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Archives pour la catégorie ‘Du coté de la théorie/Around theory’

“Le vert est la couleur du dollar”

17/12/2019 14 commentaires

La brochure papier du blog Carbure, “le vert est la couleur du dollar”  est sortie aujourd’hui…. On la trouve dans les bons endroits de diffusion… dndf

Le PDF de la brochure ICI

Hic-Salta communisation : “Ménage à trois: Episode 13 – Epilogue”

12/12/2019 Aucun commentaire

Fin du feuilleton qui doit sortir en livre chez nos camarades des éditions de l’Asymétrie 

Épilogue : classes moyennes et théorie communiste

Distinction entre prolétariat et classe moyenne salariée, distinction entre leurs revenus respectifs, distinction entre révolte interclassiste, même radicalisée, et insurrection communisatrice… Dans ce feuilleton, nous nous sommes assignés la tâche de commencer à tracer des lignes de partage. Mais notre ouvrage est loin d’être exhaustif. Et nous ne pouvons qu’espérer qu’il ouvrira la voie à d’autres travaux qui sauront en reprendre l’esprit et en élargir le champ d’investigation. En l’état, de nombreuses questions, théoriques ou empiriques, ont été laissées de côté.

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DDT21 : « Irak, de l’émeute à l’impossible réforme. 2018-2019. 2e partie »

08/12/2019 un commentaire

La seconde partie  plus spécifiquement consacré aux événements qui ont débuté en octobre 2019

« 2019 Réforme politique ou guerre civile ? »

Après les révoltes d’octobre 2018, l’Irak connaît douze mois de relative accalmie ; pourtant, sur le fond, la situation économique et sociale reste globalement la même. Il faut attendre octobre 2019 pour que l’Irak connaisse une nouvelle vague de protestation qui, au départ, s’avère très semblable à la précédente. Mais, ce qui est inédit, c’est l’ampleur et la fulgurance de la mobilisation, le niveau de violence auquel ont recours les manifestants, ainsi que celui de la répression. Après une pause de quelques semaines pour cause de pèlerinage chiite, la contestation, qu’on aurait pu croire éteinte, reprend mais s’avère transformée, tant sur la forme que sur le fond, et tant sur le plan des revendications que sur celui de la sociologie des participants. Malgré les semaines qui passent, les morts, la fatigue et les phases de recul, le mouvement se poursuit dans une quasi-routine faite de manifestations et d’émeutes… mais il ne trouve pas de porte de sortie. LIRE LA SUITE.

DDT21 “« Émeutes et manifestations en Irak 2018-2019 »

28/11/2019 Aucun commentaire

Le blog ddt21 vient de publier la première partie d’un article de Tristan Leoni sur les émeutes et manifestations qui secouent l’Irak depuis  plusieurs mois :

 « Irak, de l’émeute à l’impossible réforme. 2018-2019 ».

Ce premier texte revient sur les origines de la crise sociale actuelle et sur les émeutes de l’année 2018.

« Depuis l’écrasement de l’État islamique à l’automne 2017, l’actualité irakienne est régulièrement ponctuée d’épisodes de manifestations et d’émeutes sur fond de revendications sociales de base (pour l’accès à l’électricité et à l’eau potable, et des emplois) et de dénonciation de la corruption du personnel politique.

Ce contexte de paix et de concorde nationale enfin retrouvées ouvrait pourtant une période particulièrement favorable pour amorcer des réformes et tenter de répondre à l’immense attente sociale de la population. Un précieux capital politique que le gouvernement a dilapidé en quelques mois par une inaction intense. Colère et frustration des populations sont, une fois de plus, sans bornes ; les efforts et sacrifices consentis pendant la guerre contre le califat ont été vains.

Au fil des mois, les vagues de mobilisation, la violence et la détermination des manifestants semblent croissantes ; émeutes, incendies et affrontements avec les forces de l’ordre secouent toujours davantage le pays. Jusqu’à ce mois d’octobre 2019, où le mouvement de protestation entre dans une nouvelle phase, d’une plus grande ampleur, mais avec des pratiques différentes. Si le gouvernement est plus que jamais sur la sellette, on sait en revanche que l’État, lui, sera préservé. »

LIEN VERS L’ARTICLE : https://ddt21.noblogs.org/?page_id=2517

AU FORMAT PDF :
https://ddt21.noblogs.org/files/2019/11/Irak.-2018-2019.01.pdf

La seconde partie de cet article, plus spécifiquement consacré aux
événements qui ont débuté en octobre 2019, sera prochainement mise en ligne.

« Autocritique d’une participation « militante » aux Gilets jaunes »

25/11/2019 Aucun commentaire

Lu sur le site https://paris-luttes.info/autocritique-d-une-participation-12811

« Autocritique d’une participation « militante » aux Gilets jaunes »

L’explosion Gilet jaune entre le 17 novembre et la fin de l’année 2018 a placé l’ensemble de nos luttes quotidiennes dans une perspective renouvelée. Près d’un an après le début du mouvement, il nous paraît l’heure de faire un bilan. Pour rendre intelligible ce qui s’est produit, certes, mais sans se lancer dans une analyse exhaustive ou détaillée de l’évènement, qui serait bien trop longue. Surtout, ce texte se donne pour objectif de comprendre tant nos manques ou nos ratés, que nos illusions et nos aveuglements, pour essayer d’envisager la suite avec clairvoyance. Autant d’ambitions que nous ne tiendrons surement pas, mais qui amèneront, nous l’espérons, de nombreuses discussions. Lire la suite…

“La naissance du mode de production capitaliste, 1415-1763”

17/11/2019 Aucun commentaire

En parallèle des discussions, débats et anathèmes qui agitent “le monde qui pense” autour de la racisation, des récits décoloniaux et plus largement de l’origine du capitalisme, une vidéo de présentation de la passionnante somme (en cours d’édition) d’Alain BIHR:

“Le premier âge du capitalisme”

dont les trois volumes sont sortis chez  Syllepse et  suivent son premier ouvrage “La préhistoire du capital”, paru en 2006.
Cette vidéo est produite par le Monde Diplomatique.

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“Après Debord, le Spectacle à la dérive”

14/11/2019 2 commentaires

Lu sur le blog « Agitations »

« Après Debord, le Spectacle à la dérive »

« Les désillusions du stalinisme ont provoqué un regain d’intérêt pour les marxismes hétérodoxes dans les années 1960, et les théories situationnistes sont le produit de l’effervescence des luttes sociales de la période. Si elles ont pu mettre en lumière des pans jusque là inexplorés de la critique sociale, elles restent prisonnières de leur époque et se situent à l’intersection de deux cycles de lutte, traversées de multiples contradictions qu’elles n’ont jamais pu résoudre. Le déclin final du programmatisme achèvera d’entériner leur obsolescence, et leurs apports théoriques seront repris, discutés, critiqués et dépassés par la suite. »

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“Le vert est la couleur du dollar”

01/11/2019 Aucun commentaire

“A propos de Greta et de la transition technologique.”

Dernière parution du blog CARBURE

Le capitalisme va-t-il sauver le monde ?

Depuis une trentaine d’années, on assiste d’une part à une prolifération de discours et d’analyses tant politiques que médiatiques sur l’urgence que revêtent les questions du réchauffement global et de la destruction des milieux naturels, et d’autre part à l’échec de toutes les actions visant à imposer des conditions à l’activité économique afin de limiter les dégâts occasionnés. Alors que chacun s’accorde à reconnaître qu’il faudrait faire quelque chose, rien de significatif n’est entrepris, hormis les incessantes campagnes de responsabilisation des individus des pays développés, la suppression des gobelets en plastique dans les entreprises et des sacs aux caisses des supermarchés, le parking payant en ville et la taxation des carburants. Toutes ces mesures laissent à penser que le poids des actions menées repose punitivement sur les particuliers seuls. De plus elles apparaissent comme dérisoires face à l’ampleur du problème, quand elles ne visent pas simplement à remplir les caisses de l’Etat ou à engraisser les capitalistes en stimulant l’activité économique (renouvellement du parc automobile, secteur du recyclage des déchets, normes environnementales sur les bâtiments, etc.). la suite ici

Extractos del Prólogo «Mai 68, année théorique, etc.» de Histoire critique de l’ultragauche

28/10/2019 Aucun commentaire

Extraits traduits par Fédérico Corriente de la Préface “Mai 68, année théorique, etc.” de Histoire critique de l’ultragauche »

Extractos del Prólogo «Mai 68, année théorique, etc.» de Histoire critique de l’ultragauche

El programatismo y su caducidad

Bajo el impulso de la huelga de masas de mayo-junio de 1968, después de que el otoño caliente italiano de 1969 y el levantamiento polaco de diciembre de 1970 sucedieran a la primavera francesa, que conflictos a menudo violentos y sin reivindicaciones se multiplicasen en los Estados Unidos y que todas las instancias de la reproducción de la fuerza de trabajo y de la necesidad de renovar su relación con el capital se ponían en tela de juicio, cabía pensar que al reformismo obrero, al control de los partidos comunistas y de los sindicatos sobre la clase y al bombo izquierdista les quedaba ya poca cuerda, y que todas esas luchas, aun siendo limitadas, anunciaban un nuevo «asalto proletario» que iba a desembocar a corto plazo en la lucha final. Sin embargo, los límites de las luchas de la época fueron apareciendo a medida que éstas se desarrollaban, y hubo que formular preguntas decisivas tanto sobre los resultados de las revoluciones pasadas como sobre el análisis de las luchas en curso, las perspectivas de desarrollo del modo de producción capitalista y la concepción general del comunismo. Lire la suite…

HIC-SALTA : « Ménage à trois: Episode 12 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (deuxième partie) »

13/10/2019 Aucun commentaire

la suite du feuilleton publié sur le blog “Hic-Salta communisation”

« Ménage à trois: Episode 12 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (deuxième partie) »

Dans l’épisode précédent, nous avons entamé une réflexion prospective sur ce qu’il pourrait advenir au ménage à trois de la lutte des classes dans la prochaine crise du capital. Après avoir envisagé la question du point de vue du capital et des capitalistes, nous l’abordons maintenant de celui des classes salariées, d’abord ensemble (interclassisme radicalisé), puis pour le seul prolétariat (insurrection?). Nous suivrons le plan suivant :

2 – La CMS et le prolétariat dans la crise qui vient 

2.1 – Introduction : restructuration et/ou insurrection

2.2 – Radicalisation des luttes interclassistes dans la prochaine crise

2.2.1 – Devenir de la CMS dans la crise

2.2.1.1 – Paupérisation et prolétarisation de la CMS

2.2.1.2 – Scission de la CMS

2.2.2 – Caractéristiques générales de l’interclassisme radicalisé

2.2.2.1 – Engagement croissant du prolétariat

2.2.2.2 – Objectifs des luttes

2.2.2.3 – Pratiques de lutte de l’interclassisme radicalisé

2.2.2.4 – Du nationalisme à l’ultra-nationalisme

2.2.4 – Conclusion provisoire

3 – Insurrection

3.1 – Définition de l’insurrection

3.1.1 – Saisie de moyens de production

3.1.2 – Armement

3.2 – Facteurs de déclenchement d’une insurrection dans les zones centrales à notre époque

3.2.1 – Destructuration des circuits de la reproduction prolétarienne

3.2.2 – Dénationalisation de la négociation et de la législation sociales

3.2.3 – Défaite militaire ?

3.3 – Hypothèses sur une insurrection à venir

3.3.1 – Déclenchement de l’insurrection

3.3.2 – Devenir de la CMS durant la phase insurrectionnelle

3.3.3 – Nécessité historique de l’insurrection prolétarienne

3.3.4 – Attaque du capital

3.4 – Communisation et dépassement du ménage à trois

3.4.1 – Travail manuel et travail intellectuel

3.4.2 – La production comme bricolage

3.4.3 – Nécessité, liberté, conscience

4 – Conclusion

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” Révolucion y contrarrevolucion”

21/09/2019 un commentaire

Traduction par le camarade F. Corriente du dernier texte mis en ligne par les camarades de « Il Lato Cattivo » ce vieux texte d’Intervention communiste (“Révolution et contre-révolution”)

Revolución y contrarrevolució

Intervention Communiste

[Révolution et contre-révolution, París 1974]

La coherencia de la sociedad capitalista tiene por fundamento el vigor y la extensión de la ley del valor. La comunidad material[1] del capital se constituye en torno a ella, ya que transforma cualquier manifestación humana en mercancía y al hombre mismo en la mercancía fuerza de trabajo; esta comunidad sólo accede a su propia estabilidad mediante la transformación del hombre en mercancía; en este sentido, la comunidad no está basada en el valor, sino —dicho de manera más precisa— en el valor en proceso, en el valor que se valoriza.

Fundado en el valor —no en su acepción estática, sino en el ciclo de sus metamorfosis—, el capital erosiona su propio fundamento: el valor. El capital trabaja sin cesar en la destrucción del valor; el propio movimiento de su acumulación sirve de base al momento en que se presenta a sí mismo como creador de valor; el plusvalor se convierte en beneficio y el valor se convierte en precio de producción. Todo sería perfecto si el capital pudiera liberarse del valor; este perturba su funcionamiento: separación de la forma del precio y la forma equivalente general; producción de un movimiento de capitalización en el que una parte determinada de la acumulación del capital no se corresponde con ningún valor (cfr. las acciones); expansión del sistema de crédito en el que el capital se anticipa a sí mismo. El capital fragmenta la ley del valor. Pero cuanto más tiende a liberarse del valor, más intensifica la violencia tutelar de este último. En realidad, al desarrollarse y presentarse como la única fuente de ganancia, el capital no hace sino reducir el mismo plusvalor en el que, cíclicamente, está obligada a resumirse la ganancia. Lire la suite…

Ediciones Inéditas : « Communisation et décolonisation »

09/09/2019 Aucun commentaire

Traduction automatique de https://ediciones-ineditas.com/2019/09/08/communization-decolonization/

« Communisation et décolonisation »

Récemment, nous avons été interrogés sur nos réflexions sur la communisation et la décolonisation et cet essai est notre réponse.

Il convient tout d’abord de noter que le milieu de la communisation est bien d’origine européenne et ne traite généralement pas de notre réalité coloniale dans les «Amériques». Ses auteurs, principalement européens, conceptualisent à partir d’un contexte différent de celui que nous vivons dans les «Amériques» (et autres terres colonisées).

Alors pourquoi parle-t-on encore de communisation?

Ceux d’entre nous qui travaillent sur ce projet trouvent toujours de la valeur dans la théorie de la communisation, car elle montre un moyen clair d’instaurer immédiatement les conditions du communisme .

Mais qu’est-ce que le communisme? Pour nous, compagnons de route, le communisme n’est pas un mode de production. Il ne s’agit pas simplement d’un système économique de répartition plus juste de la richesse. Il s’agit d’un large éventail de modes de vie fondés sur des relations sociales communes, y compris (mais non exclusivement) l’entraide, la solidarité, l’effondrement du binaire production / consommation (donc l’abolition du travail), l’abolition de l’État, l’abolition de l’argent, l’abolition de la valeur, l’abolition de la race et du sexe en tant que site de l’oppression, l’abolition de la cis-hétéro-patriarcat (et tout ce qui implique, comme l’hétérosexualité obligatoire). Certains appellent aussi cette anarchie . La négation de ce qui soutient la civilisation capitaliste occidentale. Lire la suite…

A paraître : « Le Kaléidoscope du prolétariat », le bouquin

03/08/2019 Aucun commentaire

Nous avons reçu cela: Théorie Communiste 26 va peut-être être publié en livre avec un chapitre supplémentaire, en attendant, en voici quelques « bonnes feuilles »

Rappel de la quatrième de couverture de TC 26, histoire de se remémorer la problématique….(dndf)

Kaléidoscope Quatrième

“La segmentation raciale du prolétariat est un phénomène objectif qui a dans les catégories du mode de production capitaliste son processus de production, ses lieux de production, ses matériaux, ses outils. Elle fonctionne selon ses propres critères dans son autonomie relative.

De l’identité par le travail des années 50 et 60 à l’essentialisation culturelle parachevée dans le « musulman » et le « voile » en passant par les « Marches », les émeutes et les mouvements issus des cités, les luttes de sans-papiers, les grèves de l’automobile des années 80, les foyers Sonacotra, l’interclassisme et les questions de mixité/non mixité des luttes, la segmentation raciale est un processus mouvant, un virus opportuniste. Le prolétariat « un » et, par nature, révolutionnaire fut une construction nécessaire aujourd’hui obsolète.

Crier « La classe ! La classe ! », en sautant sur sa chaise comme un cabri n’est pas plus pertinent dans une « perspective révolutionnaire » que de crier « La race ! La race ! ». Il ne s’agit pas de combiner les deux, comme dans une mauvaise compréhension de « l’intersectionnalité ». Le prolétariat n’existe pas préalablement dans une sorte de pureté théorique avant de compter en son sein des Arabes, des Noirs, etc., ou… des femmes (il contient bien des hommes blancs). C’est à partir de l’exploitation dans le mode de production capitaliste que nous déduisons les constructions raciales comme nécessaires et le cours des luttes de classe comme relevant, à leurs risques et périls, de cette nécessité.

Ce n’est pas dans leur situation commune de classe qui contient toutes les segmentations, mais en se retournant contre elle que les prolétaires les dépassent. La lutte de classe travaille la fragilité, la labilité, des segmentations raciales qui bien que configurations mouvantes, sont des processus objectifs et non l’invention de quelques entrepreneurs en racialisation, s’alimentant à la réécriture de l’histoire et du capital selon le Grand Récit décolonial.”

 


Des luttes, marches, émeutes, et associations des quartiers à l’impossible « passage au politique »

« Nous ne voudrions pas terminer ces quelques observations sur la méthode sans nous excuser auprès du lecteur du trop grand nombre de citations contenues dans ce livre. Les historiens du XIXe siècle et ceux de notre temps qui écrivent pour le “grand public” ne procèdent pas ainsi. Ils gardent par devers eux la plupart de leurs notes. (…) Cette façon de procéder donne à l’histoire ainsi conçue une aisance qui suscite notre envie : l’auteur avance les mains libres, comme un voyageur sans bagages. Elle confère aussi à son œuvre l’aspect d’un travail créateur, fruit de sa pensée propre. (…) Nous avons essayé de les imiter, nous n’y sommes pas toujours parvenu. Nous n’avons pu nous résoudre, quand nous avions recueilli une citation intéressante, vivante, probante, à en priver le lecteur. Et si nous avons eu la chance de recueillir dix citations analogues, nous n’avons pu résister à l’envie de multiplier notre preuve par dix … (…) Nous sortons tout notre dossier. La monotonie de ces citations succédant les unes aux autres fatiguera sans doute le lecteur. Nous le regrettons bien sincèrement, mais le mal est sans remède. » (Daniel Guérin, Postface à La lutte de classes sous la Première République, éd. Gallimard, t.2, pp.414-415)

Une seconde génération

Les conditions d’exploitation avaient changé, la crise était avérée et la restructuration se mettait en place, il était devenu évident que les descendants et descendantes des travailleurs immigrés ne prendraient pas la relève de leurs parents. Ils étaient devenus une « seconde génération ». Brutalement, le terme désignait en permanence « l’échec de l’intégration ». « Seconde génération » c’est une assignation à une origine, une identité « arabe », cela transforme et fixe la migration elle-même comme une origine identitaire. Ces jeunes apparaissaient encore comme la suite et reproduisant l’étrangeté de l’immigré, mais de façon différente, maintenant massive, permanente et inexorablement « d’ici ». Lire la suite…

Troploin : ” Jaune, rouge, tricolore, ou : Classe & peuple”

19/07/2019 Aucun commentaire

Un article de Gilles Dauvé sur les gilets jaunes

Jaune, rouge, tricolore, ou : Classe & peuple

C’est peu dire que « les Gilets Jaunes » ont suscité un Niagara de commentaires et d’exégèses. Le texte qui suit expose seulement quelques points généralement sous-estimés ou négligés.

C’est l’agitation humaine,
avec toute la vulgarité des petits et des gros besoins,
avec son dégoût criant de la police… 

Malgré des défaites

Le mouvement des Gilets Jaunes ne s’est pas superposé à des luttes de classes qu’il serait venu affaiblir ou étouffer : il est l’effet d’une résistance prolétarienne à la fois mise en échec et persistante, et qui se défend comme elle le peut dans la confusion ambiante.

En 1995, l’offensive bourgeoise contre les retraites recule devant les grèves, notamment celle des cheminots pendant trois semaines. En 2005, « les banlieues » explosent. Quelques mois plus tard, un soulèvement de jeunes et de moins jeunes bloque le Contrat Premier Embauche, tentative de sous-payer la jeunesse salariée. Autant de batailles demi-gagnées dans une guerre perdue. Car en 2010, l’État impose sa réforme des retraites. En 2016, la Loi Travail est finalement votée. En 2017, le Code du travail est refondu. Au printemps 2018, la grève discontinue de la SNCF s’achève en défaite.

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A paraître : « Le ménage à trois de la lutte des classes/ Classe moyenne salariée, prolétariat et capital »

03/07/2019 Aucun commentaire

Chez nos camarades des éditions de l’Asymétrie  le 12/12/2019

De Oaxaca à Tel Aviv et Manhattan, de Téhéran à Paris, en Tunisie, en Égypte et plus récemment en Algérie, la classe moyenne salariée développe depuis quelques années des luttes massives, parfois violentes, contre l’État capitaliste. Alliée au prolétariat ou seule, elle fait la grève, manifeste, dresse des barricades, occupe des places pour défendre sa position et ses privilèges dans la société. Ces luttes ont rendu visible le fait qu’elle est une vraie classe, pas une vague couche intermédiaire entre prolétariat et bourgeoisie. C’est une classe qui incarne le travail intellectuel tel que le taylorisme et le fordisme l’ont historiquement séparé du travail manuel, lui donnant simultanément une fonction d’exécution et d’encadrement. Bénéficiaire d’un sursalaire qui lui permet de surconsommer et d’avoir des réserves, la classe moyenne salariée n’est pas destinée à se fondre spontanément dans le prolétariat sous l’effet de la crise, débarrassant ainsi la théorie d’une épineuse question. Car l’existence de cette classe, que Marx n’avait pas vraiment prévue, implique de préciser notre vision des rapports sociaux dans les pays développés et émergents : il faut passer du face à face prolétariat/capital à un ménage à trois… classes qui s’affrontent dans un ballet plus compliqué, où l’interclassisme est une figure récurrente. Le présent ouvrage fait une première exploration de cette complexité, et cherche à dégager la perspective communiste du maelström des luttes interclassistes qui se multiplient en ce début de 21° siècle. Lire la suite…

Blog DDT21 : « Sur les Gilets jaunes / Du trop de réalité (conclusion du feuilleton) »

02/07/2019 Aucun commentaire

Suite et fin du feuilleton sur les gilets jaunes publié sur le blog DDT21

Le mouvement des Gilets jaunes est trop étrange pour qu’on puisse y voir un verre à moitié plein ou à moitié vide. Ne ressemblant à rien de déjà vu, il ne suffit pas de lister ce qui lui aurait manqué pour qu’il cadre avec des schémas préétablis ; on peine même, a posteriori, à l’intégrer aux théories prédictives qui, d’ailleurs, ne l’avaient pas vu venir.

Le phénomène est pourtant connu, mais il surprend toujours : il arrive, parfois, que les prolétaires ne fassent rien comme prévu, et c’est très bien… mais cela n’est pas sans générer quelques inquiétudes. LIRE LA SUITE.

A paraître : « La frontière comme méthode ou la multiplication du travail »

30/06/2019 Aucun commentaire

Chez nos camarades des éditions de l’Asymétrie

On a coutume de dire, pour s’en féliciter ou le déplorer, que les frontières seraient en train de s’estomper et de disparaître. A rebours de ces lieux commun, ce livre démontre qu’au contraire les frontières prolifèrent dans le monde actuel et ce, sous des formes et selon des configuration mouvantes, et en constante réinvention, au fil des flux de capitaux, de marchandises et de personnes qu’elles articulent, mais aussi au rythme des luttes qui les environnent et les bousculent. Sandro Mezzadra et Brett Neilson proposent ici un nouveau paradigme qui décloisonne disciplines et théories pour comprendre comment les frontières sont devenues le laboratoire des mutations du capitalisme et de l’État. Lire la suite…

Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisode 06. Sur la violence et l’insurrection »

24/06/2019 Aucun commentaire

Un nouvel épisode de Tristan Leoni

Sur les ronds-points, la situation est parfois tendue, mais les évacuations de décembre ne débouchent que rarement sur des affrontements directs entre forces de l’ordre et Gilets jaunes. On les évite. On assiste davantage au jeu du chat et de la souris qui fait que, dès que les policiers ont le dos tourné, on réinvestit la place avec, si possible, davantage de participants, de pneus et de palettes. Le rituel des manifestations du samedi qui s’instaure progressivement voit, lui, s’instituer un tout autre rapport à la violence physique, qui va parfois même se refléter sur les ronds-points, et qui mérite notre attention. LIRE LA SUITE.

Il Lato Cattivo : “« Photos à travers la vitre » dernière partie

23/06/2019 Aucun commentaire

Fin de la traduction de ce long texte de 18 pages sous la forme d’épisode apériodique.

 Merci à Amparo pour la traduction et Robert pour la relecture

« Photos à travers la vitre » dernière partie

Épuisement démocratique

La lutte entre les deux classes fondamentales du MPC a été et demeure le moteur de son développement. Cela est vrai non seulement du point de vue des modifications dans les modalités de consommation (productive ou improductive) de la force de travail, mais aussi du point de vue strictement politique des formes de gestion de l’État, des constitutions, etc. Ce n’est pas la concurrence, mais la résistance des travailleurs à l’allongement de la journée de travail qui a, historiquement, obligé les patrons de toutes les latitudes à réinvestir en moyens de production, se concentrant davantage sur l’intensité et la productivité du travail (plus-value relative) que sur le prolongement et la multiplication des journées de travail (plus-value absolue).

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Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisode 05. La forme du mouvement »

19/06/2019 Aucun commentaire

la suite du feuilleton publié sur le blog DDT 21 sur les gilets jaunes

« Sur les Gilets jaunes / épisode 05. La forme du mouvement »

D’emblée présents sur l’ensemble du territoire et par-delà les catégories professionnelles, les Gilets jaunes surprennent et réjouissent par le caractère spontané de leur mobilisation et par une volonté évidente de prendre leurs affaires en main. De fait, leur mouvement se construit en dehors de tout cadre organisationnel préexistant, syndical, politique ou autre, refuse toute hiérarchie ou toute forme de médiation : pas de chef, pas de représentant, une grande méfiance à l’égard d’éventuels porte-parole – ce qui complique la tâche des autorités – ou de tout ce qui aurait l’air de faire perdre une once de pouvoir à la base. Ce qui est au départ un mode de fonctionnement adopté spontanément se formalise, s’impose à lui-même telle une norme considérée comme suffisante pour lui assurer pérennité et authenticité. Une forme qui se suffit à elle-même et devient son propre contenu. LIRE LA SUITE.

 

A paraître : « La Révolution iranienne. Notes sur l’islam, les femmes et le prolétariat. »

19/06/2019 Aucun commentaire

Publication automnale annoncée aux éditions Entremonde :
Tristan Leoni, La Révolution iranienne. Notes sur l’islam, les femmes et le prolétariat.

L’Iran connaît en 1979, l’un des régimes les plus stables, prospères et répressifs du Moyen-Orient ; celui-ci s’effondre pourtant en quelques mois sous les coups d’une grève sauvage massive et d’émeutes urbaines incessantes. Cette étude revient sur les causes réelles de l’une des plus grandes révoltes ouvrières du XXe siècle, et met en lumière les mécanismes d’une protestation prolétarienne croissante, l’échec de la répression et l’effondrement de l’État. Elle relate aussi la manière dont le clergé chiite s’empare des rênes de la contestation et la transforme en « révolution islamique » et, enfin, comment tout cela déclenche un mouvement de révolte des femmes d’une ampleur inégalée.

ISBN : 9782940426553 – 230 p. – 14 x 21 cm – novembre 2019 – Collection Rupture

Hic-Salta communisation : « Ménage à trois: Episode 11 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (première partie) »

19/06/2019 Aucun commentaire

La suite du feuilleton

Hic-Salta communisation : « Ménage à trois: Episode 11 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (première partie) »

Après avoir formulé notre théorie de l’interclassisme tel qu’il se structure au présent, nous allons maintenant nous consacrer à l’avenir possible du ménage à trois de la lutte des classes. Pour des raisons de taille, nous allons découper cette section de notre feuilleton en deux épisodes. Le premier suit le plan suivant :

Introduction

1 – Les capitalistes face à la crise

  1. – Montée vers la crise
    1. Limites de la formule actuelle de la plus-value
    2. Renforcement de la péréquation stratifiée
    3. Surendettement
    4. Dénationalisation de l’État
    5. Hégémonie américaine : fin du multilatéralisme
    6. Conclusion provisoire
  2. – Rupture de la crise
    1. Credit crunch… et après
    2. Lutte contre les rentes et les dépenses improductives
    3. Démondialisation fragmentée, balkanisation, guerre
    4. Conclusion : vers une nouvelle formule de la plus-value ?

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Grèce : ” Journal 2008-2012″

15/06/2019 Aucun commentaire

Traduction du dernier texte mis en ligne sur le site des camarades grecs « 2008to2012.net »

The English version:

https://2008-2012.net/2019/06/15/2008-2012-journal-issue-1/

Il ne fait aucun doute que la gravité de la crise de la zone euro, les effets sociaux et économiques dévastateurs des programmes d’ajustement structurel successifs imposés par les créanciers de la Grèce après 2010 et les effets corrosifs habituels de l’intervention du FMI sur les élites nationales figureraient tous en bonne place dans la plupart des comptes. Mais cela laisse sans réponse la raison pour laquelle la gauche devrait en être le principal bénéficiaire. Après tout, ailleurs, les bénéficiaires des effets de l’austérité ont le plus souvent été des partis, ou mouvements, de la droite radicale. Et plus précisément, pourquoi SYRIZA ? Notre réponse est essentiellement gramscienne  dans l’esprit. SYRIZA a compris qu’elle doit s’engager dans toutes les formes de résistance aux politiques d’austérité si elle veut créer une opposition efficace et promouvoir un projet hégémonique. (…) Si l’on peut tracer un tournant, c’est certainement la décision d’Alexis Tsipras, et de la direction du parti, d’annoncer publiquement avant les élections de mai 2012 que SYRIZA s’était fixé comme objectif de former le prochain gouvernement. Cela a agi comme un catalyseur politique radical, dynamisant ceux qui avaient participé à de multiples formes de résistance sociale et de solidarité sociale, qui avaient remporté des victoires locales, qui avaient fait tomber deux gouvernements d’austérité précédents, mais qui n’avaient pas été en mesure de changer l’application implacable des politiques d’austérité. Ayant créé de multiples ruptures au sein de la société civile, la gauche cherchait à relever le défi pour l’Etat lui-même. En ce sens, SYRIZA semblait avoir une compréhension intuitive du concept de “l’état intégral”, et du fait que sans un défi politique au niveau de la société politique, les formes répandues de résistance sociale étaient susceptibles, tôt ou tard, de disparaître. (Christos Laskos & Euclid Tsakalotos, “From Resistance to Transitional Programme : the Strange Rise of the Radical Left in Greece” in Panagiotis Sotiris, ed, Crisis, Movement, Strategy : L’expérience grecque, Brill, 2018, p. 229-230)

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Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisode 04. Racisme, nationalisme & Co ? »

06/06/2019 Aucun commentaire

Dernier texte mis en ligne sur le blog DDT21

Dès le 17 novembre, le gouvernement, les médias et les représentants d’une bourgeoisie (intellectuels et artistes compris) effrayée par l’irruption de gueux dans la rue entament une campagne de disqualification du mouvement des Gilets jaunes qui se trouve accusé tout à la fois d’être d’extrême droite, nazi, sexiste, homophobe, raciste et antisémite. Des « séditieux manipulés par Marine Le Pen » selon Christophe Castaner, la « peste brune » selon Gérald Darmanin. Cette campagne, relayée durant les premiers jours de la mobilisation par une partie des militants et organisations d’extrême gauche, s’appuie sur un tout petit nombre d’incidents survenus le premier samedi et qui sont, à cet effet, montés en épingle. LIRE LA SUITE

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Revue Chuang : A propos de Tiananmen 1989

06/06/2019 Aucun commentaire

Reçu de la revue Chuang. dndf

“Extrait de “Red Dust“, partie 2 de notre histoire économique de la Chine moderne, dans Frontiers, le deuxième numéro du journal Chuǎng. Des exemplaires imprimés de Frontiers sont en cours de distribution à nos soutiens et seront bientôt en vente chez AK Press. Le contenu complet sera également publié gratuitement sur notre site web cet été.”

Au milieu des années 80, un nombre restreint mais croissant de citadins s’étaient échappés du  « bol de riz de fer » du système danwei(unité de travail de l’État), avec ses emplois garantis et ses rations de céréales d’État, pour saisir les nouvelles opportunités créées par un marché urbain en expansion. Les petites entreprises ont été encouragées par l’État à répondre à une demande croissante. Des magasins se sont ouverts dans tout Pékin, par exemple, vendant des produits bon marché habituellement produits par le secteur de l’ETP (entreprise de township et de village) et/ou par de nouveaux travailleurs migrants, comme les travailleurs de Wenzhou qui fabriquaient des vestes en cuir populaires dans de petites entreprises familiales dans le village du Zhejiang à Pékin. A Haidian, dans le quartier universitaire de Pékin, au nord-ouest de la ville, le matin, un train de paysans sur des charrettes tirées par des ânes transportait des produits pour les vendre sur le marché libre. Les vendeurs de rue ont également proliféré, créant une vie nocturne beaucoup plus animée dans la ville. Les familles ont commencé à exploiter des restaurants privés en perçant des trous dans les murs séparant le trottoir des petits bâtiments danwei. Les clients franchissaient alors le trou dans le mur d’un restaurant qui se concentrait sur le service d’une bonne nourriture commercialisée selon les goûts urbains changeants, ce qui diffère nettement du goût fade des restaurants gérés par l’État avec un service terrible. Lire la suite…

Blog Carbure : « Repas de famille » : radicalité, politique et théorie de la révolution

28/05/2019 Aucun commentaire

Dernier texte mis en ligne sur le blog “Carbure/Lutte des classes / Guerre civile / Communisation”

 « Repas de famille » : radicalité, politique et théorie de la révolution”

« II – La question de savoir s’il y a lieu de reconnaître à la pensée humaine une vérité objective n’est pas une question théorique, mais une question pratique. C’est dans la pratique qu’il faut que l’homme prouve la vérité, c’est-à-dire la réalité, et la puissance de sa pensée, dans ce monde et pour notre temps. La discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique, est purement scolastique.

III – La doctrine matérialiste qui veut que les hommes soient des produits des circonstances et de l’éducation, que, par conséquent, des hommes transformés soient des produits d’autres circonstances et d’une éducation modifiée, oublie que ce sont précisément les hommes qui transforment les circonstances et que l’éducateur a lui-même besoin d’être éduqué. C’est pourquoi elle tend inévitablement à diviser la société en deux parties dont l’une est au-dessus de la société (par exemple chez Robert Owen).

La coïncidence du changement des circonstances et de l’activité humaine ou auto-changement ne peut être considérée et comprise rationnellement qu’en tant que pratique révolutionnaire. »(Marx, Thèses sur Feuerbach)

lire le texte sur le blog Carbure

Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisode 03. Mais que veulent-ils donc ? »

21/05/2019 Aucun commentaire

La révolte des Gilets jaunes est la conséquence d’un profond ras-le-bol ; et, lorsque un vase déborde, il ne faut pas s’attendre à ce qu’émerge une synthèse claire de toutes ses gouttes de souffrances… Les occupants des ronds-points n’ont donc pas formulé une liste de « revendications », plutôt posé une multitude de demandes variées et multiformes. On peut même parler d’exigences tant ils refusent le principe même de la négociation, celle-ci étant trop liée dans leur imaginaire à la corruption, aux magouilles et autres arrangements, notamment entre l’État et les bureaucrates syndicaux. Les Gilets jaunes s’expriment pour être entendus, il suffit d’accéder à leurs demandes. LIRE LA SUITE.

Blog DDT 21 : « Sur les Gilets jaunes / épisodes 01 et 02. »

12/05/2019 Aucun commentaire

Dernier texte mis en ligne sur DDT21

On trouveras ici les deux premiers épisodes d’un « feuilleton » consacré au mouvement des Gilets jaunes :

01 / Une saison et des actes
(Rapide retour sur les grandes étapes du mouvement.)

02 / Gilets jaunes, quel est votre métier ?
(La carte et le territoire / Composition de classe / Un mouvement interclassiste ? / Gilets jaunes femmes / Évolution sociologique)

La révolte des Gilets jaunes est un mouvement complexe et polymorphe qui a évolué au fil des semaines et des mois, que ce soit dans sa composition, ses méthodes ou ses exigences. D’un côté, cela ne facilite pas son appréhension mais, de l’autre, cela permet à chacun d’y voir, trouver, dénoncer ou mettre en valeur ce qui lui plaît, quitte à tomber dans la facilité ou la caricature. On verra que notre analyse porte une plus grande attention à la première phase du mouvement qui, pour nous, s’achève fin décembre, celle qui nous paraît la plus riche, foisonnante et subversive. Si nous pensons qu’il est possible d’en tirer des conclusions positives, voire réjouissantes, nous y percevons également des tendances à l’œuvre qui, si elles se confirmaient, n’aboutiraient à rien de très sympathique. Le mouvement porte en effet en lui, dans sa dynamique et ses contradictions, des éléments négatifs, potentiellement dangereux, que nous n’éluderons pas, d’autant que l’une de ses caractéristiques aura bien été, tout au long de ces semaines, de plonger les participants et les observateurs dans la perplexité et la plus grande incertitude. Les derniers (?) feux de cette révolte brûlant encore au moment où nous publions ces pages, nous nous garderons donc de trop prophétiser. ACCÈS AU SOMMAIRE

DDT 21 : « Quelle critique du travail ? David Graeber et « les jobs à la con » »

01/05/2019 Aucun commentaire

Dernière parution du blog DDT 21

 

« Je fais un boulot à la con… » De l’expression d’une réaction spontanée contre une situation invivable, le sociologue a le pouvoir de faire un concept qui se veut explicatif.

Dans un livre récent (voir « Lectures »), David Graeber théorise la part d’inutilité et même de vacuité dans le travail : temps employé à ne rien faire, littéralement, ou à des tâches qui ne servent qu’à remplir artificiellement des heures de présence, ou à des occupations sans rapport avec ce qu’est censée être son activité, et qui nuisent à cette activité. Mais à mettre ainsi sur le même plan l’avocat fiscaliste et sa réceptionniste, que peut-on comprendre ? Au bout du compte, l’analyse obscurcit plus qu’elle n’éclaire la réalité du travail.

https://ddt21.noblogs.org/?page_id=2193

“Peut-on vraiment apprendre quelque chose d’Octobre ?”

11/04/2019 Aucun commentaire

Nous avons reçu ce texte qui est paru en Grèce lors de l’anniversaire de la révolution d’octobre. dndf

Peut-on vraiment apprendre quelque chose  d’Octobre ?

Quelques réflexions sur la dialectique de la révolution

Que devrions-nous faire aujourd’hui, si nous sommes “pour” la révolution ? Devrions-nous accroître nos ressources maintenant ou attendre patiemment la prochaine rupture ? Devrions-nous agir selon des principes révolutionnaires invariants, ou rester flexibles, afin de nous adapter aux nouvelles situations au fur et à mesure qu’elles se présentent ? Toute réponse à ces questions s’inscrit inévitablement dans l’histoire des révolutions du XXe siècle. L’échec de ces révolutions explique le fait que nous soyons encore là à nous poser ces questions. Toutes les tentatives de rendre compte de notre entremise, aujourd’hui, sont hantées par les débâcles du passé. “A History of Separation : the rise and fall of the workers’ movement, 1883-1982 “, notes de fin de texte no 4.

C’est ainsi que commence l’une des approches les plus profondes, à notre avis, de l’histoire du mouvement ouvrier du XXe siècle, et donc du cours des mouvements révolutionnaires eux-mêmes puisque, comme l’a souligné à juste titre Endnotes, le mouvement ouvrier a été la “scène” sur laquelle ces mouvements se sont développés. L’un des faits saillants des vagues de luttes prolétariennes du XXe siècle est la Révolution russe de 1917, une question privilégiée de confrontation entre anarchistes et communistes et, cette année, un objet de remaniement anniversaire. En fait, nous ne parlerons pas de la révolution russe elle-même, mais plutôt des conditions radicalement différentes dans lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui et de ce que cela signifie pour la possibilité de la révolution au XXIe siècle. Lire la suite…