000 emplois devraient être créés dans le domaine textile, celui des industries pharmaceutiques et alimentaires.

Des femmes d’affaires saoudiennes sont à la base du projet, explique le journal économique Al Eqtisadiah. L’une d’entre elles, Hussa Al-Aun espère que ces infrastructures permettront aux femmes de travailler dans les entreprises. “C’est essentiel pour arriver à bout du chômage qui touche les diplômées chez nous”, ajoute-t-elle. Outre les préceptes religieux, les employeurs sont en effets très circonspects devant l’engagement de femmes. Celles qui sont mariées ou qui ont des enfants se voient systématiquement refuser les emplois.

La ville des femmes devrait être prête à les accueillir dès l’année prochaine. Quant à savoir si le royaume conservateur récoltera moins de critiques d’associations pour le respect du droit des femmes, c’est encore à voir.

W. F., avec The Guardian

MONDE | Mis à jour le lundi 13 août 2012 à 12h58