Archive

Archives pour la catégorie ‘Du coté de la théorie/Around theory’

Nouveau texte sur DDT21 : ” Ennemi Intérieur : le Monstre sur le seuil”

03/02/2016 un commentaire

Nouveau texte sur DDT21 : ” Ennemi Intérieur : le Monstre sur le seuil”

ennemi-intérieur

“La France n’est pas partie en guerre contre l’État islamique (EI) pour défendre les Droits de l’Homme ou ceux des femmes, mais pour préserver des intérêts (pas seulement pétroliers), et sa place de grande puissance. Que les attaques de l’EI en soient la riposte ou bien qu’elles visent « notre mode de vie » importe peu pour les victimes.
Quand les États font la guerre, leurs armées se combattent, mais prennent aussi pour cible la population de l’État adverse. Les habitants du territoire contrôlé par le Califat sont malgré eux victimes « collatérales » des bombes françaises. Les habitants du territoire contrôlé par l’État français sont malgré eux victimes des assassins au service du Califat.La différence, c’est que les avions de la coalition anti-E.I. ne visent pas systématiquement et délibérément les civils, alors que le 13 novembre 2015 les djihadistes voulaient tuer des Parisiens qui n’étaient ni militants ni soldats. Chaque État massacre comme il peut.”

POUR LIRE LA SUITE IL SUFFIT D’ALLER ICI : http://ddt21.noblogs.org/?page_id=797

On trouve le texte en version PDF ici : http://ddt21.noblogs.org/files/2016/02/Ennemi-int%C3%A9rieur-le-Monstre-sur-le-seuil-Copie.pdf

Bonne lecture !

De l’utilité des idiots séniles

28/01/2016 8 commentaires

(Badinter et la « réforme du code du travail »)

« La division du travail produit la spécialisation professionnelle ; chacun croit que son métier est le vrai. Sur le lien de leur métier avec la réalité, ils se font nécessairement des illusions, d’autant plus que la nature même du métier l’exige déjà. Dans la jurisprudence, la politique, les conditions sociales se changent en concepts dans la conscience ; comme ils ne franchissent pas les limites de ces conditions, les idées qu’ils en ont dans leur tête sont forcément des idées fixes : le juge, par exemple, applique le Code, et voilà pourquoi la législation est à ses yeux le vrai meneur actif. Leur marchandise inspire le respect, parce que leur profession a pour objet l’intérêt général » (Marx, L’Idéologie allemande, Ed. Pléiade, p.1035)

            Peu de documentation nécessaire préalable ici, la réfutation est interne à ce que l’on attaque : « Badinter remet les droits des salariés au cœur du code du travail » titre sur cinq colonnes Le Monde daté du 26 janvier 2016 au dessus de la photo d’un vieillard bienveillant et studieux.

Le Droit

            Nous savons que le Droit prend nécessairement la forme d’un système qui tend à la non-contradiction et à la saturation internes, il est aussi nécessairement formel. Sa saturation consiste en ce qu’aucun cas ne doit lui échapper et nous verrons que Badinter réalise le tour de force d’inventer la « saturation négative ». Sa formalité consiste à mettre entre parenthèses, dans le Droit lui-même, les contenus auxquels il s’applique, mais elle n’a nullement pour effet de faire disparaître ces contenus. Le formalisme du Droit n’a de sens qu’en tant qu’il s’applique à des contenus définis qui sont nécessairement absents du droit lui-même. Ces contenus sont les rapports de productions et leurs effets. Enfin le Droit est nécessairement répressif, il ne saurait exister sans un système corrélatif de sanctions. Dernière banalité en guise de synthèse : le Droit ne possède la forme du Droit, sa systématicité formelle, sa saturation et l’autolégitimation de la sanction, qu’à la condition que les rapports de production, en fonction desquels il existe, soient complètement absents du Droit lui-même. Bref : le Droit n’existe qu’en fonction d’un contenu dont il fait en lui-même totalement abstraction. Lire la suite…

“La cigarette sans cravate….”

19/01/2016 Aucun commentaire

Va paraitre en avril aux éditions Senonevero

arton17

“La Cigarette sans cravate”, Theo Cosme.

Syriza, la dette, le boutiquier et les luttes de classes en Grèce

Au cours des émeutes de 2008, les deux fractions de la petite bourgeoisie, la moderne et la traditionnelle, étaient unies derrière la police contre les pratiques du prolétariat des chômeurs, des précaires, des travailleurs immigrés du secteur informel, ne leur manifestant qu’une sympathie idéale. En 2011, la « crise de la dette » si savamment construite par les grandes familles bourgeoises grecques avait assommé toute la société, les classes moyennes « indignées » rejoignirent le prolétariat sur les places, mais déjà elles avaient pris l’ascendant sur lui : il ne s’agissait plus que de peuple, d’injustice, de distribution, de crédits et de revenus. La crise était devenue celle de l’oppression étrangère, de la légitimité de l’Etat, elle était devenue une affaire nationale.

Lire la suite…

A propos du “Droit à la paresse”

16/01/2016 Aucun commentaire

Dernier texte mis en ligne sur le blog Hic Salta – communisation

crise_carre

“La note qui suit est un billet d’humeur contre le Droit à la Paresse. Il y a des années que je pense que ce texte ne mérite pas la réputation qu’il a. J’ai fini par y regarder d’un peu près pour vérifier si ma réaction épidermique était justifiée. La réponse est oui.” lire la suite…

Endnotes 4 enfin en ligne

09/01/2016 Aucun commentaire

Califat et barbarie (deuxième partie)

30/12/2015 Aucun commentaire

la suite de l’article paru sur le site DDT21

Califat et barbarie (deuxième partie)

La répression de toute opposition n’explique pas tout. Surtout pas la « réussite » de l’État islamique (EI), c’est-à-dire le soutien populaire qu’il rencontre. C’est qu’il s’agit davantage d’un processus de construction étatique que de l’occupation d’un territoire par une « groupe terroriste ».
Après des années d’un guerre civile impitoyable, l’arrivée des troupes de l’EI ne signifie pas seulement le remplacement d’un régime de terreur par un autre, maisaussi [voir la première partie] le retour d’un État de droit, un calme relatif, une amélioration du ravitaillement, la réparation d’infrastructures, le rétablissement de services publics, la mise en place rapide d’une administration… dans le meilleur ou le moins pire des cas, certes, mais les habitants peuvent préférer l’ordre au chaos. Que l’EI joue ainsi de ses capacités régaliennes, administratives, logistiques et financières explique qu’il ait pu être accueilli comme un libérateur dans plusieurs villes, puisse apparaître pour certains « comme un régime tout à fait respectable », ou que des tribus lui aient fait allégeance.
Mais ce n’est pas tout. Il va falloir rajouter une couche, celle d’un « espoir désespérant ». Celle de l’adhésion, au delà du pragmatisme, d’une partie de cette population au discours et au projet du Califat. Car l’EI peut compter sur la participation active de dizaines de milliers de militants, soldats ou fonctionnaires, mais aussi sur le soutien passif d’un certain nombre d’habitants d’Irak et de Syrie (et sur la passivité prudente ou indifférente de beaucoup d’autres).
Et puis il y a ces dizaines de milliers de jeunes, notamment beaucoup de prolétaires, qui traversent la planète pour vivre au Califat ou y mourir, tandis que tant d’autres en rêvent.

CET ARTICLE EN PDF
LIRE LA SUITE

EndNotes : “Dynamique et limites de la situation”

15/12/2015 Aucun commentaire

Traduction du texte discuté lors des deux réunions qui se sont tenues à Thessalonique et Athènes, les 27 et 28 novembre dernier autour des camarades d’EndNotes.

endnotes grec

Mise à jour de: “The Holding Pattern”

https://www.dropbox.com/s/w8ce97ciomy4crp/endnotes%20presentation_english.docx?dl=0

Présentations à Thessalonique et Athènes, 27 au 28 novembre 2015

Dans “The Holding Pattern”, dans EndNotes 3, nous avons suggéré que, tout comme les actions extraordinaires des états capitalistes depuis 2007 avaient réussi à geler le développement de la crise, les luttes de 2011-2013 étaient  bloquées et incapables de s’aventurer au-delà d‘un plus petit commun dénominateur  – le sentiment anti-austérité, anti-police et anti-corruption – dans le mouvement des places. Dans cet exposé, nous allons revisiter certains de ces thèmes.

Nous pouvons examiner la crise 2007/8 sous deux angles. D’un coté, ce fut vraiment la crise la plus profonde depuis la Grande Dépression. Une crise de proportions épiques. Mais d’un autre point de vue, cette crise ne fut rien de nouveau,  simplement la dernière d’une longue série. Depuis 1973, les récessions sont de plus en plus  longues et profondes, et les phases de croissance entre ces crises de plus en plus faibles. Les états ont mis en place des mécanismes pour gérer les crises récurrentes du capital, et ces mécanismes ont été rapidement mis en mouvement, encore une fois, en 2008. Ils ont misé sur les dettes privées comme sur les dettes publiques, comme ils l’avaient fait dans de nombreuses crises auparavant, mais cette fois à une échelle beaucoup plus grande: les sociétés financières se sont renflouées. Ils ont également dépensé de l’argent pour payer le chômage et d’autres prestations, comme ils l’avaient fait dans le passé, en dépit de la baisse des recettes de l’état. Pendant ce temps, les banques centrales  prenaient des mesures extraordinaires. Elles ont baissé les taux d’intérêt à 0 %, offrant essentiellement aux banques privées de l’argent gratuit,  puis elles ont commencé à prêter directement au secteur privé, soutenant  le marchés des valeurs mobilières en devenant “dealers en dernier recours”.

Lire la suite…

Punk Islam

10/12/2015 un commentaire

le dernier texte mis en ligne par nos camarades italiens.Traduction à venir

 

illatocattivo

Punk Islam

Dopo gli attentati di Parigi del 13 novembre

Il Lato Cattivo

Con buona pace tanto di Hollande che di Al-Baghdādī, nessuno scontro fra civiltà eterogenee e irriducibili l’una all’altra è in corso, ma nient’altro che uno scontro intestino, che mostra una volta di più la plasticità di un modo di produzione – quello capitalistico – che sebbene trovi nella democrazia parlamentare la sua traduzione politica più adeguata, è capace di adagiarsi, almeno in via contingente, su quasi tutte le forme di governo, di organizzazione politica e di ideologia, masticando, digerendo e rimettendo in circolazione ogni tipo di materiale o sedimentazione storico-sociali. […] I kalashnikov di Daesh sono la «follia» di un mondo la cui «ragione» è un F-16. Ora, ribadire simili verità è sacrosanto, ma è d’altronde il «minimo sindacale»: a questo stadio, non abbiamo – nel migliore dei casi – fatto che enunciare delle generalità, ancora al di qua di una vera analisi materialistica di ciò che si sta svolgendo sotto i nostri occhi, qui da noi come in Medio Oriente. Limitarsi a questo, servirà al massimo a scandire qualche scialbo slogan, utile, nel migliore dei casi, a épater la bourgeoisie.

Versione pdf »

 

Califat et barbarie (première partie)

07/12/2015 2 commentaires

Nouvel article sur DDT21 : Tristan Leoni, « Califat et barbarie. Première partie :de l’État ».

ddt21

La naissance d’un État n’est ni fréquente, ni attendrissante. Et le prématuré, le proto-État, bien que très fragile, est déjà nuisible. Avec l’actuelle restructuration du Proche-Orient, nous assistons à la constitution de nouvelles entités, les plus connues étant l’État islamique (EI) et le Rojava (Kurdistan occidental). Celui-ci, parangon de démocratie et de féminisme, serait un rempart contre la barbarie du premier. Car l’État islamique est un monstre, les images le prouvent. Tout le prouve. Il faudrait d’ailleurs le nommer « Daech » car il ne mériterait pas le « noble » qualificatif d’État et n’aurait « rien à voir » avec l’islam. L’explication devrait suffire. Elle n’est pourtant pas suffisante pour comprendre pourquoi et comment, depuis des mois, huit à dix millions de personnes vivent dans un territoire en guerre contre le reste de la planète. Les jours du Califat sont sans doute comptés, mais la question, elle, demeurera : Pourquoi ça marche ?

LIRE LA SUITE SUR http://ddt21.noblogs.org/

ARTICLE EN PDF ICI : http://ddt21.noblogs.org/files/2015/12/Califat-et-Barbarie.Premi%C3%A8re-partie-Copie.pdf

Pétrification partielle de la lutte des classes ?

06/12/2015 Aucun commentaire

Traduction de l’éditorial de Endnotes n°4

Oakland-port-is-shut-down-007

english version below

Depuis la dernière édition d’EndNotes en 2013, le train-épave de l’économique mondiale a avancé en cahotant. Pas de vraie reprise, mais pas non plus de retour à des conditions ressemblant à la dépression. On ne sait pas combien de temps cette période intérimaire va durer. L’emballage de mesures exceptionnelles a été décrété à plusieurs reprises, le plus récemment en Septembre 2015, où l’on attendait que la Réserve fédérale américaine relève son taux directeur (ce mouvement aurait mis fin à une séquence de six ans pendant laquelle le taux des fonds fédéraux était à zéro). Mais cela fut également annulé à la dernière minute. Dans une scène désormais familière, des technocrates qui s’agitent sur scène, quelques papiers froissés, puis l’agitation à nouveau. Un autre cycle d’assouplissement quantitatif est prévu. Avec peu de changement, les économies des pays à revenu élevé continuent de tourner au ralenti. Pendant ce temps, l’incertitude et la turbulence économique s’étendent eux-mêmes des pays à revenu élevé à ceux à faible revenu, qui ne sont plus pensés comme le lieu d’une éventuelle “dissociation” économique. Aujourd’hui, les nouvelles en provenance du Brésil paraissent sombres, et les nouvelles de la Chine s’assombrissent chaque mois. Ceci a déjà un impact à travers le monde sur les économies à faible revenu, tant celles ci dépendent de la demande de la Chine pour les matières premières. Sommes-nous sur le point de voir une autre «crise de la dette du tiers monde”, comme nous l’avons vu en 1982?

  Lire la suite…

“Va te faire foutre, Google!”

04/12/2015 Aucun commentaire

Trouvé sur le blog de nos camarades de Endnotes 

https://twitter.com/endnotesjournal

http://www.criticatac.ro/lefteast/fuck-off-google-interview-with-nick-dyer-witheford/ …

“Va te faire foutre, Google!” Entretien avec Nick Dyer-Witheford

L’interview a été réalisée à Kiev, Ukraine, suite à une conférence donnée par Nick Dyer-Witheford à l’Université technique nationale d’Ukraine “Kiev Polytechnic Institute” (NTUU KPI). Nous tenons à remercier ceux qui ont permis à cette conférence et ce texte d’exister, à savoir Dergunov Youri, Volodymyr Ishchenko, Serhiy Odarych, Alona Liasheva et bien sur Nick Dyer-Witheford.

computer-room-1024x437

Le marxisme et la cybernétique

S’agissant d’une l’époque à forte sociologie marxiste développée, y compris le structuro-fonctionnalisme, les approches communicatives, l’école de Francfort, etc. À votre avis, dans quelle mesure est-il sensé d’utiliser l’approche dialectique de Marx pour l’analyse des phénomènes de la robotisation, la communication de masse, la révolution de l’information, développements que Marx et ses disciples ne pouvaient même pas imaginer, en prenant particulièrement en compte les mécanismes de direction, de contrôle et la violence concentrés dans les mains de la classe dirigeante? Cette approche est-elle universelle,  peut-elle être fondée sur la solidarité universelle de toutes les personnes, indépendamment de leur classe?

Oui, je pense que oui. Voilà pourquoi je travaille au sein de la tradition marxiste. Je pense que le marxisme que nous avons aujourd’hui n’est pas le même que celui que nous avions quand Marx terminait le capital. Parce qu’il est non seulement une tradition révolutionnaire permanente, mais aussi une tradition continue de connaissance. Si bien que la validité du marxisme se poursuit seulement si le capitalisme perdure comme mode de production dominant. Évidemment, il y a des aspects qui pourraient aller au-delà ce que Marx a observé en son temps. Mais de nombreux aspects de son analyse de la logique du système persistent, si bien que le marxisme contemporain doit être un mélange de choses qui restent et de choses qui changent constamment. Ce qui change, je crois, doit le faire radicalement. Le marxisme d’aujourd’hui est, par exemple, un marxisme qui a été  profondément influencé par le féminisme, l’écologie, probablement parce que, dans ces deux domaines, le genre et les relations avec la nature, Marx était surtout un homme de son époque, le 19e siècle. Mais la révision peut être un processus profond. Je crois qu’il y a encore énormément à apprendre de lui en ce qui concerne la logique de base du capitalisme.

Lire la suite…

“Note de lectures à propos du 13 novembre”

28/11/2015 12 commentaires

Ce long commentaire de RS aurait du prendre place à la suite du commentaire N° 33 de Lobo, à la suite du texte « Un monde immonde engendre des actes immondes ». Sa longueur et son intérêt nous le font publier ici.  Les soutiers

Je viens de lire les textes dont la lecture était préconisée par Lobo dans son commentaire (n° 33) du 26/11/15. Il est bien évident, comme je l’ai dit dans un précédent courrier, que le texte de Saïd Bouamama est critiquable, mais encore faudrait-il le critiquer dans son contenu et non dans sa signature (je signale également une interview du même, intitulée L’immigration et les banlieues en lutte, publiée le 32/1/2007 sur le site de Acontresens).

            Voyons donc des textes « infiniment plus instructifs » (Lobo).

* Sur le blog de Paul Jorion
Quelques explications géopolitiques assez banales, en deçà de ce que l’on peut lire dans le Monde Diplomatique et, à coup sûr, moins « instructifs » que les articles que l’on peut lire actuellement dans Le Monde (quotidien) sur les contradictions de la politique au coup par coup américaine et les zigzags et revirements de la politique française. Bien évidemment quelques remarques sur la «misère» qui ne sont pas un « ramassis de clichés » (Lobo) pour la bonne raison que la «misère» n’y est à aucun moment territorialement, socialement, historiquement et « racialement » spécifiée. Lire la suite…

Communisation in Greece

23/11/2015 Aucun commentaire

“Un monde immonde engendre des actes immondes”

16/11/2015 49 commentaires

malcolm-x

Trouvé sur la toile, ce que nous avons trouvé de meilleur pour le moment….

Un monde immonde engendre des actes immondes : Ne pas renoncer à penser face à l’horreur

Saïd Bouamama

15 novembre 2015

A l’heure où nous écrivons le bilan des tueries parisiennes est de 128 morts et de 300 blessés. L’horreur de cette violence injustifiable est absolue. La condamnation doit l’être tout autant, sans aucune restriction et/ou nuance. Les acteurs et/ou commanditaires de ces meurtres aveugles ne peuvent invoquer aucune raison légitime pour justifier ces actes immondes. La tragédie que nous vivons débouchera sur une prise de conscience collective des dangers qui nous menacent ou au contraire sur un processus de reproduction dramatique, en fonction de notre capacité collective à tirer les leçons de la situation qui engendre un tel résultat. L’émotion est légitime et nécessaire mais ne peut pas être la seule réponse. La réponse uniquement sécuritaire est également impuissante. C’est justement dans ces moments marqués par l’émotion collective que nous ne devons pas renoncer à la compréhension, à la recherche des causes et à la lucidité face aux instrumentalisations de l’horreur.

l’article complet ici:

https://bouamamas.wordpress.com/2015/11/15/un-monde-immonde-engendre-des-actes-immondes-ne-pas-renoncer-a-penser-face-a-lhorreur/

Jacques Camatte et «le chaînon manquant» de la critique sociale contemporaine.

05/11/2015 2 commentaires

Traduction du texte de Federico Corriente: Titre original «Jacques Camatte y el eslabón perdido de la crítica social contemporánea. »

http://hommodolars.org/web/spip.php?article5295

L’œuvre de Jacques Camatte, publiée depuis 1968 dans les séries successives de la revue INVARIANCE[1], surprend tant par l’extension, la richesse et la variété de sa thématique, que par la faible diffusion dont, à première vue, elle a été l’objet. La série I, consacrée principalement à la colossale tâche de divulgation et d’analyses des inédits, ou des textes inaccessibles du jeune Marx et des Gauches Communistes en rupture avec la III Internationale (le KAPD allemand, Gorter, Pannekoek, Bordiga) suffit à elle seule à placer INVARIANCE et son principal animateur à une place de choix au sein du panorama de la critique sociale contemporaine. Si l’on y ajoute la longue et innovatrice étude sur le célèbre Chapitre IV inédit du Livre I du Capital, publiée pendant des années sous le titre de Capital et Gemeinwesen, en sus des analyses fouillées et exhaustives sur l’histoire du mouvement Communiste, de l’évolution du capitalisme contemporain et des mouvements de révolte sociale les plus notables de l’époque, la perplexité et l’étonnement envers la méconnaissance entourant J.Camatte ne peuvent que croître.

Lire la suite…

L’abolition de la valeur – discussion avec Bruno Astarian

02/11/2015 6 commentaires

L’abolition de la valeur – discussion avec Bruno Astarian, auteur d’un « feuilleton sur la valeur et son abolition »

Vendredi 13 novembre à 19h30 

Le Rémouleur 
106, rue Victor Hugo
93170 Bagnolet
(M° Robespierre ou M° Gallieni)

La théorie marxienne de la valeur est marquée par les luttes du mouvement ouvrier d’alors, notamment les coopératives ouvrières. Dans le communisme de Marx, le travail est peu différent de ce qu’il est dans le capitalisme, sauf qu’il est planifié. Les conditions d’aujourd’hui amènent à penser que l’abolition de la valeur travail est aussi celle du travail. Ce qui donne la possibilité de mettre au concret la théorie de la valeur, et d’avoir un nouveau point de vue sur ce que pourrait être la valeur abolie.

Marx e la comune agricola russa: cui prodest?

30/10/2015 Aucun commentaire

 

Traduction du texte de décembre 2014 paru sur le blog de nos camarades italiens

illatocattivo

http://illatocattivo.blogspot.fr/2014/12/marx-e-la-comune-agricola-russa-cui.html

Marx et la commune agricole russe: cui prodest?

Il Lato Cattivo

[ décembre 2014 ]

La crise actuelle du mode production capitaliste est, bien compréhensiblement, porteuse d’un nouveau intérêt pour Marx. Dans la profusion des publications – académiques ou non – qui apparaissent un peu partout, aux USA et en Europe mais pas seulement, certains travaux d’un certain intérêt ne tardent pas à percer. Il y a par contre, comme cela advient à chaque fois qu’une étude touche à la «marxologie», le défaut de vouloir découvrir et faire découvrir le vrai Marx, contre les faux Marx d’un passé généralement associé aux méchants souvenir du «socialisme réel». Enfants d’une téléologie qui voit dans l’histoire l’affrontement du Vrai et du Faux, des telles ambitions, bien qu’elles puissent parfois être fécondes, nous disent davantage sur les fantasmes des auteurs en question et sur leur époque que sur Marx lui-même. Chaque génération, comme l’écrivit Karel Kosík dans Dialectique du concret (Maspéro 1970), cherche et découvre dans le texte marxien ce qui est nécessaire pour exercer une prise théorique sur son présent et, par conséquent, met en relief certains aspects de Marx pour en écarter d’autres; chaque génération, en somme, s’abreuve à la source originelle pour la traduire (la trahir) une fois de plus. Le Marx évolutionniste et progressiste de la Seconde Internationale était-il une simple falsification? Ou était-ce plutôt la lecture plus naturelle que l’on pouvait donner de Marx, dans les conditions de la Belle Époque qui précédèrent la Première Guerre mondiale? Engels n’écrivit-il pas que la période des bouleversements violents, au moins pour les pays capitalistes les plus développés, était terminée?

Lire la suite…

“Pris au piège dans une fête dans laquelle personne ne vous aime..”

23/10/2015 Aucun commentaire

32

Trapped at a Party
Where No One Likes You

traduction de l’intro et de la présentation d’un texte rédigé au printemps dernier (mis en ligne sur le site « SIC ») du groupe de discussion « Surplus Club » basé à Francfort, en Allemagne qui tente de démêler l’énigme de ce que cela signifie d’être à la fois voulu et rejeté dans le même temps au sein de la totalité de la relation capital-travail dans le moment présent.

“Pris au piège dans une fête dans laquelle personne ne vous aime..”

Lorsque l’on considère le chômage, l’exclusion sociale ou la précarité, il est insuffisant de trouver refuge dans la question empirique des groupes qui vivent dans ces conditions. Les identités sociologiques contemporaines sont elles-mêmes des formes de l’apparence, des moments de la totalité de la reproduction du rapport capital-travail et ceci dans le contexte de la dévaluation de la marchandise force de travail qui se déroule actuellement au travers de la catégorie de prolétariat surnuméraire.

Introduction
Au début de 2015, quiconque espère une reprise des marchés du travail doit réduire ses attentes. [1] Les apologues spécieux du redressement élastique du taux de chômage et de la création d’emplois se heurtent aux prévisions de croissance continuellement révisées reflétant l’inertie à la fois des pays à hauts PIB et des économies émergentes. Au niveau mondial, la période écoulée depuis la crise de 2007-08 a connu, au mieux, une activité économique tiède malgré une relance monétaire et une injection de liquidités sans précédent. L’investissement des entreprises reste essentiellement stagnant, plus récemment, avec les coupes spectaculaires dans le capital investit chez les producteurs d’énergie. [2] Lire la suite…

Kosmoprolet #4 est sortie

20/10/2015 un commentaire

un oubli que nous réparons

Disponible à partir de Septembre 2015 | 208 pages | € / 6 5 CHF

Edité par les «amis et les amies de la société sans classes” (Berlin), «Ice Age» (Suisse) et “La Banda Vaga” (Freiburg)

 image_manager__shop_produktbild_mitel_kosmoprolet_4_cover

■ Editorial

■ Abseits des Spülbeckens. Fragmentarisches über Geschlechter und Kapital

■ Reflexionen über das Surplus-Proletariat. Phänomene, Theorie, Folgen

■ Elend und Schulden. Zur Logik und Geschichte von Überschussbevölkerungen und überschüssigem Kapital

■ Moloch und Heilsbringer. Zur Geschichte und Kritik des Sozialstaats

■ Israel, Palästina und der Universalismus

■ Leiharbeit. Ende der Identifikation mit der Ausbeutung oder doch nur Waffe des Kapitals?

■ Zwischen Eigentor und Aufstand. Ultras in den gegenwärtigen Revolten

ENDNOTES 4 vient de sortir

18/10/2015 Aucun commentaire

Le numéro 4 de la revue « Endnotes » vient de sortir,mais les articles ne sont pas en ligne à ce jour 

endnotes-4

UNITY IN SEPARATION

  • 20TH CENTURY BALANCE SHEET
  • BLACK LIVES MATTER
  • BALKAN SPRING
  • A SUBURBAN VENDÉE
  • ABJECT SUBJECTS

Federici contre Marx

05/10/2015 2 commentaires

Dernier texte mis en ligne sur http://ddt21.noblogs.org/

Pour un précédent commentaire publié en septembre 2014 : «  Au sujet de « Caliban et la sorcière » http://dndf.org/?p=13748

soriceres

Caliban et la Sorcière présente un intérêt indéniable : une analyse des mouvements sociaux et de la crise de l’Europe médiévale, une mise en lumière de la dimension sexuelle et du traitement des femmes dans la formation du capitalisme, le rôle de la machination des corps masculins et féminins, notamment. Mais ce livre expose aussi une vision du passé et du présent capitalistes aussi critiquable que la perspective politique qui en découle.

 LIRE LA SUITE ICI

À propos de « À nos amis »

02/10/2015 un commentaire

indexun camarade nous a fait parvenir ce texte que nous publions avec plaisir

À propos de « À nos amis »

Dans le texte qui suit nous nous attacherons à la critique de « À nos amis » du Comité Invisible. Nous tenons à prévenir le lecteur qu’une telle critique ne sera absolument pas exhaustive, car le texte mériterait un décryptage encore plus profond que ce que nous pourrons faire ici, dans l’espace de ces quelques pages ; nous nous limiterons donc à examiner certains postulats fondamentaux qui nous semblent structurer son noyau théorique. À nos amis représente un bon exemple de la manière avec laquelle un bricolage conceptuel conservateur peut se déguiser en révolutionnaire, et il est d’autant plus difficile d’en opérer la critique que l’ouvrage est à première vue dense, voire surchargé. Cependant, à la suite d’une lecture attentive, on s’aperçoit que son cœur se résume à quelques faibles propositions qui pourraient aisément passer inaperçues dans le magma à l’intérieur duquel elles flottent. Lire la suite…

Illusions sur la gauche parlementaire

21/09/2015 Aucun commentaire

Traduction d’un texte du blog « communist i situ »

https://cominsitu.wordpress.com/2015/09/18/doom/

Le texte qui suit est un extrait d’une intervention plus longue de Franco Berardi (Bifo), avant une conférence prévue par la revue Effimera à Milan, en Italie. Nous ne prévoyons pas d’assister à cette conférence, car nous trouvons l’approche de Bifo et d’Effimera très éloignée d’une compréhension du monde. Il est clair, par exemple, que ces gens ont placé beaucoup d’espoir en Syriza, une tendance visible dans de nombreuses parties de la gauche mondiale désorientée, que nous ne comprendrons jamais vraiment. Et nous trouvons cette révélation «soudaine» de l’échec tout aussi surprenante. En outre, nous n’avons plus de temps pour un récit qui explique et comprend la gestion de la crise européenne comme une simple continuation du plan géopolitique de l’Allemagne nazie avec des moyens différents, une notion tout à fait ridicule que l’on peut lire (à leurs propres risques) dans la seconde partie (non traduite) du texte original de Bifo. Mais ce que nous avons trouvé attrayant dans ce texte, c’est sa description de la perte et de la défaite, ainsi que la façon poignante dont il détruit (leurs) illusions sur la gauche parlementaire. Dans ce contexte, nous avons pensé intéressant de le traduire et de le publier ici, simplement comme  document historique qui témoigne de la façon dont une  partie de la gauche à comprend notre situation.

cominsitu

[…] L’idée d’une conférence est née du flux sans fin de la revue Effimera dans les jours frénétiques de Juillet, après le référendum et avant la «capitulation». Une conférence semblait urgente à tout le monde, alors qu’en réalité elle ne l’était pas. Pendant quelques jours, nous avons cru que «l’action et la volonté » étaient de retour sur scène, mais cela était simplement une illusion. En réalité, les choses ont évolué vers la seule direction possible, l’automate financier et économique a prévalu et la société n’a pas trouvé le moyen d’en sortir, n’a pas trouvé la route qui mène à l’autonomie. Lire la suite…

UKRAINE : sur la théorie de l’Etat

05/09/2015 41 commentaires

https://aruthlesscritiqueagainsteverythingexisting1.wordpress.com/2015/09/04/no-country-for-the-condemned/

un texte de 17 pages dont nous traduisons la présentation ainsi que le paragraphe se rapportant à « l’ère des émeutes »

 En-Ukraine-la-crise-politique-se-double-d-une-crise-economique_article_main

Le dernier texte « de critique impitoyable » sur la question de l’Ukraine. Après une année et demie d’étude soigneuse de la situation, et avec l’aide de divers militants d’Europe orientale, ces derniers textes tracent l’origine contradictoire de l’ex-URSS de la situation entre l’Ukraine et la Russie. Certains des commentaires au sujet de la position de la gauche ressemblent plus ou moins à la position de la gauche grecque sur l’Ukraine. D’autres commentaires ont à voir avec les problèmes et les insuffisances théoriques et politiques qui découlent des événements eux-mêmes à l’intérieur des mouvements. Cette insuffisances peut être considérée comme une chance pour la simple «réévaluation tactique» des positions politiques radicales mais à notre avis ils mettent sur la table un sujet beaucoup plus profond: l’Etat comme forme holistique politique, et la crise de tout concept «d’autonomie politique » et des pratiques politiques autonomes de divers« groupes politiques ». Au contraire de l’Etat, le capital, et le pouvoir capitaliste en général semblent être une organisation holistique de la vie sous la forme de contradictions sociales et logiques. Alors qu’au travers de ces contradictions,  de nouvelles formes de lutte surgissent et pas de façon volontariste

  Lire la suite…

Méthode dialectique : un gros malentendu ?

29/08/2015 Aucun commentaire

Introduction de la rédaction de « Il Lato Cattivo » à la traduction en italien de « Sur la méthode du Capital » de Roman Rosdolsky (1968)

illatocattivo

http://illatocattivo.blogspot.fr/2015/08/sul-metodo-del-capitale.html

« Etant donné ces circonstances, un exposé succinct et systématique de nos rapports avec la philosophie hégélienne, de la façon dont nous en sommes sortis et dont nous nous en sommes séparés, me parut s’imposer de plus en plus. » (Friedrich Engels, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande)

Les raisons d’exhumer cet essai presque inconnu de Roman Rosdolsky dépassent de beaucoup l’intérêt et la pertinence de son contenu. La volonté, pourtant louable, d’attirer un peu l’attention, contre l’oubli dans lequel il est tombé, sur l’œuvre de cet auteur auquel on doit non seulement reconnaître le mérite d’avoir largement participé à la « découverte » et à la diffusion des Grundrisse, à partir des années 1960, mais aussi celui d’avoir écrit d’importantes contributions théoriques : en premier lieu le jamais réédité Genèse et structure du « Capital » de Marx, mais aussi ce Friedrich Engels et le problème des peuples « sans histoire », entre tous notable, et malencontreusement publié dans sa traduction italienne par un éditeur malheureux (Graphos, Gênes, 2005), cette volonté ne serait pas à elle seule suffisante. En réalité, ce qui nous intéresse le plus est de revenir sur la question de la dialectique et de la méthode dialectique, en la soustrayant à cet air d’évidence et de fausse familiarité qu’elle semble avoir, autant parmi ses rares partisans que ses nombreux ennemis. D’un côté, dans le cadre de la soi-disant « pensée critique » (lire : le crétinisme universitaire), la vogue post-moderne a prétendu classer une fois pour toutes l’aspiration marxiste au dépassement, avec l’équation dialectique = téléologie[1], en faveur d’une multitude de conceptions anti-dialectiques – nietzschéisme plus ou moins anarchisant, idéologie frenchy des micro-conflits (Foucault), du désir (Deleuze-Guattari) ou de l’événement (Badiou), ou encore, dans le meilleur des cas, des dialectiques repliées sur la négativité permanente (Adorno et Horkheimer) – qui sont autant de réformismes plus ou moins radicaux, tout comme le fut la pensée d’un autre champion oublié de l’anti-hégélianisme : ce Lucio Coletti de triste mémoire, d’abord partisan du PCI puis de Berlusconi, qui opposa l’ « opposition réelle » de Kant à l’unité des contraires hégélienne. D’un autre côté (le « nôtre », si on peut dire), si certains – en attendant des temps meilleurs – se sont contentés de ce que dans leur jeunesse on leur avait expliqué de la « négation de la négation », pour la plus grande gloire de la Doctrine éternelle, d’autres se sont réfugiés dans un hégéliano-marxisme ascétique, dans lequel le prolétariat est dissous dans l’automouvement du capital[2] (ce qui, si possible, est encore pire). Lire la suite…

A propos de “la relève de la garde”

05/08/2015 Aucun commentaire

Traductions de dndf des  remarques critiques de TH et de Ady Amatia, membres du collectif Sic

Remarques sur « la relève de la garde »

1) L’insuffisance de la notion de négociation purement spectaculaire

– Si nous voulons poursuivre la compréhension machiavélique d’une négociation jouée, nous sommes incapables de comprendre ce que notre camarade décrit: “Et lorsqu’en mai Syriza est venu avec une proposition de quarante-sept pages déclarant officiellement sa volonté de continuer avec l’austérité, les négociations se sont effondrées  après que les contre-propositions de  l’Eurogroupe  ont exigé de nouvelles réductions à un niveau jamais atteint dans les cinq dernières années d’austérité non négociée “. Si la poursuite de l’austérité en Grèce était le but, alors pourquoi cette proposition a-t-elle été rejetée? Syriza avait déjà capitulé, et ce fut tout simplement une proposition, le document de 47 pages pouvait en devenir un de 55 pages sans problème. Le Capital européen, et le Capital allemand en particulier, n’auraient même jamais pu rêver une telle chance d’appliquer l’austérité dans un pays ravagé avec un maximum de tolérance populaire.

2 La spécificité de la situation actuelle en Grèce

– Comprendre Syriza comme une autre Gauche destinée à faire le sale boulot comme d’habitude c’est sous-estimer à la fois la crise mondiale et la destruction de l’économie et de la société grecque. Bien sûr, un Jedi doit faire ce qu’un Jedi a à faire, et nous sommes en mesure de savoir une chose ou deux au sujet de tout gestionnaire d’un morceau du capitalisme mondial avec quelques traces de visage humain. Mais la critique radicale doit comprendre ce qui est nouveau, différent, spécifique, et comment tout cela tient dans la configuration inter et intra-classe locale et mondiale. Elle ne peut pas prendre le  risque d’être comprise comme une dénonciation gauchiste habituelle.

Lire la suite…

“La relève de la garde”

02/08/2015 Aucun commentaire

RECTIFICATION :

Comme les deux précédents du même auteur déjà repris sur dndf; cet article a été écrit pour le Brooklyn Rail ( Changing of the Guards )  il a également fait l’objet d’une publication, critiquée et discutée, sur le site de la revue SIC : http://sicjournal.org/a-discussion-of-syrizas-referendum-in-the-current-crisis/

Textes déjà publiés sur dndf

« Si la réponse est Syriza, alors ce n’était pas la bonne question » http://dndf.org/?p=14088

Grèce : Est-il possible de gagner la guerre après avoir perdu toutes les batailles? http://dndf.org/?p=14068

Les remarques critiques de TH et de Ady Amatia, membres du collectif Sic, seront publiées en français prochainement.

La relève de la garde

par  Cognord

Traduction du collectif “les ponts tournants”

La saga interminable des négociations entre le gouvernement Syriza et les créanciers européens paraissait tirer à sa fin. Au bout de cinq mois de retournements brutaux, de suspense et de frayeurs, un semblant d’accord avait été atteint. La presse mondiale, les technocrates et les bureaucrates d’État propageaient un sentiment de soulagement. Cependant, l’évaluation des chances de réussite ou d’échec de cet accord différait selon les interlocuteurs. Ceux qui voulaient s’assurer d’une poursuite de l’austérité y étaient bien entendu  favorables. Curieusement, ceux qui prétendaient tout faire pour en finir avec l’austérité lui étaient également favorables. Quant à ceux qui allaient  être directement affectés par les mesures proposées, il semblait qu’il n’y avait pas grand-chose de changé pour eux. On dit parfois que le diable se cache dans les détails, et nombreux sont ceux qui auraient préféré voir ces détails se perdre parmi les obscurs points techniques. Malheureusement pour eux, cependant, même Lorca savait que, « […] sous les multiplications, les divisions et les additions […] il y a un fleuve de sang ». Le soulagement et la satisfaction suscités  par l’accord  ne pouvaient être que de courte durée. En fait, pour apporter une quelconque satisfaction, il eut fallu qu’il  reste sur le papier. Dès lors que les mesures qu’il préconisait auraient été mises en application, cela aurait été la fin de la fête. Lire la suite…

Une discussion sur le référendum de Syriza dans la crise actuelle

19/07/2015 Aucun commentaire

Textes et commentaires sur la situation en Grèce publiés sur le site de la revue SIC

Traductions à venir ..ou pas

Greece Elections

Where has Syriza taken Greece? Which are the forces at play in the restructuring of the Greek economy? And what are the conditions of its radical critique? What follows is a discussion of Cognord’s text “Changing of the Guards”, including TH’s critical remarks on that text, Cognord’s reply to these remarks and Ady Amatia’s comments on the questions raised in this discussion.

Ou Syriza a-t-elle mené la Grèce ? Quelles sont les forces en jeu dans la restructuration de l’économie grecque? Et quelles sont les conditions de sa critique radicale? Ce qui suit est une discussion du texte de Cognord “La relève de la garde”, y compris les remarques critiques de TH sur ce texte, la réponse de Cognord à ces observations et les commentaires de Ady Amatia sur les questions soulevées dans cette discussion  et la deuxième réponse de Cognord.

TH et Ady Amatia sont membres du collectif Sic.

http://sicjournal.org/a-discussion-of-syrizas-referendum-in-the-current-crisis/

Sur les assemblées de quartiers à Athènes

12/07/2015 2 commentaires

Un texte paru le 4 juillet sur le site grec http://skya.espiv.net/2015/07/04/fos-nero-tilefono/ et traduit du grec à l’anglais par un camarade du blog « communisation »

Théoriquement parlant, ce groupe est un mélange de pro-operaïsme, pro-Thomson et pro-Socialisme ou Barbarie. Il forme l’un des groupes les plus intéressants d’Athènes.

Version française de dndf

English version below

Lumière, eau, téléphone, la lutte de classe dans les redevances quotidiennes:  luttes dans la reproduction sociale et le travail dans les quartiers d’Athènes
«Ici, dans ce quartier, dans la prochaine petite rue, le nid construit une petite perdrix “
chanson traditionnelle de Corfou

La révolte de Décembre 2008, puis le «mouvement des places» à l’été 2011 ont ouvert la porte toute grande aux formes d’organisation et de luttes appelées assemblées de quartier. Nous parlons des démarches collectives ouvertes, à caractère auto-organisé, qui ont essayé de territorialiser leur intervention politique au niveau du quartier, de façon stable. Ici, bien sûr, nous ne tenterons pas d’écrire l’histoire ou exposer la généalogie des assemblées de quartier à Athènes, ni de présenter tous leurs contenus politiques en 4.000 mots. Notre objectif est d’analyser la position des assemblées de quartier dans le cycle de luttes contre la dévalorisation du travail, au sujet de nos vies en temps de crise capitaliste et de restructuration. En bref, nous essayons de comprendre ce que sont les positions des assemblées de quartier au cours des dernières années concernant les questions qui ont été posées par les conséquences immédiates de la crise / restructuration dans les domaines de la reproduction sociale et du rapport d’exploitation.

Lire la suite…

Incendier et revendiquer, sur les émeutes en Suède

10/07/2015 Aucun commentaire

Traduction du texte sur les émeutes de 2013 paru sur le site de la revue SIC

Incendier et revendiquer.

Sur les émeutes en Suède

Il y a 30-40 ans, l’État avait les moyens de CONSTRUIRE un million d’appartements en 10 ans. Maintenant, il n’a même pas de quoi seulement les RÉNOVER.

– Megafonen, Alby är inte till Salu! [i]

Cette exclamation est hautement représentative de l’activisme qui a prospéré dans les banlieues de Stockholm ces dernières années. Ici, elle provient de Megafonen (« Le mégaphone »), un groupe activiste de base fondé par des jeunes dans la banlieue de Husby à Stockholm en 2008, sur les principes de démocratie, de solidarité sociale, de communauté, de travail et d’éducation. L’État, nous dit Megafonen, ne remplit plus la fonction qui lui revient, à savoir assurer le bien-être matériel de la population par des politiques de logement. L’ambivalence de cette perspective apparaît déjà clairement dans sa référence nostalgique à l’âge d’or de l’État-providence social-démocrate suédois, représenté par la politique de logement qui conduisit à la construction d’« un million d’appartements » entre 1965 et 1974. D’un côté,  Megafonen reconnaît que les coupes budgétaires, les privatisations, les fermetures, et ainsi de suite sont les symptômes d’une restructuration capitaliste déjà à l’œuvre. De l’autre, ses actions émergent comme l’affirmation de ce qui reste des infrastructures et des institutions politiques qui constituaient l’identité ouvrière suédoise, notamment le logement public.

D’un certain point de vue, cette ambivalence n’aurait rien de contradictoire : en luttant contre la poursuite de cette restructuration, on défendrait en même temps ce qu’elle n’a pas encore transformé. Mais on laisse alors de côté un produit essentiel de la destruction de l’identité ouvrière : la fin de l’existence politique du prolétariat en Suède qui, dans les zones les plus paupérisées, s’est accompagnée du développement d’émeutes sporadiques de 2008 à nos jours. En prenant en compte les pratiques de ces émeutes, l’ambivalence de l’activisme spécifique à Megafonen, qui consiste en ce qu’il tente de s’organiser sur la base des restes de l’identité ouvrière dans les conditions produites par la destruction de celle-ci, apparaît comme une contradiction entre les conditions sous lesquelles il existe et ses perspectives. À un moment où le prolétariat, dans la contrainte de vendre sa force de travail qui le définit, est structurellement exclu de la table de négociation collective, cet activisme affirme encore, par ses dénonciations de « l’État » et ses diverses institutions, la possibilité d’un dialogue et d’un avenir dans cette société – en un mot, il défend un État-providence qui n’existe plus. Lire la suite…