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Archives pour la catégorie ‘Du coté de la théorie/Around theory’

HIC-SALTA : « Ménage à trois: Episode 12 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (deuxième partie) »

13/10/2019 Aucun commentaire

la suite du feuilleton publié sur le blog “Hic-Salta communisation”

« Ménage à trois: Episode 12 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (deuxième partie) »

Dans l’épisode précédent, nous avons entamé une réflexion prospective sur ce qu’il pourrait advenir au ménage à trois de la lutte des classes dans la prochaine crise du capital. Après avoir envisagé la question du point de vue du capital et des capitalistes, nous l’abordons maintenant de celui des classes salariées, d’abord ensemble (interclassisme radicalisé), puis pour le seul prolétariat (insurrection?). Nous suivrons le plan suivant :

2 – La CMS et le prolétariat dans la crise qui vient 

2.1 – Introduction : restructuration et/ou insurrection

2.2 – Radicalisation des luttes interclassistes dans la prochaine crise

2.2.1 – Devenir de la CMS dans la crise

2.2.1.1 – Paupérisation et prolétarisation de la CMS

2.2.1.2 – Scission de la CMS

2.2.2 – Caractéristiques générales de l’interclassisme radicalisé

2.2.2.1 – Engagement croissant du prolétariat

2.2.2.2 – Objectifs des luttes

2.2.2.3 – Pratiques de lutte de l’interclassisme radicalisé

2.2.2.4 – Du nationalisme à l’ultra-nationalisme

2.2.4 – Conclusion provisoire

3 – Insurrection

3.1 – Définition de l’insurrection

3.1.1 – Saisie de moyens de production

3.1.2 – Armement

3.2 – Facteurs de déclenchement d’une insurrection dans les zones centrales à notre époque

3.2.1 – Destructuration des circuits de la reproduction prolétarienne

3.2.2 – Dénationalisation de la négociation et de la législation sociales

3.2.3 – Défaite militaire ?

3.3 – Hypothèses sur une insurrection à venir

3.3.1 – Déclenchement de l’insurrection

3.3.2 – Devenir de la CMS durant la phase insurrectionnelle

3.3.3 – Nécessité historique de l’insurrection prolétarienne

3.3.4 – Attaque du capital

3.4 – Communisation et dépassement du ménage à trois

3.4.1 – Travail manuel et travail intellectuel

3.4.2 – La production comme bricolage

3.4.3 – Nécessité, liberté, conscience

4 – Conclusion

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” Révolucion y contrarrevolucion”

21/09/2019 un commentaire

Traduction par le camarade F. Corriente du dernier texte mis en ligne par les camarades de « Il Lato Cattivo » ce vieux texte d’Intervention communiste (“Révolution et contre-révolution”)

Revolución y contrarrevolució

Intervention Communiste

[Révolution et contre-révolution, París 1974]

La coherencia de la sociedad capitalista tiene por fundamento el vigor y la extensión de la ley del valor. La comunidad material[1] del capital se constituye en torno a ella, ya que transforma cualquier manifestación humana en mercancía y al hombre mismo en la mercancía fuerza de trabajo; esta comunidad sólo accede a su propia estabilidad mediante la transformación del hombre en mercancía; en este sentido, la comunidad no está basada en el valor, sino —dicho de manera más precisa— en el valor en proceso, en el valor que se valoriza.

Fundado en el valor —no en su acepción estática, sino en el ciclo de sus metamorfosis—, el capital erosiona su propio fundamento: el valor. El capital trabaja sin cesar en la destrucción del valor; el propio movimiento de su acumulación sirve de base al momento en que se presenta a sí mismo como creador de valor; el plusvalor se convierte en beneficio y el valor se convierte en precio de producción. Todo sería perfecto si el capital pudiera liberarse del valor; este perturba su funcionamiento: separación de la forma del precio y la forma equivalente general; producción de un movimiento de capitalización en el que una parte determinada de la acumulación del capital no se corresponde con ningún valor (cfr. las acciones); expansión del sistema de crédito en el que el capital se anticipa a sí mismo. El capital fragmenta la ley del valor. Pero cuanto más tiende a liberarse del valor, más intensifica la violencia tutelar de este último. En realidad, al desarrollarse y presentarse como la única fuente de ganancia, el capital no hace sino reducir el mismo plusvalor en el que, cíclicamente, está obligada a resumirse la ganancia. Lire la suite…

Ediciones Inéditas : « Communisation et décolonisation »

09/09/2019 Aucun commentaire

Traduction automatique de https://ediciones-ineditas.com/2019/09/08/communization-decolonization/

« Communisation et décolonisation »

Récemment, nous avons été interrogés sur nos réflexions sur la communisation et la décolonisation et cet essai est notre réponse.

Il convient tout d’abord de noter que le milieu de la communisation est bien d’origine européenne et ne traite généralement pas de notre réalité coloniale dans les «Amériques». Ses auteurs, principalement européens, conceptualisent à partir d’un contexte différent de celui que nous vivons dans les «Amériques» (et autres terres colonisées).

Alors pourquoi parle-t-on encore de communisation?

Ceux d’entre nous qui travaillent sur ce projet trouvent toujours de la valeur dans la théorie de la communisation, car elle montre un moyen clair d’instaurer immédiatement les conditions du communisme .

Mais qu’est-ce que le communisme? Pour nous, compagnons de route, le communisme n’est pas un mode de production. Il ne s’agit pas simplement d’un système économique de répartition plus juste de la richesse. Il s’agit d’un large éventail de modes de vie fondés sur des relations sociales communes, y compris (mais non exclusivement) l’entraide, la solidarité, l’effondrement du binaire production / consommation (donc l’abolition du travail), l’abolition de l’État, l’abolition de l’argent, l’abolition de la valeur, l’abolition de la race et du sexe en tant que site de l’oppression, l’abolition de la cis-hétéro-patriarcat (et tout ce qui implique, comme l’hétérosexualité obligatoire). Certains appellent aussi cette anarchie . La négation de ce qui soutient la civilisation capitaliste occidentale. Lire la suite…

A paraître : « Le Kaléidoscope du prolétariat », le bouquin

03/08/2019 Aucun commentaire

Nous avons reçu cela: Théorie Communiste 26 va peut-être être publié en livre avec un chapitre supplémentaire, en attendant, en voici quelques « bonnes feuilles »

Rappel de la quatrième de couverture de TC 26, histoire de se remémorer la problématique….(dndf)

Kaléidoscope Quatrième

“La segmentation raciale du prolétariat est un phénomène objectif qui a dans les catégories du mode de production capitaliste son processus de production, ses lieux de production, ses matériaux, ses outils. Elle fonctionne selon ses propres critères dans son autonomie relative.

De l’identité par le travail des années 50 et 60 à l’essentialisation culturelle parachevée dans le « musulman » et le « voile » en passant par les « Marches », les émeutes et les mouvements issus des cités, les luttes de sans-papiers, les grèves de l’automobile des années 80, les foyers Sonacotra, l’interclassisme et les questions de mixité/non mixité des luttes, la segmentation raciale est un processus mouvant, un virus opportuniste. Le prolétariat « un » et, par nature, révolutionnaire fut une construction nécessaire aujourd’hui obsolète.

Crier « La classe ! La classe ! », en sautant sur sa chaise comme un cabri n’est pas plus pertinent dans une « perspective révolutionnaire » que de crier « La race ! La race ! ». Il ne s’agit pas de combiner les deux, comme dans une mauvaise compréhension de « l’intersectionnalité ». Le prolétariat n’existe pas préalablement dans une sorte de pureté théorique avant de compter en son sein des Arabes, des Noirs, etc., ou… des femmes (il contient bien des hommes blancs). C’est à partir de l’exploitation dans le mode de production capitaliste que nous déduisons les constructions raciales comme nécessaires et le cours des luttes de classe comme relevant, à leurs risques et périls, de cette nécessité.

Ce n’est pas dans leur situation commune de classe qui contient toutes les segmentations, mais en se retournant contre elle que les prolétaires les dépassent. La lutte de classe travaille la fragilité, la labilité, des segmentations raciales qui bien que configurations mouvantes, sont des processus objectifs et non l’invention de quelques entrepreneurs en racialisation, s’alimentant à la réécriture de l’histoire et du capital selon le Grand Récit décolonial.”

 


Des luttes, marches, émeutes, et associations des quartiers à l’impossible « passage au politique »

« Nous ne voudrions pas terminer ces quelques observations sur la méthode sans nous excuser auprès du lecteur du trop grand nombre de citations contenues dans ce livre. Les historiens du XIXe siècle et ceux de notre temps qui écrivent pour le “grand public” ne procèdent pas ainsi. Ils gardent par devers eux la plupart de leurs notes. (…) Cette façon de procéder donne à l’histoire ainsi conçue une aisance qui suscite notre envie : l’auteur avance les mains libres, comme un voyageur sans bagages. Elle confère aussi à son œuvre l’aspect d’un travail créateur, fruit de sa pensée propre. (…) Nous avons essayé de les imiter, nous n’y sommes pas toujours parvenu. Nous n’avons pu nous résoudre, quand nous avions recueilli une citation intéressante, vivante, probante, à en priver le lecteur. Et si nous avons eu la chance de recueillir dix citations analogues, nous n’avons pu résister à l’envie de multiplier notre preuve par dix … (…) Nous sortons tout notre dossier. La monotonie de ces citations succédant les unes aux autres fatiguera sans doute le lecteur. Nous le regrettons bien sincèrement, mais le mal est sans remède. » (Daniel Guérin, Postface à La lutte de classes sous la Première République, éd. Gallimard, t.2, pp.414-415)

Une seconde génération

Les conditions d’exploitation avaient changé, la crise était avérée et la restructuration se mettait en place, il était devenu évident que les descendants et descendantes des travailleurs immigrés ne prendraient pas la relève de leurs parents. Ils étaient devenus une « seconde génération ». Brutalement, le terme désignait en permanence « l’échec de l’intégration ». « Seconde génération » c’est une assignation à une origine, une identité « arabe », cela transforme et fixe la migration elle-même comme une origine identitaire. Ces jeunes apparaissaient encore comme la suite et reproduisant l’étrangeté de l’immigré, mais de façon différente, maintenant massive, permanente et inexorablement « d’ici ». Lire la suite…

Troploin : ” Jaune, rouge, tricolore, ou : Classe & peuple”

19/07/2019 Aucun commentaire

Un article de Gilles Dauvé sur les gilets jaunes

Jaune, rouge, tricolore, ou : Classe & peuple

C’est peu dire que « les Gilets Jaunes » ont suscité un Niagara de commentaires et d’exégèses. Le texte qui suit expose seulement quelques points généralement sous-estimés ou négligés.

C’est l’agitation humaine,
avec toute la vulgarité des petits et des gros besoins,
avec son dégoût criant de la police… 

Malgré des défaites

Le mouvement des Gilets Jaunes ne s’est pas superposé à des luttes de classes qu’il serait venu affaiblir ou étouffer : il est l’effet d’une résistance prolétarienne à la fois mise en échec et persistante, et qui se défend comme elle le peut dans la confusion ambiante.

En 1995, l’offensive bourgeoise contre les retraites recule devant les grèves, notamment celle des cheminots pendant trois semaines. En 2005, « les banlieues » explosent. Quelques mois plus tard, un soulèvement de jeunes et de moins jeunes bloque le Contrat Premier Embauche, tentative de sous-payer la jeunesse salariée. Autant de batailles demi-gagnées dans une guerre perdue. Car en 2010, l’État impose sa réforme des retraites. En 2016, la Loi Travail est finalement votée. En 2017, le Code du travail est refondu. Au printemps 2018, la grève discontinue de la SNCF s’achève en défaite.

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A paraître : « Le ménage à trois de la lutte des classes/ Classe moyenne salariée, prolétariat et capital »

03/07/2019 Aucun commentaire

Chez nos camarades des éditions de l’Asymétrie  le 12/12/2019

De Oaxaca à Tel Aviv et Manhattan, de Téhéran à Paris, en Tunisie, en Égypte et plus récemment en Algérie, la classe moyenne salariée développe depuis quelques années des luttes massives, parfois violentes, contre l’État capitaliste. Alliée au prolétariat ou seule, elle fait la grève, manifeste, dresse des barricades, occupe des places pour défendre sa position et ses privilèges dans la société. Ces luttes ont rendu visible le fait qu’elle est une vraie classe, pas une vague couche intermédiaire entre prolétariat et bourgeoisie. C’est une classe qui incarne le travail intellectuel tel que le taylorisme et le fordisme l’ont historiquement séparé du travail manuel, lui donnant simultanément une fonction d’exécution et d’encadrement. Bénéficiaire d’un sursalaire qui lui permet de surconsommer et d’avoir des réserves, la classe moyenne salariée n’est pas destinée à se fondre spontanément dans le prolétariat sous l’effet de la crise, débarrassant ainsi la théorie d’une épineuse question. Car l’existence de cette classe, que Marx n’avait pas vraiment prévue, implique de préciser notre vision des rapports sociaux dans les pays développés et émergents : il faut passer du face à face prolétariat/capital à un ménage à trois… classes qui s’affrontent dans un ballet plus compliqué, où l’interclassisme est une figure récurrente. Le présent ouvrage fait une première exploration de cette complexité, et cherche à dégager la perspective communiste du maelström des luttes interclassistes qui se multiplient en ce début de 21° siècle. Lire la suite…

Blog DDT21 : « Sur les Gilets jaunes / Du trop de réalité (conclusion du feuilleton) »

02/07/2019 Aucun commentaire

Suite et fin du feuilleton sur les gilets jaunes publié sur le blog DDT21

Le mouvement des Gilets jaunes est trop étrange pour qu’on puisse y voir un verre à moitié plein ou à moitié vide. Ne ressemblant à rien de déjà vu, il ne suffit pas de lister ce qui lui aurait manqué pour qu’il cadre avec des schémas préétablis ; on peine même, a posteriori, à l’intégrer aux théories prédictives qui, d’ailleurs, ne l’avaient pas vu venir.

Le phénomène est pourtant connu, mais il surprend toujours : il arrive, parfois, que les prolétaires ne fassent rien comme prévu, et c’est très bien… mais cela n’est pas sans générer quelques inquiétudes. LIRE LA SUITE.

A paraître : « La frontière comme méthode ou la multiplication du travail »

30/06/2019 Aucun commentaire

Chez nos camarades des éditions de l’Asymétrie

On a coutume de dire, pour s’en féliciter ou le déplorer, que les frontières seraient en train de s’estomper et de disparaître. A rebours de ces lieux commun, ce livre démontre qu’au contraire les frontières prolifèrent dans le monde actuel et ce, sous des formes et selon des configuration mouvantes, et en constante réinvention, au fil des flux de capitaux, de marchandises et de personnes qu’elles articulent, mais aussi au rythme des luttes qui les environnent et les bousculent. Sandro Mezzadra et Brett Neilson proposent ici un nouveau paradigme qui décloisonne disciplines et théories pour comprendre comment les frontières sont devenues le laboratoire des mutations du capitalisme et de l’État. Lire la suite…

Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisode 06. Sur la violence et l’insurrection »

24/06/2019 Aucun commentaire

Un nouvel épisode de Tristan Leoni

Sur les ronds-points, la situation est parfois tendue, mais les évacuations de décembre ne débouchent que rarement sur des affrontements directs entre forces de l’ordre et Gilets jaunes. On les évite. On assiste davantage au jeu du chat et de la souris qui fait que, dès que les policiers ont le dos tourné, on réinvestit la place avec, si possible, davantage de participants, de pneus et de palettes. Le rituel des manifestations du samedi qui s’instaure progressivement voit, lui, s’instituer un tout autre rapport à la violence physique, qui va parfois même se refléter sur les ronds-points, et qui mérite notre attention. LIRE LA SUITE.

Il Lato Cattivo : “« Photos à travers la vitre » dernière partie

23/06/2019 Aucun commentaire

Fin de la traduction de ce long texte de 18 pages sous la forme d’épisode apériodique.

 Merci à Amparo pour la traduction et Robert pour la relecture

« Photos à travers la vitre » dernière partie

Épuisement démocratique

La lutte entre les deux classes fondamentales du MPC a été et demeure le moteur de son développement. Cela est vrai non seulement du point de vue des modifications dans les modalités de consommation (productive ou improductive) de la force de travail, mais aussi du point de vue strictement politique des formes de gestion de l’État, des constitutions, etc. Ce n’est pas la concurrence, mais la résistance des travailleurs à l’allongement de la journée de travail qui a, historiquement, obligé les patrons de toutes les latitudes à réinvestir en moyens de production, se concentrant davantage sur l’intensité et la productivité du travail (plus-value relative) que sur le prolongement et la multiplication des journées de travail (plus-value absolue).

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Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisode 05. La forme du mouvement »

19/06/2019 Aucun commentaire

la suite du feuilleton publié sur le blog DDT 21 sur les gilets jaunes

« Sur les Gilets jaunes / épisode 05. La forme du mouvement »

D’emblée présents sur l’ensemble du territoire et par-delà les catégories professionnelles, les Gilets jaunes surprennent et réjouissent par le caractère spontané de leur mobilisation et par une volonté évidente de prendre leurs affaires en main. De fait, leur mouvement se construit en dehors de tout cadre organisationnel préexistant, syndical, politique ou autre, refuse toute hiérarchie ou toute forme de médiation : pas de chef, pas de représentant, une grande méfiance à l’égard d’éventuels porte-parole – ce qui complique la tâche des autorités – ou de tout ce qui aurait l’air de faire perdre une once de pouvoir à la base. Ce qui est au départ un mode de fonctionnement adopté spontanément se formalise, s’impose à lui-même telle une norme considérée comme suffisante pour lui assurer pérennité et authenticité. Une forme qui se suffit à elle-même et devient son propre contenu. LIRE LA SUITE.

 

A paraître : « La Révolution iranienne. Notes sur l’islam, les femmes et le prolétariat. »

19/06/2019 Aucun commentaire

Publication automnale annoncée aux éditions Entremonde :
Tristan Leoni, La Révolution iranienne. Notes sur l’islam, les femmes et le prolétariat.

L’Iran connaît en 1979, l’un des régimes les plus stables, prospères et répressifs du Moyen-Orient ; celui-ci s’effondre pourtant en quelques mois sous les coups d’une grève sauvage massive et d’émeutes urbaines incessantes. Cette étude revient sur les causes réelles de l’une des plus grandes révoltes ouvrières du XXe siècle, et met en lumière les mécanismes d’une protestation prolétarienne croissante, l’échec de la répression et l’effondrement de l’État. Elle relate aussi la manière dont le clergé chiite s’empare des rênes de la contestation et la transforme en « révolution islamique » et, enfin, comment tout cela déclenche un mouvement de révolte des femmes d’une ampleur inégalée.

ISBN : 9782940426553 – 230 p. – 14 x 21 cm – novembre 2019 – Collection Rupture

Hic-Salta communisation : « Ménage à trois: Episode 11 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (première partie) »

19/06/2019 Aucun commentaire

La suite du feuilleton

Hic-Salta communisation : « Ménage à trois: Episode 11 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (première partie) »

Après avoir formulé notre théorie de l’interclassisme tel qu’il se structure au présent, nous allons maintenant nous consacrer à l’avenir possible du ménage à trois de la lutte des classes. Pour des raisons de taille, nous allons découper cette section de notre feuilleton en deux épisodes. Le premier suit le plan suivant :

Introduction

1 – Les capitalistes face à la crise

  1. – Montée vers la crise
    1. Limites de la formule actuelle de la plus-value
    2. Renforcement de la péréquation stratifiée
    3. Surendettement
    4. Dénationalisation de l’État
    5. Hégémonie américaine : fin du multilatéralisme
    6. Conclusion provisoire
  2. – Rupture de la crise
    1. Credit crunch… et après
    2. Lutte contre les rentes et les dépenses improductives
    3. Démondialisation fragmentée, balkanisation, guerre
    4. Conclusion : vers une nouvelle formule de la plus-value ?

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Grèce : ” Journal 2008-2012″

15/06/2019 Aucun commentaire

Traduction du dernier texte mis en ligne sur le site des camarades grecs « 2008to2012.net »

The English version:

https://2008-2012.net/2019/06/15/2008-2012-journal-issue-1/

Il ne fait aucun doute que la gravité de la crise de la zone euro, les effets sociaux et économiques dévastateurs des programmes d’ajustement structurel successifs imposés par les créanciers de la Grèce après 2010 et les effets corrosifs habituels de l’intervention du FMI sur les élites nationales figureraient tous en bonne place dans la plupart des comptes. Mais cela laisse sans réponse la raison pour laquelle la gauche devrait en être le principal bénéficiaire. Après tout, ailleurs, les bénéficiaires des effets de l’austérité ont le plus souvent été des partis, ou mouvements, de la droite radicale. Et plus précisément, pourquoi SYRIZA ? Notre réponse est essentiellement gramscienne  dans l’esprit. SYRIZA a compris qu’elle doit s’engager dans toutes les formes de résistance aux politiques d’austérité si elle veut créer une opposition efficace et promouvoir un projet hégémonique. (…) Si l’on peut tracer un tournant, c’est certainement la décision d’Alexis Tsipras, et de la direction du parti, d’annoncer publiquement avant les élections de mai 2012 que SYRIZA s’était fixé comme objectif de former le prochain gouvernement. Cela a agi comme un catalyseur politique radical, dynamisant ceux qui avaient participé à de multiples formes de résistance sociale et de solidarité sociale, qui avaient remporté des victoires locales, qui avaient fait tomber deux gouvernements d’austérité précédents, mais qui n’avaient pas été en mesure de changer l’application implacable des politiques d’austérité. Ayant créé de multiples ruptures au sein de la société civile, la gauche cherchait à relever le défi pour l’Etat lui-même. En ce sens, SYRIZA semblait avoir une compréhension intuitive du concept de “l’état intégral”, et du fait que sans un défi politique au niveau de la société politique, les formes répandues de résistance sociale étaient susceptibles, tôt ou tard, de disparaître. (Christos Laskos & Euclid Tsakalotos, “From Resistance to Transitional Programme : the Strange Rise of the Radical Left in Greece” in Panagiotis Sotiris, ed, Crisis, Movement, Strategy : L’expérience grecque, Brill, 2018, p. 229-230)

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Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisode 04. Racisme, nationalisme & Co ? »

06/06/2019 Aucun commentaire

Dernier texte mis en ligne sur le blog DDT21

Dès le 17 novembre, le gouvernement, les médias et les représentants d’une bourgeoisie (intellectuels et artistes compris) effrayée par l’irruption de gueux dans la rue entament une campagne de disqualification du mouvement des Gilets jaunes qui se trouve accusé tout à la fois d’être d’extrême droite, nazi, sexiste, homophobe, raciste et antisémite. Des « séditieux manipulés par Marine Le Pen » selon Christophe Castaner, la « peste brune » selon Gérald Darmanin. Cette campagne, relayée durant les premiers jours de la mobilisation par une partie des militants et organisations d’extrême gauche, s’appuie sur un tout petit nombre d’incidents survenus le premier samedi et qui sont, à cet effet, montés en épingle. LIRE LA SUITE

ACCÈS AU SOMMAIRE DU FEUILLETON

Revue Chuang : A propos de Tiananmen 1989

06/06/2019 Aucun commentaire

Reçu de la revue Chuang. dndf

“Extrait de “Red Dust“, partie 2 de notre histoire économique de la Chine moderne, dans Frontiers, le deuxième numéro du journal Chuǎng. Des exemplaires imprimés de Frontiers sont en cours de distribution à nos soutiens et seront bientôt en vente chez AK Press. Le contenu complet sera également publié gratuitement sur notre site web cet été.”

Au milieu des années 80, un nombre restreint mais croissant de citadins s’étaient échappés du  « bol de riz de fer » du système danwei(unité de travail de l’État), avec ses emplois garantis et ses rations de céréales d’État, pour saisir les nouvelles opportunités créées par un marché urbain en expansion. Les petites entreprises ont été encouragées par l’État à répondre à une demande croissante. Des magasins se sont ouverts dans tout Pékin, par exemple, vendant des produits bon marché habituellement produits par le secteur de l’ETP (entreprise de township et de village) et/ou par de nouveaux travailleurs migrants, comme les travailleurs de Wenzhou qui fabriquaient des vestes en cuir populaires dans de petites entreprises familiales dans le village du Zhejiang à Pékin. A Haidian, dans le quartier universitaire de Pékin, au nord-ouest de la ville, le matin, un train de paysans sur des charrettes tirées par des ânes transportait des produits pour les vendre sur le marché libre. Les vendeurs de rue ont également proliféré, créant une vie nocturne beaucoup plus animée dans la ville. Les familles ont commencé à exploiter des restaurants privés en perçant des trous dans les murs séparant le trottoir des petits bâtiments danwei. Les clients franchissaient alors le trou dans le mur d’un restaurant qui se concentrait sur le service d’une bonne nourriture commercialisée selon les goûts urbains changeants, ce qui diffère nettement du goût fade des restaurants gérés par l’État avec un service terrible. Lire la suite…

Blog Carbure : « Repas de famille » : radicalité, politique et théorie de la révolution

28/05/2019 Aucun commentaire

Dernier texte mis en ligne sur le blog “Carbure/Lutte des classes / Guerre civile / Communisation”

 « Repas de famille » : radicalité, politique et théorie de la révolution”

« II – La question de savoir s’il y a lieu de reconnaître à la pensée humaine une vérité objective n’est pas une question théorique, mais une question pratique. C’est dans la pratique qu’il faut que l’homme prouve la vérité, c’est-à-dire la réalité, et la puissance de sa pensée, dans ce monde et pour notre temps. La discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique, est purement scolastique.

III – La doctrine matérialiste qui veut que les hommes soient des produits des circonstances et de l’éducation, que, par conséquent, des hommes transformés soient des produits d’autres circonstances et d’une éducation modifiée, oublie que ce sont précisément les hommes qui transforment les circonstances et que l’éducateur a lui-même besoin d’être éduqué. C’est pourquoi elle tend inévitablement à diviser la société en deux parties dont l’une est au-dessus de la société (par exemple chez Robert Owen).

La coïncidence du changement des circonstances et de l’activité humaine ou auto-changement ne peut être considérée et comprise rationnellement qu’en tant que pratique révolutionnaire. »(Marx, Thèses sur Feuerbach)

lire le texte sur le blog Carbure

Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisode 03. Mais que veulent-ils donc ? »

21/05/2019 Aucun commentaire

La révolte des Gilets jaunes est la conséquence d’un profond ras-le-bol ; et, lorsque un vase déborde, il ne faut pas s’attendre à ce qu’émerge une synthèse claire de toutes ses gouttes de souffrances… Les occupants des ronds-points n’ont donc pas formulé une liste de « revendications », plutôt posé une multitude de demandes variées et multiformes. On peut même parler d’exigences tant ils refusent le principe même de la négociation, celle-ci étant trop liée dans leur imaginaire à la corruption, aux magouilles et autres arrangements, notamment entre l’État et les bureaucrates syndicaux. Les Gilets jaunes s’expriment pour être entendus, il suffit d’accéder à leurs demandes. LIRE LA SUITE.

Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisodes 01 et 02. »

12/05/2019 Aucun commentaire

Dernier texte mis en ligne sur DDT21

On trouveras ici les deux premiers épisodes d’un « feuilleton » consacré au mouvement des Gilets jaunes :

01 / Une saison et des actes
(Rapide retour sur les grandes étapes du mouvement.)

02 / Gilets jaunes, quel est votre métier ?
(La carte et le territoire / Composition de classe / Un mouvement interclassiste ? / Gilets jaunes femmes / Évolution sociologique)

La révolte des Gilets jaunes est un mouvement complexe et polymorphe qui a évolué au fil des semaines et des mois, que ce soit dans sa composition, ses méthodes ou ses exigences. D’un côté, cela ne facilite pas son appréhension mais, de l’autre, cela permet à chacun d’y voir, trouver, dénoncer ou mettre en valeur ce qui lui plaît, quitte à tomber dans la facilité ou la caricature. On verra que notre analyse porte une plus grande attention à la première phase du mouvement qui, pour nous, s’achève fin décembre, celle qui nous paraît la plus riche, foisonnante et subversive. Si nous pensons qu’il est possible d’en tirer des conclusions positives, voire réjouissantes, nous y percevons également des tendances à l’œuvre qui, si elles se confirmaient, n’aboutiraient à rien de très sympathique. Le mouvement porte en effet en lui, dans sa dynamique et ses contradictions, des éléments négatifs, potentiellement dangereux, que nous n’éluderons pas, d’autant que l’une de ses caractéristiques aura bien été, tout au long de ces semaines, de plonger les participants et les observateurs dans la perplexité et la plus grande incertitude. Les derniers (?) feux de cette révolte brûlant encore au moment où nous publions ces pages, nous nous garderons donc de trop prophétiser. ACCÈS AU SOMMAIRE

DDT 21 : « Quelle critique du travail ? David Graeber et « les jobs à la con » »

01/05/2019 Aucun commentaire

Dernière parution du blog DDT 21

 

« Je fais un boulot à la con… » De l’expression d’une réaction spontanée contre une situation invivable, le sociologue a le pouvoir de faire un concept qui se veut explicatif.

Dans un livre récent (voir « Lectures »), David Graeber théorise la part d’inutilité et même de vacuité dans le travail : temps employé à ne rien faire, littéralement, ou à des tâches qui ne servent qu’à remplir artificiellement des heures de présence, ou à des occupations sans rapport avec ce qu’est censée être son activité, et qui nuisent à cette activité. Mais à mettre ainsi sur le même plan l’avocat fiscaliste et sa réceptionniste, que peut-on comprendre ? Au bout du compte, l’analyse obscurcit plus qu’elle n’éclaire la réalité du travail.

https://ddt21.noblogs.org/?page_id=2193

“Peut-on vraiment apprendre quelque chose d’Octobre ?”

11/04/2019 Aucun commentaire

Nous avons reçu ce texte qui est paru en Grèce lors de l’anniversaire de la révolution d’octobre. dndf

Peut-on vraiment apprendre quelque chose  d’Octobre ?

Quelques réflexions sur la dialectique de la révolution

Que devrions-nous faire aujourd’hui, si nous sommes “pour” la révolution ? Devrions-nous accroître nos ressources maintenant ou attendre patiemment la prochaine rupture ? Devrions-nous agir selon des principes révolutionnaires invariants, ou rester flexibles, afin de nous adapter aux nouvelles situations au fur et à mesure qu’elles se présentent ? Toute réponse à ces questions s’inscrit inévitablement dans l’histoire des révolutions du XXe siècle. L’échec de ces révolutions explique le fait que nous soyons encore là à nous poser ces questions. Toutes les tentatives de rendre compte de notre entremise, aujourd’hui, sont hantées par les débâcles du passé. “A History of Separation : the rise and fall of the workers’ movement, 1883-1982 “, notes de fin de texte no 4.

C’est ainsi que commence l’une des approches les plus profondes, à notre avis, de l’histoire du mouvement ouvrier du XXe siècle, et donc du cours des mouvements révolutionnaires eux-mêmes puisque, comme l’a souligné à juste titre Endnotes, le mouvement ouvrier a été la “scène” sur laquelle ces mouvements se sont développés. L’un des faits saillants des vagues de luttes prolétariennes du XXe siècle est la Révolution russe de 1917, une question privilégiée de confrontation entre anarchistes et communistes et, cette année, un objet de remaniement anniversaire. En fait, nous ne parlerons pas de la révolution russe elle-même, mais plutôt des conditions radicalement différentes dans lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui et de ce que cela signifie pour la possibilité de la révolution au XXIe siècle. Lire la suite…

« Capitalocène, racisme environnemental et écoféminisme »

11/04/2019 Aucun commentaire

Un des derniers textes mis en ligne sur le blog « Agitations »

« Capitalocène, racisme environnemental et écoféminisme »

« il n’y a une « nature » que parce qu’il y a un artifice et une industrie humaine. Les projections techniques marchandes qui sont réalisées afin de sauver la planète, exploitant les imbrications entre domination par le travail, distinction de genre et racisme environnemental, n’ont pas de sens. Elles prennent « la nature » pour un ensemble exploitable immédiatement au même titre que la force de travail naturalisée et objectifiée des travailleurs, femmes et / ou racisés avant tout. »

https://agitationautonome.com/2019/04/07/capitalocene-racisme-environnemental-et-ecofeminisme/?fbclid=IwAR0IhN-4en5Kij1O-zcRAZwqamACQ9TsuDL1AVXZR74s4SuvGPmgZaYgWCY

“Et maintenant?”

25/03/2019 Aucun commentaire

Dernière livraison de CARBURE sur le mouvement des gilets jaunes

Et maintenant ? Gilets jaunes, politique et retour à l’ordre

L’acte 18 des Gilets jaunes, destiné à fêter dignement la clôture du « grand débat national », a fait la preuve que le mouvement n’est non seulement pas en perte de vitesse, mais qu’il choisit ses moments et ses modes d’action, ce qui lui permet d’imposer à l’exécutif son propre calendrier. Que l’émeute elle-même ait débordé à Paris, que la manifestation n’ait plus été qu’émeute, cela tient d’une part à l’exaspération générale face au mur du silence et du mépris dressé par l’Etat, ainsi qu’à des raisons purement conjoncturelles : plusieurs manifestations simultanées, la nécessité de défendre les bâtiments ministériels et l’Elysée ainsi que le symbole de l’Arc de Triomphe, ont laissé sur les Champs la police en sous-nombre et tétanisée par la violence des charges des émeutiers. Le samedi 16 mars restera dans les mémoires  comme le jour où on a brûlé le Fouquet’s et pillé les boutiques des Champs-Elysées. Peut-être que dans quelques années, au fin fond d’une province déshéritée, on sortira des couverts du Fouquet’s pour le repas du dimanche, et on s’en souviendra.

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“La communisation et l’abolition du genre”

20/03/2019 Aucun commentaire

Dernière publication parue sur le site « Agitations »

La communisation et l’abolition du genre

Nous proposons ici la traduction d’un texte de Maya Andrea Gonzalez paru en 2012 en langue anglaise dans un ouvrage édité par Benjamin Noys : Communization and its discontents [Malaise dans la communisation, non traduit]. Ce texte paraît aux Etats-Unis alors que la problématique du genre refait massivement surface dans les milieux d’Ultragauche et post-Ultragauche, par exemple dans le premier numéro de Théorie Communiste dédié à la question (2011, TC 21), ou dans la revue internationale Endnotes. Dans un premier temps, l’autrice s’attache à remobiliser les questionnements classiques de la théorie de la communisation pour tracer des non-dits et des oublis. Par la suite, la partie I commente la construction de la catégorie « Femme » pour ensuite, dans la partie II, proposer une ligne politique visant à l’abolition du genre.

La civilisation d’aujourd’hui donne clairement à entendre qu’elle admet les relations sexuelles à l’unique condition qu’elles aient pour base l’union indissoluble, et contractée une fois pour toutes, d’un homme et d’une femme ; qu’elle ne tolère pas la sexualité en tant que source autonome de plaisir et n’est disposée à le tolérer qu’à titre d’agent de reproduction que rien jusqu’ici n’a pu remplacer.

Sigmund Freud, Malaise dans la Civilisation

Introduction

La communisation n’est pas une position révolutionnaire. Ce n’est pas une forme de société que nous construirons après la révolution. Il ne s’agit pas d’une tactique, d’une perspective stratégique, d’une organisation ou d’un plan. La communisation décrit un ensemble de mesures que nous devons prendre au cours de la lutte des classes si nous voulons qu’il y ait une révolution. La communisation abolit le mode de production capitaliste, y compris le travail salarié, l’échange, la forme-valeur, l’État, la division du travail et la propriété privée. Que la révolution prenne cette forme est une caractéristique nécessaire de la lutte de classes aujourd’hui. Notre cycle de luttes ne peut avoir d’autre horizon, dans la mesure où le développement des contradictions du capitalisme a annihilé les conditions sur lesquelles reposaient d’autres formes de révolution. Il n’est plus possible d’imaginer une conjoncture dans laquelle les divisions sociales soient dissoutes après la révolution.

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« Algérie : intoxication rentière et lutte des classes »

12/03/2019 Aucun commentaire

Image de la SNVI ROUIBA en grève ce 10 mars 2019

Quelques pages du chapitre sur la recomposition des classes dominantes dans la zone Mena (middle east north africa) relatives à l’Algérie, extraites du livre inachevé de Théo Cosme sur les soulèvements arabes (Du Kochari et du jasmin). L’analyse a été faite en 2013, mais cela ne manque peut-être pas d’actualité sur l’intoxication rentière et la relation entre la lutte de classe et les fractures à l’intérieur de la classe dominante.

Algérie : intoxication rentière et lutte des classes

Economies de rentes (principalement celle des hydrocarbures autour de laquelle s’est organisée l’économie régionale même pour les pays non producteurs), les pays du Maghreb et du Machrek  ont globalement raté la phase de développement économique des années 1970-1980 qui a vu « l’émergence » de l’Asie et dans une moindre mesure de l’Amérique latine.

Avec ses immenses excédents financiers l’histoire économique récente de l’Algérie est un exemple paradigmatique de ce ratage. En 1992, après le coup d’état militaire de 1991 et à la suite du contre-choc pétrolier, l’Algérie est en cessation de paiement et doit recourir aux institutions financières internationales. Le programme d’ajustement structurel impose certaines mesures de libéralisation de l’économie : compression des dépenses publiques, suppressions des monopoles publics gouffres à subventions, privatisations. La flambée du cours des hydrocarbures durant les années 1990 ainsi qu’une politique de mise en valeur maximale des ressources suite à une ouverture du secteur aux IDE autorise l’Algérie à rembourser de façon anticipée une grande partie de sa dette en 2006. Ce remboursement anticipé non seulement soulage le budget mais surtout contrecarre un excès de liquidités provoqué par l’accumulation de réserves de change porteur de risques d’inflation. Après dix années d’austérité consacrées au remboursement de la dette (et de guerre civile), les besoins et les revendications (souvent violentes) explosent : emploi, logement, salaire, crédits, consommation, éducation, santé, etc. A partir du début des années 2000, les programmes d’investissements publics reprennent et s’accélèrent entre 2005 et 2009. Il s’agit de développer des infrastructures modernes afin de créer les conditions d’une relance de la croissance par le secteur privé et les IDE. L’Etat ne cherche plus à s’engager directement dans un projet industrialisant. Lire la suite…

« On voudrait seulement vivre un peu mieux »

11/03/2019 Aucun commentaire

Ce commentaire de RS vient à la suite de ceux qui ont suivis la publication du texte “Gilets jaunes, revenus et rapport à l’Etat”. La longueur du texte nous contraint à en faire un article à part entière. dndf

« On voudrait seulement vivre un peu mieux »

…oui mais voilà c’est pas possible.

(commentaires sur le texte « Gilets Jaunes, revenus et rapport à l’Etat » et sa critique par AC)

C’est toujours un peu gênant de défendre un texte (« Gilets Jaunes, revenus et rapport à l’Etat ») dont on n’est pas l’auteur quand on peut supposer que l’auteur (lacanaille) est bien à même de se défendre lui-même. Donc ce ne sera que ma lecture du texte que je « défendrai ».

Il est sûr que ce texte ne présente « aucun progrès théorique notable » (AC). Ceux-ci sont extrêmement rares, mais souvent appliquer et reformuler à bon escient quelques « banalités » quand elles rendent compte efficacement d’une situation est plus important que ces « progrès notables ».

Les classes n’apparaissent pas « comme toutes constituées » (AC) parce que ce n’est pas le sujet de ce texte. La première phrase du texte « lacanaille » nous l’annonce : « La question centrale du mouvement, c’est je crois, celle de sa composition … », ce qui suppose que l’hétérogénéité sociale est posée comme une constatation de fait et que c’est elle qu’il va falloir expliquer. Loin d’apparaître comme « toutes constituées », les classes apparaissent comme se constituant et s’opposant (dans le cours de l’action) au travers de ce qui spécifiquement, dans cette lutte là, les réunit. On ne peut pas reprocher au texte de parler « d’amalgame » et « fusion » et simultanément lui reprocher de parler de « clarification » dans le cours de la lutte. Les deux tendances sont en constante interaction et si l’on dit que c’est là l’originalité, les problèmes et la dynamique de cette lutte, il n’y a là aucun « normativisme » visant  « l’action pure de la classe » (AC). Lire la suite…

Une nouvelle revue à Montréal

28/02/2019 Aucun commentaire

Une nouvelle revue dans le champ de la communisation vient de naître à Montréal.
Elle est téléchargeable sur leur blog. dndf
https://tempslibresblog.files.wordpress.com/2019/01/temps-libre-i.pdf

 

Hic Salta communisation : “Théorie de l’interclassisme”

26/02/2019 3 commentaires

Dernier texte mis en ligne sur le blog Hic Salta communisation

Ménage à trois: Episode 10 – Théorie de l’interclassisme

Episode 10 – Théorie de l’interclassisme

Dans les épisodes précédents, nous avons examiné quelques cas de luttes sociales où la CMS se bat en liaison avec le prolétariat. Compte tenu du fait que les deux classes ont des intérêts fondamentalement opposés, comment se fait-il qu’elles luttent ensemble? Jusqu’où leurs luttes communes peuvent-elles aller, et quels fruits peuvent-elles porter ? Disons tout de suite que la rupture entre les deux classes est inscrite dans la mécanique du ménage et que les luttes interclassistes sont globalement perdantes. C’est ce que nous allons mieux comprendre en examinant les choses d’un point de vue théorique. Nous procéderons selon le plan suivant : 

Introduction

1 – Équilibre des trois classes

  1. – Le ménage à trois (rappel)
  2. – Origine de la valeur nouvelle
  3.  Répartition des revenus
  4.  Revenu et consommation des capitalistes : l’État
    1. Financement de l’État : théorie de l’impôt
    2. Prélèvements fiscaux et taux d’exploitation
    3. Programmes sociaux et complément de revenu des classes salariées
    4. Intervention de l’État et valeur de la force de travail
    5. Législation sociale
    6. Endettement de l’État
    7. Dénationalisation de l’État

1.5 – Revenus et consommation du prolétariat et de la CMS

2 – Scènes de ménage à trois

  1. – Conflits du travail ou conflits de la régulation ?
    1. Les capitalistes contre les salariés
    2. Les capitalistes contre l’État
    3. L’État contre les salariés
  2. – Luttes interclassistes
    1. Formes communes de lutte
      1. Grève
      2. Manifestation
      3. Émeute
    2. Formes propres à chaque classe
    3. Objectifs des luttes interclassistes

3 – Conclusion : échec inéluctable des luttes interclassistes

Annexe : Émeutes en France et en Angleterre

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“Le « “Peuple » : fin d’un mythe au sein des Gilets Jaunes ?”

04/02/2019 27 commentaires

texte signalé sur la page facebook de notre camarade AC ainsi que son commentaire. dndf

“Je suis loin de partager l’optimisme du constat et de la perspective, mais il y a – outre une partie historique qui montre bien que le peuple est avant tout une construction politique – de très intéressantes remarques sur l’autodéfinition conflictuelle des luttes dans ce texte”

“Le « Peuple » : fin d’un mythe au sein des Gilets Jaunes ? (part 2 – L’inévitable lutte des classes)

Dès le début du mouvement des Gilets Jaunes, les forces se rassemblant sur les rond-points furent dans l’obligation de se définir. L’agrégat de petits patrons, chômeurs, artisans-commerçants, ouvriers, paysans, auto-entrepreneurs, etc constituait une force où des classes aux intérêts diamétralement opposés se sont retrouvées pour dénoncer taxes, imposition, salaires différés (cotisations à la sécu, à la CAF, aux caisses de retraites).
C’est à juste titre que la masse hétéroclite d’alors s’est définie comme étant le « peuple » ou du moins, une large fraction de celui-ci.
Mais qu’est-ce que ce « peuple » que tout le monde a soudainement investi pour dissimuler des logiques et des intérêts contradictoires au sein même des Gilets Jaunes ?
Pourquoi les premiers Gilets Jaunes à se réunir se définirent communément comme le « peuple » ?

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« CLASSE – GENRE : PLUS QU’UNE INTERSECTION »

03/02/2019 Aucun commentaire

Une nouvelle vidéo de Guillaume Deloison

Au cours de leur vie, une femme sur sept (14,5 %) et un homme sur vingt-cinq (3,9 %) déclarent avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle (hors harcèlement et exhibitionnisme). Les femmes sont 6 fois plus souvent victimes de viol ou de tentative de viol que les hommes. Les violences sexuelles que subissent les femmes sont non seulement beaucoup plus fréquentes, mais elles se produisent dans tous les espaces de vie et tout au long de la vie. Pour quasiment toutes les violences sexuelles subies par les femmes, les auteurs sont des hommes (entre 94 et 98 % des cas). Dans 90% des cas, les victimes connaissent leur agresseur. Dans 37% des cas l’auteur est le conjoint, dans 17% des cas c’est quelqu’un d’autre qui vit à la maison. Dans 36% des cas c’est une personne connue de la victime, mais qui n’habite pas avec elle. Andrea Dworkin écrivait en 1983 : « Nous utilisons les statistiques non pour essayer de quantifier les blessures, mais pour simplement convaincre le monde qu’elles existent bel et bien. Ces statistiques ne sont pas des abstractions. » Les choses ne changent pas et, en 2018, nous passons encore un temps infini, à tenter de convaincre que les violences sexuelles existent. Les statistiques ne suffisent pas, les témoignages ne suffisent pas, les analyses ne suffisent pas ; j’en viens à penser que seule la parole des violeurs pourrait convaincre que nous ne mentons pas, nous n’exagérons pas, nous n’en rajoutons pas. Je cherche encore, au vu de ce qui attend les femmes qui parlent des violences de genre qu’elles peuvent subir, quel intérêt elle aurais à le faire. Malgré qu’on est fait de moi un homme, qu’on m’est appris à m’affirmer, à couper la parole, qu’on m’emploie plus volontiers, que je peux me déplacer dans la rue sans avoir peur et bien d’autres choses encore, malgré que je profite de ce statut, j’en veux la fin, je veux que cela cesse. Ce statut n’est que le reflet d’une hiérarchie sociale effroyable. Dans cette société, chaque plaisir a le goût du sang et l’amertume de la douleur. Je veux la fin de toute hiérarchie car toute cette souffrance est insoutenable, injuste et cruelle, je pleure de voir mes amies, ceux que j’aime, ou simplement des innocentes souffrir de cette hiérarchie sociale mutilante et meurtrière. Je suis anarchiste et je ne serais libre que lorsque toutes et tous nous le serons. Lire la suite…