Hic-Salta communisation : “Ménage à trois de la lutte de classe: Episode 3”
La suite du feuilleton sur les classes moyennes salariées publié sur le blog Hic-Salta communisation
Episode 3: Le mouvement contre la «Loi Travail» en France (2016)
Depuis les années 1990, la France a connu un certain nombre de mouvements sociaux – contre le plan-Juppé en 1995, contre la suppression des fonds sociaux des ASSEDIC en 1997-1998 (mouvement des chômeurs et précaires), contre la réforme des retraites en 2003, encore contre la réforme des retraites en 2010. Ces mouvements sont habituellement retenus comme les temps forts de la lutte des classes en France au cours des dernières décennies.
1 – Particularité du cas français
Malgré les différences de mobiles et d’acteurs, ces mouvements ont en commun d’avoir tous contesté des projets de loi visant à éliminer tel ou tel aspect des conditions sociales du fordisme. Les acquis sociaux (retraites, santé, indemnisation du chômage, service public, etc.) étaient visés, dans un pays où leur rôle reste considérable. Ces mouvements ont tous tenté de faire reculer le gouvernement en place, mais avec un succès décroissant au fil des années. Par la force des choses, l’instance qui leur faisait face n’était pas tel ou tel patron ou le patronat dans son ensemble (bien que la pression du patronat ait été à l’origine des réformes), mais l’État. Le contenu même de ces projets de loi engageait de vastes portions du salariat en général, convoquées au rendez-vous des réformes selon un découpage traditionnel (secteur public/secteur privé, emploi/chômage, etc.) dont la rigidité est elle-même un héritage du «compromis fordiste».
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