Lycées : blocages, incidents et interpellations se multiplient
Alors que de nombreux lycées sont perturbés, des incidents, tournant parfois à l’affrontement entre jeunes et forces de l’ordre, sont signalés dans plusieurs villes. Le ministère de l’Intérieur annonce 196 interpellations à la mi-journée.
Plusieurs blocages de lycées ont été signalés un peu partout en France lundi 18 octobre, pour protester contre la réforme des retraites, dans un climat de tension palpable.
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De nombreux incidents ont émaillé ces blocages dans plusieurs villes, tournant parfois à l’affrontement entre jeunes et forces de l’ordre, notamment à Nanterre et Lyon, et donnant lieu à des interpellations. A la mi-journée, 196 “casseurs” avaient été interpellés, a annoncé le ministère de l’Intérieur. Dans un communiqué, les responsables de la Fidl (deuxième organisation lycéenne) ont lancé “un appel au calme aux forces de l’ordre”.
Selon le ministère de l’Education nationale, à 9h, 261 lycées étaient “perturbés à des degrés divers”, soit 6 % des 4.302 lycées de France. C’est un peu moins que vendredi à la même heure, où le ministère dénombrait 306 lycées perturbés. L’UNL, premier syndicat lycéen, a, elle, fait état de 650 lycées mobilisés, dont 400 bloqués à la même heure, un chiffre passé selon elle à la mi-journée à “850 lycées mobilisés, dont 550 bloqués”.
Blocages de Paris à Nice
A Paris, une vingtaine de lycées (sur une centaine au total) étaient mobilisés, dont Charlemagne, Jean-Lurçat, Voltaire, Rabelais, Sophie-Germain, François-Villon, Fénelon, Camille-Sée, selon l’UNL, qui précise que des “AG (assemblées générales) ont lieu ou sont prévues dans beaucoup de lycées”. Un rassemblement était prévu devant l’Hôtel de ville à Paris à 14h. Mais “la priorité est mise sur la mobilisation de demain” mardi, nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, a affirmé l’UNL.
Les portes du lycée Colbert à Paris (Xe) étaient également bloquées par des poubelles et des palettes. Turgot (IIIe) a été bloqué dès 8h, provoquant un important embouteillage place de la République, noeud de circulation important du centre de Paris.
A Paris toujours, quelque 150 lycéens de deux lycées parisiens du IVe arrondissement ont bloqué la circulation en début d’après-midi devant l’Hôtel de Ville, rue de Rivoli. Rassemblés à l’appel de l’UNL, ils ont organisé un sit-in à l’improviste sur la rue. “Ce n’était pas vraiment prévu”, a confié une source policière sur place. Un périmètre de déviation du trafic a été mis en place. Au même moment, 300 à 400 autres lycéens ont entrepris de bloquer les Champs-Elysées, avant d’être encerclés par les forces de l’ordre.
Plus de la moitié des lycées de Seine-Saint-Denis, 36 sur 64, étaient bloqués lundi matin, ainsi que 4 collèges, confirmant un renforcement du mouvement, a-t-on appris auprès de la préfecture du département. En fin de matinée, on comptait 22 interpellations chez les lycéens selon la préfecture, qui précisait que “l’ambiance était plutôt tendue sur l’ensemble du département et le préfet très attentif à la situation”.
Au lycée Doisneau, situé face au quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essonne), tous les accès étaient cadenassés et les professeurs étaient empêchés d’entrer, a expliqué par téléphone à l’AFP Julien Provost, lycéen, l’un des organisateurs du mouvement.
A Bordeaux, le prestigieux lycée Montaigne était bloqué lundi matin par des lycéens qui ont été rejoints par des étudiants. Un important dispositif policier a été déployé autour de cet établissement situé au centre-ville. D’autres établissements du centre-ville, comme le lycée Camille-Jullian, et de la rive droite de la Garonne ont également été perturbés. Quelque 800 lycéens, selon la police, ont ensuite manifesté en fin de matinée dans la ville.
Sur les réseaux sociaux, des élèves faisaient état de blocages de plusieurs établissements, comme Michelet à Nantes, Estienne-d’Orves à Nice ou Chevrollier à Angers, Alain-Fournier à Bourges.
Incidents, affrontements, et interpellations
Voitures en flammes, abribus détruits, tirs de balles en caoutchouc et nappes de gaz lacrymogènes. Des incidents ont émaillé le blocage du lycée Joliot-Curie de Nanterre. Dès 8h, environ 300 élèves de ce lycée, toujours en pointe dans les mouvements sociaux, ont empêché les accès à l’établissement, tandis que les forces de l’ordre s’étaient positionnées derrière les grilles. Des parents et des élus se sont d’abord interposés entre eux et les élèves, mais après des pots de yaourt vides, des pierres ont vite été jetées sur les policiers, notamment par des jeunes cagoulés.
Peu avant 11h, cela avait tourné à l’affrontement. Tout le mobilier urbain alentour, des abribus, des cabines téléphoniques, a été détruit et les débris étaient utilisés par des jeunes comme projectiles sur des policiers et gendarmes. En face, les forces de l’ordre ont répliqué par des gaz lacrymogènes et des tirs de flash-ball. Il a été procédé à au moins une interpellation. Selon la préfecture, ces incidents ont été provoqués par “200 à 250 casseurs”. Le calme était revenu à la mi-journée.
A Lagny, en Seine-et-Marne, un policier a été blessé par des jets de pierre. A Combs-la-Ville, dans le même département, des cocktails Molotov ont été lancés en direction des forces de l’ordre devant le lycée professionnel Jacques-Prévert lors d’un rassemblement de lycéens, a-t-on appris lundi de source policière. Devant ce même établissement, un inconnu a “exhibé un fusil en direction des forces de l’ordre” et au moment où les policiers ont voulu l’interpeller, l’homme s’est “noyé dans la foule avant de prendre la fuite”. Sur l’ensemble du département de Seine-et-Marne, “2.800 lycéens” manifestants ont été recensés lundi en fin de matinée et les policiers ont procédé à “14 interpellations pour jets de projectiles sur les forces de l’ordre”, a-t-on précisé de même source.
Des incidents ont également eu lieu aux alentours d’une “dizaine d’établissements” du Val-de-Marne, selon une source policière. A chaque fois, les forces de l’ordre ont été la cible de projectiles.
Dans plusieurs endroits d’Evry (Essonne), la police a aussi signalé des dégradations, commises selon elle par des casseurs, après une manifestation lycéenne.
Un jeune garçon soupçonné d’avoir caillassé avec d’autres jeunes des véhicules de pompiers à proximité d’un collège de Perpignan a été interpellé. Une cinquantaine de jeunes gens avaient incendié des conteneurs derrière ce collège, situé en ZEP. Lorsque les pompiers sont arrivés sur les lieux, quelques-uns d’entre eux leur ont jeté des pierres.
A Lyon, où des incidents se sont également produits la semaine passée dans le centre, “des groupes mobiles” de lycéens circulaient en cortège en début de matinée, “commettant des dégradations sur leur passage”, dans les VIIe et VIIIe arrondissements, à la périphérie est de la ville, selon la préfecture du Rhône. Des abribus ont été saccagés et des poubelles renversées sur le parcours des manifestants qui ont jeté des pierres et brisé des pare-brises. Ce sont en tout près d’un millier de lycéens qui ont manifesté lundi matin. Dans le quartier de la Croix-Rousse, des voitures ont été renversées et incendiées, selon la préfecture du Rhône. Des CRS les ont dispersés à l’aide de bombes lacrymogènes.
A Nice, la radio Virgin Cote-d’Azur a signalé des affrontements entre des lycéens et des policiers se déroulant depuis 10h. Une voiture aurait été brulée à Don Bosco, toujours selon la radio.
Un millier de lycéens, selon les organisateurs, 500 à 600 selon la police, ont manifesté dans le centre de Rouen, jetant des pierres et retournant au moins deux véhicules. Les policiers, qui surveillaient la manifestation, n’ont procédé à aucune interpellation.
Dans la matinée, 13 lycéens avaient été interpellés à Franqueville-Saint-Pierre, près de Rouen, à la suite de dégradations, selon les gendarmes. Un abribus avait été cassé, deux voitures retournées et des pierres lancées contre des véhicules de gendarmerie, avait-on précisé de même source.
Dans l’Oise, neuf lycéens ont été interpellés dans la matinée après des dégradations en marge de manifestations, a-t-on appris auprès de la préfecture. Entre 1.500 et 1.700 lycéens ont manifesté dans le département et les forces de l’ordre ont procédé à des interpellations dans les communes de Méru et Chantilly, à la suite de bris de vitres sur des véhicules légers, a-t-on précisé de même source. Le rectorat d’Amiens a indiqué par ailleurs que quatre lycées ont été bloqués lundi matin dans l’académie.
A Mulhouse (Haut-Rhin), la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation d’environ 400 lycéens. Le cortège, dont les rangs ont grossi au fur et à mesure qu’il passait devant les différents lycées de la ville, a bloqué par endroits la circulation des trams. Deux voitures ont été dégradées, dont l’une légèrement, ainsi qu’un scooter.
Une autre manifestation d’environ 200 lycéens a également été dispersée par la police avec des gaz lacrymogènes à Montbéliard (Doubs). Trois personnes ont été interpellées, selon la police. Plusieurs personnes ont également été interpellées suite à des dégradations en marge de manifestations à Thionville et Forbach, où les lycéens étaient environ 500 à chaque fois.
En revanche, aucun incident particulier n’a été signalé dans les deux plus grandes villes de Lorraine : 1.000 à 1.500 lycéens ont défilé dans les rues de Metz et 400 à Nancy.
A Lille, la police a procédé à 50 interpellations pour des contrôles d’identité en marge de manifestations qui ont dégénéré en violences lundi matin à Lille, a-t-on appris auprès de la préfecture. Alors que 200 jeunes manifestaient à proximité du lycée Baggio de Lille, certains ont brûlé des voitures, dégradé du mobilier urbain et jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, selon la préfecture. A Roubaix, six interpellations ont également eu lieu pour des dégradations de mobilier urbain et des jets de projectiles, en marge de manifestations de lycéens.
Une voiture a été brûlée devant un lycée à Nantes et plusieurs dizaines d’autres ont été abîmées sur le parcours d’une centaine de lycéens qui se sont déplacés lundi matin d’établissement en établissement du nord vers le centre-ville, a-t-on appris de sources concordantes. Au moins une interpellation aurait eu lieu, indiquait une source policière à la mi-journée.
(Nouvelobs.com avec AFP)
De la question du travail et du chômage.
Le problème n’est pas tant d’avoir du travail que d’avoir de l’argent. On crève autant de l’obsession de l’argent qui est dans notre tête que du manque d’argent dans nos poches.
La misère ne se traduit pas par la difficulté ou l’impossibilité de consommer, mais par le fait que nous n’avons d’autres choix que consommer; d’autres choix que de courir après l’argent pour satisfaire nos besoins; d’autres choix que passer sa vie dans la contrainte à la gagner; organiser sa vie autour de l’argent, sans lequel rien de grand, de beau, d’agréable n’est reconnu. Un monde dans lequel l’imagination et l’affectif dépendent du rapport à l’argent, voilà la misère réelle dont tout le reste n’est que conséquence. Identifier la misère au chômage et au manque d’argent que cette situation provoque, est un non-sens. Ce n’est pas que les choses coûtent chères, qui est cause de la misère, mais qu’elles aient un coût; et ce coût nous oblige à travailler. On ne travaille pas pour créer un monde passionnant, ni construire la mémoire de tout un peuple, et moins encore pour réaliser notre humanité, mais pour payer sa vie.
Le travail réduit la vie à un contrat. Mais, la vie n’est pas un contrat; elle est une donnée. La vie manifeste une richesse infinie que le travail pille, réduit, détruit. Le travail n’est pas source de richesse, mais cause de misère. Avec le travail, apparaît la concurrence entres les hommes et l’appropriation des richesses par un petit groupe d’exploitants. Le travail provoque la confiscation, au plus grand nombre, des décisions sur leur propre vie.
Le travail n’est pas une contrainte qui limite la liberté; il est la privation de la liberté. Avec le travail, le sens de la responsabilité dépend d’un contrat, et non de sa propre conscience. La conscience professionnelle n’est qu’une fausse conscience qui sert à justifier le travail, et non à faire preuve d’un sens des responsabilités. La conscience professionnelle s’exercent sous une responsabilité étroite qui dépend des conditions du travail, et non de la conscience de la vie. Le travail n’est pas le contraire de la paresse, mais sa condition. Et seul peut jouir de la paresse celui qui en a les moyens, autrement dit, celui qui exerce un pouvoir de décision sur ceux qui travaillent, non celui qui est privé de travail. Le chômage n’est pas une condition à la paresse, mais une condition d’absence, de vide, d’oubli. Le chômage n’est pas le contraire du travail, mais sa forme inactive, c’est pourquoi le chômage est source d’angoisse et non de bien-être. Les liens que tisse le travail ne sont qu’accessoires. Lorsque l’individu perd son emploi, ses liens s’effondrent. Dans le chômage, l’individu ne se retrouve pas, il est brisé. Le travail est un rapport violent à la vie que le chômage ne fait qu’aggraver.
Il y a du chômage parce qu’il y a du travail.
{{{Camarades lycéens, vous aussi, organisez dans chaque ville des piquets mobiles !}}}
Mardi 19 octobre à ma connaissance il y a eu à Rennes au moins ceci :
Matin :
• À partir de 5h : Blocage du dépôt de bus «STAR» urbain et interurbain effectif jusqu’à au moins 10 heures, environ 150 personnes (étudiants, chômeurs, précaires, cheminots, conducteurs, routiers…).
• Blocage du dépôt des bus départementaux «Illenoo» à partir de 5 heures jusqu’à 8h30.(une 50aine de personnes).
• Blocage de l’aéroport de Rennes St-Jacques par Solidaires.
Après-midi :
• Occupation des voies SNCF pendant plus d’1 heure et demie.
• Blocage du dépôt de carburant de Vern-sur-Seiche dispersé par la police.
Demain, on remet ça !
{{Camarades lycéens, vous aussi, organisez des piquets volants dans toute la ville !}}
Un participant au mouvement des chômeurs et précaires en lutte ([Mcpl->4738])
• • • • • • • • • • • • • • • •
[C’est pour tout le monde que chacun se bat ! Parents en lutte->http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5299%5D
L’axe autour duquel se dessine actuellement une unité pratique est le [blocage de la société entreprise->http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=1221%5D. Secteurs économiques stratégiques, activités névralgiques pour tel ou tel territoire, les cibles et les modalités sont à l’appréciation des participants, fonctions de la situation.
L’objectif principal étant de nuire à la profitabilité économique tout en étendant et en approfondissant le mouvement en cours, il peut être pertinent d’éviter la confrontation physique avec la police, lorsque celle-ci risque de s’avérer coûteuse. La détermination ne se confond pas avec la volonté de tenir à tout prix des positions. Elle est également cette force, ce point d’appui collectif qui permet de {{garantir autant que faire se peut l’impunité aux manifestants}}, en fonction des circonstances. Quitte à faire mine de s’arrêter pour aller agir ailleurs…
Ce que montrent bien les évacuations de dépôts pétroliers, dont certaines se traduisent par le déplacement des blocages vers d’autres cibles (transports, aéroports), c’est qu’il est possible de s’organiser pour bloquer successivement et/ou simultanément plusieurs activités sociales, entreprises, flux.
Quoi qu’il en soit, l’État, patron collectif, fait son travail et cherche à séparer le bon grain démocratique de l’ivraie contestataire en désignant à la vindicte publique des trublions, “les casseurs”… Cette vieille cuisine aux beurs, aux irresponsables, aux d’jeuns, aux renois, aux prolos, aux révoltés est évidemment nationale en diable. Une forme de gouvernement. Destituons là. Crachons dans cette soupe car elle est dégueulasse. Ne nous laissons pas coloniser le cerveau par cette falsification intéressée.
Il y a déjà eu 1500 arrestations. Les procédures judiciaires se multiplient et des condamnations à de la prison ferme ont commencées à tomber. Donc, si ce n’est fait, prenez connaissance et diffusez ce [{Pense-bête “manif & garde à vue”}->https://paris.indymedia.org/spip.php?article3544%5D.
{{Partage}} : Le vieux monde est derrière nous ! Entre marathon et saut de haies, [donnez des nouvelles ! ->accueil@cip-idf.org]
[Piquets mobiles quotidiens à Brest : Blocage de galerie commerciale, du dépôt pétrolier au port de commerce puis de la gare->http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5296%5D/
[Blocage d’un centre des impôts, de la rocade et d’un hyper puis du dépôt pétrolier à Rennes->http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5288%5D/
[Précaires et scolarisés en action : Rues marchandes et centre commercial bloqués à Rennes->http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5284%5D
[L’école, atelier de la société-usine->http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=2686%5D
[Pas de retraite pour les précaires, y a-t-il une vie avant la mort ?->http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5228%5D
Plus d’informations :
[->http://engreve.wordpress.com/%5D
[->http://grenoble.indymedia.org/%5D
[->http://www.hns-info.net/spip.php?mot14%5D
[->http://juralibertaire.over-blog.com/%5D
[->http://nantes.indymedia.org/%5D
[->https://paris.indymedia.org/%5D
[->http://rebellyon.info/%5D
[->http://rennes-info.org/%5D
[->http://www.solidaires.org/rubrique365.html%5D
[->http://www.7septembre2010.fr/%5D