A paraître aux éditions Senonevero : “Du Kochari et du Jasmin”
Dans les révoltes des pays arabes du pourtour méditerranéen, la confrontation sociale et politique s’est organisée autour de deux pôles opposés : d’un côté une classe capitaliste construite comme une oligarchie clientéliste se confondant avec les appareils répressifs de l’Etat ; de l’autre, un « mouvement de rue » venu des masses urbaines prolétarisées, des concentrations ouvrières, des classes moyennes marginalisées, d’une petite paysannerie sans perspectives.
Les prolétaires deviennent des pauvres. La pente naturelle de la lutte des classes et la limite inhérente aux luttes ouvrières constituent alors un interclassisme dont le contenu propre est la politique : la formation d’une société civile. Dans le cours de la lutte, les rapports hommes/femmes ont manifesté cette revendication de société civile et le passage interclassiste de la revendication ouvrière à la revendication politique : occultation des femmes comme ouvrières, assignation des ouvrières en tant que femmes. Les islamistes travaillent à l’organisation d’une société civile, à la définition du peuple, à la recomposition de la classe dominante et à la restauration de l’Etat. Mais entre leurs mains, la séparation nécessaire de l’Etat d’avec la société et la lutte des classes est toujours menacée.
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