Traduction du dernier texte mis en ligne sur le site des camarades grecs « 2008to2012.net »
The English version:
https://2008-2012.net/2019/06/15/2008-2012-journal-issue-1/

Il ne fait aucun doute que la gravité de la crise de la zone euro, les effets sociaux et économiques dévastateurs des programmes d’ajustement structurel successifs imposés par les créanciers de la Grèce après 2010 et les effets corrosifs habituels de l’intervention du FMI sur les élites nationales figureraient tous en bonne place dans la plupart des comptes. Mais cela laisse sans réponse la raison pour laquelle la gauche devrait en être le principal bénéficiaire. Après tout, ailleurs, les bénéficiaires des effets de l’austérité ont le plus souvent été des partis, ou mouvements, de la droite radicale. Et plus précisément, pourquoi SYRIZA ? Notre réponse est essentiellement gramscienne dans l’esprit. SYRIZA a compris qu’elle doit s’engager dans toutes les formes de résistance aux politiques d’austérité si elle veut créer une opposition efficace et promouvoir un projet hégémonique. (…) Si l’on peut tracer un tournant, c’est certainement la décision d’Alexis Tsipras, et de la direction du parti, d’annoncer publiquement avant les élections de mai 2012 que SYRIZA s’était fixé comme objectif de former le prochain gouvernement. Cela a agi comme un catalyseur politique radical, dynamisant ceux qui avaient participé à de multiples formes de résistance sociale et de solidarité sociale, qui avaient remporté des victoires locales, qui avaient fait tomber deux gouvernements d’austérité précédents, mais qui n’avaient pas été en mesure de changer l’application implacable des politiques d’austérité. Ayant créé de multiples ruptures au sein de la société civile, la gauche cherchait à relever le défi pour l’Etat lui-même. En ce sens, SYRIZA semblait avoir une compréhension intuitive du concept de “l’état intégral”, et du fait que sans un défi politique au niveau de la société politique, les formes répandues de résistance sociale étaient susceptibles, tôt ou tard, de disparaître. (Christos Laskos & Euclid Tsakalotos, “From Resistance to Transitional Programme : the Strange Rise of the Radical Left in Greece” in Panagiotis Sotiris, ed, Crisis, Movement, Strategy : L’expérience grecque, Brill, 2018, p. 229-230)
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