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Les couvre-feux pour adolescents se multiplient

Les moins de 13 ans ne doivent plus errer seuls après 23 heures dans une dizaine de villes de France.
Avec l’été, le couvre-feu pour les moins de 13 ans est de retour en France. Des élus plutôt ancrés à droite redoutent de voir des jeunes désœuvrés troubler l’ordre, faire du bruit dehors ou que les rassemblements tournent à l’échauffourée. Aussi, comme l’an dernier, ils ont décidé d’encadrer, voire de limiter les sorties nocturnes des mineurs par le biais d’arrêtés municipaux qui visent les adolescents qui errent dans les rues de leur commune jusqu’à tard dans la nuit. [print_link]

Dans l’Essonne, les municipalités de Brunoy, Yerres, Étampes et Savigny-sur-Orge ont d’ores et déjà instauré un couvre-feu. À Brunoy, le maire UMP Laurent Beteille a fait passer un arrêté visant à interdire aux mineurs âgés de moins de 13 ans de se promener non accompagnés d’un adulte entre 23 heures et 6 heures du matin dans le centre-ville du 1er juillet jusqu’au 31 août.

Tout enfant retrouvé dans les rues au-delà de 23 heures sera amené au commissariat ou reconduit chez ses parents. Une contravention de première catégorie est prévue pour les parents fautifs. Quant à la ville de Yerres, dirigée par Nicolas Dupont-Aignan, président du mouvement Débout la République (DLR), elle ne connaît pas une délinquance de grande importance. Pourtant, elle renouvelle son couvre-feu chaque été depuis 2001 pour ses plus jeunes habitants, mais la sanction encourue est différente de celle de Brunoy.

Les parents risquent de recevoir en plus de la contravention une convocation au commissariat. Objectif : les mettre devant leurs responsabilités. Dans le sud de la France, les moins de 13 ans sont également soumis à ces mesures de couvre-feu à l’approche de l’été.

«Quasiment entré dans les mœurs»

Les maires UMP d’Antibes-Juan-les-Pins et de Cagnes-sur-Mer, Jean Leonetti et Louis Nègre, se considèrent même comme des précurseurs en la matière puisqu’ils les ont instaurées au début des années 2000. «À l’origine, nous souhaitions lutter contre l’utilisation des mineurs dans le cadre de la mendicitéet des trafics de drogue. Les aînés envoient souvent leurs petits frères vendre de l’herbe car ils risquent moins pénalement», explique un collaborateur du maire d’Antibes, avant de préciser que «cet arrêté, qui est quasiment entré dans les mœurs, a permis aux forces de police de poser des limites».

Ces maires ont fait des émules. À Mazamet, dans le Tarn, le maire divers droite Laurent Bonneville a mis en place pour la première fois depuis le 2 juillet un couvre-feu interdisant aux adolescents de moins de 14 ans de sortir après 22 h. L’élu, qui se refuse à parler de «couvre-feu», affirme que «les habitants de sa commune sont très contents» de cette décision. Les magistrats apparaissent plus circonspects. L’Union syndicale des magistrats doute de l’utilité de ces arrêtés «publicitaires pour les maires» qui «posent plus de problèmes de mise en œuvre qu’ils en résolvent» puisque la plupart des familles des contrevenants seraient, selon les magistrats, insolvables et insaisissables.
Marion Brunet et Alexandra Paléologue
10/07/2009 |LeFigaro.com

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