Japon : Le mythe de la prospérité s’effondre au vu d’un récent rapport sur la pauvreté
Un récent rapport [1] [en anglais] du Ministère de la Protection Sociale révèle qu’un Japonais sur six est touché par la pauvreté. Selon les chiffres [2] de l’OCDE, le Japon fait partie des pays développés qui affichent le plus fort taux de pauvreté , s’inscrivant au 4ème rang derrière le Mexique, la Turquie et les Etats-Unis.[print_link]
En Septembre, Makoto Yuasa, Secrétaire général du Réseau Anti-Pauvreté [4](??? Han Hinkon) [en japonais] avait déjà mis le doigt sur le problème et expliqué ainsi [5] la problématique de la pauvreté au Japon [en anglais]:
Depuis la croissance économique importante des années 1960, le Japon incarne le mythe d’une société de classes moyennes. Cependant l’organisation du travail à la japonaise, qui est à l’origine de ce mythe, a subi des transformations dues à la généralisation du travail temporaire entre autres facteurs. De ce fait, de plus en plus de Japonais sont touchés par la pauvreté.
Comme beaucoup le disent sur leurs blogs, le déficit des revenus que vit actuellement le Japon, n’a rien de nouveau. L’explosion de la bulle économique des années 1990 a mis en lumière les faiblesses du système japonais et de nombreux experts déclarent que, depuis, le pays ne s’est jamais complètement remis de la récession.
Ysaki suggère [6] [en japonais] que ce problème n’est pas nouveau mais que la plupart des Japonais l’ont toujours considéré comme celui du voisin :
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En lisant ces informations, j’ai compris que ce problème est similaire à celui que rencontrent d’autres groupes qui souffrent de discrimination au Japon.
Bien qu’un problème existe clairement et qu’il nous concerne de près, nous agissons comme s’il n’existait pas et ce faisant, nous avons fini par croire qu’il ne nous concerne pas.
Selon [7] [en japonais] le blog Miyabi-tale, l’histoire de cette situation remonte loin et c’est bien à l’inertie des politiques qu’incombe cette responsabilité :
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Il est étonnant de constater que des données remontant à quelques années en arrière montraient déjà que la pauvreté touchait une personne sur sept. Pour certains, il est rassurant de voir que malgré la profonde récession mondiale due à la faillite de la banque Lehman Brothers, seule une personne sur cinq est considérée comme pauvre aujourd’hui.
Sous le gouvernement du Parti Libéral-Démocrate, on avait recours à des slogans tels que ‘Au Japon, la pauvreté n’existe pas’ ou ‘Un million de foyers de la classe moyenne au total’ mais depuis, il est évident que c’était loin d’être la vérité.
By Flickr id: caribb [8] Par caribb, utilisateur Flickr
Malgré tout, certains préfèrent voir le verre à moitié plein.
Ukkii espère [9] [en japonais] que cette période difficile dans l’histoire sociale et économique du Japon ramènera la force d’esprit qui caractérise les Japonais :
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POURTANT
Les choses peuvent-elles décemment continuer ainsi jusqu’à l’amélioration de la situation économique du pays ?
Lorsqu’après la guerre, le peuple japonais a connu la pauvreté, c’est sans hésiter qu’il a fait de son mieux et est parvenu à améliorer l’état du pays.
Si nous pouvions de nouveau retrouver cet ESPRIT ARDENT de l’époque, je pense qu’il serait possible d’assurer la force et la compétitivité de nos entreprises, même si nous ne pouvons pas changer radicalement le pays tout de suite.
Je suis employé mais je m’efforce de voir les choses avec les yeux d’un PDG parce que si on voit loin, il y a beaucoup de découvertes et d’améliorations à faire, et ce dans les domaines les plus variés.
Peut-être l’expression “ESPRIT ARDENT” semble-t-elle un peu désuète de nos jours mais j’aimerais la remettre à l’honneur.
Article printed from Global Voices en Français: http://fr.globalvoicesonline.org
URL to article: http://fr.globalvoicesonline.org/2009/10/29/22460/
URLs in this post:
[1] rapport: http://www.financialexpress.com/news/one-in-six-japanese-living-in-poverty-survey/531390/
[2] chiffres: http://www.oecd.org/document/53/0,3343,fr_2649_33933_41526756_1_1_1_1,00.html
[3] Image: http://www.flickr.com/photos/28503644@N03/3525513868/
[4] Réseau Anti-Pauvreté : http://www.k5.dion.ne.jp/~hinky/index.html
[5] ainsi: http://www.k5.dion.ne.jp/~hinky/090904article.yuasa.html
[6] suggère: http://eiji.txt-nifty.com/diary/2009/10/post-730a.html
[7] Selon: http://d.hatena.ne.jp/miyabi-tale/20091021/1256088117
[8] Image: http://www.flickr.com/photos/caribb/3948606603/
[9] espère: http://ameblo.jp/shiokawa-office/entry-10369752658.html
Site source:globalvoice
Je pense que chez nous (en France au moins), mais sans doute moins au Japon, malgré le tabou, on s’est aveuglé sur le mythe d’une classe moyenne japonaise englobant toute la population.
Les Japonais savaient, ou ne voulaient pas savoir, qu’il existaient chez eux de très nombreux pauvres. Un consensus s’est crée entre ceux qui s’en sortaient plutôt bien, les pouvoirs publics et les médias. Les SDF avaient leurs lieux réservés.
Les pauvres appartenaient essentiellement à la classe ouvrière – et bien sûr à l’immigration ( ou à l’origine) coréenne, iranienne, des pays du Golfe…-, par exemple dans le BTP (haut lieu, comme en France, de la corruption mafieuse des entrepreneurs et de l’Etat). Leurs conditions d’emplois et de travail étaient déplorables, comme la qualité de certaines constructions ne répondant pas, pour les pauvres, aux normes antisysmique, et, concernant, leurs conditions de vie, chacun pouvait s’en rendre compte dans les quartiers d’embauches de chômeurs, les files de “journaliers”, les “hôtels” collectifs (j’ai pu le constater, en simple touriste ‘gaïgin” à Ôsaka, à la fin des années 90), les abords des parcs réservés aux SDF . C’est depuis longtemps un phénomène massif.
L’extension actuelle aux couches moyennes de salariés fait que les bouches s’ouvrent. Mais cette explosion de la pauvreté n’a rien d’un tsunami dans un ciel serein.