« Ménage à trois : réponse à R.S. »

28/04/2020 13 commentaires

Nous avons reçu le texte ci-dessous du camarade R.F, nous le publions . Le commentaire de RS dont il est question ici a été reproduit à la fin de cet article. . . dndf

« Ménage à trois : réponse à R.S. »

Dans ce qui avait commencé comme une dispute de marxologie à partir d’un texte sur le Covid-19 et ses conséquences, R.S. visait plutôt Le Ménage à trois de la lutte des classes de B. A. et moi-même. Je réponds donc ci-dessous à ses considérations quelque peu expéditives au sujet du Ménage à trois.

Pour ceux à qui suffit un synopsis, l’essentiel de la réponse de R.S. est contenue dans ce passage : « Finalement, ce qui m’intrigue le plus c’est que ce “sursalaire” (fraction de pl) placé au fondement de toutes les analyses, ces mêmes analyses pourraient s’en passer sans que cela change grand chose ». Le message est : ils sont bien gentils, mais ce qu’ils font ne sert pas à grand-chose. Hors de TC point de salut – et on nous fait savoir que la théorie du sursalaire de la classe moyenne salariée (CMS) exposée dans Le Ménage à trois de la lutte des classes non seulement est erronée, mais aboutit à des analyses trop « schématiques » de la réalité sociale. Cela ne va cependant pas sans troubles. Pour plus de détails, il va falloir lire en entier.

R.F., avril 2020 Lire la suite…

SENONEVERO en ebook

20/04/2020 Aucun commentaire

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Blog DDT21 : “Quoi qu’il en coûte. Le virus, l’État et nous”

20/04/2020 6 commentaires

« Quoi qu’il en coûte. Le virus, l’État et nous » est un article de Tristan Leoni et Céline Alkamar consacré à la gestion de l’épidémie de coronavirus en France et à ses conséquences.

Cet article sera prochainement mis en ligne sur le blog ddt21.noblogs.org

Quoi qu’il en coûte
Le virus, l’État et nous

« L’égalité et la liberté ne sont pas des luxes dont on peut facilement se passer. Sans elles, l’ordre ne saurait durer sans sombrer dans d’inimaginables ténèbres »,

Allan Moore, V pour Vendetta, 1982

« Nous ne renoncerons à rien. Surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer. Surtout pas aux terrasses, aux salles de concert, aux fêtes de soir d’été. Surtout pas à la liberté. »

Emmanuel Macron, tweet du 11 mars 2020

Que le président de la République rédige un tweet qui, à quelques jours près, aurait pu être signé par un groupe anarchiste individualiste particulièrement radical a de quoi surprendre. C’est que le coronavirus qui frappe le monde met à mal certaines de nos convictions. Nous met mal à l’aise. Comment réagir dans le jeu à trois bandes réunissant l’État, la population (y compris le prolétariat) et l’épidémie ? Comment y trouver une place ? Faut-il d’ailleurs y trouver une place ? Faut-il rester chez soi ? Que faire ? Quelle solidarité, quelle « résistance », mettre en place ?

D’abord, ne pas perdre la tête. Ce qui doit nous importer dans la situation actuelle, ce n’est pas tant de montrer que nous avions raison dans nos analyses précédentes, de chercher et trouver ce qui (de prime abord) confirme nos positions, mais de repérer ce qui bouscule nos certitudes, ce qui ne cadre pas. Chercher, malgré l’obscurité et le chaos apparent, à voir ce qu’il se passe pour tenter de comprendre ce qui se profile. Lire la suite…

CONJONCTURE ÉPIDÉMIQUE crise écologique, crise économique et communisation

17/04/2020 9 commentaires

CONJONCTURE ÉPIDÉMIQUE

crise écologique, crise économique et communisation

La production capitaliste, qui n’a jamais été « respectueuse » du vivant, a fini par produire dans les années 1970 et 1980, càd bien avant l’épidémie apparue en Chine à l’automne 2019, une crise écologique à la fois globale et permanente (1), sous la forme d’une pollution généralisée avec détraquement du climat. Cette crise est globale en tant qu’elle menace à terme la reproduction de la biosphère terrestre,  dont dépend aussi la vie humaine. Elle est permanente en tant qu’elle est intrinsèque à la subsomption réelle du travail et de la nature sous le capital. En d’autres termes, alors même qu’elle représente un problème majeur du point de vue de la classe capitaliste en tous ses États et blocs, elle ne peut pas être effectivement surmontée dans les limites d’une nouvelle restructuration supérieure du rapport d’exploitation à l’échelle mondiale. Par contre, une restructuration supérieure du rapport, intégrant mieux le discours écologiste à prétention radicale, reste possible, comme reste possible une rupture communisatrice dans et contre cette restructuration que la classe capitaliste va tenter d’imposer. Lire la suite…

Blog Carbure : « Déconfinement sélectif et expérimentations sanitaires : la colère et le dégoût »

16/04/2020 24 commentaires

Dernier texte mis en ligne sur le blog Carbure 

English translation after

« Déconfinement sélectif et expérimentations sanitaires : la colère et le dégoût »

La décision présidentielle de rouvrir les écoles, collèges et lycées le 11 mai n’a dupé personne, que ce soit parmi les professeurs ou ailleurs : ce dont il s’agit, ce n’est pas de pallier les inégalités scolaires qu’engendrerait l’arrêt des cours, ce qui est l’argument officiel, mais tout bonnement de remettre les parents au travail. Que cette décision intervienne deux jours après les déclarations du président du Medef invitant les entrepreneurs à « relancer l’activité » sans plus attendre n’a sûrement rien d’un hasard du calendrier.

Selon la méthode désormais classique des interventions présidentielles, le ministre Blanquer est intervenu le lendemain pour «préciser les modalités» de cette réouverture. Est alors apparu le caractère fonctionnel de ce qui pouvait n’être qu’un effet de discours parmi d’autres : la réouverture des écoles ne se fera pas d’un seul coup le 11 mai, mais d’abord dans les quartiers populaires et les régions rurales. La communication ministérielle joue elle aussi sur la corde compassionnelle, voire humanitaire : « le premier critère est d’abord social, les publics les plus fragiles ». Lire la suite…

A paraître : « Épidémies et rapports sociaux »

15/04/2020 Aucun commentaire

En novembre chez nos camarades des  Éditions de l’Asymétrie

« Épidémies et rapports sociaux »

« Les séculaires questions « Que fait l’épidémie à la société ? Et que fait la société face à l’épidémie? » sont malheureusement redevenues d’une actualité brûlante. Cette anthologie d’articles et de chapitres d’ouvrages, inédits en français, portant sur un large spectre de pays et d’époques, soulignera la densité du problème et la richesse de la recherche sur ce pan négligé de l’histoire sociale.

Il y sera en effet question des luttes de pouvoir autour des mesures sanitaires d’urgence (quarantaine) ou préventives (assainissement), des déterminants sociaux des théories successives des modes de transmission des maladies infectieuses, des effets de celles-ci sur plusieurs aspects des rapports entre les classes, des révoltes qui ont souvent rythmé les périodes de pandémies mais aussi du rôle de ces dernières dans la colonisation ainsi que bien évidemment de leurs répercussions sur les rapports entre les sexes et le racisme. »

“CORONA CAPITAL”

12/04/2020 12 commentaires

Nous avons reçu ce long texte en 2 parties de Léon de Mattis.dndf

Corona Capital. Première partie.

Crise épidémique et crise du capital

Ce texte a pour ambition de commencer à réfléchir à l’impact de la crise du coronavirus. Cette crise entraîne déjà un profond bouleversement de l’économie capitaliste, et s’accompagne, même dans la période de confinement actuelle, d’une certaine agitation sociale. Il n’est pas impossible que cette agitation sociale puisse s’étendre, particulièrement vers la fin de l’épidémie, surtout si l’ampleur des changements rend impossible le retour à la normale.

La théorie n’a pas pour fonction de prédire l’avenir. L’objectif de ce texte n’est pas de faire de la politique-fiction. Cependant, les épidémies, comme les guerres, jouent souvent le rôle d’un accélérateur de l’histoire. Il s’agit donc de s’interroger sur les tendances déjà décelables dans la situation actuelle et de formuler des hypothèses sur les trajectoires qu’elles dessinent pour un avenir proche. Pour remplir cet objectif, ce texte pose deux hypothèses de départ. Lire la suite…

“Lettre aux gestionnaires des FTM….”

08/04/2020 Aucun commentaire

Mercredi 1er avril 2020

Lettre aux gestionnaires des FTM et résidences sociales (Adef, Adoma, Coallia, Hénéo), à l’UNAFO, à la Cilpi, aux Institutions sanitaires,

aux responsables préfectoraux et aux aux élus.

De la part

Des coordinations des foyers Adef, Adoma, Coallia, Hénéo, des coordinations des foyers de Plaine Commune et de Paris Sud, des comités de résidents et du Copaf,

constatant

– les premiers signes de la maladie due au coronavirus chez plusieurs résidents,

– les difficultés de se confiner dans des logements parfois minuscules (7 à 9 m²)

– les difficultés à faire respecter les strictes consignes par tous, travailleurs obligés d’aller travailler parfois loin, avec des horaires peu propices au besoin de se ravitailler, jeunes désœuvrés, habitudes très ancrées de relations conviviales entre résidents (le fait de manger en groupe par exemple)…..

– le sentiment d’abandon exprimé par les résidents, l’absence des personnels de gestion responsables, l’arrêt du changement des draps et autres prestations … Lire la suite…

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“Coronavirus, croissance de l’Etat, crise de reproduction”

07/04/2020 25 commentaires

Très bon texte mais trop long pour faire un commentaire, on publie donc. dndf

Coronavirus, croissance de l’État, crise de reproduction

[Ces notes, hasardeuses, mal organisées, « fourre-tout », ont pour unique vocation de favoriser des débats parmi les confinés.]

« Il y a deux façons de tuer : une, que l’on désigne franchement et par le verbe ‘‘tuer’’ ; l’autre, qui reste sous-entendue d’habitude derrière cet euphémisme délicat : ‘‘rendre la vie impossible’’ »

Antonio Gramsci, Cahiers de prison, cahier 3, §32, Gallimard, 1996 (1974), p. 281.

Dans ce temps de déments, les analyses, fumeuses ou pertinentes, brillantes ou ineptes, simplistes ou trop compliquées, fleurissent. C’est qu’on a le temps ! Souvent, il s’agit de commentaires « biologiques », médicaux, voire d’avis prophylactiques : beaucoup sont devenus très vite des spécialistes et des experts en la matière, grâce à un usage immodéré – car contraint – d’internet. Les origines du virus sont étudiées : on dévoile qu’elles sont liées au mode de production capitaliste ; mais le contraire eût été étonnant, car tout est lié au mode de production capitaliste – et les espaces « sauvages » que viendrait bouleverser l’économie n’existent plus. Lire la suite…

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Récréation

04/04/2020 Aucun commentaire

“La Zone”, Fréhel

Les paroles

Y a des tas d’ citoyens amoureux d’ la nature
Et qu’ont pas les moyens d’ voyager
Ils ne connaissent seulement qu’ par la littérature
La rive où fleurit l’oranger Lire la suite…

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Il Lato Cattivo : “Covid-19 et au-delà”

04/04/2020 8 commentaires

Traduction du dernier texte des camarades de « Il Lato Cattivo »

Covid-19 et au-delà

(mars 2020)

« Rien que l’homme ne craigne plus que d’être touché par l’inconnu. » (Elias Canetti)

Dans un monde économiquement en avarie, mais politiquement stagnant, le choc doit parfois venir « de l’extérieur », par des facteurs ou des événements qui ne sont initialement ni strictement économiques ni strictement politiques et, en l’occurrence, même pas strictement humains. Non pas que les épidémies puissent être qualifiées de phénomènes purement biologiques[1], mais il nous semble évident que si cet épisode de l’éternelle lutte entre l’homme et les agents pathogènes, qui porte aujourd’hui le nom de Covid-19, est en train de prendre une tournure aussi dramatique, ceci résulte de l’environnement particulier – pour sa part purement social – dans lequel il se déroule. Qu’une « tempête parfaite » au niveau économique allait arriver, on le savait depuis un certain temps[2]. Qu’elle serait combinée avec une pandémie de grande ampleur, on aurait difficilement pu le prévoir. Cela introduit indéniablement un élément de nouveauté dans le scénario, dont l’évaluation exige prudence et sang-froid : trop souvent il a été dit que rien ne serait plus comme avant pour les déplacements de virgule les plus insignifiants. Toujours est-il que le mode de vie concret d’une partie croissante de la population mondiale est déjà fortement affecté (environ trois milliards de confinés sur le papier au 25 mars), et la tendance va sans doute se renforcer. Les quelques personnes qui pensent encore pouvoir retourner à leur train-train habituel après trois semaines de confinement léger passées sur Netflix seront déçues. Pas seulement et pas tant parce que, en Italie comme ailleurs (France, Espagne, etc.), le fameux pic de contagion se fait attendre, mais surtout parce que le retour à un semblant de normalité dans l’activité économique et les déplacements quotidiens adviendra à un moment où l’épidémie sera encore en cours, imposant des mesures de contrôle et de mise en sécurité considérables afin d’éviter une deuxième vague de contagions et de décès. Cela vaut en particulier pour les pays où la tentation néo-malthusienne de l’« immunité de troupeau » a été rejetée à différents degrés. Lire la suite…

Prole Wave : « Travail essentiel ? »

01/04/2020 2 commentaires

Traduction du texte du site Prole Wave, un réseau d’ultra-gauche pour l’anarchie & le communisme, basé dans l’ouest des soi-disant États-Unis.

« Travail essentiel ? »

Diviser les prolétaires en deux catégories, « travailleur·ses essentiel·les » et « travailleur·ses non-essentiel·les » (si tant est qu’ielles aient un travail !), est un reflet de l’idéologie capitaliste. TOUT travail salarié est une contrainte, qu’il s’agisse de prendre soins des infirmes ou de remplir de la paperasse dans une entreprise quelconque. Si le rôle des supposé·es « travailleur·ses essentiel·les » est aujourd’hui sur le devant de la scène, c’est en raison de l’énorme risque qu’ielles sont forcé·es de prendre, par obligations professionnelles et/ou du salaire, pour continuer à faire tourner le monde capitaliste. Mais c’est bien cette façon parcellaire et capitaliste, sans mise en commun, de faire face à » la pandémie qui écrase ces « travailleur·ses essentiel·les » sous l’obligation d’apporter un soutien logistique ou de résoudre une crise qui n’est pas de leur fait et sur laquelle ielles n’ont quasiment pas leur mot à dire. Une vague de grèves se profile à présent, pour la plupart sauvages (Instacart, Amazon, Whole Foods, travailleur·ses de l’entretien, chauffeur·es de bus, etc.). En ces temps de pandémie, ces travailleur·ses font grève pour ne pas être sacrifié·es. Ielles deviennent une autre ressource, une autre série de chiffres mobilisée par les patrons et l’État, et non les membres d’une structure sociale commune en lutte contre ce qui peut nous atteindre tous. Les médias capitalistes regorgent d’histoires de travailleur·ses érigé·es en héros, mais on le constate de plus en plus, même ces travailleur·ses savent quand on cherche à maquiller leur boulot en noble tâche existant miraculeusement au-dessus des rapports sociaux capitalistes. Lire la suite…

“Coronavirus : Mise au point et bilan politique”

01/04/2020 un commentaire
Nous avions signalé ici les deux post d’AGITATION publiés à la suite de la parution sur dndf de l’article de Chuang, “Social Contagion” et qui relayaient une interview de Robert G. Wallace.
Nous publions, in extenso, le texte de synthèse et d’analyse très intéressant qu’ils en ont tiré par la suite.
« Notre avenir reste brillant », affirmait Donald Trump lors de sa première allocution en réponse à la conjoncture actuelle, alors que son gouvernement annonçait début février que les Etats-Unis allaient réduire leur contribution au budget de l’OMS de 53%. Brillant, pourquoi pas, mais à quel prix ? Et à Macron d’enchérir : « La santé n’a pas de prix, le gouvernement prendra tous les moyens nécessaires » pour affronter le Covid-19. Nous ne pouvons évidemment pas nous en tenir à un tel cynisme. Il suffit de tendre l’oreille, d’ouvrir les yeux, de se rendre (malheureusement !) au boulot, d’ouvrir nos frigos ou de passer la porte d’entrée d’un hôpital pour prendre conscience du fait que notre avenir est une longue file d’attente, que l’accès à la santé est devenu un luxe macabre.

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Carbure : « Crise sanitaire, crise économique et crise sociale sont une seule et même chose »

29/03/2020 8 commentaires

 

Publié sur https://twitter.com/carbureblog

« CRISE SANITAIRE, CRISE ÉCONOMIQUE ET CRISE SOCIALE SONT UNE SEULE ET MÊME CHOSE »

 1/16. Si cette crise sanitaire n’en est qu’à son début, plus à craindre encore est la crise dite “économique” qui ne s’en distingue en rien : la crise sanitaire est d’emblée une crise économique.

2/16. Crise économique, par le manque de biens de base susceptibles de la freiner, par le manque de moyens matériels et humains, par le fossé entre classes comme entre pays riches et pauvres, par les problèmes qu’elle cause comme par les moyens mis en œuvre pour les résoudre.

3/16. La mise au chômage de masses de travailleurs, le ralentissement de la production et de la circulation des marchandises, tout nous montre que le capitalisme s’identifie absolument à la société, que les rapports dits économiques sont l’ensemble de la vie sociale.

4/16. La circulation de la valeur n’est rien d’autre que l’ensemble de nos interactions sociales, et tout le télétravail du monde ne remplace pas la production, la circulation et la vente de marchandises par des travailleurs physiquement incarnés, et qui tombent malades.

5/16. La gestion de la crise par l’Etat souligne à quel point il est un élément indispensable à la bonne marche du capital : comme en 2008, ses capacités de centralisation et de planification peuvent à tout moment sortir le capitalisme des “lois” du marché et de la concurrence.

6/16. Sans l’Etat, le capital s’effondrerait, mais l’Etat lui-même n’est que l’objectivation des rapports de classes du capital. Le prolétariat est sans cesse ballotté entre les deux : un jour chômeur, parfois électeur, un autre intérimaire, un prêt à rembourser, des allocations.

7/16. L’Etat va rationaliser un temps – selon les raisons communes à l’Etat et au capital – l’activité économique afin de préserver cette même activité. “Rien ne sera plus comme avant” signifie : “Tout sera pareil, mais pire”.

8/16. Il va planifier et injecter des liquidités, sans qu’à gauche on se demande quel lien ont ces liquidités avec la fameuse “économie réelle”, si faire tourner la planche à billets est une solution, et quelle est la différence entre une banque centrale et une banque tout court.

9/16. L’argent, un temps, peut redevenir magique, et quand il s’agit de sauver le capital, on brandit le fétiche absolu : l’intérêt général, la communauté, voire l’humanité. “L’Humanité”, c’est le baiser de la mort de la bourgeoisie.

10/16.  Mais il ne faut pas l’oublier, en bonne théorie keynésienne, cette prise en charge par l’Etat n’a pas vocation à durer toujours, les Etats ne se sont pas brusquement convertis au socialisme – si ce n’est en ce que le “socialisme” n’est qu’une modalité de l’exploitation.

11/16. Les nationalisations sont un moyen parmi d’autres de faire absorber les déficits des groupes privés par l’ensemble de l’activité économique, sous la tutelle de l’Etat. Privé ou public, en temps d’optimisme ou sous la garantie de l’Etat, il faut que le capital circule.

12/16. On connaît l’adage : “Socialiser les pertes, privatiser les profits.” Mais ici, “socialiser” signifie simplement qu’un segment de la bourgeoisie vient au secours d’un autre, et l’argent avancé est comme toujours adossé à la promesse de bénéfices futurs .

13/16. Il n’y a aucune contradiction entre ce qui se passe actuellement et le retour aux lois “normales” du marché et de la concurrence, les “lois” économiques s’appliqueront de nouveau, et les dettes devront être remboursées, on sait comment et par qui.

14/16. Nous paierons cette crise, parce que comme crise sociale, elle est aussi la nôtre. Nous avons déjà commencé à payer.

15/16. La crise économique ne suivra pas la crise sanitaire, elle a déjà commencé et ne s’achèvera pas avec la fin de la pandémie, pas plus que les émeutes et les révoltes qui en sont la conséquence logique, et ne font elles aussi que commencer. Confiner la misère est impossible.

16/16. Faire que cette crise ne soit plus la nôtre mais celle du capital est la seule issue pour sortir du cycle infernal des crises. La révolution mondiale est tout aussi possible que la crise mondiale, et comme elle, elle se présente sous l’aspect d’une catastrophe.

 

 

 

DDT 21 : « Les Petites recensions »

29/03/2020 Aucun commentaire

Dans la série « Les Petites recensions », le blog ddt21 propose un article de Lola Miesseroff, « Salman, le divin blasphémateur »


« Salman Rushdie est un fabuleux conteur dont les livres nous embarquent simultanément ou tour à tour dans des aventures loufoques et truculentes où le surnaturel se mêle au quotidien, le passé lointain à l’actualité récente, la fantaisie au rire. Mais ce n’est malheureusement pas pour ces qualités que « Les Versets sataniques » est le plus connu de ses livres depuis sa parution en 1988. Et les ressorts de cette funeste célébrité sont toujours à l’œuvre aujourd’hui. »

Pour lire la suite, c’est ici : https://ddt21.noblogs.org/?page_id=2701

Et en PDF là :
https://ddt21.noblogs.org/files/2020/03/Salman-le-divin-blasph%C3%A9mateur.Lola-Miesseroff.pdf

Italie : “Nous craignons les protestations sociales”. Les supermarchés sous escorte”.

28/03/2020 Aucun commentaire

“Nous craignons les protestations sociales”. Les supermarchés sous escorte”.

L’urgence coronavirus a des conséquences dramatiques d’un point de vue humain et économique. L’édition d’aujourd’hui de “La Repubblica” fait le point sur la situation concernant une éventuelle révolte dans le sud de l’Italie, des protestations sociales sont à craindre. Cette vidéo n’est qu’une des nombreuses qui ont été contaminées en quelques heures. Père et fille mordant une tranche de pain et du Nutella, il s’adresse de manière menaçante au premier ministre Conte et au maire de Palerme Leoluca Orlando : “Si ma fille ne peut plus manger un morceau de pain, nous irons à l’assaut des supermarchés. Lire la suite…

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TPTG : “Rapport sur la réalité dystopique du corona-virus en Grèce”

23/03/2020 un commentaire

Traduction d’un article du groupe TPTG

Rapport  sur la réalité dystopique du corona-virus en Grèce

Alors qu’en Grèce, les “états d’exception” ne sont pas rares – au contraire, nous sommes plus ou moins dans un régime d’urgence extraordinaire d’extrême austérité et de répression en raison de la “crise de la dette” depuis 2010 – la récente gestion biopolitique de la pandémie de SRAS-CoV-2 par le gouvernement semble être de plus en plus autoritaire.

Au départ, fin février et début mars, lorsque les premiers cas de personnes infectées ont été signalés – ironiquement, la plupart d’entre eux étaient des pèlerins revenant d’Israël et de Jérusalem et ramenant non seulement la Sainte Grâce – les seules mesures prises ont été l’annulation des manifestations du carnaval et la fermeture des écoles, universités, théâtres et cinémas dans certaines régions touchées où la plupart des cas ont été détectés. Comme d’autres devaient suivre, tous les établissements d’enseignement ont été fermés pendant 14 jours le 11 mars, puis ont suivi les cafés, bars, centres commerciaux, restaurants, gymnases, musées, sites archéologiques, à l’exception des supermarchés, des pharmacies et des points de vente de nourriture à livrer et à emporter uniquement. Les nouvelles sont devenues de plus en plus terrifiantes, à commencer par le nombre de décès dans le pays et les pays voisins, et le slogan du gouvernement “Nous restons à l’intérieur” a commencé à envahir la sphère publique. Le 11 mars, une agence gouvernementale a envoyé à tous les smartphones un message diffusé par téléphone portable, censé informer les gens sur le virus mais causant plus d’anxiété et de confusion, et un autre message a suivi une semaine plus tard, soulignant à nouveau la nécessité de “rester à l’intérieur”. En fait, beaucoup de gens ont ignoré l’appel du gouvernement à des restrictions de mouvement et de rassemblement en plein air et sont allés sur les plages et dans des lieux en plein air. Les jours suivants, toutes les plages et stations touristiques organisées ont été fermées, le trafic aérien avec l’Italie et l’Espagne a été interdit et quelques jours plus tard, les frontières avec l’Albanie et la Macédoine du Nord ont été fermées.

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« Classe moyenne salariée et crise : lignes de démarcation »

10/03/2020 4 commentaires

« Classe moyenne salariée et crise : lignes de démarcation »

Le texte qui suit est une version modifiée et rallongée de Classi medie e parole in libertà[1] – une réponse à la recension que Dino Erba[2] (dorénavant DE) a consacré au livre de Bruno Astarian et moi-même, Le ménage à trois de la lutte des classes, sorti en France au milieu de décembre 2019  (Editions de l’Asymétrie), et actuellement en cours de traduction en italien. Suite à plusieurs sollicitations, il m’a paru opportun de revenir sur le premier jet de ce texte-là, d’abord pour le rendre intelligible à un lectorat plus ample, étant donné que la recension de DE a circulé uniquement parmi ses contacts personnels et n’est pas, à l’heure actuelle, disponible sur internet. En deuxième lieu, le compte-rendu de Le ménage à trois… donné par DE a été repris par Michele Castaldo (dorénavant MC), qui s’en est saisi pour un texte ultérieur, Ceto medio e suo movimento in questa fase[3], sur lequel il m’a paru nécessaire m’étendre un peu plus. Lire la suite…

“Actualité des grèves de 95?”

03/03/2020 Aucun commentaire

Emission sur Radio Galère à Marseille,

mercredi 4 mars à 16h30,

avec la participation d’un camarade de Théorie Communiste

Nous attendons le fichier audio pour le publier ici

«Désormais on se lève et on se barre»

02/03/2020 5 commentaires

Une fois n’est pas coutume, notre service “Télérama de la communisation “ relaye ici une auteure qui n’a aucun besoin de notre publicité et qui publie cette tribune dans un journal mainstream.

La radicalité, la pertinence et la violence du propos suffisent largement à justifier notre coup de chapeau, même s’il nous manque, là, une bonne critique du monde du spectacle, de la création, des auteur.e.s….

Mais là n’était pas le propos. dndf

Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, les exactions de votre police, les césars, votre réforme des retraites. En prime, il vous faut le silence de victimes.

Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l’avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi mal. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. Où serait le fun d’appartenir au clan des puissants s’il fallait tenir compte du consentement des dominés ? Et je ne suis certainement pas la seule à avoir envie de chialer de rage et d’impuissance depuis votre belle démonstration de force, certainement pas la seule à me sentir salie par le spectacle de votre orgie d’impunité. Lire la suite…

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Revue Chuang : Contagion sociale Guerre de classe microbiologique en Chine

01/03/2020 71 commentaires

Traduction du texte de la revue Chuang, et comme l’écrit un camarade du Québec à qui nous empruntons la présentation  « Un article aussi long qu’intéressant sur l’histoire des liens entre épidémies et production, sur la réponse actuelle de l’Etat chinois et sur le coronavirus comme symptôme des logiques contemporaines d’accumulation du capital. Faut s’accrocher, ça se lit en plusieurs fois mais ça vaut vraiment le coup. »

Contagion sociale

Guerre de classe microbiologique en Chine

Le four

Wuhan est familièrement connue comme l’un des “quatre fours” de Chine pour son été humide et étouffant, partagé avec Chongqing, Nanjing et alternativement Nanchang ou Changsha, toutes des villes animées avec une longue histoire le long ou à proximité de la vallée du Yangzi. Sur les quatre, Wuhan est cependant aussi parsemée de fours au sens littéral: l’énorme complexe urbain agit comme une sorte de noyau pour les industries de l’acier, du béton et autres industries liées à la construction en Chine, son paysage est parsemé de hauts-fourneaux à refroidissement lent des dernières fonderies d’acier et de fer appartenant à l’État, maintenant en proie à une surproduction et forcée à un nouveau cycle controversé de réduction des effectifs, de privatisation et de restructuration générale, qui a lui-même donné lieu à plusieurs grandes grèves et manifestations au cours des cinq dernières années. La ville est essentiellement la capitale de la construction en Chine, ce qui signifie qu’elle a joué un rôle particulièrement important dans la période qui a suivi la crise économique mondiale, puisque ce sont les années où la croissance chinoise a été stimulée par l’acheminement de fonds d’investissement dans des projets d’infrastructure et d’immobilier. Wuhan a non seulement alimenté cette bulle avec son offre excédentaire de matériaux de construction et d’ingénieurs civils, mais elle est aussi devenue, ce faisant, une ville en plein essor immobilier à part entière. Selon nos propres calculs, en 2018-2019, la superficie totale consacrée aux chantiers de construction à Wuhan était équivalente à la taille de l’île de Hong Kong dans son ensemble. Lire la suite…

Troploin : “Révolution en Iran ?”

22/02/2020 un commentaire

Article publié sur le blog « Troploin » à propos du livre de Tristan Leoni dans « La Révolution iranienne. Notes sur l’islam, les femmes et le prolétariat » (Éditions Entremonde, 2019).

Révolution en Iran ?

 

Si l’on appelle révolution un profond changement des formes politiques, un renouvellement des élites et des idéologies, associées à une mobilisation et un contrôle de la population spécifiques, l’Iran a bien vécu une révolution en 1979. Mais si elle est généralement qualifiée d’« islamique », c’est plus pour ses conséquences, l’instauration d’une théocratie, que pour son déroulement. Or, pourquoi grèves sauvages massives et émeutes urbaines n’ont-elles débouché ni sur une tentative de révolution sociale, ni sur un pouvoir laïc comme en Turquie, en Égypte, en Syrie et en Irak ? Comment la religion chiite, transformée en idéologie politique moderne adoptée par une partie de la classe moyenne et intellectuelle, a-t-elle pu canaliser l’une des plus grandes révoltes ouvrières du 20e siècle, instaurer un régime théocratique, triompher ensuite d’une seconde vague de grèves et d’un mouvement des femmes d’ampleur historiquement inédite, et mettre en place le système de gouvernement d’un pays resté depuis quarante ans l’une des principales puissances de la région ?

Telles sont les questions posées par Tristan Leoni dans La Révolution iranienne. Notes sur l’islam, les femmes et le prolétariat (Éditions Entremonde, 2019). Lire la suite…

RED DUST, dernière partie

15/02/2020 2 commentaires

RED DUST  4° et dernière partie (PDF de l’ensemble du dossier, Red Dust)

Du fer à la rouille

Conditions intérieures 1980-2000

 

Vue d’ensemble : Les guerres de classes

L’ascension du continent dans les chaînes de production internationales n’a cependant été possible qu’en raison des changements rapides et profonds de la structure de classe en déclin laissée par le régime de développement. Dans cette section, nous détaillons la formation du haut et du bas d’un système de classe capitaliste en Chine continentale. Les décennies couvertes ici sont les dernières années de la transition, marquées par une expansion rapide du marché, une restructuration financière rapide, la conversion des entreprises d’État en conglomérats multinationaux et la destruction finale de la ceinture industrielle de l’ère socialiste dans le Nord-Est. Au début du nouveau millénaire, la Chine avait achevé sa transition vers le capitalisme. Lire la suite…

Interlude

13/02/2020 un commentaire

En attendant les publications à venir….

RED DUST, de la revue CHUANG, 3° partie

25/01/2020 Aucun commentaire

Sinosphère

Conditions internationales 1970-2000

 Vue d’ensemble : Le capital en compétition

Il n’en reste pas moins que le capitalisme est, par essence, un système mondial, de sorte que la transition vers le capitalisme ne peut s’expliquer uniquement en termes internes. Dans cette section, nous revenons sur l’évolution de l’économie mondiale, mais en nous concentrant maintenant sur le nouveau rôle de la Chine dans la hiérarchie internationale de la production. Au centre de cette histoire se trouve la nature de la concurrence en tant que force motrice du capitalisme, qui s’exerce simultanément entre les entreprises, les pays et les blocs régionaux de capitaux. Tant que la croissance est robuste, cette concurrence laisse suffisamment de place à des alliances mutuellement bénéfiques à tous ces niveaux. Mais lorsque la croissance ralentit à tous les niveaux, cette même concurrence devient un jeu à somme nulle. Dans ces conditions, le rôle des alliances nationales de capitaux et des blocs commerciaux régionaux, centrés sur des monnaies différentes, prend de l’importance, et la politique internationale devient un jeu consistant à jongler avec les bulles financières tout en faisant passer les pires crises avant les concurrents. Les guerres commerciales, les guerres de monnaies et les guerres de capitaux dans les marchés émergents deviennent les caractéristiques de l’économie. Lire la suite…

« Le ménage à trois de la lutte des classes »

19/01/2020 un commentaire

Un oubli que nous réparons, la sortie en décembre dernier chez nos camarades des éditions de l’Asymétrie du livre « Le ménage à trois de la lutte des classes »

De Oaxaca à Tel Aviv et Manhattan, de Téhéran à Paris, en Tunisie, en Égypte et plus récemment en Algérie, la classe moyenne salariée développe depuis quelques années des luttes massives, parfois violentes, contre l’État capitaliste. Alliée au prolétariat ou seule, elle fait la grève, manifeste, dresse des barricades, occupe des places pour défendre sa position et ses privilèges dans la société. Ces luttes ont rendu visible le fait qu’elle est une vraie classe, pas une vague couche intermédiaire entre prolétariat et bourgeoisie. C’est une classe qui incarne le travail intellectuel tel que le taylorisme et le fordisme l’ont historiquement séparé du travail manuel, lui donnant simultanément une fonction d’exécution et d’encadrement. Bénéficiaire d’un sursalaire qui lui permet de surconsommer et d’avoir des réserves, la classe moyenne salariée n’est pas destinée à se fondre spontanément dans le prolétariat sous l’effet de la crise, débarrassant ainsi la théorie d’une épineuse question. Car l’existence de cette classe, que Marx n’avait pas vraiment prévue, implique de préciser notre vision des rapports sociaux dans les pays développés et émergents : il faut passer du face à face prolétariat/capital à un ménage à trois… classes qui s’affrontent dans un ballet plus compliqué, où l’interclassisme est une figure récurrente. Le présent ouvrage fait une première exploration de cette complexité, et cherche à dégager la perspective communiste du maelström des luttes interclassistes qui se multiplient en ce début de 21° siècle.

RED DUST, 2° partie

16/01/2020 Aucun commentaire

Nous continuons la publication de la traduction du dossier de la revue CHUANG sur la transition de la Chine vers le Capitalisme.

RED DUST 2° partie

Frontières

Conditions intérieures 1960-1980

Vue d’ensemble : Lignes de fracture

Ces crises internationales créeront bientôt une ouverture pour l’incorporation de la Chine dans les circuits mondiaux d’accumulation. Mais cela ne serait possible qu’après qu’une série de failles profondes qui avaient traversé à la fois le régime de développement et que le bloc socialiste plus généralement se soient finalement fissurées jetant la Chine dans une alliance avec le camp adverse au cours de la guerre froide. Dans cette section, nous détaillons la nature de ces crises de construction et expliquons comment, exactement, un régime de développement qui avait bloqué la transition vers le capitalisme pouvait finalement devenir un véhicule pour cette même transition. Nous approfondissons les preuves détaillant ces crises et les diverses tentatives improvisées pour les résoudre, et à divers moments, il peut être facile de perdre de vue le tableau théorique plus large. Mais ces grandes questions sont en fait le cœur de l’histoire. Lire la suite…

« QUELQUES ÉVIDENCES LARGEMENT PARTAGÉES, ET D’AUTRES QUI LE SONT MOINS »

15/01/2020 Aucun commentaire

Pécho sur le compte twitter de nos camarades de « Carbure »

« QUELQUES ÉVIDENCES LARGEMENT PARTAGÉES, ET D’AUTRES QUI LE SONT MOINS »

1/14.Tout le monde l’a bien compris : la réforme des retraites vise moins à l’allongement du temps de travail qu’au raccourcissement de la période de versement des retraites.

2/14.Ici encore, la question économique, réputée abstraite, est une question de vie et de mort, et dans ce cas particulier, une spéculation sur la mort.

3/14.Et il faudrait ajouter : sur la mort des ouvriers, dont l’espérance de vie est la première concernée par les espérances de mort des serviteurs de l’équilibre budgétaire. Pour les autres : qu’ils vivent, s’ils peuvent se le payer.

4/14.Autre évidence : il n’y a non seulement pas d’égalité possible dans une société de classe, mais la notion d’égalité elle-même devient une arme contre les pauvres. Marx l’a dit, il y a longtemps.

5/14.La société capitaliste, à son stade le plus avancé, devient identique à l’entreprise capitaliste. Tout ce qui n’y concourt pas d’une manière ou d’une autre à l’accumulation de valeur est un coût superflu qui gêne l’optimisation des profits, et doit être supprimé.

6/14.L’effondrement historique définitif de la perspective socialiste, même sous l’aspect simplement fonctionnel du keynésianisme social, pose une situation où chaque conflit social, même le plus anodin, ne semble plus avoir comme horizon que la guerre civile, ou l’écrasement.

7/14.C’est que structurellement, la reproduction de la force de travail des prolétaires n’est plus intégrée au cycle de la valorisation, comme le posait le compromis fordiste. Cette époque est révolue.

8/14.Ceci n’est pas une simple décision politique, mais s’incarne dans l’appareil productif lui-même. L’usine de 2020 n’est plus celle de 1928. Par conséquent, la société, c’est-à-dire les rapports de classes, non plus.

9/14.Dans le cycle de lutte actuel, la bataille autour de la reproduction de la force de travail qu’a toujours été la lutte des classes se livre sans la possibilité d’une “victoire” pour les prolétaires.

10/14.Les victoires du prolétariat – ce que les syndicats, qui sont eux-mêmes une survivance de cette époque révolue, appellent “acquis sociaux” – étaient le résultat de l’intégration (toujours contradictoire) de la force de travail et de sa reproduction à la création de valeur.

11/14.L’époque des victoires prolétariennes est révolue, pas celle des luttes. Ce que posent les luttes de la période où nous sommes, ce n’est pas la domination du prolétariat sur l’économie, mais l’abolition de l’économie.

12/14.Ce que posent les luttes de la période où nous sommes, ce n’est pas la victoire du prolétariat, mais son abolition, c’est-à-dire l’abolition des classes, c’est immédiatement le communisme.

13/14.L’élévation actuelle des niveaux de répression partout dans le monde reflète la radicalité de ces enjeux, qui dépasse la conscience qu’en ont les acteurs. Partout et de plus en plus, ceux qui luttent devront s’attendre à être traités en criminels.

14/14.L’idéologie s’enracine dans les limites des luttes, elle se fixe autour de leur légitimité au sein des rapports capitalistes existants. La théorie doit au contraire poser la possibilité du dépassement, à partir de ces rapports eux-mêmes. Ça n’est pas gagné d’avance.

A la radio : « Révolutions, contre-révolutions et guerres de l’Algérie à l’Iran et de Syrie au Yémen (2011-2019) »

11/01/2020 Aucun commentaire

Une discussion d’Armand Paris de Sortir du capitalisme et de Guillaume Deloison autour des révolutions, des contre-révolutions et des guerres de l’Algérie à l’Iran et de Syrie au Yémen des premiers « Printemps arabes » à nos jours.

L’émission complète

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RED DUST 1° partie

06/01/2020 Aucun commentaire

RED DUST 1° partie

Les rives du Pacifique –  Les conditions internationales – 1890-1970

 Vue d’ensemble : Encerclement

Afin de comprendre pleinement les crises convergentes qui ont abouti à l’incorporation de la Chine dans la communauté matérielle du capital, il est essentiel d’avoir une image claire à la fois des grandes tendances du capitalisme mondial et des détails théoriques de la façon dont nous comprenons qu’une telle transition a eu lieu. Dans cette première partie, nous mettons l’accent sur l’ampleur de l’histoire, en passant en revue le développement global du capitalisme en Asie de l’Est. En même temps, nous introduisons certains des concepts clés qui seront essentiels à notre récit, en particulier en ce qui concerne la dynamique de crise inhérente aux lois fondamentales du mouvement du capital.

L’image de base est celle d’un potentiel précoce de transition capitaliste en Asie de l’Est continentale sous les Qing, rapidement dépassé par une transition similaire en cours au Japon, qui était devenu son principal concurrent dans la région à la fin du XIXe siècle. Le résultat a été une région divisée entre des enclaves commerciales dominées par le capital européen et un réseau de colonies en voie d’industrialisation rapide dirigé par le Japon impérial. La Première Guerre mondiale n’a fait qu’accélérer cette tendance, conduisant finalement à la grande bataille du Pacifique entre l’Empire japonais et l’hégémonie américaine montante. Bien que se terminant par une défaite pour le Japon, le début de la guerre froide a assuré que le projet industriel japonais dans la région se poursuivrait sous la tutelle de l’armée américaine. Combiné à l’évolution des conditions en Occident, le fondement a été posé pour une autre période d’expansion internationale rapide. Celle-ci a pris la forme matérielle d’un complexe territorial-industriel du Pacifique, dominé par l’essor de nouvelles technologies logistiques, dont la plus importante était un anneau de ports à conteneurs et leurs centres industriels adjacents. Lire la suite…