Bangladesh: 3 morts dans des manifestations d’ouvriers du textile
CHITTAGONG — Trois personnes ont été tuées et de nombreuses blessées dimanche alors que des dizaines de milliers d’ouvriers du textile ont violemment protesté dans la capitale Dacca et à Chittagong (sud-est) contre les bas salaires, a annoncé la police.
La police a tiré à balles réelles et a utilisé des gaz lacrymogènes lors de ces manifestations violentes à Dacca et Chittagong au lendemain de la fermeture par le groupe sud-coréen Youngone de l’intégralité de ses 17 usines à la suite de manifestations des ouvriers.
Les ouvriers du textile protestent contre le fait qu’une augmentation des salaires décidée le mois dernier n’ait pas été appliquée.
“Trois personnes ont été tuées, dont un conducteur de rickshaw, mort après avoir reçu une brique”, a indiqué Meshbahuddin, chef de la police de Chittagong.
Une cinquantaine de personnes ont été blessées dans une zone industrielle de Chittagong où 20.000 ouvriers ont attaqué des usines et un poste de police, a-t-il ajouté.
“Ils ont incendié des véhicules et attaqué nos policiers avec des briques et des pierres. Nous avons tiré à balles réelles quand ils sont devenus hors de contrôle”, a indiqué un autre policier de Chittagong, le sergent Sheikh Abul Hasan.
A Dacca, 4.000 manifestants, essentiellement des femmes, ont incendié deux véhicules et bloqué une autoroute pour protester contre des employeurs accusés de ne pas avoir appliqué la hausse des salaires.
A Rupganj, à 30 km au nord-est de Dacca, quelque 5.000 ouvriers ont attaqué une usine appartenant à une joint-venture allemande, selon le chef de la police, Biswas Afzal Hossain.
La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.
Une hausse controversée d’environ 80% du salaire minimum des employés du textile au Bangladesh est entrée en vigueur début novembre après des semaines de protestation cet été et le gouvernement a annoncé qu’il poursuivrait les entreprises qui ne l’appliqueraient pas.
Les quelque 4.500 entreprises du secteur, qui fabriquent des vêtements pour des marques occidentales telles que Wal-Mart, H&M, Zara ou Marks et Spencer, doivent désormais verser aux ouvriers un salaire mensuel d’au moins 3.000 taka (30 euros). Le minimum salarial précédemment fixé en 2006 était de 1.662 taka.
L’annonce de cette hausse fin juillet avait provoqué de violentes manifestations d’ouvriers, entraînant la fermeture d’usines dans la périphérie de la capitale Dacca, et les syndicats avaient demandé une plus forte augmentation, en vain.
Le secteur textile, qui emploie 3,5 millions de personnes au Bangladesh (dont 85% de femmes) représentait 80% des exportations du pays l’an dernier, qui se sont montées à 12,2 milliards d’euros.
AFP
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