Algérie: revue de presse
ArcelormittalEl Hadjar : L’UGTA tente une médiation
El Watan, 17 juin 2010
Deux membres de la centrale syndicale de l’UGTA, chargés des conflits, ont fait hier le déplacement sur Annaba.
Ils sont venus entre autres pour se réunir avec le wali, Mohamed El Ghazi, et discuter des événements qui secouent actuellement le complexe sidérurgique d’El Hadjar qui risque de connaître une grève générale à compter du 21 juin prochain. Parallèlement, Vincent Legouic et Gonzalo Urquijo, respectivement directeur général du complexe sidérurgique de Annaba et membre de la direction générale du groupe ArcelorMittal, ont été reçus hier par Mohamed Benmeradi, le nouveau ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise, et de la Promotion de l’investissement. [print_link]Ils lui ont soumis le plan d’investissement 2010-2014 décidé par le groupe avec une enveloppe estimée à 200 millions de dollars, sans omettre de lui faire part de leur désappointement quant aux perturbations que connaît la production suite aux multiples mouvements de grève. Selon des indiscrétions, le nouveau ministre aurait rassuré ses hôtes étrangers qu’il prendra les dispositions qui s’imposent.
Avant-hier, la direction générale d’ArcelorMittal a estimé que la grève décidée pour le 21 juin est illégale puisque, entre autres, l’assemblée générale de jeudi dernier n’était ni demandée par le syndicat ni autorisée par la direction générale. En réaction, le syndicat a rendu publique hier la correspondance adressée le 9 juin dernier dont l’objet est la convocation de l’AG des travailleurs. A la lecture de ce document, il ressort que le syndicat a informé la direction générale. « Nous vous informons de la convocation le 10 juin 2010 de l’assemblée générale des travailleurs d’ArcelorMittal Annaba et ArcelorMittal Pipes et Tubes Algéria… », est-il écrit dans cette correspondance. Par ailleurs, le syndicat qui se réunira aujourd’hui avec la direction générale, pour poursuivre les négociations, organisera une conférence de presse samedi prochain. Elle portera, selon le représentant des travailleurs, sur la chronologie du conflit et de la grève prévue lundi prochain.
Arcelormittal El Hadjar : La grève jugée illégale par la direction
El Watan, 16 juin 2010
Gonzalo Urquijo, président du département de l’investissement au groupe ArcelorMittal et responsable des activités produits longs, et Vincent Legouic, directeur général d’ArcelorMittal Annaba, seront reçus aujourd’hui par Mohamed Benmeradi, le nouveau ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise, et de la Promotion de l’investissement.
L’objet de la rencontre, selon des sources proches du complexe, portera sur les évènements qui secouent depuis quelques jours la stabilité du complexe dont la prochaine grève prévue pour le 21 juin prochain, mais aussi sur le plan d’investissement établi par le groupe indien dont l’enveloppe s’élève à 200 millions de dollars. Une rencontre à travers laquelle les deux responsables d’ArcelorMittal veulent afficher au gouvernement algérien leur volonté de rester en Algérie et d’exprimer, selon nos sources, leur « mécontentement dû aux entraves syndicales auxquelles ils sont confrontés périodiquement ». A cette réunion, prendra part le chef de cabinet de Sidi Saïd, le patron de la centrale syndicale de l’UGTA, qui a été dépêché à l’effet de chercher un compromis heureux entre les deux parties. La direction générale d’ArcelorMittal El Hadjar a qualifié, hier, la grève annoncée pour le 21 juin d’illégale. « Nous considérons que la grève annoncée pour le 21 juin prochain est illégale », a estimé la direction générale du complexe dans son bulletin Info-Usine distribué aux travailleurs dont une copie est parvenue à notre rédaction.
Explicite, le contenu du document énonce les points noirs qui ont entaché la démarche du syndicat avant d’aboutir à un préavis de grève remis avant-hier à la direction générale. « Toutes les démarches entreprises ne sont pas conformes à la loi et à la convention collective. L’inspection du Travail n’a pas délivré de procès-verbal de non-conciliation, mais nous continuons à discuter avec le syndicat. L’assemblée générale de jeudi n’était ni demandée par le syndicat ni autorisée par la direction générale. Le processus d’approbation de la grève était irrégulier car il n’y a pas eu de vote à bulletins secrets. Enfin, cette assemblée n’a regroupé que 800 des 6 200 employés de l’usine. Il est rappelé, que conformément à la loi, les jours de grève ne seront pas payés », a argumenté la direction générale d’ArcelorMittal El Hadjar. En contrepartie, cette dernière propose aux travailleurs et leur syndicat d’actualiser la convention collective d’entreprise en septembre prochain, discuter un mois après du régime indemnitaire, mettre en place le système de bonus lié à la performance de l’entreprise en novembre 2010 et négocier en décembre des salaires de l’an 2011.
ArcelorMittal: Débrayage maintenu
Le Quotidien d’Oran, 14 juin 2010
A partir du 21 juin prochain, les 6.000 travailleurs du plus grand complexe sidérurgique du pays, appartenant au géant mondial de l’acier ArcelorMittal, observeront un débrayage illimité à l’appui de revendications socioprofessionnelles.
C’est ce qu’a annoncé, hier dimanche, le secrétaire général du syndicat d’entreprise, Smain Kouadria, selon lequel «les portes du dialogue restent ouvertes» avec la direction générale d’Arcelor Mittal-Annaba. Le service minimum sera cependant observé, a-t-il précisé. La plateforme des revendications du syndicat d’entreprise porte globalement sur deux aspects : mise en place de négociations de branches pour une augmentation des salaires, et les mesures d’accompagnement pour le régime de retraite. La décision de la grève illimitée a été prise jeudi lors d’une assemblée générale organisée au complexe sidérurgique. Quelque 6.000 travailleurs présents à l’assemblée générale avaient voté à main levée pour une grève illimitée, en présence d’un huissier de justice. Un préavis de grève a été déposé hier dimanche auprès de l’inspection du travail d’El Hadjar, en vue d’un arrêt de travail qui serait effectif à partir du 21 juin 2010. L’issue de l’AG des travailleurs, convoquée mardi dernier par le secrétaire général du syndicat, après l’échec d’une réunion tenue samedi en présence du wali de Annaba pour rapprocher les points de vue, était prévisible. Dans un communiqué au ton menaçant, le syndicat avait alors annoncé être entré dans une «phase de rupture de dialogue avec la direction générale» de l’usine. En mai dernier, le syndicat d’entreprise avait introduit une demande de conciliation auprès de l’inspection du travail d’El Hadjar (Annaba) avec une plateforme de revendications socioprofessionnelles portant sur des négociations pour la mise en place de conventions de branches et le régime de retraite. Pour la direction générale d’Arcelor Mittal, représentée par son directeur général Vincent Le Gouic, «il est possible d’appliquer la convention de branche, si la loi nous l’impose». «Nous avons demandé à notre partenaire social de se référer à la justice pour régler ce problème de convention de branche», a-t-il indiqué. Pourtant, selon Le Gouic, Arcelor Mittal Annaba avait mis en place en juillet 2009 en coordination avec le syndicat un système de rémunération «plus intéressant» que la convention de branche réclamée aujourd’hui par ce même syndicat. La direction générale du complexe, qui avait réagi mardi dernier à l’appel à la grève en estimant notamment que la situation de l’usine Arcelor Mittal Annaba «peut rapidement devenir difficile en cas d’une nouvelle grève», a affirmé que le salaire de base moyen des travailleurs a «augmenté de 25 pour cent depuis janvier 2009 et augmentera encore de 5% le premier juillet prochain». Au mois de janvier dernier, une grève générale de neuf jours avait paralysé le complexe, après des rumeurs de fermeture de la cokerie. L’intervention de l’Etat à travers Sider, l’ancien propriétaire public du complexe, a ramené le calme et les ouvriers ont regagné leurs postes de travail, après avoir obtenu un plan d’investissements d’Arcelor Mittal de 200 millions de dollars sur la période 2010-2014 pour moderniser les équipements de cette cokerie. Au passage, la grève de neuf jours avait coûté quelques 6 millions de dollars au géant mondial de l’acier. La décision de bloquer les principales activités du complexe d’El Hadjar mettra à mal les objectifs d’Arcelor Mittal d’atteindre les 2 millions de tonnes de production, et de remplir son carnet de commandes pour l’année 2010. Côté syndicat, la grève travaille généralement en faveur d’un assouplissement de la position de la direction générale, obligée d’ouvrir des négociations pour ne pas perdre sa clientèle, notamment à l’international, alors que la demande mondiale de l’acier reprend progressivement sur le sillage de la reprise économique.
Maghreb-Union européenne : Intégration des marchés de l’énergie
El Watan, 17 juin 2010
Le commissaire européen chargé de l’énergie, Gunther Oettinger, sera à Alger dimanche prochain pour assister à un Conseil ministériel regroupant les ministres chargés de l’Energie de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie.
Selon un communiqué du ministère de l’Energie, ce conseil entre dans le cadre du projet « Intégration progressive des marchés de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie dans le marché de l’électricité de l’Union européenne ». Il sera présidé par le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, et regroupera la ministre marocaine de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Mme Amina Benkhedra, le ministre tunisien de l’Industrie et de la Technologie, Affif Chelbi, ainsi que le commissaire européen chargé de l’énergie, Gunther Oettinger. La réunion sera précédée d’une rencontre des experts qui doivent se pencher sur l’exécution du protocole d’accord signé à Rome, en décembre 2003, par la Commission européenne et les ministres chargés de l’Energie des trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie), à l’occasion d’un Conseil des ministres euro-méditerranéens.
Selon le ministère, le protocole d’accord, « l’un des trois protocoles signés dans le cadre du processus de Barcelone, adopté en 1995 par le Conseil des ministres européens, a notamment pour objectifs, l’adoption d’une stratégie pour la mise en place d’un marché de l’électricité entre les trois pays du Maghreb et l’intégration progressive du marché maghrébin dans le marché de l’Union européenne, ainsi que d’attirer les investisseurs et encourager la concurrence, la mise en œuvre de mécanismes adaptés pour faciliter les échanges commerciaux régionaux et le développement des exportations de l’électricité vers l’Europe ». Cette première réunion se penchera sur l’évaluation du projet « Intégration progressive des marchés de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie dans le marché intérieur de l’électricité de l’Union européenne », l’examen et l’adoption du plan d’actions prioritaires.
Les travaux de cette réunion seront sanctionnés par l’adoption d’une déclaration ministérielle et du plan d’actions prioritaires. Il faut rappeler que des équipes algériennes et marocaines, des sociétés du groupe Sonelgaz et de l’Office national de l’électricité du Maroc (ONE), ont procédé au mois de septembre 2009 à la mise sous tension de l’interconnexion électrique en 400 kV entre l’Algérie et le Maroc, rendant possible le transport de grandes quantités d’énergie dans les deux sens. Les interconnexions électriques entre l’Algérie et le Maroc aident à pallier les dysfonctionnements électriques et à prévenir tous les risques de déficit, en assurant une meilleure sécurité au réseau maghrébin. Ces interconnexions participent aussi à l’émergence d’un marché régional de l’électricité. Le passage au palier 400 kV procure un nouveau rôle commercial aux interconnexions électriques entre les pays du Maghreb et à l’émergence d’un marché euro-maghrébin.
La baisse des barrières douanières à profité aux entreprises européennes : Le patronat attend du concret
El Watan, 15 juin 2010
La CNPA considère que la conclusion de l’Accord d’association Algérie-UE répondait beaucoup plus à des considérations d’ordre politique.
L’Algérie et l’Union européenne se réuniront aujourd’hui au Luxembourg dans l’espoir de renégocier certaines clauses de l’Accord d’association signé par les deux parties en 2002. Pour les organisations patronales, cette réunion devra servir de tribune pour corriger les ratages du passé. « C’est une bonne chose de réviser cet accord, notamment son aspect économique », affirme Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), joint avant-hier par téléphone. Cinq ans après l’entrée en vigueur de l’Accord d’association en 2005, l’Algérie s’est rendue compte qu’il était plutôt en sa défaveur.
A titre d’exemple, les importations algériennes auprès de l’UE ont augmenté de près de 80%, passant de 11,2 milliards de dollars en 2005 à 20,8 milliards de dollars en 2008. Sur le plan agricole, les importations algériennes depuis la zone euro sont passées de 1,2 milliard de dollars en 2005 à 2,8 milliards de dollars en 2008. Les importations en provenance de l’UE constituent 55% des importations globales de l’Algérie. M. Naït Abdelaziz trouve que la conclusion dudit accord répondait beaucoup plus à des considérations d’ordre politique. Ce qui expliquait, selon lui, la perte au change de l’économie nationale. « C’est un accord politique. A cette date, l’Algérie était isolée sur le plan international. Il y a eu plusieurs concessions de la part des négociateurs algériens, particulièrement sur le volet économique », confie-t-il, non sans avoir pointé du doigt l’incompétence de certaines institutions en charge du commerce extérieur.
« Elles n’ont pas joué le jeu. Pourtant, notre pays disposait de beaucoup d’atouts à faire valoir. Nous avons, malheureusement, perdu beaucoup de temps et d’argent », constate M. Naït Abdelaziz, en s’insurgeant contre l’exclusion des organisations patronales dans la mise en place de cette convention. Par conséquent, les entreprises algériennes, s’insurge-t-il, se sont enfoncées dans diverses contraintes d’ordre financière et bureaucratique. « Il n’y a pas de cohérence ou de vision globale dans la conduite des affaires économiques (…) Malgré les discours et les gesticulations, l’Algérie a encore reculé », se désole-t-il encore.
Le président du CNPA s’est montré par ailleurs pessimiste quant aux résultats de la réunion prévue entre les deux parties. « Nous n’espérons rien ! On n’est même pas prêt pour faire de la concurrence aux entreprises européennes », reconnaît-il. D’ailleurs, la baisse des barrières tarifaires ou non tarifaires a beaucoup profité aux entreprises européennes.
Pour notre interlocuteur, l’urgence consiste en l’amélioration, entre autres, des performances d’une administration outrageusement bureaucratique ainsi que la prise en charge des nombreuses doléances des entreprises algériennes. Boualem M’Rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), note, de son côté, que l’esprit des Accords de Barcelone, devant permettre des échanges équitables entre l’Algérie et l’Union européenne, n’a pas été respecté. « Au départ, il était clairement observé que l’esprit des Accords de Barcelone allait permettre à la partie algérienne d’entrevoir des échanges à un point équitable avec l’autre partie. A ce jour, cette question reste pendante et les échanges sont en deçà des recommandations exprimées lors des négociations. La mise à niveau et les rapports de type d’accompagnement sont restés au même stade », explique-t-il, en laissant entendre qu’il serait souhaitable de revenir au texte fondateur de Barcelone.
« Le baromètre d’un bon accord attendu par les Algériens est celui qui garantira un type d’accompagnement qui nous permettra de nous connecter à une évolution permanente du développement de notre économie », recommande-t-il, en notant qu’il sera, toutefois, difficile de renégocier, dans l’ensemble, l’accord en question. « Sur le fond, l’Accord d’association avec l’UE n’est pas négociable. A peine s’il y aura quelques réaménagements », conclut-il.
Réunion aujourd’hui du 5e Conseil d’association Algérie – UE : L’heure des comptes a sonné
El Watan, 15 juin 2010
La tenue aujourd’hui du 5e Conseil de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne sera l’occasion de mettre à plat les problèmes qui ont rendu quasi impossible une application productive et harmonieuse de l’accord entré en vigueur en 2005.
Un accord qui, au fil des ans, est devenu la cible de critiques de la part de l’Algérie qui reproche à son homologue européen d’avoir une vision mercantiliste de l’accord, et de tarder à mettre réellement en pratique ses engagements concernant l’investissement, la mise à niveau du tissu industriel et le transfert technologique. Le bilan avancé s’avère, aux yeux des décideurs algériens, clairement en défaveur de l’Algérie qui perd ainsi au change face à son partenaire. Les Algériens en veulent pour preuve le fait que l’accord, signé après de longues négociations, n’a ni favorisé les exportations algériennes hors hydrocarbures ni permis d’installer des IDE européens en Algérie. Pour illustrer ce bilan négatif, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a fait savoir récemment que « pour 1 dollar exporté vers l’UE, l’Algérie importe pour 20 dollars ».
Du côté des pouvoirs publics, on cite également les pertes fiscales qui se chiffraient, en 2009, à 2,2 milliards de dollars, et on les oppose à la quasi-inexistence des investissements étrangers qui n’ont pas dépassé les 500 millions de dollars. Du côté européen, on cible par contre « le manque de réformes structurelles en Algérie » et on minimise le déséquilibre des échanges. Pour le partenaire européen, la raison des importations trop importantes est à chercher du côté de « la surconsommation de l’Algérie » qui souffre d’un problème de demande intérieure excessive. Un argument comme un autre qui sert clairement à défendre la position européenne vis-à-vis d’un accord qui se révèle de toute évidence plus que bancal.
Cependant, l’argument, même s’il ne peut justifier à lui seul un déséquilibre aussi flagrant dans les échanges, reflète, tout de même, un aspect non négligeable de la hausse des importations algériennes qui ont représenté en 2008 plus de 20 milliards de dollars et qui mettent en évidence la faiblesse de la production de biens en Algérie. Une réalité qui explique en partie la difficulté de l’Algérie à s’imposer dans le cadre de cet accord tant décrié après cinq ans d’application. En prenant les fameuses décisions pour réduire les importations, à la faveur de la loi de finances complémentaire 2009 et la loi de fiances 2010, le gouvernement Ouyahia a tenté de rectifier le tir, il est parvenu rapidement à réduire les importations. Ainsi une baisse de 1,62% a été constatée en 2009, et une autre plus conséquente de 7,8% au premier trimestre 2010 concernant les importations à partir de l’Europe.
Des baisses qui touchent notamment les biens alimentaires et les véhicules et qui allègent quelque peu la pesante facture des importations algériennes. Un effet positif des mesures qui sont pourtant assimilées à des décisions protectionnistes de la part des Européens qui jugent par exemple la mesure obligeant l’investisseur étranger à céder 51% des parts d’une société à un partenaire algérien, un véritable frein au libre investissement des étrangers en Algérie. Un motif qui a fini par augmenter la crispation des relations autour de cet Accord d’association qui, de toute façon, n’a rien changé ou presque aux relations commerciales entre les deux côtés de la Méditerranée. Exportations d’hydrocarbures d’une part, exportations de biens divers pour les besoins de la consommation et de la production locale, d’autre part, restent une règle immuable.
Les échanges d’accusations – enrobés de langage diplomatique et de formules de politesse – ne changeront pas la réalité des relations déséquilibrées, rendues encore plus complexes par un environnement économique en crise ou chaque Etat cherche à tirer son épingle du jeu et à minimiser les pertes. Même les grands ensembles économiques plus équilibrés, en apparence, se heurtent actuellement à la nouvelle réalité et on y tend à repenser un positionnement plus égoïste. Alors quelles chances dans ces conditions pour un accord plus équilibré avec l’UE où les échanges seront pensés en termes de partage et de complémentarité au lieu d’être jugés sous la lorgnette des intérêts économiques et financiers des plus influents des partenaires ?
Hassi-Dellaâ (Laghouat) : manifestation contre les coupures intempestives d’électricité
liberte-algerie.com
16 juin 2010
Hassi-Dellaâ, chef-lieu communal situé à quelque 130 km au sud-est de Laghouat, a frôlé, dimanche dernier, une émeute de ce que les jeunes manifestants ont appelé “l’émeute de l’électricité”. Le signe avant-coureur a commencé depuis la première coupure intempestive d’électricité qui a duré depuis 11h30 jusqu’à environ 13h30, selon les manifestants interrogés. Ce qui a contraint le P/APC d’user d’un groupe électrogène placé au complexe sportif de proximité de la commune pour permettre à quelque 2 000 personnes de se déplacer pour suivre le match de Coupe du monde de football qui a opposé l’équipe nationale à la Slovène. À la dure défaite du onze national face à la modeste équipe slovène est venu s’ajouter un deuxième délestage intempestif survenu à environ 20h30. Ce qui a fait plonger tout un quartier de la cité du 8-Mai dans le noir. Devant la désillusion, l’exacerbation, les regrets… et pour fustiger ce délestage qui a coïncidé avec le match Allemagne – Australie, les jeunes sont sortis de façon spontanée et ont occupé la rue du quartier du 8-Mai, en scandant, entre autres, “À bas les délestages !”, “On est fatigués !” Ainsi, les manifestants, jeunes et moins jeunes, ont tenu à déverser leur trop-plein de colère engendrée par les coupures d’électricité, qui ne cessent de causer des préjudices, nous indiquent-on. Ils ont ainsi brûlé des pneus et autres objets sur la chaussée, occasionnant de grands feux et bloquant du coup la circulation pendant un bon moment. Approchés par le P/APC et le responsable de la gendarmerie pour une éventuelle négociation afin de calmer les esprits, les manifestants déchaînés leur ont répondu : “Nous ne pouvons rien négocier dans l’obscurité !” Il faut dire qu’en sus de l’enclavement de cette région du sud du pays, le chômage, le taux de déperdition scolaire, l’absence de centre de formation professionnelle et d’une maison de Jeunes sont les points noirs qui continuent à ronger les jeunes de Hassi-Dellaâ.
Informations
La wilaya de Laghouat est une subdivision administrative algérienne ayant pour chef-lieu la ville du même nom. Située au cœur du pays à 400 km au sud de la capitale Alger, la wilaya s’étend sur une superficie de 25 000 km² et compte 466 000 habitants. Région pastorale de l’Algérie, elle possède également le plus grand gisement de gaz naturel d’Afrique avec une réserve estimée à plusieurs milliards de mètres cubes.
Programme quinquennal 2010-2014
Les chemins de fer se taillent la part du lion
El Watan, 7 juin 2010
Amar Tou, ministre des Transports, vient d’annoncer que les chemins de fer vont bénéficier d’une cagnotte de 30 milliards de dollars dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, doté de 286 milliards de dollars.
Un peu plus d’un dixième de ce programme sera consacré au seul secteur ferroviaire dans un pays où les besoins se font sentir dans tous les domaines ; de l’emploi au logement en passant par la santé. Le ministre des Transports, qui a fait cette annonce hier sur les ondes de la Chaîne III, ne précise cependant pas la nature des projets envisagés dans ce secteur. Un secteur qui a déjà bénéficié d’importants financements de l’Etat lors des deux précédents plans quinquennaux. Le secteur des chemins de fer a englouti 50 milliards de dollars de 1999 à 2009. Dix-huit milliards de dollars ont été consacrés rien que pour la maintenance du parc des locomotives et l’électrification des lignes existantes. Une somme colossale qui n’est pas traduite par des réalisations sur le terrain. Il y a certes l’électrification d’une partie du réseau et l’acquisition de matériels pour la compagnie de transport ferroviaire, SNTF, laquelle est déjà engagée pour 17 autorails, 30 locomotives diesels et 64 rames automotrices.
Mais cela ne peut coûter tous ces milliards débloqués au cours de la décennie passée. Le réseau ferroviaire n’a pas connu d’extension palpable. Il est toujours d’un linéaire de 3500 km hérités, faut-il le préciser, de l’époque coloniale. Mais pour M.Tou, le reste viendra… « Le rail va s’étendre jusqu’à Adrar, Menaâ, Timimoun, Hassi Messaoud et El Oued dans le Sud. La ligne ferroviaire entre Béchar et Oran, sur plus de 700 km, sera opérationnelle à partir de la mi-juillet », a-t-il souligné. Pour justifier les retards dans les travaux d’électrification et de modernisation de ligne Tizi Ouzou-Thénia et de la ligne Batna-Biskra-Touggourt, le ministre parle de lenteurs dues au règlement intérieur de la commission nationale des marchés publics. « Il faut situer les responsabilités au niveau de ceux qui décident pour l’inscription des projets, ceux qui concluent les marchés et ceux qui sont chargés de l’approbation de ces marchés », a-t-il expliqué. Mais de quel développement peut-on parler lorsque les chantiers n’avancent pas ? Le ministre ne précise pas que l’essentiel des projets inscrits dans le programme 2010-2014 sont des projets de l’ancien programme qui demeurent inachevés.
A l’image de l’électrification et de l’extension du réseau vers le Sud. Selon lui, le réseau ferroviaire national ne sera totalement électrifié qu’en 2015. Peut-on le croire, lorsqu’on sait que les travaux du métro d’Alger et du tramway traînent encore et encore ? N’avait-il pas déclaré à la fin 2008 que « le métro d’Alger sera opérationnel fin 2009 ». Ces retards chroniques et généralisés à tous les secteurs coûtent énormément au contribuable. Preuve en est le budget réservé dans le fameux plan quinquennal 2010-2014 à la finalisation des projets encore inachevés qui s’élèvent à 130 milliards de dollars. Pourquoi y a-t-il dans presque tous les projets des retards et des surcoûts ? Cette nouvelle enveloppe financière allouée au secteur des chemins de fer va-t-elle servir au financement de nouveaux projets ou sera-t-elle consacrée à combler les trous des projets en souffrance ? Autre chose : la principale entreprise du secteur, la SNTF, se trouve asphyxiée par une lourde dette qui compromet son développement et sa modernisation tant voulus. Son directeur général, Mourad Benamer, avait indiqué récemment que la SNTF « est gravement déstructurée financièrement », précisant que les résultats financiers de 2008 font ressortir un déficit de 6,5 milliards de dinars. Pour sauver cette entreprise opérant dans un secteur stratégique, l’Etat consent à effacer sa dette cumulée depuis des années en raison d’une mauvaise gestion dénoncée par les travailleurs et les anciens cadres de l’entreprise.
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